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« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

vendredi 7 juin 2013

Interview de Bat Ye’or sur Geert Wilders et l’OCI


Cet article est republié alors que le président Barack Hussein Obama veut nommer Samantha Power, qui manque de tact et a exprimé des déclarations anti-israéliennes,  ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. Les organisations Juives américaines sont divisées sur Samantha Power.

Bat Ye’or, essayiste spécialiste de la dhimmitude (1) et d’Eurabia (2) , vient d’achever l’écriture d’un livre publié prochainement en Italie. Elle s’exprime sur l’interdiction d’entrée en Grande-Bretagne opposée au député néerlandais Geert Wilders et sur de récentes résolutions de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) (3). Interview réalisée en février 2009 et republiée à l'occasion du procès intenté à Geert Wilders.


A shorter and updated version of this article was published in English by FrontPage Magazine and on that blog
Une version plus concise et actualisée de cet article a été publiée en anglais par FrontPage Magazine
Interview de Bat Ye'or sur la dhimmitude
Interview de Bat Ye’or sur Eurabia (1/2)
Interview de Bat Ye’or sur Eurabia (2/2)
Interview de Bat Ye'or sur Geert Wilders et l'OCI
Interview of Bat Ye'or about the OIC, Eurabia, Geert Wilders' Fight, President Obama's diplomacy
Interview de Bat Ye'or sur Eurabia, l'OCI et l'Alliance des civilisations
Interview de Bat Ye'or sur son livre « L’Europe et le spectre du califat »
« L’Europe et le spectre du califat » de Bat Ye’or
Le directeur du CAPE a interdit une conférence de presse de Bat Ye'or
Interview de Bat Ye'or sur le califat et l'Etat islamique/ISIS
Interview de Bat Ye’or sur les « migrants », l’Union européenne et Eurabia


Geert Wilders, député néerlandais du Parti de la liberté (PVV, droite), a réalisé le film Fitna (2008) dénonçant les liens entre l’islam et la violence. Il devait s’exprimer à la Chambre des Lords (Londres) lors d’un débat sur la liberté d’expression suivant la projection de son film. Des dirigeants musulmans avaient exprimé leur hostilité à sa venue.

Le 12 février 2009, à l’aéroport d’Heathrow, il s’est vu interdire l’entrée en Grande-Bretagne. Jacqui Smith, ministre britannique de l’Intérieur, a allégué que ses opinions « menaceraient la sécurité communautaire et donc la sécurité publique ». David Miliband, son collègue aux Affaires étrangères, a jugé ce film, qu’il n’a pas vu, « rempli de haine ».

« Les Pays-Bas estiment que M. Wilders, en tant que député néerlandais, doit pouvoir voyager librement au sein des pays de l'Union européenne », a déclaré Maxime Verhagen, son homologue néerlandais. Les médias, britanniques et néerlandais, ont protesté contre cette atteinte à la liberté d’expression…


Par rapport aux lois de son pays et aux normes européennes, Geert Wilders n’a pas enfreint la loi en usant de sa liberté d’opinion. Son film Fitna, que David Miliband a conspué sans même l’avoir vu – ce qui est un comble – reproduit des scènes et des déclarations faites par les islamistes eux- mêmes.

En outre, l’interdiction du territoire à un député européen pour délit d’opinion enfreint la légalité européenne et constitue un affront au peuple hollandais. Ceci est grave alors que l’Union européenne (UE) tente de souder une unité qui se délite.

Quant au motif invoqué : l’incitation à la haine qui menacerait la sécurité publique – le gouvernement ne s’est pas montré si sourcilleux lors des Kristallnacht (Ndlr : Nuit de cristal [5]) euro-palestiniennes où l’on criait « Mort aux Juifs », « Mort à Israël », « Fuyez lâches, Kouffar » (Ndlr : mécréants en arabe [6]). C’était bien alors des incitations à la haine et à la mort (7).

Le troisième point qui apparaît ici, concerne l’étendue de l’emprise de l’OCI sur la Grande-Bretagne, mais en fait sur toute l’Europe politique, médiatique et culturelle.

La riposte défensive d’Israël contre les attaques incessantes venant de la bande de Gaza (8) a mis en évidence un phénomène large, d’une amplitude inégalée et de type totalitaire de par son extension, sa cohérence et sa coordination émanant du fonctionnement même des institutions de l’UE.

Vous parlez des manifestations pro-Hamas ?

Pas seulement les manifestations, mais aussi les déclarations politiques, les médias, les informations biaisées, les boycotts académiques, l’hostilité envers les élèves juifs…

L’Europe palestinisée a démontré avec une extraordinaire cohésion et uniformité sa répulsion envers Israël, démocratie qui défend sa population et son territoire contre les agressions du terrorisme jihadiste (9).

Ce mouvement s’inscrit dans les réseaux UE-OCI qui, d’Etats aux ONG et organisations internationales, d’universités à des médias et publications, insufflent la dhimmitude par leurs multiples capillarités dans tous les pores de l’UE.

L’horizon de l’Europe est la dhimmitude et elle ne fonctionne qu’à l’intérieur de cette sphère.

Le 30 juin 2008, le parquet néerlandais avait annoncé que les déclarations de Geert Wilders sur les musulmans ne justifiaient aucune poursuite car elles s'inscrivaient « dans le cadre du débat public ».

Le 21 janvier 2009, la Cour d'appel d'Amsterdam, saisie par plusieurs plaignants, a ordonné au parquet de poursuivre Geert Wilders pour « haine et discrimination » : « Des croyants musulmans ont été insultés par des comparaisons de la religion musulmane avec le nazisme faites par Geert Wilders. La Cour considère que cela est si insultant pour la communauté musulmane qu'il est dans l'intérêt général de poursuivre Monsieur Wilders ».

Le 3 février, Geert Wilders annonçait sa décision de se pourvoir en cassation contre cet arrêt (10)…

Le Coran contient des versets très injurieux et violents à l’égard des juifs, des chrétiens et des païens – auxquels souvent les chrétiens sont assimilés (associateurs : mushrikûn). On ne peut simplement prétendre les ignorer car cela revient à les entériner et donc pour l’Occident judéo-chrétien à les accepter comme étant justifiés et corrects.

Si nous admettons que notre nature est satanique, nous légitimons par là même, la guerre menée contre nous et la dhimmitude dont l’objectif vise à nous ôter tout pouvoir de « nuisance », par notre subjection et notre vulnérabilité. Nous acceptons aussi la supériorité d’une religion – l’islam – sur toutes les autres, son droit à décréter le bien et le mal, et son élection divine à la gouvernance universelle.

Il est donc impératif de ne pas occulter ces accusations mais de les dénoncer, car qui ne dit mot, consent.

Par ailleurs, si les musulmans se sentent offensés par les propos de Geert Wilders, ils devraient admettre que les juifs, les chrétiens et les autres non-musulmans le sont aussi par des textes religieux qui les criminalisent et les vouent tous à l’enfer.

Or, ils ne l’admettent pas, car le Coran, à la différence de la Bible, est incréé, consubstantiel à la nature divine et ne peut par conséquent comporter d’erreurs. Ses jugements sont sans appels, soustraits à toute critique et aussi véridiques que l’est Allah. Autrement dit, nous ne devrions pas nous sentir insultés par la dénonciation de notre nature démoniaque car c’est la vérité même. Nous devrions l’admettre et nous améliorer par la conversion.

Pour en revenir à Geert Wilders, son action s’insère dans un débat religieux et politique réclamé par la majorité des Européens et refusé par leurs gouvernements et l’UE. Ces Européens ont l’impression que leurs propres gouvernements élus pour être les gardiens de leurs valeurs et de leurs libertés, les trahissent et les combattent.

Cette situation est très grave, surtout en période de récession économique et conduit à des excès.

Geert Wilders devient le héraut transfiguré de ce mécontentement généralisé. Pèlerin de la liberté et du droit, condamné à mort par une loi étrangère à l’Europe et qui révulse la conscience humaine, il se déplace de pays en pays, homme seul, désarmé, affrontant avec son seul courage les gouvernements travaillés par les pouvoirs occultes de l’OCI pour dire aux peuples : « Réveillez-vous, il est minuit moins cinq ».

Mais à voir les réactions disproportionnées à son message dans une atmosphère de chasse aux sorcières contre les musulmans libres penseurs et les intellectuels, dans les nuits rougeoyantes des Kristallnacht europalestiniennes déferlant en toute impunité sur toute l’Europe, avec ses cris de haine et de mort, il est, en fait, minuit moins une.

Quelle est la spécificité de l’OCI ?

L’OCI est une organisation transnationale faîtière qui regroupe 57 pays musulmans ou à majorité musulmane, et 1,3 milliard de musulmans.

Elle est unique dans sa conception et ses objectifs du fait qu’elle unit comme le Califat, les pouvoirs politiques, religieux et législatifs.

Son but est l’unification de l’Oummah universelle par son enracinement dans les valeurs et l’enseignement du Coran et de la Sunna.

On peut dire que l’OCI est l’antithèse de l’UE qui promeut la séparation de la politique et de la religion, la laïcité des lois, de la vie publique et des relations internationales. Comme l’UE, l’OCI comprend de nombreuses institutions, dont une Cour islamique internationale de justice et une Commission permanente des droits de l’homme fondée sur la Déclaration du Caire des droits de l’homme en islam (1990).

Ces institutions et tous les organes de l’OCI doivent se conformer aux valeurs islamiques et aux injonctions de la sharîa .

En somme, l’OCI restaure le Califat mais à l’échelle universelle.

Cette émergence du Califat explique le durcissement de la Turquie, siège du Califat durant près de cinq siècles, et dont le gouvernement islamiste actuel se doit d’obtenir sans doute une place éminente dans la direction de l’Oummah universelle.

L’OCI mène un combat pour que l’islam bénéficie d’un traitement privilégié et unique : celui d’une religion exempte de critique (11). Ceci se traduit notamment par l’adoption par des instances internationales de résolutions condamnant le blasphème (12)…

Le combat contre l’islamophobie figure dans les résolutions du programme d’action décennal fixé par l’OCI à son troisième Sommet à La Mecque en décembre 2005 (13). Ce programme fut confirmé par toutes les autres réunions ultérieures de l’OCI et fut doté d’un rayon d’action internationale, notamment en Occident.

Il vise à imposer à l’ONU et aux gouvernements occidentaux des lois assorties de sanctions sévères punissant l’islamophobie, qui fut assimilée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, à un crime contre l’humanité (14).

L’interdiction de pénétrer en Grande-Bretagne, signifiée à Geert Wilders, exprime l’adhésion du gouvernement du Premier ministre britannique Gordon Brown aux demandes de l’OCI.

Le champ de l’islamophobie ne se confine pas à la critique de l’islam, en tant que religion, mais il englobe tous les aspects de la migration musulmane en Europe, les lois sur l’asile, le statut des immigrés, leurs droits politiques, religieux, sociaux et culturels, ainsi que les mesures sécuritaires et anti-terroristes en Occident.

L’OCI s’étant attribué un droit de tutelle et de protection sur toutes les communautés musulmanes immigrées, son pouvoir d’interférence sur les lois, la politique, l’enseignement scolaire et universitaire, les programmes de recherche, et en général sur la vie des Européens, est gigantesque et multiforme.

Il faut souligner que les gouvernements de l’UE promoteurs d’une paix fondée sur le multiculturalisme et le multilatéralisme, accueillent très favorablement les ingérences de l’OCI dans tous ces domaines.

Quant au blasphème, il semble difficile de le définir concrètement. Le blasphème concerne-t-il la divinité ? La foi ? Le conglomérat de croyances et de superstitions religieuses stratifiées par les millénaires, ou les lois qui en découlent ?

On pourrait aussi juger blasphématoire la dépréciation musulmane de la Bible, assimilée à des racontars dépourvus de toute sacralité et falsifiant la vérité islamique. C’est le point de vue de Geert Wilders qui souligne pour cette raison, les difficultés d’intégration des musulmans traditionalistes dans les sociétés judéo-chrétiennes.

En Occident, compte tenu de l’indifférence religieuse, la notion de blasphème est devenue obsolète.

Or il semble bien que les pressions de l’OCI pour l’imposer à nouveau dans les instances internationales et dans la vie quotidienne des Européens, nous ramènent au Moyen-âge.

Quel est le rapport entre l’exigence du respect envers l’islam incluse dans le vocable blasphème et la dhimmitude ?

L’exigence de respect envers l’islam contenue dans la notion du blasphème constitue l’un des piliers de la dhimmitude.

Elle a déterminé un nombre considérable de lois islamiques sans équivalents en chrétienté, destinées à instaurer l’attestation de la suprématie de l’islam dans les moindres comportements quotidiens des dhimmis.

L’Europe irréligieuse peut toujours s’imaginer vivre au XXIe siècle, en fait elle évolue dans une conception stratégique UE-OCI statique datant du VIIe siècle.

Le 14 janvier 2009, les représentants des Parlements de 24 pays membres de l’OCI ont condamné à Istanbul (Turquie) l’opération militaire israélienne contre le Hamas (15) dans la bande de Gaza et demandé un cessez-le-feu immédiat…

Plus que la lutte contre l’islamophobie, le combat contre Israël occupe une place centrale dans la politique de l’OCI. D’ailleurs, l’article 21 de sa Charte (mars 2008) prévoie le transfert de Djeddah du siège actuel de l’OCI, à al-Qods, nom donné à Jérusalem par la colonisation arabe. Dans cette perspective, al-Qods a été nommé en 2009 capitale de la culture arabe (16).

L’OCI est entièrement dominée par l’esprit des Frères Musulmans, elle soutient non seulement le Hamas mais tous les autres mouvements d’insurrections musulmanes considérés comme étant des forces de résistances et de libération contre « l’occupation, l’humiliation et l’oppression » sur le modèle palestinien.

Elle soutient les combats des musulmans au sud des Philippines, dans le Cachemire « occupé », au sud de la Thaïlande, ainsi que les intérêts des minorités musulmanes dans la République de Myanmar, aux Indes, en Thrace occidentale (Grèce) et ceux des musulmans dans les Balkans, le Caucase, la Chine, le Kossovo, la « Palestine », du peuple musulman turc de Chypre, de l’Azerbaïdjan contre « l’agression arménienne ».

L’OCI, fidèle à l’interprétation jihadiste des relations internationales ne peut qualifier l’existence d’Israël et sa guerre défensive que comme une agression. D’ailleurs les termes « l’agression israélienne contre Gaza » de la presse occidentale, révèlent son inféodation à l’OCI, car la campagne « Plomb Durci » fut une riposte aux tirs incessants du Hamas. Présenter Israël comme un agresseur permanent s’intègre dans la conception jihadiste où l’infidèle est toujours l’agresseur.

La 8e Conférence islamique des ministres de l'Information (27-28 janvier 2009) s'est terminée par l'adoption de la "Déclaration de Rabat", exhortant au renforcement de l'action islamique commune dans le domaine de l'information et à une présence accrue des systèmes informationnels de l’OCI. La Déclaration dénonce « les restrictions arbitraires pratiquées par Israël à l'endroit des journalistes pour les empêcher de rendre compte des massacres et des destructions, particulièrement au cours de la dernière agression contre Gaza » (17). Une déclaration à mettre en perspective avec la Charte islamique des mass médias (Jakarta, 1980), si distincte de la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (1971) (18)…

Au cours du Sommet islamique à La Mecque (décembre 2005), l’OCI a émis des recommandations dont plusieurs relatives aux médias et au développement d’une stratégie médiatique avec l’adoption d’un discours intellectuel et humaniste auquel seraient associés les journalistes internationaux.

Un comité de personnalités éminentes s’appliqua à définir les objectifs et les thèmes de cette campagne. Ils proposèrent la condamnation d’expressions telles que « la guerre contre le terrorisme », « le terrorisme islamique », et préconisèrent le persiflage féroce et la dérision constante du président George W. Bush, de sa politique, des neo-cons dlr : nouveaux conservateurs) et des évangélistes. Ils recommandaient de prêcher que le terrorisme résultait de la pauvreté, de l’humiliation, du désespoir. Une autre tactique consistait à persuader les opinions occidentales que les moyens militaires ne viendraient jamais à bout du terrorisme – c’est-à-dire la guerre – mais que seuls les « dialogues », c’est-à-dire le multilatéralisme et ses concessions des traités de dhimmitude, rétabliraient la paix.

Cette thématique médiatique de l’OCI et de ses organes telle l’ISESCO (Organisation islamique internationale pour l'Education, la Culture et les Sciences [19]), fait l’objet d’une récitation propitiatoire (Ndlr : destinée à s’attirer les bonnes grâces) de politiciens et des journalistes occidentaux – en un mot, il existe une symbiose parfaite entre l’OCI et certains courants officiels de l’UE, notamment ceux affiliés aux innombrables Dialogues, Forums et Alliances qui constituent les circuits de co-gouvernance UE-OCI.

Quel est l’impact de ces résolutions de l’OCI sur l’UE ?

L’OCI et l’UE collaborent à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Cette politique s’inscrit dans la stratégie européenne de promotion d’un ordre international fondé sur le multilatéralisme, les institutions internationales et en premier lieu sur les Nation unies.

L’OCI et ses satellites ou alliés, notamment avec l’apport des pays non alignés (20), constituant des majorités dans les organisations internationales, on peut dire que nous entrons dans l’ère du pouvoir planétaire du Califat, succès dont l’Europe peut fièrement se prévaloir, y ayant largement contribué.

Le 21 janvier 2009, le nouveau président américain a prêté serment en tant que « Barack Hussein Obama », alors que pendant sa campagne électorale, il récusait tout rappel de ses liens avec l'islam et ceux qui les évoquaient étaient discrédités. Depuis, il multiplie les souvenirs personnels le liant à la foi mahométane : « J'ai des musulmans dans ma famille, j'ai vécu en pays musulmans » (21).

Lors de son discours d’investiture, il a stupéfait en reléguant les juifs après les musulmans : « Nous sommes une nation de chrétiens, de musulmans, de juifs et d’hindous – ainsi que de non-croyants » (22). Ce qui est faux historiquement, en terme d’« héritage spirituel » et numériquement. Ce qui peut aussi peiner les Juifs américains qui ont voté à environ 75% pour lui.


Le président Barack Obama multiplie les ouvertures vers le monde musulman. Son 1er appel téléphonique a été au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (23). S’il s’est entouré de personnalités favorables au processus d’Oslo (24), tels Hillary Clinton, secrétaire d’Etat, et Rahm Emanuel, secrétaire général de la Maison Blanche, il a nommé des personnalités connues pour leur partialité contre Israël : l’universitaire Samantha Power (25) au Conseil national de sécurité, et George Mitchell (26), envoyé spécial au Moyen-Orient.

Le 26 janvier, il déclare à la chaîne al-Arabiya : « Il n'y a aucune raison que nous ne puissions pas restaurer le respect et le partenariat que l'Amérique avait établis avec le monde musulman il n'y a ne serait-ce que 20 ou 30 ans. Et je pense que cela va être une tâche importante » (27). Or, ce « bon vieux temps » est celui de la prise en otage des employés de l’ambassade américaine à Téhéran, l’insurrection islamiste à La Mecque qui « inspirait une vague d'attaques contre les missions des U.S.A dans huit pays à majorité musulmane » (Daniel Pipes) (28). Le 1er février 2009, le président Barack Hussein Obama a annoncé sa volonté de travailler avec l’OCI pour « un monde plus sûr » (29)…

Il insiste sur un dialogue respectueux avec l’Iran, qui exige en fait la capitulation américaine (30).

Il laisse filtrer qu'il préfère un gouvernement israélien d'union nationale pour négocier avec les Palestiniens (31). L’occasion pour l’administration américaine d’exercer des pressions sur l’Etat d’Israël afin qu’il accepte encore plus de concessions.

Le président Barack Obama maintient la présence des Etats-Unis à la conférence « Durban II » (Genève, 20-24 avril 2009) dont on craint des débordements antisémites et antiféministes, ainsi qu’une remise en cause de l’universalité des droits de l’homme (32).

Barack Obama fut élu sur son programme de rejet total de la doctrine Bush au bénéfice du multilatéralisme. On doit donc s’attendre à ce que l’Amérique entre dans les mêmes processus de concessions et d’apaisements qui transformèrent l’Europe.

Mais il est encore trop tôt pour tirer des pronostics.


Site de Bat Ye’or :


(1) http://www.dhimmitude.org

(2) Interview de Bat Ye’or sur Eurabia par Véronique Chemla


(5) La Nuit de cristal eut lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 dans l’Allemagne du IIIe Reich, en Autriche et dans les territoires des Sudètes (ex-Tchécoslovaquie). Dans l’Allemagne du IIIe Reich, sous l’action de groupes formés de membres des SA, SS et Jeunesses hitlérienne, et de la police nazie, plus de 250 synagogues furent détruites, 7 500 commerces et entreprises dirigés par des juifs vandalisés, 91 juifs assassinés, des centaines d'autres se suicidèrent ou moururent à la suite de leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration.

(6) Kafir (singulier) et Kouffar (pluriel) est un mot qui signifie en arabe mécréants.

