Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 27 septembre 2022

L'Afghanistan

Situé en Asie centrale, quasi-Judenrein, l'Afghanistan est devenu fin août 2021, après le retrait effectué d'une manière catastrophique, en termes stratégiques, militaires et d'image, sous la Présidence Biden, un Etat musulman terroriste dirigé par les Talibans, et abritant des mouvements djihadistes. 
Arte diffuse le 27 septembre 2022 dès 20 h 55 « Août 2021 - Fuir Kaboul » (Kabul Airport - Flucht aus Afghanistan), documentaire de Jamie Roberts, puis « Sous la loi des talibans » de Pedro Brito Da Fonseca et Patrick Saint-Exupéry.


Situé en Asie centrale, l'Afghanistan a des frontières avec l'Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l'est-sud-est, l’Iran à l'ouest et le Turkménistan au nord-ouest.

Dès l'Antiquité, l'Afghanistan était une étape majeure de la route de la soie et pour les dirigeants visant la conquête de l'Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l'empereur Babur, etc. 

Ce territoire a été celui de l'Empire bactrien, l'Empire kouchan ou l'Empire ghaznévide. 

Dès la fin du VIIe siècle, l'islam a débuté son essor dans cette région. Après l'effondrement du royaume perse afcharide, l'Afghanistan accède à la souveraineté en 1747, sous le férule du général Ahmad Shah Durrani, premier padichah du pays.

Après la seconde guerre anglo-afghane, les Britanniques s'emparent de territoires, "mais s'engagent à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la partie restante". De 1879 à 1919, "le pays devient ainsi un État tampon, demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure". 

En 1919, après la victorieuse troisième guerre anglo-afghane, le pays reprend la maîtrise de sa diplomatie avec le traité (armistice) de Rawalpindi, bataille perdue par les armées britanniques. En 1921, il devient membre de la Société des Nations (SDN). 

En 1979,  dans le cadre des accords de défense mutuelle entre l'URSS et l'État afghan, les troupes de l'Union soviétique interviennent à l'appel du parti communiste au pouvoir, menacé par une rébellion armée. Elles sont combattues par des djihadistes armés par les États-Unis, et devront quitter le pays en 1989.

A l'issue d'une guerre civile, le gouvernement islamiste des talibans s'empare du pouvoir en 1996, sans  contrôler tout le territoire. Il abrite des mouvements terroristes islamiques aspirant au djihad mondial. Il détruit en 2001 les deux statues de Bouddha dans la province de Bamiyan. 

Après les attentats terroristes islamistes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, il refuse d'en livrer le fomenteur, Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaïda. Sous la houlette des Etats-Unis, une coalition internationale vainc les talibans.

En 2004, l'Afghanistan devient une « république islamique » dirigée par un président aux larges pouvoirs, sous le contrôle d'un parlement bicaméral. 

En 2017, l'industrie minière menace le site bouddhiste de Mes Aynak.

En août 2021, après une offensive des talibans dans le pays, le départ du président afghan, le gouvernement soutenu militairement par les États-Unis s'effondre.

Le 15 août 2021, les Talibans s'emparent aisément du pouvoir à Kaboul, vingt ans après leur défaite militaire.

Le Président démocrate Joe Biden ordonne le retrait des soldats américains d'Afghanistan, en laissant en Afghanistan des armes sophistiquées et coûteuses, et des milliers de civils américains otages d'un régime dictatorial d'un pays-sanctuaire du terrorisme islamiste. 

Des Etats européens, dont la France, tentent d'exfiltrer les Afghans ayant travaillé pour eux : traducteurs, gardes du corps, chauffeurs, cuisiniers, etc. 

Six ans après l'accueil de plus d'un million de "migrants", majoritairement musulmans et masculins, dans l'Union européenne - principalement en Allemagne, France, Belgique - et insuffisamment intégrés dans leurs pays d'accueil, l'arrivée d'exilés Afghans s'avère problématique. 

L'Afghanistan dispose de plomb, de zinc, d'aluminium, de molybdène, de tungstène, de chrome, de baryum, de lithium, d'étain, de tantale, de fer et de cuivre, des gisements de gaz naturel, des réserves de pétrole ainsi que des pierres précieuses. Il produit des tapis et exporte de l'opium.

L'Afghanistan n'est pas un Etat-nation, mais rassemble des ethnies et provient d'un mot ethnonyme désignant les Pachtounes, ethnie majoritaire (environ 42%) ayant créé l’Afghanistan contemporain. Parlent le dari les Tadjiks (27 %) et les Hazaras (9 %) qui habitent la partie centrale du pays. Les Ouzbeks représentent 9 % des Afghans. 

