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mardi 21 juillet 2020

« Les assassins sont parmi nous » par Wolfgang Staudte


Arte rediffusera le 20 juillet 2020 « Les assassins sont parmi nous » (Die Mörder Sind Unter Uns), par Wolfgang Staudte (1946). Influencé par l'expressionnisme, un « grand classique du cinéma allemand d'après-guerre et l'une des premières productions de la Defa (Deutsche Film AG) » tournée à Potsdam et Berlin. Une nouvelle Allemagne en train de naître tandis que des nazis survivent en 1945.

Tournages Paris-Berlin-Hollywood 1910-1939 
« L’évasion de Baruch » par Ewald André Dupont 
« Metropolis » de Fritz Lang 
« Le Testament du Docteur Mabuse » par Fritz Lang
« M le maudit » de Fritz Lang
« Les Trois lumières » de Fritz Lang 
« Le cabinet des figures de cire » par Paul Leni
Ernst Lubitsch (1892-1947) 
« Le violoniste de Florence » par Paul Czinner 
Carl Laemmle (1867-1939), fondateur d'Universal
Richard Oswald (1880-1963) 
Marlene Dietrich (1901-1992)
« M le maudit » de Fritz Lang 
« Leni Riefenstahl et son mentor » par Annette Baumeister
« Quand Hitler faisait son cinéma » de Rüdiger Suchsland
Kurt Tucholsky (1890-1935) 

Wolfgang Staudte (1906-1984) était un comédien, scénariste et réalisateur allemand. Acteur, il avait poursuivi sa carrière cinématographique sous le IIIe Reich, en jouant notamment dans Jud Süß (Le Juifs Süss, 1940), film antisémite réalisé par Veit Harlan.

Réalisateur du film « Les assassins sont parmi nous » (1946) tourné dans les studios de la DEFA (Deutsche Film AG) dans le quartier de Babelsberg à Potsdam et dans la zone de Berlin en République démocratique allemande (RDA), Wolfgang Staudte s'installe en 1956 en République fédérale d'Allemagne (RFA) et y réalise notamment « Des roses pour le procureur » (1959).

Dans les années 1960, et surtout dans la décennie 1970, il réalisera des films ou séries (Tatort) pour la télévision allemande.

« Berlin, 1945. Susanne Wallner, une jeune photographe rescapée des camps de concentration, rentre chez elle. Son appartement est occupé par Hans Mertens", chirurgien et "ancien soldat qui noie ses souvenirs dans l'alcool. Susanne s'installe avec lui et l'aide à se reconstruire. Un jour, réapparaît l'ancien commandant de Mertens qui, en 1942, a fait assassiner des civils sur le front russe. Il dirige désormais une entreprise prospère qui recycle les vieux casques. Mertens décide que Brückner doit expier ses péchés. Hanté par le souvenir des atrocités perpétrées, il décide d'assassiner l'officier qui le commandait... » Directeur d'une entreprise florissante de 120 employés, mari heureux et père de comblé vivant dans un appartement bourgeois... Brückner représente le Nazi impuni et d'autant plus dangereux que son apparence bonhomme, sympathique, dissimule sa cruauté, son hypocrisie, son cynisme, son absence de scrupule.

« Premier film de l'après-guerre, Les assassins sont parmi nous est projeté le 15 octobre 1946 à Berlin. Majoritairement dirigé par des communistes souhaitant former la jeunesse à la démocratie, il répond parfaitement aux visées didactiques et critiques de la Deutsche Film AG (Defa), le studio de la » RDA (République démocratique allemande) « créé la même année, pour lequel il représente une production majeure ». Un studio qui bénéficie des studios de Babelsberg. La fête de Noël est liée à la fois à des souvenirs familiaux passés heureux et au bonheur présent fragile, mais aussi aux horreurs commises pendant la guerre à l'égard des civils.


C'est un "Trümmerfilm" ou « film de décombres », genre cinématographique caractérisé par son tournage en extérieur, sa thématique centrée sur les effets de la Deuxième Guerre mondiale dans le pays vaincu, la difficile vie des Allemands dans des villes en partie détruites et la lente reconstruction.

Influencé par l'expressionnisme - ombres projetées, contrastes du noir et blanc accentué -, le film a été projeté en première mondiale à Berlin, en zone soviétique, et en France en 1948.

La « Defa  lance à cette occasion sa première star, Hildegarde Knef" (1925-2002) qui incarne la jeune déportée, orpheline courageuse, dessinatrice talentueuse et amoureuse déterminée à sauver Mertens qu'elle aime. Elle l'empêche de se venger. Pour la RDA, le film devait se conclure sur le rappel de l'interdiction de se faire justice et du droit de poursuivre les criminels de guerre.

Le "cinéaste Wolfgang Staudte y affirme son style, cultivant un réalisme sobre et froid ponctué de séquences brèves et de contrastes qui font apparaître le monde comme totalement désorienté", ainsi que des gros plans sur les visages des protagonistes. "Seul réalisateur qui ait traité en profondeur la question des crimes de guerre, de la culpabilité et de la conscience, Staudte a obtenu un succès extraordinaire avec ce film » sur la vengeance faute de justice et le pardon, sur la reconstruction d’individus et d’un pays vaincu, sur le souvenir et l’oubli. 

Dans une veine artistique similaire, la Defa produira Le Mariage dans l’ombre de Kurt Maetzig (1947) sur le destin tragique du comédien Joachim Gottschalk et de son épouse juive, L’Affaire Blum de Erich Engel (1948) sur l’antisémitisme, et Notre pain quotidien de Slatan Dudow (1949) montrant une Allemagne dévastée.


   « Les assassins sont parmi nous », par Wolfgang Staudte
Deutsche-Film-AG (DEFA), 1946, 100 min ou 81 min
Image : Friedl Behn-Grund, Eugen Klagemann
Montage : Hans Heinrich
Musique : Ernst Roters
Scénario : Wolfgang Staudte
Producteur/-trice : Herbert Uhlich
Avec Hildegard Knef, Ernst Wilhelm Borchert, Arno Paulsen, Erna Sellmer, Christian Schwarzwald, Robert Forsch
Sur Arte les 23 mai à 20 h 55 et 24 mai 2016 à 13 h 35, 20 juillet 2020 à 22 h 35
Disponible du 20/07/2020 au 18/08/2020

Visuels : © DEFA-Stiftung/Eugen Klagemann

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Les citations sont d'Arte. Cet article a été publié le 23 mai 2016.

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