Arte diffusera le 15 juin 2025 à 06 h 10 « Journalistes sous pression : la liberté des médias en question », documentaire partial de Steffi Fetz. « Dans quelle mesure la presse est-elle encore libre et indépendante en Europe ? Depuis quelques années, crises multiples et montée des autoritarismes mettent la pression sur les journalistes. Enquête dans ces pays où l'agressivité envers les médias semble s’attaquer à l’idée même de démocratie. »
1ère partie : Que reste-t-il des médias juifs français ? (1/11)
2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information Juive
4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à Actualité juive hebdo et Osmose
5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop
7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo
8e partie : L'affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et Rudy Reichstadt
9e partie : Laurent-David Samama, ancien rédacteur en chef de L’Arche
10e partie : Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU
Un diner pour les 30 ans de Radio J sous le signe des Résistances
9e partie : Laurent-David Samama, ancien rédacteur en chef de L’Arche
10e partie : Karen Taieb, journaliste médicale sur RCJ
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU
Un diner pour les 30 ans de Radio J sous le signe des Résistances
« En juillet 2020, le journaliste financier grec Thanasis Koukakis découvre que son téléphone portable est sur écoute puis, dans un second temps, qu’il est infiltré par le logiciel espion Predator. Mais qui est à l’origine de ce scandale que les médias ont appelé le “Watergate grec” ? »
« En Slovaquie, le premier ministre Robert Fico a dissous la chaîne de radio-télévision publique RTVS. Il est en outre connu pour s'en prendre régulièrement aux médias critiques de son action, les déclarant ennemis du pays et les poursuivant en justice ». Le gouvernèrent avait reproché à cette chaine publique son "activisme politique".
« Deux pays, deux faits parmi bien d’autres, qui prouvent qu’en Europe la liberté de la presse vacille. »
« Les crises politiques et sanitaires, les guerres et un autoritarisme en expansion ont tendance à réduire le champ d’action des journalistes, cibles d’une agressivité croissante. Dans quelle mesure la presse est-elle encore libre et indépendante en Europe ? » Ce sont des journalistes de mainstream médias qui ont repris le narratif gouvernemental, qui ont occulté le rôle de la Chine dans l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et de Big Pharma auprès de politiciens, notamment de l'Union européenne -UE), les éléments de langage du gouvernement français pour apeurer les Français, leur faire admettre des mesures liberticides, l'injection d'un produit appelé "vaccin" qui n'empêchait pas la transmission du coronavirus et d'être contaminé, l'omerta médiatique sur la sénilité du Président Joe Biden, etc. Ce sont aussi des journalistes qui catégorisent comme "extrême-droite" des partis ou mouvements sans définir cette expression infamante, délégitimante. Ce sont des journalistes du service public audiovisuel ou radiophonique qui souvent privilégient leur idéologie gauchiste sur la description de la réalité. La couverture de la guerre existentielle menée par Israël depuis 2023 offre un exemple de cette partialité alliée à l'ignorance.
Ce qui contribue à la méfiance envers ces médias et journalistes, et au recours à X, ex-Twitter, pour s'informer.
"Si vous nous aviez demandé il y a quinze ans si nous étions inquiets pour la liberté de la presse en Europe, j'aurais répondu : pas vraiment. Aujourd'hui, la situation est très différente." Ce cri d’alarme de Scott Griffen, de l'International Press Institute, est symptomatique de l’inquiétude grandissante qui gagne une profession mise sous surveillance. »
« Au-delà de la Grèce et de la Slovaquie, ce tour d’horizon de la situation en Europe s’arrête notamment en France sur la grève des salariés du Journal du dimanche, déclenchée par la nomination d’un rédacteur en chef d’extrême droite venu du magazine Valeurs actuelles. » Cette grève a servi notamment à des journalistes pour obtenir des montants élevés d'indemnités. La venue d'un rédacteur en chef d'extrême gauche dans un quotidien français ne suscite pas de grève...
Quid de l'ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) qui avait très sévèrement sanctionné C8, télévision du groupe Canal + (2012-2025), finalement fermée, et fait preuve d'une grande magnanimité envers le manque de neutralité et les désinformations du service public France Télévisions dont la Présidente Delphine Ernotte a affirmé : « On essaie de représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit » ?
