Arte diffusera le 29 novembre 2025 dès 20 h 55 « La fabuleuse histoire de l'argent », série documentaire de Frédéric Wilner. « Inventée il y a 2 700 ans, étroitement liée au destin des empires et aux guerres, la monnaie a bouleversé le cours des civilisations. De la Grèce antique à l’Amérique contemporaine en passant par la Chine ancienne et la Révolution française, Frédéric Wilner (Il était une fois le musée du Louvre) décrypte la place qu’elle a joué depuis des millénaires. »
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« La fabuleuse histoire de l'argent » de Frédéric Wilner
« D’or, d’argent, de bronze ou de papier, la monnaie raconte 2 700 ans d’histoire humaine. Instrument indispensable aux échanges marchands et symbole de pouvoir, elle fut le carburant de l’expansion des empires et a bouleversé le cours des civilisations. De cauris antiques à l’essor des premiers billets de banque et aux cryptomonnaies, cette série en quatre épisodes décrypte le rôle de l’argent dans l’histoire. »
« L'argent a bouleversé le cours des civilisations. De la toute première pièce à sa généralisation sur l’ensemble de la planète, la monnaie témoigne des grands choix des civilisations humaines, révélant les facteurs cachés derrière les destins des empires et les grands moments politiques des siècles passés. »
« Quels que soient ses usages et ses conceptions, la monnaie, liée par sa nature aux logiques extractivistes destructrices des sols et des forêts du globe, apparaît comme inséparable de la guerre et de la prédation. »
« À travers cette fresque historique étalée sur plusieurs millénaires, la série documentaire de Frédéric Wilner (Il était une fois le musée du Louvre... ; Trois villes à la conquête du monde) décrypte l’essor d’un concept révolutionnaire, dont la matérialisation a pris d’innombrables formes. »
« Aux côtés de géologues, archéologues, historiens ou spécialistes de la métallurgie, à Alexandrie, Oxford, en Bolivie ou en France, dans d'anciennes mines antiques, sous les mers et là où la monnaie naquit, ces quatre épisodes érudits, admirablement mis en images et en musique, déroulent une implacable et singulière histoire de la puissance.
La Bible hébraïque évoque le shekel lorsque le patriarche Abraham a acheté à Hébron le terrain contenant une grotte nommée Machpéla où il voulait enterrer son épouse Sarah - l'Etat d'Israël refondé en 1948 a nommé en 1980 shekel sa monnaie nationale auparavant appelée livre israélienne. Elle a réglementé le prêt à intérêt. En Israël, des pièces de monnaie découvertes lors de fouilles archéologiques prouvent la présence juive dès l'Antiquité. "Une pièce de monnaie de Mattathias Antigonus, roi de Judée, datant de plus de 2 000 ans –, et une pièce de monnaie de l’État moderne d’Israël" portent le symbole de la Menorah, chandelier. Une autre pièce de monnaie, en bronze, datant de la révolte de Bar Kochba (vers 132 de l'ère commune) a été découverte à Jérusalem ; elle porte le nom de Jérusalem et l'inscription "2e année de la liberté d'Israël".
Se fondant principalement sur l'Évangile de saint Luc (6:34-35), l'Eglise catholique l'interdit lors du concile de Nicée sur le fondement de l'Ancien et du Nouveau Testament, puis par le capitulaire de Nimègue de Charlemagne (806) et le capitulaire d'Olonne de Lothaire (825). En 1830, elle met un terme à cette condamnation du prêt à intérêt. En 1917, le Vatican le rendu licite.
En Occident médiéval, ce sont essentiellement les Juifs et les Lombards qui assurent ce prêt à intérêt. Les juifs devaient imposer des taux élevés pour payer les lourdes taxes auxquels ils étaient soumis. L'antisémitisme s'est nourri de cette réalité pour jeter l'opprobre sur les juifs, puis les banquiers juifs, dont la famille Rothschild accusée de dominer le monde.
Lors de la Réforme, le prêt à intérêt est légitimé théologiquement par Calvin qui a distingué "l'usure du versement d'un intérêt dans le cas d'un prêt productif servant à financer la création d'un surcroît de richesse (Lettre sur l'usure, 1545)". Une nouvelle conception qui aurait contribué à la croissance économique, à la production de richesse, au commerce.
En islam, l'usure ou « Riba » (« ribâ an-nasî'ati » signifie le surplus exigé du débiteur par rapport au délai de remboursement qui lui a été accordé". Elle est interdite aux musulmans.
