Le Collège de France propose, notamment à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l'exposition « Le papyrus dans tous ses États, de Cléopâtre à Clovis ». L'histoire d'une invention révolutionnaire « essentielle pour le développement de la civilisation, en tout cas pour en fixer la mémoire » ( Pline l’Ancien), pour « fixer la pensée humaine, la diffuser et la perpétuer ».
Le papyrus (Cyperus papyrus L. ) est une plante développée dans les territoires humides d'Afrique, notamment en Égypte "sur les rives du Nil et de son delta".
Sa hauteur ? Jusqu'à plusieurs mètres.
Le papyrus a été longtemps utilisé comme matière première pour produire une forme de papier, principal support d'écriture durant l'Antiquité. De plus, l'Égypte antique le prisait d'un double point de vue symbolique et artistique.
L’exposition Le papyrus dans tous ses États, de Cléopâtre à Clovis au Collège de France a débuté la date des Journées européennes du patrimoine et se poursuit jusqu’au 26 octobre 2021.
Gratuite et destinée à tous les publics, elle réunit « dans le grand foyer du Collège de France une soixantaine de pièces, exceptionnelles ou peu connues du public - replacées dans le contexte des sociétés où elles ont été produites grâce à des synthèses signées par les plus éminents spécialistes -, et datant de l’Égypte antique jusqu’au début du Moyen-Âge, présentant l’histoire de ce qui pendant plusieurs millénaires constitua, dans tout le pourtour méditerranéen, le support essentiel de l’écriture. »
« L’exposition, sans oublier l’Égypte et l’Orient, a en effet choisi de mettre en avant les utilisations moins connues du papyrus en Europe : outre un papyrus d’Herculanum ayant survécu à l’éruption du Vésuve ou une décision de l’empereur romain Théodose II, on a la chance d’y voir exposées des pièces maîtresses illustrant l’utilisation du papyrus en France, tels des actes de Dagobert ou de Clovis II. »
« C’est la première fois que l’histoire du papyrus sera ainsi retracée dans toute son extension chronologique, de l’Égypte pharaonique au Moyen-âge, et géographique, de l’Égypte à Byzance et Rome, de la Bretagne à l’Afghanistan, grâce à la réunion de pièces peu connues du public provenant de collections publiques et privées. Des visites guidées et des conférences rythmeront également les six semaines de l’exposition, qui sera accompagnée d’un catalogue de 200 pages richement illustré et rédigé par les plus éminents spécialistes. »
« L’utilisation de la plante papyrus comme support d’écriture est une de ces inventions qui ont changé le monde. Si elle est le fruit de l’ingéniosité des anciens Égyptiens qui en eurent l’idée au début du IIIe millénaire avant J.-C., le papier de papyrus est loin de s’être cantonné à l’Égypte : il s’est vite répandu dans le reste du monde gréco-romain pour devenir le principal support de l’écrit du monde méditerranéen de l’Antiquité au Moyen-âge".
« L’usage du papyrus est essentiel pour le développement de la civilisation, en tout cas pour en fixer la mémoire », écrivait le romain Pline l’Ancien au Ier siècle après J.-C. : en donnant la possibilité d’écrire sur un support souple, léger et peu onéreux, il a en effet aidé à fixer la pensée humaine, à la diffuser et à la perpétuer, et, sans lui, les œuvres de l’Antiquité ne seraient pas parvenues jusqu’à nous".
"Il a aussi contribué au développement des États en rendant leurs administrations plus efficaces. Le papyrus a donc été pendant quatre mille ans le papier par excellence pour tout type d’écrits (livres et documents) avant d’être détrôné par le parchemin, puis le papier venu de Chine. »
Le commissariat de l'exposition est assuré par Jean-Luc Fournet, professeur au Collège de France.
« Voyage autour de la Méditerranée »
« Cette exposition — la première sur ce sujet — invite le visiteur à suivre l’histoire du papyrus de son invention (IIIe millénaire avant J.-C.) à sa disparition (XIIe siècle après J.-C.) en voyageant à travers les lieux et les cultures où il fut utilisé ».
« Après une section consacrée à la plante et à sa transformation en « papier », elle retrace son expansion au gré d’une pérégrination qui va du pays de Cléopâtre à celui de Clovis ».
« Grâce à une sélection d’une soixantaine de pièces hors du commun, le visiteur voyagera de l’Égypte gréco-romaine jusqu’à la France mérovingienne en passant par le Levant hellénisé, Constantinople et l’Italie romaine, byzantine et médiévale ».
« Il pourra admirer des documents et des livres exhumés des sables d’Égypte, des rouleaux de la fameuse bibliothèque d’Herculanum ayant survécu à l’éruption du Vésuve, des chartes de la chancellerie mérovingienne arborant les précieux autographes de Dagobert, de Saint Éloi ou de Clovis II, des ordres d’empereurs byzantins et des bulles papales… et même un pseudo-testament de César qui provient de Ravenne. »
« Ces précieux documents sont écrits dans les multiples langues utilisées tout autour de la Méditerranée (égyptien, grec, latin, arabe, hébreu, etc.) et illustrent la vie des Anciens dans tous les domaines (intellectuels, religieux, économiques, artistiques, etc.) »
« Le papyrus est désormais un matériau exotique qui, dans l’esprit du plus grand nombre, est évidemment lié à l’Égypte, où il fut inventé et où l’essor de l’égyptologie et des fouilles au XIXe siècle l’a remis en pleine lumière. La place centrale qu’il joua dans nos cultures ne se lit plus aujourd’hui qu’à travers quelques mots fossiles : notre papier dérive du grec papyros désignant le papyrus tandis que ses synonymes grecs byblos et chartès ont donné respectivement notre mot Bible (« le livre » par excellence) et charte. »
« Des prêts exceptionnels »
« Les papyrus et objets exposés, pour la plupart la première fois, proviennent de nombreuses collections françaises : les Archives Nationales, la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque de l’Institut de France, le Musée du Louvre, l’Institut du Papyrologie de Sorbonne Université, l’École pratique des hautes études, la Bibliothèque municipale de Dijon, la Bibliothèque de l’École des chartes et la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne — sans compter les prêts consentis par des particuliers. »
11, place Marcelin-Berthelot. 75005 Paris
Tél. : 01 44 27 12 11
Du lundi au vendredi de 9 h à 17 h
Visuels :
Marais papyrus
Élément d’une parure de cartonnage de momie Ghôran ou Magdôla
(Fayoum) ? ; IIIe/IIe s. av. J.-C.
Sorbonne Université, inv. Sorb. 1385 verso
Modèle de tisserand ou de mosaïste
Sorbonne Université
Ombelle ouverte Papyrus
Signature de Clovis II
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Les citations proviennent du dossier de presse et du catalogue.
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