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jeudi 22 décembre 2022

Gérard Garouste, peintre, graveur et sculpteur

Gérard Garouste est un peintre, graveur et sculpteur français né en 1946. Marqué par la participation de son père à la spoliation des Juifs durant l'Occupation, il a souffert de dépressions. Il s'est rapproché du judaïsme. Le Centre Pompidou propose une rétrospective sur cet artiste. " Aux 
côtés de 120 tableaux majeurs, souvent de très grand format, l’exposition donne une place aux installations, sculptures et œuvres graphiques de l’artiste".
  

Gérard Garouste est né en 1946 à Paris.

Dans son autobiographie "L'intranquille, Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou", Gérard Garouste révèle que son père Henri Auguste Garouste (1919-2008), marchand de meubles, antisémite et pétainiste durant l'Occupation, sous la Deuxième Guerre mondiale, avait participé à la spoliation des Juifs, notamment les établissements Lévitan. En 1945, son père a été condamné à indemniser les Juifs qu'il avait spoliés. Pour cet artiste, son enfance traumatisée a influé sur les problèmes psychiatriques - dépressions après la naissance de ses fils - et sur son œuvre".


"J’étais bercé dans un antisémitisme de base, tranquille. Soit on ferme les écoutilles et on reste dans l’esprit de la famille, soit on essaie de comprendre. Dans l’antisémitisme de mon père, il y avait beaucoup de mépris, mais aussi, quelque part, de la jalousie. Toutes les petites phrases antisémites qu’il m’a dites sont restées gravées dans ma tête pendant des années. La chance de ma vie, c’est qu’il m’a mis en pension à l’âge de 11 ans. J’y suis resté dix années. J’étais le parfait petit catho, mais je côtoyais beaucoup de juifs avec qui je sympathisais, ce qui m’a obligé à remettre en question tout ce que mon père me racontait... Quand les informations viennent à moi, je suis preneur. Mais je ne tiens pas à faire davantage de recherches sur lui, ce serait morbide. Il n’a eu de cesse de me dire que les plus belles années de sa vie avaient été celles de la guerre. Comme il n’avait pas pu être un héros, il était devenu un salaud", a confié Gérard Garouste à Paris Match (23 août 2009).

L'artiste "vit et travaille entre Paris et la Normandie".

"Son œuvre se nourrit d’une réflexion sur les figures mythiques qui traversent l’art et la littérature occidentale, du personnage d’Orion à La Divine Comédie ou Don Quichotte ; son travail pictural, qui prend naissance dans l’imaginaire, s’inscrit dans une tradition que l’artiste dit classique et nous invite à décrypter des références et des influences".

Gérard Garouste a illustré le commentaire, par  Rivon Krygier, rabbin de la communauté Adath Shalom à Paris et docteur en Science des religions, de La Meguila d’Esther  (Hermann, 2016). Un livre lu durant la fête de Pourim.

Avec Rivon Krygier, Gérard Garouste est l'auteur de "La Haggada aux quatre visages" (Inpress, 2019). "Mémorial vivant de la libération d’Égypte du peuple hébreu, la Haggada est à la fois une pièce maîtresse de la tradition juive et une œuvre de pensée dont la portée est universelle. Cette traduction moderne, présentée et commentée par le rabbin Rivon Krygier, est ornée d’œuvres originales de Gérard Garouste". 

"Au soir de la Pâque, la lecture de la Haggada constitue le grand moment de la transmission. Des questions majeures sur la destinée d’Israël y sont abordées. Mais le propos peut déconcerter le lecteur qui y rencontre des enseignements énigmatiques et ne dispose pas nécessairement des codes pour en déchiffrer le sens."

"La Haggada aux quatre visages entend aborder ce récit sous ses diverses facettes :
Présenter le texte traditionnel avec ses variantes, ashkénaze et sépharade, doté d’une nouvelle traduction et d’explications quant à la signification et l’origine des rites.
Guider pas à pas les lecteurs dans les diverses étapes du banquet, en introduisant chaque séquence et en mettant au jour le fil conducteur qui ordonne les différents enseignements.
Éveiller la curiosité du lecteur en attirant son attention sur les propos insolites.
Nourrir la discussion grâce à un commentaire élargi qui comporte des sources, des analyses et des pistes de réflexion.
C’est enfin un livre d’art, grâce aux planches de l’artiste peintre Gérard Garouste, spécialement réalisées pour cet ouvrage.

« Garouste en chemin »
Arte diffusa « Garouste en chemin » (Wahn und Wahrheit - Der Maler Gérard Garouste) de Vivien Desouches.

« Un portrait du peintre Gérard Garouste et une plongée intime dans son œuvre. Auteur de plus de six cents toiles, dont des séries consacrées à "La divine comédie", "Don Quichotte" ou "Faust", Gérard Garouste s'impose comme un des artistes français majeurs de la scène internationale. »

« Auteur de plus de six cents toiles, dont des séries consacrées à La divine comédie, Don Quichotte ou Faust, Gérard Garouste s'impose comme un des artistes français majeurs de la scène internationale ». 

« Son œuvre puise dans la littérature puis, progressivement, dans les grands thèmes liés à l'histoire et aux mythes, mais aussi dans ses tourments intérieurs – il a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique ». 

« Quant à sa quête, ardente, elle l'a mené de son enfance dans un pavillon de banlieue, dominée par un père marchand de meubles antisémite, ayant spolié des biens juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, à sa conversion, adulte, au judaïsme, auprès d’Élisabeth, sa femme, rencontrée en 1964 au lycée ». 

« Depuis plusieurs années, le peintre explore la philosophie, les traditions et les textes hébraïques : une réflexion qui nourrit des toiles immenses ». 

« Chaque vendredi, il poursuit, avec le rabbin et philosophe Marc-Alain Ouaknin, une lecture érudite du Talmud dont il tire sujets et motifs pour ses tableaux ». 

« Aujourd'hui, Gérard Garouste se partage entre la peinture, l'étude et son engagement pour l'association La Source, qu'il a fondée il y a plus de vingt ans, et qui invite des enfants cabossés par la vie à la résilience par la pratique artistique. "L'art, pour l'enfant que j'ai été, a ouvert un chemin vers le rêve. Si bien que, pour moi, l'utopie, l'art de rêver, est la première des choses à permettre à un enfant." 

« Emmené par l’artiste lui-même – lequel conçoit son œuvre comme "un roman dont chaque tableau serait un mot" –, ce film retrace son parcours, émaillé de basculements et de ruptures, et plonge au cœur de son processus de création ». 

« Mes mains, affirme-t-il, ont été mon identité." 

« Éclairé par les témoignages d’Élisabeth, sa femme, et de son ami d'enfance Philippe Starck, qui le voit comme un "loup-garou", un portrait attachant, entre éclats de rire et gravité, en même temps qu’une traversée d’un demi-siècle de sa production artistique. »

Centre Pompidou
Le Centre Pompidou propose une rétrospective sur cet artiste.

"C’est une rétrospective d’envergure que le Centre Pompidou consacre à Gérard Garouste, l’un des plus importants peintres contemporains français, né en 1946, adepte d’une figuration sans concession."

"Aux côtés de 120 tableaux majeurs, souvent de très grand format, l’exposition donne également une place à l’installation, à la sculpture et à l’œuvre graphique. Elle permet de saisir toute la richesse du parcours inclassable de Gérard Garouste, « l’intranquille », dont la vie sous le signe de l’étude mais aussi de la folie, et l’œuvre énigmatique, se nourrissent l’une l’autre en un dialogue saisissant".

"En 1969, Gérard Garouste (né en 1946) présente sa première exposition personnelle dans une galerie. Il étudie alors aux Beaux-Arts de Paris, dont il retire un vaste questionnement sur le devenir de la peinture, notamment lorsqu’il découvre la radicalité de figures iconoclastes tel Marcel Duchamp. C’est dix ans plus tard, après plusieurs incursions dans le théâtre comme décorateur et metteur en scène, qu’il affirme son choix d’être un peintre à part entière, dans son acception la plus classique, attaché aux techniques ancestrales dans lesquelles il n’aura de cesse de se perfectionner. Cette posture lui donne alors la liberté de se consacrer pleinement au sujet du tableau, qu’il inscrit tour à tour dans la mythologie, la littérature, le récit biblique et les études talmudiques. Pour Gérard Garouste, le sujet n’est cependant que prétexte à l’activation du regard et de la pensée. S’il livre quelques clés pour aborder ses peintures, il invite davantage à la réflexion, à une lecture personnelle de son oeuvre."



« Garouste en chemin » de Vivien Desouches 
France, Tikkun Productions, Ciné Mag-Bodard, Panocéanic, Marsellus, 2018, 50 minutes
Sur Arte les 16 septembre 2020 à 22 h 30 et 20 septembre 2020 à 6 h 20
Disponible du 09/09/2020 au 14/11/2020
Visuels
Documentaire sur l’artiste Gérard Garouste de Vivien Desouches qui montre les différents étapes de son œuvre marquée par les tourments de la vie du peintre
© Vivien Desouches

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Les citations sur le film proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 10 septembre 2020.

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