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« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 18 avril 2022

« Sauvages, au cœur des zoos humains » de Bruno Victor-Pujebet et Pascal Blanchard

Arte diffusera le 20 avril 2022 à 09 h 25 « Sauvages, au cœur des zoos humains » (
Von Dakar nach DschibutiGroße Beute für das Musée de l'homme), documentaire partial de Bruno Victor-Pujebet et Pascal Blanchard. « Pendant plus d'un siècle, les grandes puissances colonisatrices ont exhibé comme des bêtes sauvages des êtres humains arrachés à leur terre natale. Retracée dans ce passionnant documentaire, cette "pratique" a servi bien des intérêts. »
  

"De 1810 à 1940, des hommes ont exhibé d’autres hommes en les présentant comme des sauvages ou des monstres dans de véritables zoos humains. Plus d’un milliard et demi de visiteurs ont découvert trente-cinq mille exhibés à travers l’Europe et dans le monde entier, lors d’Expositions universelles ou coloniales, dans des zoos, des cirques ou des villages indigènes reconstitués. Pour la première fois, un documentaire fait ressurgir ce pan oublié de l’histoire de l’humanité. Avec le concours des plus grands spécialistes internationaux, il retrace les destins de six exhibés, s’appuyant sur des archives inédites, des images exceptionnelles et les témoignages de leurs descendants."

« Ils se nomment Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie  (Chili actuel), Tambo, Aborigène d’Australie, Moliko, Kali’na de Guyane, Ota Benga, Pygmée du Congo, Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle-Calédonie,  Jean Thiam, Wolof du Sénégal. Comme 35 000 autres entre 1810 et 1940, ils ont été arrachés à leur terre lointaine pour répondre à la curiosité d'un public en mal d'exotisme, dans les grandes métropoles occidentales ». 

« Présentés comme des monstres de foire, voire comme des cannibales, exhibés dans de véritables zoos humains, ils ont été source de distraction pour plus d'un milliard et demi d'Européens et d'Américains, venus les découvrir en famille au cirque ou dans des villages indigènes reconstitués, lors des grandes expositions universelles et coloniales. »

"Leur histoire a été sortie de l’oubli grâce au travail des historiens et grâce à la volonté de leurs descendants qui ont voulu leur rendre hommage en témoignant aujourd’hui de ce drame. Les récits de leurs destins restituent le phénomène des exhibitions ethnographiques dans leur contexte historique : l’émergence et le développement des grands empires coloniaux. Grâce aux analyses et commentaires des meilleurs spécialistes de la question (Benjamin Stora, Lilian Thuram, John M. Mackenzie, Achille Mbembe, Nicolas Bancel, Nanette Jacomijn Snoep, Gilles Boëtsch, Robert Rydell...), ce documentaire propose de comprendre la façon dont nos sociétés se sont construites en fabriquant, lors de grandes fêtes populaires, une représentation stéréotypée de l’« Autre » pour légitimer la domination coloniale. Aussi, il décrypte comment on est passé d’un racisme scientifique (1850) à un racisme populaire (1930)".

« S'appuyant sur de riches archives (photos, films, journaux…) ainsi que sur le témoignage inédit des descendants de plusieurs de ces exhibés involontaires, Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet restituent le phénomène des exhibitions ethnographiques dans leur contexte historique, de l’émergence à l'essor des grands empires coloniaux ». 

« Ponctué d'éclairages de spécialistes et d'universitaires, parmi lesquels l'anthropologue Gilles Boëtsch (CNRS, basé à Dakar) et les historiens Benjamin Stora, Sandrine Lemaire et Fanny Robles, leur passionnant récit permet d'appréhender la façon dont nos sociétés se sont construites en fabriquant, lors de grandes fêtes populaires, une représentation stéréotypée du "sauvage". 

« Et comment, succédant au racisme scientifique des débuts, a pu s'instituer un racisme populaire légitimant la domination des grandes puissances sur les autres peuples du monde ».


'C’est l’histoire de...'

'Comme eux des milliers de personnes ont été exhibées. L’histoire a oublié leurs noms. Pour la première fois, leurs descendants ont voulu leur rendre hommage et témoigner.'

'Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie
À l’été 1881, Petite Capeline arrive en France avec 10 autres Fuégiens de Patagonie (Chili actuel) – quatre hommes, quatre femmes et trois jeunes enfants - pour débuter au Jardin d’Acclimatation de Paris une tournée européenne d’exhibitions humaines. Dès les premiers jours d’exhibition, les Fuégiens sont affaiblis par les virus occidentaux et par les vaccins qu’on leur fait. Petite Capeline meurt la première, emportée par une bronchopneumonie. Elle est enterrée au coeur du jardin d’Acclimatation. Malgré cela, Carl Hagenbeck, l’impresario allemand qui les a fait venir en Europe, emmène les Fuégiens en Allemagne, en Suisse et en Belgique. Toujours malades, quatre d’entre eux meurent à Zurich. En avril 1882, ils reprennent le bateau pour rentrer chez eux ; il y aura seulement trois survivants. Les Fuégiens ont rapporté une maladie pulmonaire dans la région, qui va décimer leur peuple en 1966. Oubliés depuis plus d’un siècle et après une longue enquête, les corps des Fuégiens morts en Suisse ont été restitués le 12 janvier 2010. Celui de Petite Capeline est toujours au Jardin d’Acclimatation.'