Coexistent des tribus : les Aimak (4 %), les Turkmènes (3 %), les Baloutches (< 2 %), les Pashayis ou Nouristanis, les Arabes, les Kirghizes... Le bilinguisme est fréquent. Le pendjabi est parlé par les sikhs et des hindous.

La population de l'Afghanistan - plus de 34 millions d'habitants en 2018 - est jeune. Elle est musulmane à 99 %. Près de 80 % des musulmans sont sunnites. Les minorités - 20 000 hindous, 5 000 à 10 000 zoroastriens, yézidis, sikhs, baha'is, chrétiens - un grand nombre a choisi l'exil - et bouddhistes ont les persécutions des talibans entre 1996 et 2002. Des hindous et sikhs, souvent commerçants étaient revenus en Afghanistan.

La présence juive en Afghanistan remonte à environ 1500 ans, voire 2500 ans. La conquête islamique a aggravé la situation des Juifs. Au XIIe siècle, Benjamin de Tudèle évalue à 80 000 le nombre de Juifs. En 1839, ce nombre croît en raison de l'arrivée de réfugiés juifs persans, et atteint 40 000 âmes. Les Juifs exerçaient des métiers de commerçants (cuir, karakul), propriétaires terriens, prêt d'argent.

Dans les années 1930, sous la férule du roi Mohammed Nadir Shah, puis de son fils, Mohammed Zahir Shah, sont persécutés - expulsions, spoliations, mesures de dhimmitude - les Juifs afghans et les réfugiés soviétiques accusés d'espionnage et de diffuser la propagande communiste. En 1935, un pogrom éclate à Herat : pillages, viols, rapts, conversions forcées à l'islam, mariages contraints, exil...

De 1935 à 1941, sous le Premier ministre Mohammad Hashim Khan, oncle du roi, l'Allemagne nazie bénéficiait d'une situation privilégiée en Afghanistan : pour les nazis, les Afghans étaient perçus, de même que les Iraniens, comme des Aryens. En 1938, une seule profession était autorisée aux Juifs : cireurs de chaussures. Ce qui était particulièrement infamant. 

Durant les années 1940, les Juifs ayant réussi à fuir clandestinement vers l'Inde sous domination britannique y étaient mal accueillis.

En 1948, environ 5 000 Juifs vivaient en Afghanistan. Ils ont émigré essentiellement vers Israël - autorisation en 1951 - et parfois vers les Etats-Unis, et sont 300 en 1969. La quasi-totalité fuit après l'invasion soviétique de 1979. Subsistent alors quelques dizaines de Juifs en Afghanistan, seulement à Kaboul. Ce nombre chute à dix en 1996, la plupart d'entre eux à Kaboul. 

En  2004, ne vivaient à Kaboul que deux Juifs : Zebulon Simentov, propriétaire jusqu'en 2001 d'une boutique de tapis et bijoux, et Isaac Levy (né aux environs de 1920). Ils se présentaient comme veillant sur la synagogue délabrée de la ville, et propriétaires de son Sefer Torah. Leur animosité médiatisée après l'intervention américaine les a incités à accuser l'autre de vol et d'imposture ; ils ont fini par être détenus en prison. Les Talibans ses sont emparés du Sefer Torah. Josh Greenfeld s'est inspiré de leur relation dans sa pièce de théâtre « The Last Two Jews of Kabul » (Les deux derniers Juifs de Kaboul) jouée à New York en 2002. Isaac Levy est décédé en janvier 2005. Zebulon Simentov a essayé de récupérer le Sefer Torah confisqué, en alléguant que le voleur serait interné au camp de Guantánamo. 

Seul un Juif demeurait en Afghanistan début 2021 : s'occupant d'une synagogue, Zebulon Simantov refusait depuis plus de vingt ans de remettre le guet (divorce religieux) à son épouse vivant en Israël. "Zébulon est né à la fin des années 1950, sous le règne de Mohammed Zaher Chah. À plus de 60 ans, il a été le témoin des bouleversements qui ont ensanglanté l'Afghanistan depuis : de la royauté à l'émirat islamique, il a vécu la révolution, la république, l'invasion soviétique, la guerre civile et l'arrivée au pouvoir des talibans, la guerre et l'occupation américaine, et enfin, le retour des talibans. « J'ai résisté. J'ai rendu la religion de Moïse fière ici », confiait-il à l'AFP." Son départ en avion d'Afghanistan a été annoncé début septembre 2021.