(7) Véronique Chemla, Quand la « rue arabe » pro-palestinienne défile…
Shmuel Trigano, Journal parisien de la Guerre de Gaza, Controverses, n° 10, mars 2009, http://www.controverses.fr

Bernard-Henri Lévy, Carnets de guerre, 18 janvier 2009, http://www.lejdd.fr/cmc/international/200903/carnets-de-guerre-par-bhl_180302.html

Philip Johnston, Whatever happened to free speech?, 12 février 2009, http://www.telegraph.co.uk/comment/columnists/philipjohnston/4604985/Whatever-happened-to-free-speech.html
''Comme l'ont souligné de nombreux musulmans, il n'y a rien d'islamique dans le souhait de terroriser, de comploter pour tuer et causer de la douleur. Ces actions sont anti-islamiques'', a déclaré Jacqui Smith, ministre britannique de l'Intérieur, le 17 janvier 2008. Elle exprimait la volonté du gouvernement de ne plus parler de terrorisme islamique et de qualifier les terroristes de criminels sans motivation religieuse. Elle estimait : ''Internet n'est pas une zone de non-droit pour le gouvernement. Il nous faut prendre des mesures contre ceux qui forment ces gens vulnérables pour les besoins de l'extrémisme violent''. Elle a déclaré au Sunday Times qu'elle aurait peur de se promener la nuit à Londres. Le Times avait raillé cette confidence : ’’Les ministres de l’Intérieur sont censés instiller la peur dans le cœur des criminels, et non pas se cacher derrières les rideaux’’. (Guysen International News, 30 janvier 2008).
AFP :

(11) Le philosophe français Robert Redeker avait reçu des menaces de mort à la suite de la publication par Le Figaro du 19 septembre 2006 d’une de ses tribunes très critique à l’égard de l’islam : Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? Il y qualifiait le Coran de “livre d’inouïe violence” et le prophète Mahomet de “chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame”. Sa famille et lui avaient été contraints à vivre cachés, sous protection policière. Le 19 juin 2008, le tribunal correctionnel d’Orléans a condamné à six mois de prison avec sursis et 750 euros d’amende le Français d’origine marocaine auteur de ces menaces : « Tu osé insulté notre prophètes bien aimé (...) mais sache que tous les musulmans (...) sont tes ennemis pas juste les extrémistes (...) alors maintenant coure toi ta femme et t enfants mais un jour crois moi tu va mourir ». Le parquet avait requis huit mois avec sursis.
Robert Redeker, Il faut tenter de vivre. Ed. du Seuil, 2007. ISBN : 9782020931359
Véronique Chemla et Guy Senbel, Notre liberté chérie, 6 octobre 2006

Le 25 décembre 2007, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté par 108 voix pour, 51 contre et 25 abstentions, une résolution, présentée par le Pakistan au nom de l'OCI (Organisation de la conférence islamique), sur la lutte contre ''la diffamation des religions''. Parmi les Etats ayant voté contre figurent les Etats-Unis, des pays européens et asiatiques. Cette résolution ne cite qu’une seule religion - l’islam -, dénonce ’’l’image négative de l’islam dans les médias’’ et ’’exprime son inquiétude face à l’association fréquente et à tort de l’islam avec les violations de droits de l’homme et le terrorisme’’. (Source : Guysen International News) (44) Selon l’ACLJ, 56 418 personnes ont signé la pétition s’opposant à l’OIC,
https://www.aclj.org/petition/Default.aspx?AC=DNE0807017&SC=3359
L’European Center for Law & Justice : http://www.eclj.org/index.html


(14) Thomas Seibert, «Enmity with Islam ‘crime against humanity’», The National, 17 sept. 2008. http://www.thenational.ae/article/20080916/FOREIGN/253853817/1011/NEWS&Profile=1011

L’Arche, Dossier sur le Hamas, n° 524-525 (octobre-novembre 2001)

(16) Site de l’ALECSO (Organisation de la Ligue arabe pour l’Education, la Culture et les Sciences) : http://www.alecso.org.tn/






Michel Gurfinkiel :


(24) Véronique Chemla, Mythes et réalités du «processus de paix» : le roc des refus palestiniens
Joel Fishman et Ephraïm Karsh, La guerre d’Oslo. Ed. de Passy, 2005








(32) Gérard Fellous et Richard Prasquier, Droits humains fragilisés, Le Monde,18 décembre 2008, http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=11984
Malka Marcovich, Les nations désunies, comment l’ONU enterre les droits de l’homme. Editions Jacob-Duvernet, 2008. 200 pages. ISBN : 978-2-84724-197-6


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Cet article a été publié par Guysen, puis le 24 janvier 2010 sur ce blog.

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