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mercredi 9 mars 2022

Qui décidera si Jean Seknagi doit continuer de vivre ?

Jean ou Jean-Claude Seknagi, septuagénaire Français juif d’origine tunisienne, se trouve dans un service de réanimation du Centre hospitalier intercommunal Robert-Ballanger, à Villlepinte, en Seine-Saint-Denis (banlieue au nord de Paris). Il n’est pas en phase finale d’une maladie incurable. Sa famille lutte, notamment sur le plan judiciaire, pour que l’équipe médicale de cet hôpital ne mette pas à exécution sa décision de cesser tout soin si l’état de santé du patient s’aggravait. Une situation dramatique dans laquelle est plongée une famille parmi d'autres en raison de "lois de bioéthiques" conférant à l'équipe médicale un rôle déterminant dans la vie des patients, et ce, au détriment de la famille de ces patients. Le 20 mars 2022, de 16 h à 18 h, Alliancefr organise une "manifestation contre l'euthanasie officieuse des hôpitaux" au 45 boulevard Robert Ballanger 93600 Aulnay-sous-Bois. 

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« Mon père n’est pas en phase finale. Il ne souffre d’aucune maladie incurable ». D’emblée, Ilan Seknagi énonce ses arguments massifs, qu’il réitèrera à plusieurs reprises durant notre entretien téléphonique, le 2 mars 2022.

Bref rappel des faits. Retraité septuagénaire, Jean-Claude Seknagi souffre de diabète et de la maladie d’Alzheimer - son autonomie est très réduite -, et « deux épisodes de rétention aigüe d’urine (RAU) ». Depuis quinze ans, il est guéri de deux cancers.

Depuis septembre 2021, il a été hospitalisé dans divers établissements publics de santé, à Montreuil et Sevran, en raison de chutes, pour une infection pulmonaire, puis pour une prostatite. Il a été opéré pour une escarre qui s’est aggravée. 

Dès son hospitalisation à Montreuil, « l’équipe médicale a décidé qu’en cas de dégradation de l’état de santé du patient, elle n’envisagera pas de réanimation, en raison de ses antécédents médicaux ».

Depuis le 6janvier 2022, souffrant de rétention aigüe d’urine, Jean Seknagi se trouve au Centre Robert Ballanger. 

Le 6 janvier 2022, il a été hospitalisé au Centre hospitalier intercommunal Robert-Ballanger, à Villlepinte. Le « médecin réanimateur, sur la base de la décision collégiale de l’équipe médicale du CH de Montreuil, et sans avoir effectué de nouvelle réunion collégiale, en violation des dispositions de l’article L. 1110-5-1 du code de la santé publique, a décidé de ne pas envisager de réanimation active en cas de dégradation de son état ».

« Dans un vidéo prise par téléphone, le 22 décembre 2021, à l’hôpital, Jean Seknagi, dans un état conscient, de sa bouche, a indiqué de vive voix, de manière claire et non équivoque, à son fils et à sa femme : « Je veux vivre !!! »

Depuis janvier 2022, Jean Seknagi est dans le coma.

La famille de Jean Seknagi et celui-ci contestent la décision du Centre hospitalier intercommunal Robert-Ballanger qui a adopté la même décision que le Centre hospitalier de Montreuil.

Des procédures judiciaires ont été engagées par la famille Seknagi et le patient. 

Un juge a ordonné à  l'équipe médicale de poursuivre les traitements.

Un expert judiciaires a été désigné.

Pétition
Sur les réseaux sociaux - Facebook, Instagram -, Ilan Seknagi informe sur les étapes de ce combat familial.

Lancée vers la mi-février 2022, la  pétition pour le droit de vivre de Jean Seknagi a recueilli 9787 signatures au 9 mars 2022.

« De nombreuses personnes nous soutiennent car elles se sont trouvées dans la même situation que notre famille, et se sont senties dépossédées de droits envers des équipes médicales : elles se reprochent de ne pas avoir assez lutté contre ces équipes puissantes. Même si ses perspectives de survies sont minces, mon père a le droit de vivre », explique Ilan Seknagi qui se plaint des conditions restrictives de visites auprès de leur mari ou père.

Manifestation
Le 20 mars 2022, de 16 h à 18 h, Alliancefr organise une "manifestation contre l'euthanasie officieuse des hôpitaux" au 45 boulevard Robert Ballanger 93600 Aulnay-sous-Bois. "Nous entrons dans l'ère de la légifération de la date de votre mort et celle des membres de votre famille. Réagissons pour que notre droit de vivre soit respecté." L'évènement a été annoncé sur les réseaux sociaux.

Cette tragédie s'avère particulièrement douloureuse pour la famille Seknagi car la loi a rendu seule décisionnaire l'équipe médicale, au détriment de la famille.

On peut regretter que les voix des dirigeants religieux, notamment celle du Grand rabbin de France Haïm Korsia, n'aient pas été plus fortes et entendues lors des discussions au Parlement concernant la dernière loi de bioéthique, votée sans réel bilan de la loi précédente. 

Cette histoire dramatique révèle les maux dont souffre la France : insuffisance du nombre de lits dans les hôpitaux français en raison de la gestion administrative de la Santé par la réduction des coûts - réduction continue depuis des décennies du nombre de lits même pendant la pandémie de coronavirus, bureaucratisation (un tiers du personnel hospitalier est administratif), départ de médecins ou infirmiers, lutte entre administratifs et médecins -, prolifération de lois pour "une fin de vie digne", accoutumance de l'opinion publique à l'euthanasie présentée comme un progrès, etc. 

Seul Le Parisien a consacré un article à ces faits.

J'ai interrogé l'hôpital et son avocat, et publierai leurs réponses dès réception.


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