


Une « attention aiguë à l’humain »

C’est un enfant curieux qui s’intéresse aux autres cultures,
et découvre la photographie à l’âge de 13 ans. Il fréquente
assidument le Metropolitan Museum of Art, et notamment ses collections
photographiques. Son premier appareil est ancien et en bois. Louis Stettner
demeure attaché à ce jour, malgré l’ère du numérique, à la pellicule et à la
photographie argentique.
En 1940, Louis Stettner s’engage dans l’Armée américaine
comme étudiant ingénieur militaire. Il couvre comme photographe la guerre du
Pacifique : Nouvelle-Guinée, Philippines, Japon…

Influencé par Atget, Stieglitz –
un éminent galeriste (An American
Place) -, Lewis Hine et Weegee, « encouragé
par Paul Strand, Louis Stettner révèle un
talent pour la street photography »
(photographie de rue), et pratique divers genres : portraits, reportages dans
le monde - Chili, Mexique -, natures mortes, paysages, etc.

Il étudie à l’IDHEC, école de formation aux métiers de l’image (photographie, cinéma) et ancêtre de la FEMIS, dont il obtient le diplôme.
Il devient l’ami d’Izis, Willy Ronis, de Boubat, de Cartier-Bresson, de Doisneau et surtout de « son maître » Brassaï « pour lesquels il organise la première grande exposition collective de photographes français aux Etats-Unis. Tous en ont commun une même exigence : capter la vérité intérieure de l’être, le pourquoi de l’existence ».
Louis Stettner visite l’Italie (1947), l’Espagne et la Normandie (1948).

En 1950, il est primé par Life lors d’une compétition de jeunes
photographes.

Celle sur Penn Station (1958), qui donne à voir l’atmosphère mystérieuse et onirique d’une gare désormais disparue, concentre l’efficacité formelle et la sensibilité du photographe pour ses contemporains ». Cette série fait « écho à la série sur le métro newyorkais (Subway, 1946), à « ses portraits isolés d’usagers des transports, employés fatigués, femmes pensives, couples défaits et absents ».

De 1971 à 1979, il tient la chronique mensuelle de critique
photographique Speaking Out, plus
tard titrée A Humanist View, pour Camera 35.
Il reçoit le Premier prix du concours mondial de la Pravda
en 1975, puis en 1976, donne des conférences au Centre international de
photographie (ICP) de New York.
A Paris, Louis Stettner se fixe définitivement. En 1990, il « a pris ses quartiers à Saint-Ouen. Il en
arpente le marché aux puces en quête de nouvelles inspirations : natures
mortes, photographies trouvées et retravaillées…
Dans les années 2000, il
développe en parallèle une grande fresque photographique en couleurs sur New
York, Manhattan Pastorale qui
évoque en couleurs le chaos énergique » de la ville.


Sur les plus humbles, cet artiste a réalisé des « séries
de portraits d’ouvriers ou de femmes dans les années 1970 et de sans-abris en
1986 ».

Ses tirages ont été acquis par de grands musées du monde entier.


En 2013, dans le cadre du mois de la photo, deux expositions ont rendu hommage au photographe américain Juif Louis Stettner, « probablement le plus francophile des photographes américains » et l’un des plus attentifs à l’être humain : Louis Stettner, Les chefs d’œuvres à la galerie David Guiraud, Louis Stettner, une rétrospective à la BNF. Un artiste qui est aussi dessinateur, peintre et sculpteur, et dont la démarche est marquée par le voyage.

"Une rue de Paris à l’aube, un rayon de lumière entre deux gratte-ciels à New York, des reflets sur l’asphalte mouillé. Il y a dans les images de Louis Stettner une qualité atmosphérique que l’on ne voit nulle part ailleurs dans l’histoire de la photographie de la seconde moitié du 20e siècle. Par-delà son attention aux épiphanies lumineuses, le photographe sait aussi capter, avec une incomparable acuité, ce qui fait l’allure d’un être : le rythme de la marche sur les trottoirs des villes, l’abandon d’un corps sur un banc public, le geste précis du travailleur, etc. Il y a dans les images de Louis Stettner une qualité atmosphérique que l'on ne voit nulle part ailleurs", a écrit Clément Chéroux, commissaire de l'exposition, in Code Couleur, n°25, mai-août 2016, pp. 38-39.