"Soucieux de faire bonne figure et de donner des gages à la communauté internationale, les talibans ont pourtant assuré garantir sa sécurité. Suhail Shaheen, porte-parole des talibans, a déclaré à la chaîne de télévision Kan News – dont il ne savait pas qu'elle était israélienne – que le groupe islamiste respecterait les droits des minorités en Afghanistan, y compris ceux du dernier juif du pays."

En septembre 2021, Zebulon Simantov a finalement fui l'Afghanistan dirigé par les Talibans pour les Etats-Unis "avec l'aide d'un intermédiaire ultra-orthodoxe de Brooklyn et d'un homme d'affaires israélo-américain".

Il a aussi accordé le divorce à son épouse. "Le guet a été accordé par le Beth Din de Sydney, dirigé par le rabbin Yehoram Ulman, selon le journaliste Zvika Klein du Makor Rishon

Klein a publié une capture d’écran d’une conversation sur Zoom à laquelle participaient également le rabbin Mendy Chitrik, basé à Istanbul, et l’homme d’affaires Moti Kahana, qui a fait pression pour que M. Simantov accorde le divorce depuis sa fuite périlleuse d’Afghanistan au début du mois. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les rabbins orthodoxes ont donné leur accord à des procédures de divorce tenues sur Zoom dans les cas où un guet était refusé. Plusieurs procédures similaires ont eu lieu en Israël, ce qui signifie que le divorce de Simantov sera probablement reconnu comme valide par les autorités religieuses."

En 2011, la guéniza afghane, ensemble de fragments de manuscrits en hébreu, araméen, judéo-arabe et judéo-perse du XIe siècle, a été découverte dans des grottes en Afghanistan. En 2013, environ 29 pages ces archives ont été acquises par la Bibliothèque nationale d'Israël. 

Plus de 10 000 Juifs d'origine afghane vivent en Israël. Plus de 200 familles de Juifs afghans habitent à New York, et plus de 100 Juifs d'origine afghane à Londres. 

« Afghanistan : un pays "accidenté" »
Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre de la série « Le Dessous des cartes » (Mit offenen Karten), « Afghanistan : un pays "accidenté" » (Afghanistan - Ein zerklüftetes).

« Bienvenue en Afghanistan, pays du commandant Massoud et des montagnes infranchissables, dont celles de l’Hindou Koush qui occupent une grande partie du territoire. Cette géographie "accidentée" est centrale pour expliquer la diversité tribale et ethnique et la volonté farouche d’indépendance du pays. »

« L'histoire afghane se caractérise par un état de guerre quasi permanent : rivalité coloniale entre Angleterre et Russie, invasion soviétique, intervention américaine après le 11-Septembre, sans oublier les relations tortueuses avec le Pakistan voisin, le rôle destructeur des taliban et, aujourd’hui, la présence de Daech. »

« Les intérêts complexes des voisins de l'Afghanistan »

La prise de pouvoir des talibans en Afghanistan le 15 août place les voisins du pays face à de nouveaux défis. Entre intérêts économiques et peur que l'Afghanistan devienne un nouveau bastion du terrorisme, les pays limitrophes tentent de dialoguer avec le groupe islamiste.

« Afghanistan. Pays meurtri par la guerre »
Arte diffusa le 1er septembre 2021 « Afghanistan. Pays meurtri par la guerre » (Afghanistan. Das verwundete Land ; Afghanistan: The Wounded Land), série documentaire en quatre parties de Mayte Carrasco et Marcel Mettelsiefen.

« Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir, les Talibans sont de retour à la tête de l'Afghanistan ». 

« Alors que la fin du retrait des troupes américaines est imminente, un double attentat terroriste près de l'aéroport de Kaboul a fait de nombreuses victimes et alimente le chaos dans lequel s'effectuent les dernières évacuations de ressortissants et de civils ». 

« Cette série documentaire primée revient sur l'histoire d'un pays aussi beau que maudit. Comment et pourquoi tout cela a-t-il commencé ? »

« Depuis l’invasion soviétique de Kaboul en 1979, la guerre n’a laissé aucun répit à la population afghane. Archives et témoignages à l’appui, cette captivante fresque déroule et décrypte plus de quarante années d’un cycle infernal de violence. »

« Cette série documentaire exceptionnelle décrypte en quatre épisodes l’implacable engrenage qui a conduit le pays à s’enfoncer dans une poudrière inextricable ». 

