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mercredi 29 juillet 2020

« Volontaires étrangers dans l'enfer de Raqqa » de Pedro Brito Da Fonseca et Paul Moreira


Arte rediffusera le 29 juillet 2020 « Volontaires étrangers dans l'enfer de Raqqa » (Freiwillig in der Hölle von Rakka) de Pedro Brito Da Fonseca et Paul Moreira. « En 2017, des centaines de jeunes Occidentaux sont partis en Syrie combattre aux côtés des Kurdes les djihadistes de l’organisation État islamique. Que signifie un tel engagement pour de jeunes hommes ayant grandi dans le confort de l'Europe des années 2000 ? Quelles sont leurs motivations ? »

« Volontaires étrangers dans l'enfer de Raqqa » de Pedro Brito Da Fonseca et Paul Moreira 

Le film « Volontaires étrangers dans l'enfer de Raqqa » est produit par Pedro Brito Da Fonseca et Paul Moreira. Paul Moreira, ce nom vous dit-il quelque chose ? 

Souvenez-vous : journaliste et producteur (Premières Lignes TV), Paul Moreira avait signé la pétition Pour Charles Enderlin publiée par Le Nouvel Obs (4 juin 2008) après la relaxe de Philippe Karsenty par la Cour d'appel de Paris, le 21 mai 2008. L'arrêt portait sur un reportage de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma diffusé le 30 septembre 2000 par France 2. 



En 2006, Paul Moreira fonde "Premières Lignes Télévision" (PLTV), "agence de presse indépendante et société de production indépendante" qu'il dirige avec le journaliste Luc Hermann. "Explorer, décrypter, révéler". Le siège se trouvait dans le même bâtiment, au même étage que les bureaux de la rédaction de l'hebdomadaire Charlie hebdo, à Paris. Et, le 7 janvier 2015 à Paris, des journalistes de PLTV se sont enfuis sur le toit de l'immeuble et ont filmé les terroristes islamistes, les frères français d'origine algérienne Chérif et Saïd Kouachi, armés, dans leur fuite dans la rue. PLTV a publié le communiqué "Premières Lignes sous le choc après l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo nos voisins de bureau" de solidarité avec les victimes des attentats contre la rédaction du journal et à l'Hypercacher de la porte de Vincennes (9 janvier 2015). Surmonté de la bannière "Nous sommes Charlie", ce communiqué oublie de nommer la jeune Clarissa Jean-Philippe, policière municipale assassinée par le terroriste islamiste français Amedy Coulibaly le 8 janvier 2015 "sur l'avenue Pierre-Brossolette, qui sépare Montrouge de Malakoff". Et il omet de qualifier cet attentat d'islamiste.

PLTV a produit "Le jardin d'enfants francophone de Gaza" de Simon Bouvier (2020) diffusé par Arte, dans le cadre de "Tous les Internets - Le web contre-attaque" sur son site, et bénéficiant de la participation du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et en partenariat avec Courrier international. Un reportage sur l'action de Waleed Aboudipaa, professeur de français dans une école primaire et "blogueur à Rafa en Palestine" qui exhorte à donner de l'argent à l'association l’association Palestine. "Une Palestine arabe, from the river to the sea, et les Juifs à la mer ! Quant à Waleed, sa page personnelle est du même acabit", comme l'a révélé InfoEquitable, et non PLTV qui semble ignorer ces faits. 

PLTV ne semble pas avoir compris notamment que c'est la même idéologie islamiste à l'origine des attentats terroristes islamistes en janvier 2015 en France et et de ceux en Israël, à New York, à Mumbaï...

Ce reportage de PLTV a été diffusé par Stefano Campopiano, Directeur délégué de l'Institut Français de Jérusalem - antenne de Ramallah, sur son compte Twitter le 16 février 2020. 

