vendredi 19 novembre 2021

« Ghofrane et les promesses du printemps » de Raja Amari

Arte diffusera le 23 novembre 2021 « Ghofrane et les promesses du printemps » (Ghofrane - Eine Frau im tunesischen Frühling ; She Had a Dream), documentaire de Raja Amari. « Jeune femme noire de 25 ans en butte au racisme, Ghofrane Binous se présente aux législatives tunisiennes d’octobre 2019. Au travers de sa trajectoire, ce documentaire exaltant dessine en creux l’image subtile d’une société en pleine mutation. » 

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Née à Tunis, Raja Amari obtient une maîtrise de Littérature et de Civilisation française à l’université de Tunis-I, puis elle étudie le cinéma à La Fémis.
 Après deux courts métrages, elle réalise son premier long métrage « Satin rouge », sélectionné à la Berlinale, remarqué par la presse et distingué par des Prix. 
Présenté en sélection officielle à la 66e édition de la Mostra de Venise et au MoMa (Museum of Modern Art, NY), son deuxième long métrage « Les secrets » a été primé dans de nombreux festivals. En 2014, Raja Amari réalise « Printemps tunisien » pour Arte Cinéma, puis « Corps étranger » présenté en avant-première mondiale au Toronto International Film Festival (TIFF2016), à la section Forum de la 67e Berlinale et dans divers autres festivals internationaux. Membre de jury dans des festivals dont la Mostra de Venise et le Festival International du Film de Locarno, Raja Amari est jurée et intervenante à La Fémis. En 2019, l’Academy of Motion Picture and Science l’a invitée à la rejoindre.

Son dernier film « Ghofrane et les promesses du printemps » a été 
sélectionné pour l’IDFA 2020 en Première mondial dans la catégorie Frontlight
« Ghofrane est une jeune femme noire de 25 ans, incarnant par ses engagements et sa liberté d’expression l’effervescence politique de la Tunisie d’aujourd’hui. Victime de discriminations raciales, elle décide de s’engager en politique au cours d’une année électorale cruciale pour son pays. Entre ambitions et désillusions, nous suivons le parcours de Ghofrane, dont le chemin est parfois trébuchant. Cherchant à convaincre son entourage comme les inconnus qui croisent son chemin militant, la campagne électorale de Ghofrane nous révèle les multiples visages d’un pays qui se cherche. » 

"Je n’aimais pas me voir en photo. Je les ai toutes détruites. […] Mais je me suis rattrapée en grandissant." De ses mains manucurées, une jeune femme noire parcourt des clichés de famille dont elle s’est minutieusement effacée, tout en ravivant des souvenirs d’enfance indélébiles, entre douceur du foyer familial et violence scolaire. »

« Victime de discriminations raciales – à l’instar de ce professeur de collège qui la surnommait "Bûche brûlée", ou des chauffeurs de taxi qui refusent toujours de la transporter –, Ghofrane Binous a lutté contre l'humiliation par le militantisme associatif, avant de s’exhiber fièrement sur les listes du parti Tahya Tounes ("Vive la Tunisie"), fondé en 2019 par l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed ». 

« Des blanches ruelles de son quartier populaire tunisois, où des gamins désœuvrés l’aident à tracter, aux étals des marchés, où les colères se nourrissent de toujours plus de précarité, d’un dîner de famille à Gabès, son oasis natale du sud du pays, à des retrouvailles sororales dans un institut de beauté, avec inventaires sentimentaux à la clé, la jeune candidate aux élections législatives mène campagne avec une conviction de tous les instants ». 

« Mais sur le terrain comme dans sa vie intime, dans un contexte de délitement des partis traditionnels et de crise économique persistante, sa farouche détermination se fracasse parfois sur la défiance, l’exaspération et les désillusions de la population. »
« Au plus près de sa lumineuse héroïne, dont elle a su saisir la vitalité débordante comme les fêlures cachées ("Je veux entretenir le mythe auprès de ma famille que je suis quelqu’un d’invulnérable"), la cinéaste Raja Amari (Satin rouge, Printemps tunisien) suit, au fil des semaines, son parcours galvanisant et trébuchant. » 

« Ghofrane porte tout à la fois la voix d’une jeunesse qu’on entend peu, de femmes sous-représentées en politique (deux ans avant la nomination au poste de Première ministre de Najla Bouden par le président Kaïs Saïed, qui vient par ailleurs de s’arroger tous les pouvoirs) et d’une minorité noire en butte à un racisme tabou ». 

« Tour à tour drôles et profondes, toujours touchantes, les séquences saisies sur le vif au cours de sa quête composent un portrait subtil et éclairant de la Tunisie d’aujourd’hui, engagée dans un processus complexe, et parfois chaotique, de construction démocratique, huit ans après le premier des “printemps arabes”. “révolution de jasmin. » 

« Ce documentaire offre un éclairage unique sur le racisme en Tunisie, et la place des femmes dans une société tunisienne en pleine mutation. » 



France, 2020, 85 min
Coproduction : ARTE France, Cinétévé 
Avec la participation du Centre National du Cinéma et de l’image animée
Avec le soutien de la PROCIREP – Société des Producteurs et de l’ANGOA
Sur Arte le 23 novembre 2021 à 23 h 45
Disponible du 16/11/2021 au 21/05/2022
Visuels :
Ghofrane chez elle, face à son miroir
Ghofrane dans la foule rassemblée à Tunis après l' attentat
Ghofrane en campagne
Ghofrane, sa sœur et ses amis dans son quartier
Ghofrane en campagne distribue des tracts
© Cinétévé - ARTE - 2020

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