« Au moyen de nombreuses archives et de précieux témoignages (Hekmatyar, le rival du commandant Massoud, Sima Samar, ministre de la Condition féminine afghane de 2001 à 2003, mais aussi un taliban, un ex-agent de la CIA ou un major de l’ex-Armée rouge), elle montre comment la population s’est retrouvée piégée, d’espoirs en désillusions, par les luttes de pouvoir entre les deux puissances de la guerre froide, les batailles d’ego des moudjahidine – héros des années 1980 mais impitoyables seigneurs de guerre des années 1990 – et le fondamentalisme taliban ». 

« Jusqu’à très récemment, face à la complexité du terrain et des structures politiques locales, les négociations avaient échoué à apporter une réponse de paix durable ». 

« Le 29 février dernier, Américains et taliban ont conclu un accord historique. Mais rien ne dit que cet arrangement améliorera le sort de la population afghane ». 

« Quelques jours plus tard, la Cour pénale internationale annonçait l'ouverture d'une enquête sur les crimes commis en Afghanistan depuis 2003 ».


1ère partie : « Le royaume » (Das Königreich)
« Années 1960. Dirigé par le roi Mohammed Zaher, chah depuis 1933, le pays connaît sa plus longue période de stabilité. » 

« Il bénéficie du soutien des deux superpuissances de la guerre froide, les États-Unis et l’URSS. »  

« Mais à l’inverse de Kaboul, où vit l’élite afghane occidentalisée, les campagnes, qui regroupent 80 % de la population, ne bénéficient pas des efforts de modernisation du pays. »  

« Entre espoir socialiste et révolution islamique, les étudiants de l’université de Kaboul commencent à nourrir des rêves contestataires. »  

« Le 17 juillet 1973, appuyé par l’Union soviétique, Mohammed Daoud khan, le cousin du roi, fomente un coup d’État. »  

« Il est renversé cinq ans plus tard, pour s’être retourné contre les leaders communistes, et remplacé manu militari par Mohammed Taraki. »  

« Interdiction de la religion, extermination des opposants : la politique radicale de ce dernier provoque l’ire des islamistes qui prennent les armes. »  

« Le 27 décembre 1979, Moscou envoie ses troupes à Kaboul pour restaurer l’ordre ».

« Ce deuxième volet retrace les dix ans de guerre entre l'armée soviétique et la rébellion afghane. » 

« Face à l’avancée de l’Armée rouge, de nombreux Afghans rejoignent l’appel au djihad lancé par les combattants islamistes. »  

« La résistance de ces moudjahidine – "guerriers saints" – attire aussi des étrangers. Parmi eux, le Saoudien Oussama ben Laden. » 

« Peu familières du terrain, les troupes de l’URSS se retrouvent piégées. »  

« Les Américains saisissent l’opportunité de donner l’estocade à l’ennemi soviétique en armant la rébellion afghane. »  

« Approvisionnée par l’Occident et le monde arabe, soutenue par la population, qui ploie sous le joug d'un pouvoir communiste intransigeant, la guérilla pousse Moscou à battre en retraite. »  

« Le 15 février 1989, Mikhaïl Gorbatchev achève l’évacuation de ses soldats. Les dix ans de guerre laissent le pays exsangue. »  

« Plus d’un million de civils ont été tués et cinq millions ont traversé la frontière pour se réfugier au Pakistan et en Iran. »

« Depuis l’invasion soviétique de Kaboul en 1979, la guerre n’a laissé aucun répit à la population afghane. Archives et témoignages à l’appui, cette captivante fresque décrypte plus de quarante années d’un cycle infernal de violence. Troisième volet. De la guerre civile qui a suivi le départ de l'armée soviétique, une nouvelle force a émergé : les taliban. »

« Pendant le conflit, le communiste Mohammed Najiboullah s’est hissé à la tête du pays. Ses tentatives de réconciliation nationale restent vaines face aux ambitions des moudjahidine d’installer une République islamique. Mais le front combattant pâtit de sa désunion. Les commandants Massoud et Hekmatyar se livrent un combat féroce qui mène à la guerre civile ». 

« Au milieu du chaos, une nouvelle force émerge : les taliban. Formés dans les écoles coraniques pakistanaises après avoir fui le conflit afghan dans les années 1980, ils gagnent le soutien de la population en promettant l’ordre et la justice. Au pouvoir à partir de 1996, ils font du pays un terreau fertile pour le développement du terrorisme islamiste. Ainsi, l’organisation Al-Qaïda menée par Oussama ben Laden y a développé son idéologie meurtrière. » 

« Le 11 septembre 2001, malgré l'avertissement du commandant Massoud aux Américains, elle réussit à mettre à exécution son plan : frapper en plein cœur les États-Unis. »

« Dernier épisode : suite aux attentats du 11 septembre 2001, les Américains dirigent la coalition internationale pour capturer Oussama ben Laden et renverser les taliban. Les moudjahidine se joignent aux troupes de l’Otan ».

« Les Américains dirigent la coalition internationale pour capturer Oussama ben Laden et renverser les taliban. Les moudjahidine se joignent aux troupes de l’Otan. En novembre 2001, le régime fondamentaliste s'effondre mais Ben Laden reste introuvable ». 

« Malgré tout, un vent d’espoir souffle sur la population : la démocratie émerge et le port de la burqa n’est plus obligatoire ». 

« Mais l’extrême pauvreté et la corruption généralisée minent peu à peu le pays. Les taliban, qui avaient réussi à se fondre dans la société après leur débâcle, regagnent du terrain ». 

« Le 2 mai 2011, Ben Laden est abattu par les GI au Pakistan. Pour les États-Unis, le but initial est accompli ». 

« Mais pour l’Afghanistan, théâtre de nombreux attentats-suicides, le chemin vers la paix reste semé d’embûches. Les taliban s’opposent au gouvernement local et à l’armée américaine, la dernière sur le terrain depuis le retrait des forces de l’Otan en 2014 ».

"Les Afghans, sacrifiés au nom de la paix"
"De Femmes grands reporters (2009) à Femmes en politique – La relève (2012) en passant par Avortement Les croisés contre-attaquent (2017), la journaliste indépendante Alexandra Jousset a mis les femmes et leurs luttes au cœur de ses documentaires. Mais cette enquêtrice acharnée, qui n'a pas froid aux yeux, a aussi exploré d'autres terrains avec Crimes de guerre au Yémen – Les complicités européennes, Prix du jury Jeunes au Figra 2020. Férue d'art – elle a collaboré à l'œuvre de l'artiste américaine Taryn Simon, A Polite Fiction, exposée à la Fondation Louis-Vuitton –, la reporter s’est aussi essayée à la fiction avec #illusion, un court métrage coréalisé avec Teodora Berglund, sur les chimères véhiculées par les réseaux sociaux", a écrit Guillemette Hervé. 

Et Guillemette Hervé de conclure : "Diffusé par ARTE, son dernier documentaire, Les Afghans, sacrifiés au nom de la paix, dresse le portrait d'une population exsangue après des années de guerre".

Arte diffusa le 7 septembre 2021 "Les Afghans, sacrifiés au nom de la paix" (Afghanistan - Opfer im Namen des Friedens), documentaire d'Alexandra Jousset.

"En négociant avec les taliban leur désengagement après dix-neuf ans de conflit, les Américains ont sacrifié les droits d'une population afghane exsangue. Le bilan éloquent d'une guerre pour rien."

"Le 15 août 2021, Kaboul est tombée aux mains des talibans : une victoire éclair des islamistes, mais aussi un échec cuisant des Américains". 

"En 2020, la réalisatrice Alexandra Jousset a réalisé ce documentaire, qui dresse le bilan éloquent d’une guerre pour rien."

"Ce poignant voyage dans une terre ravagée par dix-neuf ans de guerre commence aux portes de Kaboul, dans le Wardak, à la rencontre des miliciens taliban qui tiennent la zone. "

"Après avoir contraint Donald Trump, en février 2020, à négocier un accord de désengagement militaire, les combattants islamistes, qui contrôlent de fait une large partie du territoire, espèrent bientôt reprendre la totalité du pouvoir en Afghanistan." 

"Après 250 000 morts, des centaines de milliers de blessés, des déplacements de population massifs, que sont devenues les promesses brandies par George W. Bush quand, au lendemain du 11 septembre 2001, il a lancé l'offensive qui allait chasser Al-Qaïda du pays sans jamais venir à bout de la résistance de ses alliés locaux ?"

"De la capitale ceinturée par les campements de réfugiés aux environs de Djalalabad, où le taux de malnutrition ne cesse de grimper, Alexandra Jousset (Avortement, les croisés contre-attaquent) capte le dénuement et l'amertume d'une population exsangue, tout en disséquant les termes d'un accord qui n'a prévu aucune garantie pour préserver les fragiles acquis de deux décennies de présence occidentale." 

"Alternant entretiens officiels (avec l'ancien président Hamid Karzaï, le porte-parole des taliban au Qatar Suhail Shaheen, le très critique inspecteur général américain pour la reconstruction de l'Afghanistan John Sopko…) et éloquentes rencontres de terrain, elle dresse un bilan sans ambiguïtés de ce faux accord de paix, auquel le peuple afghan, une fois de plus, a été sacrifié". 