Syrie
"Le jeune Atallah (17 ans) est interviewé par les journalistes de France 2 sur sa volonté d’en découdre avec les Israéliens. L’interview est traduite de la manière suivante : « Ce sont mes frondes pour envoyer des pierres sur les colons israéliens, mais eux nous répondent avec leurs balles. » Or l’interview originale en arabe laisse entendre le mot « Yahoud »  – Juif – qui n’a visiblement pas été traduit. Pour quelle(s) raison(s) la traduction de cette interview a-t-elle été dénaturée ? Le mot « juif » a-t-il été sciemment remplacé par « colons israéliens » pour gommer le caractère antisémite  des propos du jeune Palestinien et les rapporter de manière plus politiquement correcte ?" Dans une décision non publiée sur son site Internet, le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), n'avait rien trouvé de répréhensible dans ce film ?!

"Je veux lutter contre le terrorisme, faire quelque chose de bien, pour une fois."

« En 2017, des centaines de jeunes Occidentaux sont partis en Syrie combattre, aux côtés des Kurdes et des Forces démocratiques syriennes, les djihadistes de l’organisation État islamique ».  

Le 29 juin 2014, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) avait annoncé le rétablissement du califat aboli en 1924, et est désormais dénommé « Etat islamique » (EI). Il s'est étendu en Iraq et en Syrie, a fomenté des attentats terroristes islamistes notamment en Europe, etc. Dirigée par les Etats-Unis, une coalition anti-ISIS est parvenue à réduire son territoire et à éliminer ses chefs. Des milliers de musulmans ont accouru de nombreux pays pour mener le djihad à ses côtés.

« Italiens, Américains, Espagnols, Finlandais ou Écossais, ils sont souvent portés par la mythologie des Brigades internationales de la guerre d'Espagne ». 

« Non rémunérés, sans expérience militaire pour la plupart, ils ont quitté leur vie d'ouvriers, d'employés ou d'étudiants pour se plonger dans l'enfer de la bataille de Raqqa ». 

« Que signifie cet engagement pour ces millennials qui ont grandi dans le confort de nos villes occidentales ? Comment réagit-on dans l'âpreté d'une zone de guerre ? » Sont-ils tous chrétiens ?

« L'histoire des volontaires étrangers de Syrie a été peu racontée, car tous se méfiaient des médias ». Avec raison ?

« En 2017, Pedro Brito Da Fonseca et Paul Moreira se sont immergés dans une brigade de jeunes engagés internationaux contre Daech. Entre idéalisme révolutionnaire et danger de mort au quotidien, la guerre en Syrie filmée comme rarement ».

« Les journalistes Paul Moreira et Pedro Brito Da Fonseca ont réussi à gagner leur confiance et ont vécu à leurs côtés du début de la bataille de Raqqa jusqu'à la chute de la capitale du califat autoproclamé ». 

« Ils ont ainsi partagé, entre juillet et octobre 2017, le quotidien d'une brigade missionnée chaque nuit pour pénétrer en territoire ennemi, avançant de 200 ou 300 mètres à travers les mines et les attaques de kamikazes ». 

« Filmé en immersion au cœur de l'action, entre déflagrations permanentes, angoisse latente et expéditions captées en infrarouge, le documentaire montre le courage mais aussi le questionnement existentiel de ces néo-soldats confrontés à ce qu'ils imaginent être le pire ». 

« À leur retour chez eux, pourtant, une autre bataille les attend ».

« Non seulement l'histoire tend à occulter leur rôle déterminant dans la chute de Daech mais ils sont parfois inculpés de terrorisme dans leur pays ». C'est oublier le rôle de la coalition contre l'Etat islamique, le rôle de la Turquie, de la Russie, etc.

« Comment tentent-ils de se refaire une place dans une société qui leur est devenue étrangère ? »


« Juillet 2017, à l’est de Raqqa en Syrie, les combats font rages. Un bataillon  de 12 volontaires étrangers participe à des opérations nocturnes. On les appelle les YPG (la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD) syrien) International. Menés par un militant communiste italien, surnommé Marcello, ils pénètrent chaque nuit en territoire Daesh. Équipés de bombes artisanales de kalachnikovs et d’un lance-roquette, ils essayent de faire avancer la ligne de front. Italiens, français, canadiens, espagnols, américains, allemands, anglais, ils ont entre 20 et 30 ans et ne sont pas militaires. Ils ont quitté une vie paisible pour venir combattre Daesh auprès des forces kurdes. Journaliste, étudiant, livreur, employé de fast food, assistant social, agriculteurs, ils viennent d’horizons divers mais partagent tous une volonté de donner un sens à leur vie. Ce voyage au cœur de l’enfer est comme une quête pour ces jeunes. Chaque moment est précieux. Leur quotidien est fait de solidarité et de discussions riches. Humanistes, ils sont venus en Syrie pour combattre Daesh et défendre la révolution kurde. Nous avons partagé leur quotidien. Nous les avons suivis en territoire Daesh, dans des opérations insensées que l’histoire oubliera peut-être. Plus qu’un film de guerre, un film sur l’engagement d’une bande de jeunes prêts à tout pour aller au bout de leur conviction, au bout de l’engagement ».