L’exposition vise à "déployer stylistiquement et chronologiquement tout l’œuvre de Louis Stettner. Couvrant près de huit décennies de création, elle dévoile la toute première série du photographe, réalisée dans le Paris de l’après-guerre à l’aide d’une chambre grand-format, à la manière d’Atget, mais aussi le New York en transit des décennies suivantes, sa longue enquête sur les gestes du travail, ou sa toute dernière série réalisée récemment dans le sud de la France, au cœur du massif des Alpilles".
Du 15 juin au 12 septembre 2016

Galerie de photographies
75191 Paris cedex 04
Tél. : 00 33 (0)1 44 78 12 33
Du mercredi au lundi de 11 h à 21 h
Jusqu’au 19 janvier
2013
5, rue du Perche. 75003 Paris
Tél. : +33 (0)1 42 71 78 62
Jusqu’au 27 janvier 2013
A la BNF
Site François-Mitterrand
Quai François-Mauriac. 75706 Paris Cedex 13
Du mardi au samedi de 10 h à 19 h. Dimanche de 13 h à 19 h.
Ouverture exceptionnelle jusque 20 h
les samedis et dimanches 19, 20, 26 et 27 janvier 2013.
Visuels :
Portrait de Louis Stettner
Manhattan from the Brooklyn Promenade, 1954
Portrait de Louis Stettner
© Janet Iffland-Stettner
Louis Stettner
Sailor, Times Square ,
NYC, 1951
© Courtesy : Louis Stettner / Galerie David Guiraud
Louis Stettner
Paris, avenue de Châtillon, 1952
© Louis Stettner BnF, Estampes et
photographie
Louis Stettner
Girl playing in circles, Penn Station, NYC, 1958
© Courtesy : Louis Stettner / Galerie David Guiraud
Louis Stettner
© Courtesy : Louis Stettner / Galerie David Guiraud
Louis
Stettner
Man
sleeping, Manhatan Pastorale, 2011 ,
New York
©
Louis Stettner BnF, Estampes et photographie
Louis Stettner
Twin Towers, 1977
© Courtesy : Louis Stettner / Galerie David Guiraud
Louis Stettner
Ile Saint Louis, Paris, vers 1951
© Louis Stettner BnF,
Estampes et photographie
Affiche
Louis Stettner: Tony, série Pepe et Tony, Pêcheurs espagnols, Ibiza, 1956
LOUIS STETTNER
N°15, de la série « Les Alpilles », France, 2014
Collection Centre Pompidou,musée national d’art moderne,
Paris
Don de l’artiste en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
LOUIS STETTNER
Brooklyn Promenade, New York, États-Unis
1954
Collection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris
Don de Hervé et Etty Jauffret en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
LOUIS STETTNER
Lac, État de New York, États-Unis
1952
Collection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris
Don de l’artiste en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
Affiche
Louis Stettner: Tony, série Pepe et Tony, Pêcheurs espagnols, Ibiza, 1956
LOUIS STETTNER
N°15, de la série « Les Alpilles », France, 2014
Collection Centre Pompidou,musée national d’art moderne,
Paris
Don de l’artiste en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
LOUIS STETTNER
Brooklyn Promenade, New York, États-Unis
1954
Collection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris
Don de Hervé et Etty Jauffret en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
LOUIS STETTNER
Lac, État de New York, États-Unis
1952
Collection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris
Don de l’artiste en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
LOUIS STETTNER
Joueurs de cartes
De la série « Penn Station », New York, États-Unis, 1958
Collection Centre Pompidou, musée national d’art moderne, Paris
Don de l’artiste en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
LOUIS STETTNER
Manifestation politique, New York, États-Unis
1975-1977
Collection Centre Pompidou, musée national
d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2015
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Louis Stettner
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Les citations proviennent des dossiers de presse. Cet article a été publié le 10 janvier 2013, puis le 28 juillet 2016.
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