Quid du licenciement en octobre 2015 de Philippe Verdier, chef du service météo de France Télévisions, présentateur des bulletins météo sur France 2, auteur de "Climat investigation" (Ring), dans lequel il met en cause la probité des scientifiques du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec) qui regroupe des spécialistes du monde entier et fait référence. Le journaliste y "défend "les très nombreuses conséquences heureuses et positives du réchauffement". Il met aussi en avant les "incertitudes des scientifiques". Les experts du climat affirment de manière unanime qu'à long terme les conséquences du changement climatique auront des conséquences dramatiques, si rien n'est fait pour contenir le réchauffement, dont la vitesse est inédite. Philippe Verdier, qui n'est pas climatologue, estime qu'on lui reproche sa "liberté d'expression" à quelques semaines de la COP21, la conférence prévue fin 2015 à Paris-Le Bourget où un accord mondial pour limiter le réchauffement est attendu. "Je me suis mis sur la route de la COP21, qui est un bulldozer, voilà le résultat", dit-il. Dans son livre, il se dit aujourd'hui "sali" et "attaqué dans son métier", parle de "scientifiques manipulés", "des médias aveuglés", "des ONG mercantiles" et "des religions en quête de nouveaux crédos". "Dans le trailer de présentation de son livre, l’auteur se voulait déjà détenteur d’une parole révélatrice : « Nous sommes otages d’un scandale planétaire sur le réchauffement climatique, une machine de guerre destinée à nous maintenir dans la peur. À la base il y a les scientifiques, manipulés, politisés. Des conflits d’intérêts, de la corruption, des scandales sexuels puis des politiques qui ne servent que leur image et leur soif de pouvoir, des médias aveuglés qui s’emballent et censurent sous la pression des actionnaires et de la publicité » Tandis que France Télévisions tente de se créer une image écolo et engagée contre le réchauffement climatique en diffusant des clips mettant en scène des personnalités comme Sophia Aram ou Laurent Voulzy nous exhortant à utiliser du papier recyclé mais surtout pas de gobelets en plastiques, le fait que son représentant en matière de météo exprime publiquement des idées opposées semble avoir été mal perçu : il a d’abord été demandé à l’auteur de modifier sa présentation sur son compte twitter sur lequel on peut désormais lire « compte perso. Météo à TV en France (je ne peux pas en dire davantage) » et où le nom de France Télévisions n’apparaît donc plus."
Quid des communiqués de la SDJ (Société des journalistes) de BFM et RMC qui ont demandé en 2025 le départ de la chroniqueuse et essayiste Barbara Lefebvre pour avoir rappelé le rôle des civils gazaouis dans l'agression djihadiste du 7 octobre 2023 et avoir soutenu le plan Trump ?
« Alors que la concentration des médias augmente, source d’une plus grande dépendance vis-à-vis des groupes politiques et économiques ou financiers, ainsi que de milliardaires tout-puissants, ce documentaire s’interroge sur les moyens de protéger la presse. »
Se maintiennent des quotidiens au lectorat réduit, et dont la survie dépend souvent d'actionnaires milliardaires.
Jean-Luc Mélenchon
En mars 2025, La France Insoumise (LFI) a diffusé sur les réseaux une affiche contre l'extrême-droite. Ce visuel représentait Cyril Hanouna conformément aux stéréotypes antisémites des années 1930 et notamment nazis.
"D’origine juive tunisienne, l’animateur emblématique de feu C8 apparaît en noir et blanc, les sourcils froncés, et dégage un air agressif. Face au tollé, le visuel a été retiré, mais le mal était déjà fait. Par la voix de son avocat, le trublion du PAF a annoncé des « actions judiciaires ».
Le 16 mars 2025, "à la fin de l'émission Dimanche en politique sur France 3, l'ancien candidat à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a haussé le ton face au journaliste Francis Letellier qui lui demandait si la publication de ce visuel était «une erreur» ou relevait de « l'antisémitisme ». «Pourquoi vous me posez cette question ? De quel droit ? Qui vous êtes ? Vous m'accusez ? Est-ce que vous m'accusez ? Alors taisez-vous !» a d'abord lancé le dirigeant Insoumis, estimant que l'intervieweur était «en train de continuer une campagne qui a démarré à l'extrême droite contre nous » « Pourquoi ça serait de l'antisémitisme ? Ça suffit ! Ça suffit maintenant !» a-t-il ensuite repris en élevant la voix".