« En immersion aux côtés de combattants volontaires engagés en 2017 dans la reconquête de Raqqa en Syrie, le journaliste Paul Moreira cosigne, avec Pedro Brito da Fonseca, un documentaire exceptionnel. Propos recueillis par Laure Naimski ».

« Vous avez suivi des volontaires internationaux luttant avec les Kurdes pour libérer Raqqa de l'État islamique. Pourquoi ce sujet vous intéressait-il ?
Paul Moreira : Il se jouait là quelque chose d'universel. Pour la première fois depuis la guerre d'Espagne, en 1936, de jeunes idéalistes partaient se battre dans un conflit où ils n'avaient pas d'intérêts personnels, qu'ils soient identitaires, économiques ou patriotiques. Ils se mobilisaient pour l'avènement d'une société multiculturelle et libertaire. Dans les brigades se côtoyaient aussi bien des musulmans que des juifs, des athées, des Noirs, des Blancs, des anarchistes, des communistes… Cela nous intéressait de comprendre comment, à Raqqa, la folie identitaire dans laquelle sombre notre époque pouvait se dissoudre dans un combat commun. Je savais aussi que nous serions presque les seuls à raconter leur histoire car ils rejetaient les médias traditionnels.

Comment avez-vous pu les approcher ?
Nous avons d'abord passé du temps avec une brigade composée de Turcs et de Grecs. Ils étaient amicaux mais ils ont refusé d'être filmés. Un jour, un volontaire français nous a conseillé de rencontrer Marcello, un gauchiste italo-marocain, commandant un bataillon d'une douzaine de jeunes venus des États-Unis, d'Allemagne, d'Écosse, de Finlande, de France, d'Espagne, etc. Ils nous ont fait confiance. Ils avaient en commun d'être issus de milieux très modestes. Ouvriers ou étudiants, ils militent presque tous dans des mouvements gauchistes ou anarchistes.

Quelles missions menaient-ils à Raqqa ?
La plupart n'avaient aucune connaissance militaire. Ils avançaient en territoire ennemi de nuit, à pied, sans aucun appui aérien, pour prendre une à une les maisons minées. Leur degré d'héroïsme nous a laissés sans voix. Après le tournage, Marcello a été grièvement blessé par un tir de roquette. Andok, un Allemand, que l'on suit également, a été tué il y a quelques semaines par des frappes aériennes turques.

Le documentaire est dénué de commentaires... 
C'était un choix narratif mais aussi philosophique de disparaître pour essayer de comprendre la mécanique interne de ces jeunes, leur psychologie, leurs peurs, leurs émotions.

Comment se déroule leur retour à la vie civile ?
Ils n'ont aucune reconnaissance et sont scrutés par les services secrets qui les considèrent comme de potentiels terroristes, car ils ont combattu aux côtés des Kurdes. Pourtant, leur engagement est d'une générosité rarissime. Nous ne voulions pas que l'histoire les oublie. »


« Volontaires étrangers dans l'enfer de Raqqa » de Pedro Brito Da Fonseca et Paul Moreira 
France, ARTE France, Premières Lignes, 2019, 60 min
Sur Arte les 14 décembre 2019 à 17 h 30 et 29 juillet 2020 à 23 h 30
Disponible du 18/11/2019 au 23/07/2021
Visuels :
Marcello dans sa base à l' est de Raqqa
La brigade de volontaires militaires de Raqqa
Volontaire surveillant les positions du front de DAESH à Raqqa
Volontaire se reposant le jour avant les combats à Raqqa
© Pedro Brito Da Fonseca

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Les citations proviennent d'Arte.

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