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vendredi 17 septembre 2021

Le Pétrole

Arte diffusera le 21 septembre 2021 « Pétrole, une histoire de pouvoir » (Öl. Macht. Geschichte), série documentaire en deux parties - « Essor et chute » (Aufstieg und Fall) et « Cupidité et corruption » (Gier und Verderben) - d’Andreas Sawall. « Comment le pétrole, matière première aujourd’hui indispensable, a bouleversé non seulement nos modes de vie et l’économie, mais aussi l’ordre géopolitique mondial ? Un passionnant retour aux sources de l’or noir.
»


« Marquant le commencement de la dépendance occidentale, le premier choc pétrolier, exposé dans le second épisode du documentaire d’Andreas Sawall, prend rétrospectivement le goût amer d’une occasion manquée : la recherche sur les énergies renouvelables, prometteuse mais sous-investie, aurait pu constituer une porte de sortie ». 

« Physiciens, historiens et journalistes prennent la parole dans ce documentaire riche en anecdotes, qui retrace l’avènement du pétrole en tant que matière première indissociable de notre mode de vie ». 

« Alors que les États-Unis se sont imposés comme premier producteur mondial, il semble peu probable que l’Occident délaisse cette ressource – indispensable aux produits cosmétiques, pharmaceutiques et électroniques – dont nous sommes devenus plus que dépendants. »

1ère partie – « Essor et chute » (Aufstieg und Fall)
« L’apparition de l’or noir fut en son temps une révolution miraculeuse : les lampes à pétrole éclairaient les demeures comme jamais auparavant, les usines employant des machines à moteur décuplaient soudainement leur productivité... Grâce au pétrole, la croissance économique a bondi et la fortune de certains, comme John D. Rockefeller, premier milliardaire de l’histoire, a atteint des sommes record ». 

« La médaille, bien sûr, a son revers, notamment l’influence du pétrole sur le cours des deux guerres mondiales. »

« Le second volet de ce passionnant documentaire sur l’or noir débute en 1973, lorsque les pays de l'Opep décident d'augmenter le prix du pétrole et provoquent le premier choc pétrolier mondial. »

« Pétrole et pouvoir sont liés. En tant que principale source d’énergie, l’or noir décide de la croissance et de la récession, de la consommation, de la pauvreté et de la guerre ». 

« En 1973, alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) diminue ses livraisons pour sanctionner son ingérence dans la guerre arabo-israélienne, l’Occident prend conscience du poids de cette matière première, levier géopolitique capable d’inverser les rapports de pouvoir en l’espace d’une nuit. »

Créée en 1960, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) instrumentalise le pétrole pour obtenir de la Communauté économique européenne (CEE) des décisions politiques hostiles à l'Etat d'Israël, obtenir d'entreprises internationales le boycott de l'Etat Juif, la reconnaissance de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme représentant des Arabes palestiniens, et Eurabia.

Eurabia est née de la soumission de la Communauté économique européenne (CEE), devenue l'Union européenne (UE), au terrorisme palestinien et au boycott pétrolier ; ce boycott provenait principalement des pays arabes producteurs (5), et était dirigé aussi contre les Etats-Unis en novembre 1973.

Les Neuf (6) acceptèrent alors les conditions de la Ligue Arabe : soutien à la cause palestinienne et adoption d’une politique pro-palestinienne, anti-israélienne et anti-américaine, reconnaissance d’un peuple palestinien qui jusqu’alors n’était pas mentionné, reconnaissance de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine [7]) et de son chef Yasser Arafat comme ses seuls représentants.

Cette politique se développa dans un cadre informel d’accords entre les pays de la CEE et ceux de la Ligue Arabe. On attribue au politicien français Michel Jobert (8) l’appellation Dialogue euro-arabe (DEA) pour ce type de politique discrète.

Ces accords se faisaient au plus haut niveau entre, du côté européen, les ministres des Affaires étrangères et le président de la Commission et, du côté arabe, leurs homologues et le représentant de la Ligue des Pays arabes.

En 1974, fut créée à Paris l’association parlementaire pour la coopération euro-arabe. Elle rassemblait des députés des parlements de chaque pays de la CEE chargés de gérer avec leurs collègues arabes tous les aspects de cette collaboration euro-arabe par une infrastructure de comités et de réseaux.

Le DEA visait à développer l’immigration des pays arabes jusqu’alors fort réduite, à renforcer la coopération politique, économique, culturelle, universitaire, syndicale et médiatique entre l’Europe et les pays arabes sur la base des conditions de la Ligue arabe concernant la diffusion de la culture et de la langue arabes en Europe, le soutien à Arafat et à l’OLP et la création de la Palestine.

Le but de cette politique était de créer un vaste ensemble méditerranéen euro-arabe où le multiculturalisme et la fusion des populations et des langues, grâce à l’immigration, imposeraient la destruction des frontières, des identités nationales et religieuses, gages de la paix en Méditerranée. Un continent doté d’une telle puissance pourrait rivaliser avec l’Amérique sur la scène mondiale.