Rachida Dati vs Patrick Cohen
Rachida Dati, "maire du 7e arrondissement est en effet connue pour sa grande proximité avec l’Etat autoritaire et antidémocratique azerbaïdjanais. Elle a été membre du Conseil d’administration de l’Association des amis de l’Azerbaïdjan (AAA), considéré comme le « principal instrument » de la diplomatie du caviar en France. Or cette pétrodictature, qui foule au pied les droits de son peuple et fait peser un risque permanent pour la paix dans le Caucase - en menaçant notamment l’Arménie-, représente aussi un danger pour l’intégrité morale des instances européennes en butte à ses tentatives de corruption. Faut-il rappeler que Madame Dati, qui affirme son soutien à Bakou, s’était opposée en 2017, à une enquête du Parlement européen sur « les tentatives de l'Azerbaïdjan (…) d'influencer les décideurs européens par des moyens illégaux » ?", ont écrit Mourad Papazian , Ara Toranian et Patrick Karam dans Marianne (4 mars 2020).
Et Mourad Papazian, Ara Toranian et Patrick Karam, "attachés à la question arménienne, à celle des Chrétiens d’Orient, à la défense des droits de l’Homme et à l’image de Paris", d'ajouter : "L’engagement de Rachida Dati envers le régime Aliev s’était spectaculairement manifesté lors du dîner fastueux (350 invités) qu’elle avait organisé dans les jardins du Musée Rodin le 15 septembre 2011, en l’honneur de la Première Dame d’Azerbaïdjan, Mme Merhiban Aliyeva, épouse du despote et élevée il y a deux ans au rang de « vice-présidente »... Estimant que «l’Azerbaïdjan est un exemple pour l’ensemble du monde musulman », et ce en dépit de ses turpitudes avérées elle lui a rendu un hommage appuyé en installant un « village de l’Azerbaïdjan » le 19 septembre 2016 sur le Champ-de-Mars, au cœur de son fief du très chic 7e arrondissement de Paris où a d’ailleurs élu domicile le «Centre culturel de l’ambassade d’Azerbaïdjan »... Mme Dati n’a jamais assisté à aucune de ces cérémonies [commémorations du génocide arménien] et qu’elle est l’une des rares personnalités politiques de ce niveau à ne s’être jamais prononcée sur le sujet... Madame Dati s’étant refusée à répondre publiquement à nos diverses sollicitations privées pour obtenir des clarifications et des engagements écrits sur les points évoqués dans cette tribune, ce que nous regrettons, nous nous sommes donc résolus à l’interpeller par voie de presse."
En novembre 2024, le parquet national financier a requis un procès pour corruption à l'encontre de Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture dans le gouvernement de François Bayrou, dans l’affaire Carlos Ghosn ; elle était mise en examen depuis 2021.
Le 9 avril 2024, selon Libération, "Montres, bracelets, colliers, bagues… La maire du VIIe arrondissement de Paris n’a pas déclaré une série d’objets de luxe à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Déjà mise en examen pour «corruption» dans l’affaire Carlos Ghosn, elle risque désormais de faire face au soupçon de « déclaration de patrimoine mensongère ».
Le 5 juin 2025, le numéro de l'émission « Complément d’enquête » diffusée sur France 2 en partenariat avec Le Nouvel Obs, était consacré à Rachida Dati, ministre de la Culture,. Elle a allégué que Rachida Dati aurait perçu, en 2010 et 2011, 299 000 euros de GDF Suez, par l'intermédiaire d’un cabinet d’avocats d’affaires. « Je m’en fous, c’est prescrit », aurait réagi en privé la ministre, selon les informations du Canard enchaîné, ajoutant : « J’aurai le scalp d’Ernotte avant de partir du ministère de la culture. » Interrogé, le cabinet de Rachida Dati réfute « avoir exercé une quelconque pression à l’égard de France Télévisions. » Delphine Ernotte est la PDG de France Télévisions. Rachida Dati ambitionne d'être la candidate à Paris de la droite et de la Macronie aux élections municipales en 2026.