"Une enquête aussi fouillée que sensible, portée par de splendides images, dont les photographies de la reporter Véronique de Viguerie."

Collection documentaire d'Arte
Arte réunit sur son site Internet des documentaires dans le dossier : "Afghanistan : un an après la prise de pouvoir par les talibans". Certains sont diffusés le 27 septembre 2022 dès 20 h 55.

"Depuis que les talibans ont repris le pouvoir en le 15 août 2021, ils ont fermé plusieurs institutions de protection des libertés fondamentales. Par ailleurs, les filles n'ont plus accès à l'éducation, en dehors des écoles primaires. L'Afghanistan est aussi un pays, aujourd'hui, qui dépend presque entièrement de l'aide étrangère, confronté également à une grave crise humanitaire. Dans ce dossier, des documentaires et des reportages vous permettront de mieux comprendre la situation actuelle de ce pays en crise."

« Août 2021 - Fuir Kaboul »
Arte diffuse « Août 2021 - Fuir Kaboul » (Kabul Airport - Flucht aus Afghanistan), documentaire de Jamie Roberts.

« À la mi-août 2021, le monde a les yeux rivés sur l’aéroport de Kaboul où se déroule une évacuation menée en catastrophe avant le départ des troupes alliées et alors que les talibans ont repris la capitale. Récit en immersion au cœur du chaos par ceux qui ont pu fuir et ceux qui ont choisi de rester. »

« Février 2020. Les États-Unis et leurs alliés décident de se retirer d’Afghanistan, après dix-huit ans de guerre ». Au lieu d'évacuer d'abord les civils afghans alliés - traducteurs, etc. - puis les soldats américains, le Président américain Joe Biden procède à l'évacuation d'abord des soldats américains, ce qui laisse ces alliés dans une détresse et à la proie des cruels talibans.

« Quinze jours avant le départ, fixé au 31 août 2021, deux compagnies américaines de marines se déploient à l’aéroport de Kaboul, pour évacuer les citoyens américains et les Afghans considérés comme "à risque", car ayant aidé les alliés pendant la guerre ». 

« En effectif réduit, les soldats américains pensent que la sécurité sera assurée à l’extérieur de l’aéroport par leurs homologues afghans ». 

Or, deux jours après leur arrivée, le 15 août, les talibans prennent Kaboul par surprise, sans rencontrer de résistance, et sèment la terreur parmi la population ». 

« Craignant pour leur sécurité ou leur liberté, des centaines de milliers d’Afghans affluent vers l’aéroport, leur dernière possibilité de fuite. »

« Commencent des journées terribles, inhumaines ». 

« Soldats débordés, marée humaine sur le tarmac bloquant tout décollage, familles jetées contre des barbelés, bébés piétinés, foules massées dans un canal d’égout devant la sinistre Abbey Gate – la porte donnant accès au compte-goutte à l’intérieur de l’aéroport –, tirs sur les civils, attentat-suicide… : comment en est-on arrivé à un tel chaos ? » 

« Les causes ont été identifiées, notamment la sous-estimation de ce qu’impliquait ce retrait des troupes ». 

« Le Pentagone a déclaré avoir suggéré en vain au gouvernement Biden de laisser 2 500 militaires américains en place quelque temps pour éviter l’effondrement du gouvernement afghan face aux talibans, ce qui aurait facilité l’évacuation ». 

« Le documentaire de Jamie Roberts (Murdoch, le grand manipulateur des médias) documente avec force ces dix-huit jours apocalyptiques, cette course contre la montre et l’horreur ». 

« Grâce à un récit, qui mêle les témoignages de ceux qui ont participé à l’évacuation – GI, civils afghans en fuite, chefs de guerre talibans –, à des archives personnelles, des images d’actualité et de vidéosurveillance, on vit jour après jour, de l’intérieur, le déroulement de cet événement traumatique, au plus près du pragmatisme désespéré des officiers américains, de la jubilation des talibans et de la détresse d’une population prise en étau ». 

