Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 21 juillet 2020

Les Incas


Ethnie d'Amérique du sud, les Incas ont fondé un empire le long de la côte pacifique de ce continent, et avaient une société hiérarchisée. Dans deux mini-sites Internet dédiés aux civilisations pré-colombiennes, Arte propose des séries documentaires - "Enfants du Soleil" et "Civilisations perdues" - dont deux numéros sont consacrés aux Incas. Les Moshe B'nai (« Enfants de Moïse », en hébreu) ou Juifs Inca ont pour la plupart fait leur aliyah.


Épanouie dans les Andes, la civilisation inca est née à l'aube du XIIIe siècle dans le bassin de Cuzco (actuel Pérou). Elle s'est étendue le long de l'océan Pacifique et de la cordillère des Andes. Habiles architectes, les Incas ont fondé leur première ville : Cuzco (nombril, en quechua, langue de l'ethnie dominante) où fut construit le Temple du Soleil.


Royaume important de l'Amérique précolombienne, l'empire Inca comprenait la plus grande partie de l'Équateur, du Pérou et près de la moitié Ouest de la Bolivie actuels. Fort de douze à quinze millions d'habitants, il était dirigé par le Sapa Inca (Inca unique, Nda). Cet empire a intégré, "dans une organisation étatique originale, la multiplicité socioculturelle des populations hétérogènes qui le composaient" et vouaient un culte au Soleil.

Heureux hommes, les Incas ignoraient l'impôt. Ils pratiquaient le troc. Dotée de terrasses (les andenes), l'agriculture de montagne privilégiait, parmi les tubercules, la pomme de terre. Autres cultures : le quinoa, une graine qui tolère des altitudes aussi élevées que 4 000 m, le maïs, les tomates, les arachides, les haricots, les piments, l'ananas, le cacao, et la coca précieuse pour les cérémonies. L'irrigation s'effectuait via des canaux et aqueducs amenant l'eau nécessaire aux paysans.

Dès 1532, menés par Francisco Pizarro (1475-1541), les conquistadors espagnols, fins stratèges, mieux armés, ont conquis l'Empire inca miné par des divisions et dont le nouvel empereur Atahualpa était leur captif tué en 1533 malgré l'or livré contre sa libération. Ils ont été alors perçus comme les Dieux prévus par des prophéties.

Un siècle après la conquête espagnole, ne restent qu'environ 600 000 Incas.


Les Incas ont inspiré l'imaginaire de nombreux auteurs.

Judaïsme, Juifs, Israël

"Dans le livre de la Genèse, la Torah raconte qu’une catastrophe d’ordre mondial s’abattit sur la terre, anéantissant (presque) toute l’espèce humaine, animale et végétale – le déluge. D.ieu ordonna à Noa'h de confectionner une arche dans laquelle il serait protégé, lui et sa famille, repeuplant ainsi l’humanité. Noa'h devait sauver avec lui également l’espèce animale, celle que nous connaissons aujourd’hui, les autres n’ayant pas survécu au déluge, nous ne connaissons d’eux que leurs ossatures. « J’établirai Mon alliance avec toi. Tu entreras dans l’arche, toi et tes fils, et ta femme et les femmes de tes fils avec toi. Et tout vivant, de chaque chair, deux de tous tu feras venir vers l’arche, pour (les) faire vivre avec toi. Mâle et femelle ils seront. » (Genèse 6:18,19) Alors périt toute créature se mouvant sur la terre : oiseaux, bétail, bêtes sauvages, tous les êtres pullulants sur la terre, et toute l'espèce humaine.” (Genèse 7:19,20,21) Seuls un homme et sa famille furent épargnés – Noa'h et les siens." Pour les Incas, "c’est D.ieu qui aurait « exterminé les géants », laissant seulement une poignée d’individus pour repeupler le monde".


Les Moshe B'nai (« Enfants de Moïse », en hébreu) ou Juifs Inca représentaient des centaines de convertis au judaïsme, originaires de la ville de Trujillo, au nord de Lima, capitale du Pérou. Les ancêtres de ces métisses (mestizos) étaient des Juifs espagnols, des Amérindiens, des Incas... 