De plus, la ministre de la Culture promeut une réforme de l'audiovisuel public : un projet de création de holding réunissant des médias de cet audiovisuel - Radio France, France Télévisions et l’INA - que certains partis, dont Reconquête !, proposent de privatiser en raison de son absence de neutralité, de son idéologisation gauchiste, de la faible audience par exemple de France Info, de la gabegie. La holding publique serait dénommée France Médias et aurait un seul PDG, "chargé de la stratégie globale et de la répartition des budgets entre les filiales", et nommé par l’Arcom. Ce projet, qui prévoit un seul directeur de l'information, prétend récupérer un public jeune et populaire, ainsi que lutter contre la désinformation de réseaux sociaux, a suscité l'opposition de la Présidente de Radio France, Sibyle Veil. "Du côté du syndicat national des journalistes de Radio France, on dénonce d'ailleurs ce risque de « perte d’indépendance » mais aussi la « mainmise du pouvoir sur nos entreprises, via une centralisation des décisions ».
Le 18 juin 2025, lors de l'émission C à vous sur France 5, le journaliste Patrick Cohen a interrogé Rachida Dati. Gênée par des questions du journaliste sur ses liens avec GDF Suez, la ministre de la Culture a interrogé Patrick Cohen : « Je ne détourne pas la question, je vous la renvoie. Il y a une enquête vous concernant, est-ce que c’est vrai ?», a-t-elle martelé. Le chroniqueur et éditorialiste, clairement désabusé, a tenu à rappeler le contexte : « Moi je n’ai pas d’enquête de justice». « Le harcèlement est un délit, Monsieur Cohen. Il y a eu une enquête Mediapart, c’est un délit, Monsieur Cohen », n’a pas lâché Rachida Dati. Devant la férocité de l’invitée, Anne-Elisabeth Lemoine est venue au secours de son chroniqueur en rappelant à l’ordre la ministre. « Il n’y a pas d’enquête qui a été ouverte. C’est un article », a tenté de glisser la présentatrice. Il n’en a pas fallu plus à Rachida Dati pour pointer du doigt les rumeurs englobant les conditions de travail à « C à vous ». « De la même manière, on a dit à “C à vous” que l’ambiance est épouvantable, que vous pleurez toute la journée», a-t-elle adressé à Babeth Lemoine et de poursuivre : «Et que tout le monde est mis en cause. Est-ce que c’est vrai ? Ça m’intéresse moi !» Des charges qui ont visiblement gêné et agacé les intéressés, tentant de camoufler cette exaspération derrière de légers ricanements. « Si vous nous posez la question, vous allez vous contenter de mon “non”. Non, c’est faux », a rétorqué Babeth Lemoine, cette fois ouvertement irritée."
« Moi j’ai été entendue, scannée, vérifiée, contrôlée et pas qu’une fois. Donc moi, contrairement à vous, j’ai donné des réponses. Mais moi, Monsieur Cohen, sur le harcèlement, je n’ai pas de réponse. [...] J’aurai beaucoup de peine pour vos collaborateurs qui ont été harcelés. J’en ai fait une politique pénale la lutte contre le harcèlement. Vous pourriez aussi tomber sous le coup de ce délit. Il suffirait que je fasse un article 40 pour dénoncer suite à cet article de Mediapart, je peux saisir le tribunal » a finalement menacé Rachida Dati face à Patrick Cohen l’y invitant, un sourire pincé aux lèvres. « Ce n’est pas très reluisant ce que vous faites, Madame Dati. C’est déshonorant », a déploré le chroniqueur avant que Babeth Lemoine ne close définitivement l’échange en lançant le sujet suivant".
La séquence a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Sur CNews, le journaliste Pascal Praud, souvent critiqué par ses confrères du service public audiovisuel, s'est réjoui du comportement de Rachida Dati, qualifiée de "La Queen" (la reine). Destination Ciné a évoqué sur X, ex-Twitter un "moment TV déjà culte. Rachida Dati pulvérise et humilie Patrick Cohen".
Le groupe audiovisuel a publié sur X un communiqué. « France Télévisions apporte tout son soutien aux équipes de “C à vous” ainsi qu’à l’ensemble des journalistes qui continueront à exercer sereinement leur métier en toute liberté. Les mises en cause personnelles à l’encontre des journalistes ne sont pas acceptables», est-il écrit. Un message auquel a réagi Radio France. «Mener des interviews contradictoires fait pleinement partie du métier de journaliste en démocratie et ne saurait justifier en aucun cas des attaques personnelles», peut-on lire sur X."
Le 19 juin 2025, la CGT France TV a publié sur X un communiqué fustigeant un "braquage en direct" et un "grand moment de violence politique" au cours duquel Rachida Dati, ministre de la Culture et accessoirement ministre de tutelle de l'audiovisuel public, a offert un numéro d'intimidation sidérant à l'encontre de Patrick Cohen".
Le 26 juin 2025, interviewée par Jean-Jacques Bourdin dans “L’invité politique” sur Sud Radio, Rachida Dati a déclaré : "Je n’ai jamais perçu d’argent de GDF Suez... Je n’ai jamais dit ‘il suffirait que je fasse’". Elle a nié avoir "brandi cette menace".
"Ce qui commence à m’agacer, je m’exprime jamais là-dessus, ce qui est regrettable, c’est que quoi que je fasse, quoi que je dise, quoi que je sois, ça ne va jamais", se plaint la ministre de la Culture. "Peut-être qu’un jour il faudra qu’on me dise dans quelle case je dois me mettre pour éviter ces attaques ou ces caricatures." Regrette-t-elle cette séquence et ses propos ? À cette question, elle explique qu’elle mettait tout simplement deux enquêtes, celle de Complément d’enquête et celle de Mediapart, sur le même plan. Et alors que Patrick Cohen rejetait en bloc les accusations de Mediapart, il ne semblait pas accepter que Mme Dati fasse de même avec l’enquête la concernant. "Je voulais faire ce parallèle." Des regrets ? "Non". "Je ne suis pas une serpillière. Je veux qu’on me respecte", explique la ministre de la Culture. "Et parfois, certains journalistes ne me respectent pas."
Rachida Dati a sciemment présenté une enquête journalistique de Mediapart, sur le harcèlement qu’il aurait fait subir à ses collaborateurs de France Inter entre 2010 et 2017", comme une enquête menée dans le cadre d'une plainte pénale. Elle a dénié au journaliste la présomption d'innocence dont lui comme elle bénéficient.
La ministre de la Culture a intimidé, menacé un journaliste dans l'exercice de ses fonctions. Au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale (CPP), elle n'a pas la faculté, mais le devoir de dénoncer un délit :
"Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner. Il avise le plaignant du classement de l'affaire ainsi que la victime lorsque celle-ci est identifiée.Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs."
Le procureur de la République est juge de l'opportunité des poursuites pénales. Ancienne magistrate admise sur dossier comprenant des lettres de recommandation de Simone Veil et d'Albin Chalandon, Rachida Dati ne peut pas ignorer la teneur de cet article qu'elle cite.
Garde des Sceaux, ministre de la Justice (2007-2009) sous les gouvernements Fillon I et II, durant la Présidence de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati n'avait pas mis un terme au "gouvernement des juges".
Ministre de la Culture depuis le 11 janvier 2024, elle n'a pas répondu à la lettre recommandée en date du 8 octobre 2024 et émanant de plusieurs associations de protection du patrimoine - Sites & Monuments, Patrimoine & Environnement, France-Nature-Environnement, SOS-Paris, Observatoire du Patrimoine Religieux, Association pour la Protection du Patrimoine de Copernic (APPC) - sollicitant le classement au titre de monument historique de la synagogue rue Copernic.
La ministre de la Culture, qui insiste sur sa sensibilité concernant le harcèlement et se vante d'avoir été quand elle avait été ministre de la Justice, à l'origine d'une loi le condamnant, n'a donc pas agi pour dénoncer un éventuel harcèlement au Procureur de la République, mais a rendu publique cette allégation contre un journaliste. Idem pour l'ambiance dans cette émission qui mettrait en larmes la présentatrice.
Enfin, Rachida Dati s'est victimisée. L'eurodéputée Sarah Knafo (Reconquête !), qui ne bénéficie pas des années d'expérience médiatiques de la ministre, répond avec calme, courtoisie, sur le fond, lors d'interviews agressives sur BFM, sur LCI, etc. Et sans se plaindre.
Le comportement lamentable de Rachida Dati s'avère indigne d'une ministre.
Quant aux associations de journalistes, souvent ancrées à gauche voire à l'extrême-gauche, elles sont demeurées silencieuses concernant le comportement de Jean-Luc Mélenchon envers un autre de leurs confrères, Francis Letellier.
« Journalistes sous pression : la liberté des médias en question » de Steffi Fetz
Allemagne, 2024, 72 min
Coproduction : SWR/ARTE
Sur Arte les 15 juin 2025 à 6 h 10, 27 juin 2025 à 2 h 15
Sur arte.tv du 27/05/2025 au 26/05/2026
Visuels : © SWR
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Les citations sur le film proviennent d'Arte.
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