« Épisode final d’une histoire complexe et tragique, le Kabul Airlift (évacuation par les airs) est à la fois un terrible échec et l’une des plus grosses opérations internationales de sauvetage qui a permis d’exfiltrer quelque 124 000 personnes. »





« Dans Août 2021 – Fuir Kaboul, le Britannique Jamie Roberts (Murdoch, le grand manipulateur des médias) fait raconter par ceux qui l’ont vécu le chaos de l’évacuation alliée, lors de la prise de la capitale afghane par les talibans. Retour sur les coulisses de la réalisation de son film. Propos recueillis par Benoît Hervieu-Léger. »

« Pourquoi avoir choisi de revenir si tôt sur l’évacuation de l’aéroport de Kaboul ?
Jamie Roberts : D’une part, la situation en Afghanistan a disparu de l’actualité dès qu’a débuté l’invasion russe en Ukraine. D’autre part, mon équipe et moi voulions reconstituer au plus près ce qui s’était passé à Kaboul en août 2021 à travers les personnes qui l’avaient vécu. Nous avions sous la main beaucoup de matière produite par des journalistes ou analystes mais quasiment aucune des protagonistes eux-mêmes, civils afghans, talibans ou forces américaines des marines. Pour l’obtenir et réaliser des entretiens, je me suis rendu deux mois à Kaboul, de janvier à mars 2022, puis un autre aux États-Unis. J’avais besoin d’images : les militaires américains fournissent rarement leurs propres films. Avec les talibans, la mise en relation a pris du temps.

Comment êtes-vous parvenus à dialoguer avec les nouveaux maîtres du pays ?
Les talibans ne constituent pas une organisation unifiée et il n’y a pas de canal officiel pour atteindre leur superstructure. Il faut donc user de patience et de persévérance pour les approcher, selon les bonnes vieilles méthodes du journalisme traditionnel. En travaillant avec une équipe afghane et en passant du temps dans des cafés, des restaurants ou des endroits fréquentés, je me suis fait connaître et le lien s’est établi. Cela dit, les talibans n’ont guère de mal à évoquer un contexte dont ils se perçoivent comme les vainqueurs. Les marines, au contraire, éprouvent un profond traumatisme et aucun de ceux interrogés n’estime avoir agi dans le sens souhaité.

Pourquoi ne pas avoir donné la parole à d’autres militaires de la coalition occidentale ?
Les Britanniques, Français, Allemands et Italiens n’étaient pas en première ligne au même titre que les Américains. Outre 200 civils, l’attentat-suicide du 26 août 2021 près de l'Abbey Gate, qui donne accès aux pistes, a tué 13 marines et aucun autre soldat étranger. Les Américains seuls faisaient face à la foule et aux talibans à l’entrée des terminaux. C’est à leur actif que revient le bilan de 124 000 personnes évacuées lors de cette opération humanitaire, la plus importante jamais menée par l’armée américaine. Ce chiffre repose sur les sources les plus fiables, mais reste à affiner.

Avez-vous des nouvelles des Afghans que vous avez interrogés, exilés ou non ?   
Je garde, bien sûr, le contact. La plupart de ceux qui ont eu la chance de pouvoir partir se disent heureux d’être aujourd’hui en sécurité, malgré des conditions de vie précaires et une alimentation à laquelle ils ne sont pas habitués. Pour les autres, la situation est tragique. Le régime taliban se montre chaque jour plus répressif. Surtout, l’Afghanistan subit aujourd’hui une crise économique telle que sa population se préoccupe avant tout de sa propre survie. La famine menace plus de 65 % des Afghans. C’est la question avec laquelle nous laissons le spectateur, à la fin du documentaire : que va devenir ce pays ?

« Sous la loi des talibans »
Arte diffuse « Sous la loi des talibans » (Das Gesetz der Taliban), documentaire de Pedro Brito Da Fonseca et Patrick Saint-Exupéry.

« Un an après la prise de pouvoir des talibans, retour sur l’effondrement de l’Afghanistan et ses conséquences sur une population enserrée et appauvrie. Dans ce nouvel émirat islamique qui n’a pas fini d’effrayer l’Occident, Patrick de Saint-Exupéry et Pedro Brito da Fonseca ont eu accès à des témoignages inédits. »

« Le 15 août 2021, l'Afghanistan sombre dans le chaos ». 

« En une journée, l’achèvement du retrait des forces occidentales précipite la débâcle du régime en place : l’armée se volatilise, les responsables déguerpissent et les talibans prennent Kaboul sans combattre ». 

Le grand pays d’Asie centrale ouvre un nouveau chapitre de son histoire tragique, vingt ans après la "guerre au terrorisme" lancée par George W. Bush en réplique aux attentats du 11 septembre 2001 ». 

« Maîtres incontestés de 40 millions d’Afghans pris au piège, les "étudiants en religion" sont de retour et savourent leur revanche en se posant en vainqueurs des États-Unis ». 

« Leur programme ne surprendra personne : restaurer l'émirat islamique et mettre en place la "vraie" charia. Le rêve d’un retour à un monde parfait, pur, scandé de chants religieux et de commandements divins appliqués à la lettre comme au temps du prophète ». 