En 1958, vivant à Cajamarca, Alvaro et Segundo Villanueva Correa, deux frères catholiques, lisent la Torah et décident de se convertir au judaïsme. Leur quête spirituelle rencontre celle d'autres Péruviens. Tous commencent à célébrer le chabbat, les fêtes juives... Ils aspirent à rejoindre le peuple juifs, mais ils demeurent isolés à Trujillo. Après avoir complété sa formation auprès de Juifs séfarades en Espagne, Villanueva Correa retourne au Pérou et enseigne le judaïsme à quelques 500 catholiques à Trujillo. D'autres sources indiquent qu'il aurait créé un kibboutz près de Cajamarca. Tous se convertissent au judaïsme. Faute de viande cacher, ces Juifs consomment des poissons avec des écailles. Ils savent qu'ils doivent porter des téfilines (phylactères), deux boîtiers en forme de cubes de petites tailles renferment quatre passages de la Bible et sont fixés au bras ainsi qu'à la tête par des lanières de cuir, en particulier durant la lecture de la prière Chema (Ecoute) par les hommes ayant effectué leur bar-mitzva marquant leur majorité religieuse. Mais ces Juifs pieux ignorent comment se procurer des téfilines, au prix hélas élevé pour nombre d'entre eux. Ils demandent à un menuisier de leur fabriquer des téfilines en bois, ce qui est conforme à la halacha, et utilisent de vieilles ceintures confectionner les lanières des téfilines.


En 1985, Villanueva contacte le Rabbi de Loubavitch. En 1988, envoyé par ce mouvement, le rabbin Myron Zuber montre aux convertis en particulier comment assurer la cacherout et observer le chabbat selon la halacha (loi juive).


Convertis par un Beth Din (tribunal religieux, en hébreu) notamment en Israël, les Moshe B'nai ont majoritairement fait leur aliyah - 300 en 1991, 200 quelques années plus tard - pour s'établir en Judée et Samarie, notamment à Kfar Tapuach. L'un des fils de Segundo Correa, qui avait adopté le prénom hébraïque de Zeruvabel Tzidkiyahu, est le premier rabbin de cette communauté. Dirigée par Michael Freund, l'association Shavei Israel a contribué à leur aliyah.

Près de 30 B'nai Moshe se sont installés à Lima. En 2001, 84 autres ont été officiellement convertis.



En 2020, les éditions Chandeigne ont publié "Sous le ciel de l'éden. Une mémoire marrane au Pérou ?" de Nathan Wachtel, professeur au Collège de France. "La population de la petite ville de Celendín dans la région de Cajamarca au Nord du Pérou a la réputation d’être d’origine judéo-portugaise. Selon la tradition orale, plusieurs « indices » conforteraient cette idée : les habitants de Celendín auraient la peau « la plus blanche de tout le Pérou », et ils s’adonneraient au commerce ou aux études, ce qui expliquerait qu’ils voyagent toujours autour du monde, comme le « Juif errant ». Par ailleurs, dans les années 1989-1991, la région Nord du Pérou (Trujillo, Cajamarca, Celendín, etc.) fut le théâtre d’une conversion collective au judaïsme orthodoxe de plus de cent personnes, suivie par de nombreux départs pour Israël. Ces faits curieux sont à l’origine d’une enquête aussi érudite que passionnante qu’a menée le spécialiste de l’Amérique latine et du marranisme, Nathan Wachtel, professeur au Collège de France, sur les origines juives portugaises de cette ville. D’où vient la réputation de l’origine juive portugaise de Celendín? Ceux qui se sont officiellement convertis au judaïsme seraient-ils les descendants des nouveaux-chrétiens du temps de l’Inquisition ? Existe-t-il encore des traces de coutumes familiales qui manifesteraient une mémoire marrane – plus ou moins consciente ? Fidèle à la méthode de l’anthropologie historique, Nathan Wachtel révèle l’étonnante histoire de ces communautés, interrogeant leur identité. Mêlant enquête de terrain et documents d’archives, il fait d’incessants allers-retours entre le passé et le présent à travers la lecture des mythes et témoignages oraux. En historien et en anthropologue, l’auteur fait ainsi participer le lecteur à l’enquête et développe une démonstration magistrale."