Le pouvoir de battre monnaie et d'en modifier la valeur demeure l'apanage d'un Etat souverain. L'Etat fabrique sa monnaie en lui donnant un nom, en fixant sa valeur, en l'associant à des symboles liés à son Histoire, à sa culture - sur le billet de 100 francs était imprimé le visage du dramaturge Corneille, qui lui a donné son surnom -, à son imaginaire, à sa foi (« In God We Trust » (« En Dieu nous croyons ») sur les dollars américains).
Durant la pandémie de coronavirus, le gouvernement a incité les consommateurs à payer, non en espèces, mais par cartes bancaires ou par chèques. La disparition des espèces risque d'amener le crédit social à la chinoise, où l'Etat pourrait bloquer des comptes bancaires, interdire l'achat de certains articles, etc.
Le Président américain conservateur Donald Trump s'efforce de maintenir la suprématie du dollar face aux cryptomonnaies ou bitcoins.
« Comment organiser les échanges dans un monde sans monnaie ? Les tablettes de Babylone attestent que, durant deux millénaires, un autre système a bien fonctionné. La grande rupture intervient au VIIe siècle avant J.-C. Dans le royaume de Lydie, en Asie Mineure, la première pièce de monnaie apparaît afin de préserver l’intégrité d’un territoire menacé. »
« Sous l’impulsion de rois comme Crésus, le monnayage se propage dans les cités grecques, qui trouvent là le moyen de lever des armées et de développer le commerce, en extrayant l’or et l’argent de mines gigantesques. »
« La monnaie d'Athènes, la drachme, s’impose, devenant le dollar de l’Antiquité, et transforme la mer Égée en vaste zone de libre-échange. Ironie du sort, la guerre, encore elle, finit par épuiser les réserves. Athènes capitule devant Sparte, qui, contrairement à ses voisines, ne frappe aucune monnaie. La fin de ce concept révolutionnaire ? »
2e partie : « L’ère des empires »
« A partir du IVe siècle avant notre ère, les grands prédateurs que sont les empires vont faire de la monnaie le carburant de leur expansion. Cette nouvelle ère commence avec l’aventure d’un homme, Alexandre le Grand, qui pille l’immense trésor des Perses. »
« Ses héritiers, notamment les Ptolémée, à Alexandrie, transforment l’outil monétaire à leur profit : ils la produisent massivement et la diffusent dans toute la société. La monnaie, sur laquelle est pour la première fois figuré le visage du souverain, devient aussi un puissant outil de propagande. »
« Plus tard, l’Empire romain, qui manque de mines sur son territoire, instaure un implacable système de pillage et de prédation, s’emparant d’immenses quantités d’or et d’argent – notamment en Gaule et dans le bassin méditerranéen – pour financer ses conquêtes. »
« Plus tard, Charlemagne s’inscrira dans une logique similaire : avec les mines de Mêle, en Charente, il produira des millions de pièces de monnaie, ravageant pour cela des forêts entières... »
3e partie : « La voie chinoise »
« En Chine, tout commence dans les tombes de hauts personnages, il y a environ cinq mille ans - on y dépose des cauris (des petits coquillages) que l’on retrouve aujourd’hui par milliers. Ce sont les ancêtres de la monnaie chinoise, qui fait son apparition au VIIe siècle avant notre ère. »
« La différence avec l’Occident ? Ce n’est ni de l’or ni de l’argent, mais du bronze, un métal peu onéreux et que l’on peut produire en très grande quantité. Conséquence : la monnaie est abondante, ce qui favorise la prospérité de l’économie. »
« En quelques centaines d'années, du premier empereur, qui impose en 221 avant J.-C. une pièce unique à tout le pays, à la dynastie des Tang, sous laquelle la monnaie pénètre toute la société, la Chine connaît véritable une révolution monétaire. »
« Jusqu’en 1024, quand le premier billet est officiellement mis en circulation, six cents ans avant l'Occident. »
« Comment l’Europe et l’Amérique sont-elles parvenues à une monnaie papier ? En 1688, en Angleterre, le Bill of Rights offre un statut juridique à la nouvelle banque d'Angleterre, lui donnant le privilège d'émettre des billets garantis par ses réserves d'or et d'argent. »
« En France, la Révolution accouche des assignats, un papier monnaie gagé sur les biens de l’église nationalisés. Mais elle est utilisée pour financer la guerre, provoque une hyperinflation et perd toute valeur en quelques années. »