« Peu à peu, l’étau se resserre sur une population civile dont le mode de vie est désormais assimilé à un "ancien monde", et notamment sur les femmes ». 
« Les rares mouvements de contestation sont étouffés à feu doux et réprimés dans la discrétion ». 

« Vingt ans d'espoirs et de reconstruction sociale sont anéantis. »

"Une défaite sans rémission, une victoire sans avenir." Pendant l'année 2021, le réalisateur Pedro Brito da Fonseca et le grand reporter Patrick de Saint-Exupéry ont arpenté l'Afghanistan à de multiples reprises, avant, pendant et après l'arrivée des talibans ». 

« Placés en première ligne, ils documentent l’effondrement de tout un pays et témoignent des bouleversements qui n’ont pas manqué de survenir. Parcourant différentes régions, ils questionnent des Afghans frappés de misère et rencontrent aussi les talibans, simples maillons ou chefs politiques ». 

« L'avenir promis par les nouveaux seigneurs au pouvoir ? "Allah y pourvoira", promet Khalil Haqqani, le nouveau ministre des Réfugiés, dont la tête est mise à prix 5 millions de dollars par le FBI pour son association avec Al Qaïda ». 

« Le documentaire s’intéresse aussi au sort des femmes et donne la parole à de courageuses militantes, qui ont décidé de ne pas baisser les bras ». 

« Réunions secrètes, manuels scolaires sauvegardés coûte que coûte et tracts distribués à la volée constituent le panel parfois dérisoire des actions séditieuses de ces résistantes constamment menacées, qui promettent pourtant de tout mettre en œuvre pour que leur liberté, mais aussi plus généralement celle de leur pays, ne soit rayée de la carte. »


« Août 2021 - Fuir Kaboul »  de Jamie Roberts
 
France, Etats-Unis, 2022, 74 min
Production : Amos Pictures, HBO Documentary Film, BBC, en association avec ARTE France
Sur Arte le 27 septembre 2022 à 20 h 55
Disponible du 22/09/2022 au 26/03/2023

« Sous la loi des talibans » de Pedro Brito Da Fonseca et Patrick Saint-Exupéry
France, 2022, 53 min
Sur Arte le 27 septembre 2022 à 22 h 10
Disponible du 20/09/2022 au 24/01/2023

France, 2020, 53 min
Sur Arte le 7 septembre2021 à 23 h 20
Disponible du 17/08/2021 au 05/11/2021
Visuels :
Femme dans la région du Wardak, domaine des Talibans en Afghanistan
En turban noir, le commandant Haji Zaker commande les combattants Taliban du district d' Asad
Taliban faisant la prière, Région du Wardak, Afghanistan
Enfant dans l' école du Région du Wardak, Afghanistan
Hamid Karzai, ancien président de l' Afghanistan
Omaid Sharifi fondateur de Art Lords vérifie que le dessin de son œuvre initiale est bien respecté. le groupe des " Art Lords" (Seigneurs de l' Art), des artistes ont décidé de reprendre l' espace urbain pour distribuer des messages de paix Ici leur dernière oeuvre inspirée d' un poème
© Véronique de Viguerie

France, 2019, 12 min
Présentation : Emilie Aubry
Disponible du 18/08/2021 au 18/11/2021

France, 2021, 5 min
Montage : J. Saccani
Journaliste : S. Hofmeier
Documentaliste : M. Nougueret
Graphiste web : Y. Brua
Disponible du 19/08/2021 au 21/08/2022

« Afghanistan. Pays meurtri par la guerre » de Mayte Carrasco et Marcel Mettelsiefen
Allemagne, 2019, 53 min x 4
Sur Arte 
Visuels :
© DR
© Russian State Archive/Krasnogorsk

1ère partie : les 1er septembre 2021 à 0 h 40 et 4 novembre 2021 à 23 h 26
Visuels :
© Library of Congress
© Dr. Bill Podlich

2e partie : le 1er septembre 2021 à 01 h 30 et 5 novembre 2021 à 0 h 18
Visuels :
© Russian State Archive/Krasnogorsk
© US National Archives
© Russian State Archive/Krasnogorsk
© LOOKSfilm

3e partie : les 1 septembre 2021 à 2 h 25 et 5 novembre 2021 à 1 h 10 
Visuels :
© United States Agency for International Development
© LOOKSfilm

4e partie : : le 1er septembre 2021 à 03 h 15 et 5 novembre 2021 à 2 h 03
Visuels :
© US Department of Defense
© Library of Congress
© LOOKSfilm

Disponible du 13/08/2021 au 11/09/2021

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Les  citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 31 août 2021.

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