« Enfants du Soleil - Les Incas »
Arte consacre un dossier aux « Mayas, Aztèques et Incas - Les enfants du Soleil ». « Grandeur et mystères des cultures maya, inca et aztèque : grâce à des techniques de pointe, historiens, anthropologues et archéologues nous emmènent dans les coulisses de chantiers de fouilles et livrent des éclairages passionnés sur l’intimité de ces civilisations précolombiennes disparues ».

Jusqu'au au 26 juillet 2020, la chaîne franco-allemande Arte propose sur son site Internet « Enfants du Soleil - Les Incas » (Söhne der Sonne (2/3) - Die Inka) documentaire allemand réalisé par Gabriele Wengler (2020).

 « Au XIIIe siècle, dans la cordillère des Andes, les Incas sont parvenus à édifier le plus vaste empire de l’époque en seulement quelques décennies. Ils régnaient alors sur plus de deux cents peuples et quelque 10 millions d’individus.

« Dans cette société où le sacré occupait une place prépondérante, de nombreux sacrifices humains – notamment d’enfants – étaient pratiqués, les élus devenant à leur tour des dieux. Avec leurs temples recouverts d’or, les Incas ont éveillé l’intérêt des Européens, à commencer par l’explorateur espagnol Francisco Pizarro, venu conquérir l’empire au XVIe siècle ».

« Historiens, anthropologues et archéologues nous emmènent dans les coulisses de chantiers de fouilles et livrent des éclairages passionnés sur les cultures maya, inca et aztèque. Leur quotidien est ici reconstitué avec l’appui d’acteurs et actrices issus de populations locales. Un voyage dans l’intimité de ces civilisations disparues, dont les mystères se dévoilent progressivement grâce à des techniques de pointe. »

« Enquêtes archéologiques - La géographie sacrée des Incas »
Arte propose des documentaires dans le cadre de « Mayas, Incas et Aztèques - Civilisations perdues de l'Amérique ». « Un voyage dans le temps au cœur des civilisations précolombiennes Maya, Inca et Aztèque. Des sociétés disparues faites de vastes empires et dont la grandeur et les mystères ne cessent de nous fasciner. El Mirador au Guatemala ; Cuidad Perdida, la cité perdue au nord de la Colombie ; Choquequirao au Pérou et les cités de Tenochtitlán et Teotihuacan au Mexique sont autant de sites dont les archéologues et autres anthropologues tentent d’élucider les secrets. »

« Enquêtes archéologiques - La géographie sacrée des Incas » (Abenteuer ArchäologieDie heilige Geografie der Inka) est réalisé par Agnès Molia et de Nathalie Laville.

« L’archéologue Peter Eeckhout revient dévoiler les mystères des civilisations anciennes. Au Pérou, à plus d’une centaine de kilomètres des célèbres sites de Cuzco et de Machu Picchu, un autre joyau de l’architecture inca, bien moins connu, mobilise toute l’attention des archéologues : Choquequirao, situé à plus de 3 000 mètres d’altitude ».


« Pour comprendre ce site exceptionnel, les scientifiques font appel à une spécialité peu connue, l’archéologie du paysage. Cette discipline étudie les relations entre l’architecture et l’environnement naturel ».


Nathan Wachtel, "Sous le ciel de l'éden. Une mémoire marrane au Pérou ?" Les éditions Chandeigne, Paris. 13 février 2020. 200 pages. ISBN : 978-2-36732-194-3. 20 €


« Enfants du Soleil - Les Incas » de Gabriele Wengler
Allemagne, 2020, 52 min
Disponible du 26/06/2020 au 26/07/2020
Visuels © doc.station/Hans Jakobi

« Enquêtes archéologiques - La géographie sacrée des Incas » d’Agnès Molia et de Nathalie Laville
France, 2018, 27 min
Disponible du 18/06/2020 au 23/08/2020

A lire sur ce blog :
Les citations proviennent d'Arte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire