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jeudi 8 octobre 2020

« Katarina Witt - Doubles axels et rebondissements » de Jobst Knigge

Arte diffuse sur son site Internet « Katarina Witt - Doubles axels et rebondissements » (Katarina Witt - Weltstar aus der DDR) de Jobst Knigge. « Entre glamour et surveillance politique, retour sur le parcours atypique de la championne de patinage Katarina Witt, seule Allemande de l’Est à avoir atteint le statut d’icône planétaire. » 

« Elle était "le plus beau visage du socialisme", selon le prestigieux magazine américain Time ». La perfection technique alliée à la sensibilité artistique. L'assurance sir la glace des championnes. Et un fort tempérament conquérant immédiatement le cœur du public.

« L'ascension de Katarina Witt, double championne olympique de patinage, également détentrice de quatre titres mondiaux et six couronnes européennes, s’avère indissociable du système politique qui l’a vue éclore ». 

« Née en 1965 d’une mère kinésithérapeute et d’un père agriculteur, la petite prodige de la glace, élevée à Karl-Marx-Stadt (Chemnitz aujourd’hui), bastion du sport de haut niveau en RDA, intègre une école spécialisée à 8 ans ». 

« Sous la houlette de l’illustre "Frau Müller" (Jutta, de son prénom), dame de fer en quête d’or, la fillette s’entraîne jusqu’à sept heures par jour au contact de l’élite nationale ». 

Une nomenklaturiste contrôlée
« En février 1984, à Sarajevo, sa technique et son expressivité prodigieuses, alliées à une détermination tout aussi irrésistible que son éclatant sourire, la propulsent au sommet de l’Olympe ». 

« Tandis que le chef de l’État, Erich Honecker, la décore de l’Ordre du mérite patriotique, la Stasi, qui la surveille depuis son plus jeune âge, continue de consigner ses moindres faits et gestes ».

« Forte de son statut de star internationale, la jeune femme négocie pourtant avec le régime la possibilité de travailler hors de RDA en récompense d’un second sacre olympique ».

« En 1988, à Calgary, Katarina Witt remplit sa part du contrat en remportant la très médiatique – et politique – "bataille des Carmen", sa grande rivale américaine, Debi Thomas, ayant choisi comme elle de danser sur Bizet ». 

« L’année suivante, c’est depuis Séville, où elle tourne Carmen on Ice, que Katarina Witt apprend la chute du Mur ». 

« Icône d’une République déchue, attaquée pour ses liens avec le pouvoir communiste, la patineuse se réfugie aux États-Unis, où elle enchaîne les tournées triomphales et s’affiche dans Playboy, avant de signer un come-back aux JO de Lillehammer, en 1994 ».

Elle a poursuivi une carrière de consultante sportive, d'actrice pour des séries télévisées américaines, signe des contrats publicitaires et produit ses tournées. Une business woman.

En février 2018, Nicole Schott, patineuse allemande âgée de 21 ans, a suscité l’indignation sur Twitter en ayant effectué "sa prestation chorégraphiée sur la musique du film sur la Shoah, « La Liste de Schindler » de Steven Spielberg (1993) consacré au propriétaire industriel Oskar Schindler qui avait sauvé la vie à des milliers de Juifs aux mains des nazis. Nancy Armour, chroniqueuse à USA TODAY, a écrit que : « Personne ne devrait avoir le droit de patiner sur « La Liste de Schindler ». Ariel Helwani, autre journaliste sportif, a eu le sentiment qu’il était particulièrement inapproprié de voir une athlète allemande danser sur cette musique centrée sur la Shoah. Toutefois, Schott n’est pas la première personne à danser sur cette musique au cours d’une compétition internationale. Quelques mois après la sortie du film, Katarina Witt l’avait utilisée pour son numéro, mais pas dans une compétition des Olympiades". Et le 23 février 2018, Katarina Witt a défendu Nicole Schott en rappelant avoir reçu une lettre émouvante du réalisateur américain qui avait vu son numéro

« Mêlant archives, extraits de rapports de la Stasi et témoignages de l’intéressée ("Il est clair que le sport était dévoyé. Mais tant que je bénéficiais d’excellentes conditions, je m’accommodais de la situation – à la fois complice, naïve, profiteuse", analyse-t-elle avec lucidité) et de ceux qui l’ont côtoyée (les patineurs Gabriele Seyfert, fille de Jutta Müller, et Brian Boitano, l’ancien numéro 2 du régime est-allemand Egon Krenz…), ce portrait éclaire la trajectoire fascinante de la reine des glaces de RDA, qui a raccroché les patins en 2008 ».


Allemagne, 2019
52 min
Disponible du 23/09/2020 au 22/10/2020
Visuels :
Katarina Witt en 1986
Katarina Witt et Egon Krenz
© Katarina Witt

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Les citations sur l'émission sont d'Arte.

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