« Après la Première Guerre mondiale, l'Allemagne, exsangue doit payer de lourdes réparations aux vainqueurs. La solution : la planche à billet, qui provoque la pire hyperinflation de l’histoire européenne. »
« Et finalement, l’invention d’une nouvelle monnaie, le premier billet libéré de toute référence à l’or et à l’argent, qui résout, comme par magie, la situation. »
« La dernière grande bascule intervient aux États-Unis, à partir de 1934, quand le système de l’étalon-or, garant de la rareté de la monnaie et associé à la prospérité américaine, est abandonné… »
« Par ici la monnaie ! »
« Essor économique, déclin, guerres, révolutions… Moteur de ruptures fondamentales, la monnaie est née des soubresauts du monde, autant qu’elle en a infléchi le cours. Retour sur trois inventions majeures qui ont changé le destin des civilisations. Par Raphaël Badache. »
« En Lydie
La première pièce
Et soudain, le troc ne suffit plus. Au VIIe siècle avant notre ère, à Sardes, capitale du royaume lydien, en Asie Mineure, le souverain Gygès affronte une menace existentielle lorsqu’un groupe de guerriers nomades venus du nord s’approche des frontières. Il doit au plus vite mobiliser ses troupes. Or il ne peut recourir à la promesse habituelle, celle de récompenser les soldats par le pillage des cités conquises, puisqu’il s’agit d’une guerre défensive. Gygès aurait alors décidé de produire de la monnaie en créant les toutes premières pièces, faites d’électrum. Un alliage d’or et d’argent, rendu possible grâce aux mines du royaume et à une petite rivière regorgeant d’or, coulant non loin de sa capitale. Le nom de ce cours d’eau est resté : le Pactole. La Lydie survécut, et le concept de monnaie s’exporta vers les cités grecques voisines.
En Chine
La création du papier-monnaie
À l’orée du XIe siècle, la Chine trace une voie nouvelle. La bascule se produit dans le Sichuan : riche, guidée par des visées séparatistes, cette province s’est attiré les foudres de l’État chinois. Désireux d’affaiblir sa puissance économique, ce dernier la prive de monnaie de bronze. Les habitants, qui ne peuvent plus commercer qu’avec des pièces de fer, lourdes et inadaptées aux échanges, doivent donc innover. Le premier papier-monnaie au monde apparaît : le jiaozi. Peu à peu, la valeur du billet se dissocie de la quantité de métaux qu’il représente et se fonde en grande partie sur la confiance des usagers. Mais le nouveau système est vite menacé par la fraude. Après divers soubresauts, la dynastie Song reprend le contrôle exclusif de l’émission et finit par instaurer de nouveaux titres officiels de paiement. Au XIIe siècle, les huizi deviennent les tout premiers billets d’État.
En France
Des billets infalsifiables
La confiance demeure le pilier du papier-monnaie, et la fraude, son ennemi le plus redoutable. À la fin du XVIIIe siècle, les révolutionnaires français vont l’expérimenter. Après la nationalisation des biens du clergé, l’Assemblée nationale décrète la fabrication de 2 milliards d’assignats. Cette monnaie papier, adossée aux biens nationaux, est vitale pour la survie du régime. Dès lors, ses adversaires lancent une contre-offensive efficace : l’impression de faux billets par dizaines de milliers, dans le but de plonger le pays dans la crise et de saper la crédibilité du nouveau pouvoir. Face à ce péril, la République met au point un arsenal de sécurité inédit. Mécaniciens, fabricants de papier et graveurs unissent leurs forces pour développer les techniques du filigrane et de la tresse, un motif imprimé sur chaque billet. Le génie déployé pour sécuriser les assignats sauve la jeune République et annonce la quête de billets infalsifiables. »
« La fabuleuse histoire de l'argent » de Frédéric Wilner
Coproduction : ARTE France, China Media Group, Iliade Productions, Les Films de l‘Odyssée, Bibliothèque nationale de France
France, 2025
Sur Arte
1ère partie (51 min) : les 29 novembre 2025 dès 20 h 55, 09 décembre 2025 à 9 h 25, 13/12/2025 à 10 h 40
2e partie (56 min) : les 29 novembre 2025 à 21 h 45, 09 décembre 2025 à 10 h 15, 13 décembre 2025 à 10 h 40
Visuels : © DR, © Iliade Productions
3e partie (58 min) : les 29 novembre 2025 à 22 h 40, 09 décembre 2025 à 11h 10, 13 décembre 2025 à 12 h 30
Visuels : © Iliade Productions, © DR
4e partie (60 min) : les 29 novembre 2025 à 23 h 40, 14 décembre 2025 à 3 h 25
Visuels : © Iliade Productions
Sur arte.tv du 22/11/2025 au 27/07/2026
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