Les causes ayant présidé à la création d’Eurabia ? "Les principales furent la peur du terrorisme palestinien, le boycott du pétrole en 1973 et les chocs pétroliers, l’attrait des pétrodollars, des considérations commerciales, l’ambition de dominer l’Amérique et, dans des milieux économiques influents liés au monde arabe, la haine d’Israël. Des communistes y voyaient le moyen de se débarrasser du judéo-christianisme et les courants néo-nazis tentaient de lui substituer l’islamo-christianisme, comme au XXe siècle la politique de déjudaïsation des Eglises par leur aryanisation", a expliqué l'essayiste Bat Ye'or.

Et Bat Ye'or poursuit son analyse : "Mais le véritable objectif derrière toutes ces politiques demeurait l’impératif de paix avec le monde arabo-musulman. L’unification de l’Europe s’était construite sur la paix et sur le refus définitif de toute guerre. Pour ne pas irriter ses alliés arabes, l’Europe imputait le terrorisme à la politique américaine et surtout israélienne. Se faisant l’avocat d’Arafat, elle ne cessait d’envoyer des émissaires à Washington pour infléchir sa politique et l’amener à abandonner Israël. Dans son livre, Cousins and Strangers, Chris Patten exhale dans des pages virulentes sa fureur envers le Premier ministre britannique Tony Blair. Il lui reproche entre autres de n’avoir pas su influencer le président George Bush pour l’amener à modifier sa politique au Proche Orient et s’offusque du plan américain en 2004 qui refuse le retour des « réfugiés » palestiniens en Israël ! A une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, les Irlandais qui présidaient alors l’UE considéraient ce plan « un échec criminel ».

Dans son désir de maintenir la paix, l’UE niait le terrorisme jihadiste et préconisait une politique de concessions politiques et le paiement de fonds considérables en prétendant que la misère, et non l’idéologie jihadiste, provoquait le terrorisme. Elle obtempérait ainsi aux lois du jihad qui lient la paix au paiement d’un tribut. Alors que les Etats-Unis et Israël résistent au jihad, l’UE s’est soumise aux conditions de la trêve prévue par le droit musulman. C’est ainsi que l’Europe est devenu le continent de la da’wa, la prédication et la pénétration pacifique de l’islam", a conclu Bat Ye'or.

Nombre de pays producteurs de pétrole préparent "l'après-pétrole", à la recherche de nouveaux gisements de croissance économique. Une croissance durable.

« La course aux matières premières »
Arte diffusera le 18 avril 2023 à 20 h 55, dans le cadre de « Planète finance », « La course aux matières premières » de Marije Meerman.

« Dans ce volet : la "planète finance" fixe le prix du marché mondial de nombreuses matières premières, comme les céréales, l’or ou encore le pétrole brut, dont la demande fluctuante détermine le cours. »

« Le cours du pétrole brut s’effondre en 2020 avec les confinements successifs de la pandémie de Covid-19 », et donc d'une faible demande.

« Les négociants ont dû ainsi gérer une surproduction massive, les puits continuant à produire malgré l’arrêt brutal de la consommation, car leur fermeture aurait coûté trop cher ». 

« Une fois les entrepôts terrestres saturés, une part des réserves mondiales a dû être stockée dans les cuves des pétroliers en mer. »

« L'or noir s’est vu alors quasiment relégué au rang de déchet, ses détenteurs cherchant à s'en débarrasser à tout prix, quitte à payer des acheteurs. »

« Aux États-Unis, le prix du baril est ainsi brièvement devenu négatif ». 

« Comment un marché peut-il dérailler à ce point, et avec quelles conséquences ? »

« Nébuleuse opaque de chiffres pour la plupart d’entre nous, le monde de la finance, en croissance constante, fait parler de lui lorsque les marchés connaissent des crises ou des crashs ». 

« Pourtant, cette "planète" inconnue, dominée par le désir et la peur, mérite toute notre attention. Que révèlent les fluctuations des cours du pétrole et des autres matières premières ? Pourquoi peut-on faire fortune en pariant sur la faillite d’une entreprise ? Que recouvrent les "obligations catastrophes", ces investissements risqués amenés à prendre de l’ampleur avec le changement climatique ? »

« Nourrie de témoignages de traders et d’éclairages d’experts internationaux, cette ambitieuse série en six épisodes décrypte avec pédagogie les rouages et les paradoxes d’un grand casino virtuel où le cynisme est roi, et qui influence profondément notre existence. »   

Trois ans plus tard, le tableau est différent. Avec la guerre en Ukraine, et les sanctions occidentales ayant visé le gaz ou le pétrole russes, le prix de ces derniers a augmenté. Les Etats-Unis dirigés par le Président démocrate Joe Biden ont espéré que l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) - près d'un tiers de l'offre mondiale -, et notamment l'Arabie saoudite, augmenteraient leur production de pétrole afin d'initier la baisse du prix de l'or noir. Un espoir déçu : l'Arabie saoudite n'a pas apprécié le traitement réservé par le Président Joe Biden et son administration après l'assassinat sous la torture de Jamal Khashoggi, journaliste proche de mouvements terroristes islamistes, au consulat saoudien à Istanbul (Turquie) en 2018. Et elle contrôle sa production de pétrole en fonction de ses intérêts.

Le 2 avril 2023, "huit membres - Irak, Algérie, Emirats arabes unis (EAU), Oman, Kazakhstan, Koweït, Gabon, Arabie saoudite - de l'organisation des pays exportateurs de pétrole ont annoncé dimanche dernier qu'ils baissaient leur production de barils jusqu'à la fin de l'année. Si cette décision vise à rehausser le niveau des prix, elle est aussi contrainte par d'autres facteurs. De son côté, la Russie prolonge sa mesure de réduction de 500.000 barils par jour jusqu'à fin 2023. Sans surprise, cette décision a donc poussé le prix des barils de référence au-dessus du seuil des 80 dollars, le Brent de la mer du Nord dépassant même les 85 dollars lundi. Pour le professeur à l'université Paris-Dauphine Philippe Chalman, invité de BFM TV lundi, la stratégie de l’Opep est claire : "faire augmenter le prix du baril vers ce qui est son objectif, c’est-à-dire 100 dollars". Un objectif qui s'inscrit dans un contexte de crise bancaire et de demande chinoise qui tarde encore à repartir après la fin de la politique "zéro-Covid". Selon Benjamin Louvet, Riyad reproche aux Etats-Unis de ne pas avoir reconstitué leurs stocks stratégiques après les avoir libérés en 2022 pour limiter la flambée des prix du pétrole. Problème: les Etats-Unis ne devraient pas pouvoir reconstituer leurs stocks avant 2024 en raison des délais d'autorisation nécessaires. De plus, la capacité américaine à augmenter sa production est aujourd'hui contrainte. Après avoir transité du pétrole conventionnel au pétrole non-conventionnel, les Etats-Unis revoient significativement à la baisse leurs perspectives d'augmentation de leur production de pétrole de schiste pour 2023. Alors qu'ils anticipaient début 2022 une hausse quotidienne d'un million de barils pour l'année suivante, ces prévisions ont été divisées par trois entretemps. "Le pétrole de schiste est un pétrole particulier car quand on creuse un puits, la production baisse de 70% au bout de 18 mois donc on doit sans arrêt faire de nouveaux puits", expliquait le directeur des gestions de matières premières chez OFI Invest AM.  "L’organisation envoie un message à Washington: "aujourd’hui, le temps de l’unilatéralisme est terminé". C’est le temps du multilatéralisme et on a de plus en plus de clients majeurs qui sont du côté asiatique, qu’on parle de la Chine ou de l’Inde, auxquels l’Arabie saoudite accorde peut-être plus d’importance."

En septembre 2022, le magazine Marianne a révélé que la France va échanger de l'eau douce contre des hydrocarbures. Ce qu'a confirmé le 11 octobre 2022 Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, interrogé par le député Gabriel Amard (LFI). Le sénateur Alain Houpert a précisé : "19 tankers (navire-citerne) de 200 000 mètres cubes par jour depuis Fos-sur-Mer, l’envoi de 48 tankers de 80 000 mètres cubes par jour depuis Martigues, soit un total de 4 milliards de mètres cubes par an, correspondant à la consommation annuelle des Français. Ces chiffres détaillés montrent qu’il s’agit d’un projet concret et sérieux. Une situation ubuesque au moment où « le président de la République Emmanuel Macron a fait un grand discours dans les Alpes en avril 2023 pour dire : ‘Nous allons manquer d’eau’. »


« Pétrole, une histoire de pouvoir » d’Andreas Sawall
Allemagne, 2020
Production : Spiegel TV
Sur Arte 
1ère partie (52 mn) : le 21 septembre 2021 à 20 h 50, 24 septembre 2021 à 9 h 25, 6 octobre 2021 à 9 h 25
2e partie (53 mn) : le 21 septembre 2021 à 21 h 45, 24 septembre 2021 à 10 h 15, 6 octobre 2021 à 10 h 20
Disponible sur arte.tv du 20/09/2021 au 20/10/2021
Visuels : © tricky


« La course aux matières premières » de Marije Meerman
 
Pays-Bas, 2022, 53 min
Coproduction : ARTE/ZDF, VPRO 
Sur Arte les 18 avril 2023 à 20 h 55, 21 avril 2023 à 9 h 25
Disponible du 03/04/2023 au 29/09/2026

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