'Tambo, Aborigène d’Australie
En 1882, l’impresario irlandais Robert A. Cunningham recrute une troupe de neuf Aborigènes : six hommes, deux femmes et un petit garçon, pour une tournée mondiale. Il leur donne des noms simples à retenir : Billy, Tambo, Toby, sa femme Jenny, leur fils Toby junior, Jimmy, Sussy, Bob et Johnny. Aux États-Unis, ils rejoignent en 1883 le cirque Barnum. Les conditions d’exhibitions sont terribles : la troupe est hébergée dans des lieux sordides, ils tombent malades.
Tambo a la tuberculose. Les Aborigènes refusent les médicaments. Un an après leur arrivée, Tambo décède, son corps est embaumé et exposé dans le musée Drew Dime. Par la suite, Cunningham se lance dans une tournée européenne : Londres (1884), Berlin, Saint-Pétersbourg, dans les zoos et les music-halls des grandes villes européennes. Quand ils arrivent à Paris, Jenny, Toby et Billy sont les seuls survivants. Partout où ils passent, le succès est fulgurant. Ils n’ont pas de papiers, pas de permis de circuler, pas le droit de briser le contrat, et sans Cunningham, pas de possibilité de rentrer chez eux. Après trois ans de tournée, on perd leur trace. Seul, le corps embaumé de Tambo a été rapatrié des États-Unis par ses descendants et enterré le 23 février 1994 en Australie.'

'Moliko, Kali’na de Guyane
Mandaté par le ministère des Colonies, un impresario recrute 32 Kali’nas de Guyane, dont Moliko. Ils débarquent en France en mars 1892, pour être exposés au Jardin d’Acclimatation de Paris. Ils ne peuvent pas sortir, sont surveillés par des gardes et observés en permanence par la foule derrière des barrières. Ils tombent rapidement malades et quelques-uns meurent, car ils ne sont pas adaptés au climat. Ils constituent un divertissement, mais aussi des sujets d’étude scientifiques à caractère racialiste. Des chercheurs du Muséum de la Société d’anthropologie de Paris demandent à récupérer les cadavres, afin de les étudier, de les disséquer. Roland Bonaparte, membre de la Société de Géographie et savant reconnu, réalise des photographies anthropométriques, pour un inventaire des races humaines. Les anthropologues souhaitent, quant à eux, faire une étude des moeurs, des comportements, des caractères, de l’intelligence, des exhibés. L’histoire de Moliko est celle d’une survivante, dont les descendants découvrent aujourd’hui le destin.'

'Ota Benga, Pygmée du Congo
Originaire du Congo belge, Ota Benga est ramené aux États-Unis en compagnie de huit autres Pygmées pour participer à l’exposition universelle de 1904 à Saint-Louis (Missouri). Ils vont symboliser la sauvagerie absolue au milieu des autres peuples exhibés. Après l’exposition, Ota Benga reste aux États-Unis. Le jeune Pygmée est emmené au zoo du Bronx à New York, où, dans un premier temps, on le charge de nourrir les animaux. Par la suite, en 1906, on l’installe dans la cage aux singes et on l’autorise à jouer avec son arc et ses flèches. Les visiteurs affluent pour le découvrir. Très vite, Ota Benga ne supporte pas sa captivité et montre des signes d’agressivité. Il quitte le zoo et part dans un orphelinat local jusqu’à son transfert à Lynchburg en Virginie en 1910, où il reçoit une éducation au mode de vie américain. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il réalise que son retour au Congo est impossible.
Il sombre alors dans une profonde dépression et se suicide le 20 mars 1916. Après des années de recherche, les réalisateurs ont retrouvé sa tombe à Lynchburg en Virginie.'

'Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle-Calédonie
Marius Kaloïe a 21 ans quand il accepte en 1931 de quitter sa Nouvelle-Calédonie natale pour présenter avec une centaine d’autres Kanaks leur culture et leur colonie à l’Exposition coloniale de Vincennes. 
Alors qu’il arrive en France (via le port de Marseille, comme on le voit sur cette photo), Marius apprend qu’il ne sera pas libre de ses mouvements et qu’il est tombé dans un piège. Une partie de la troupe est envoyée en Allemagne, tandis que l’autre est exhibée au Jardin d’Acclimatation et deux fois par semaine à l’Exposition coloniale de Vincennes. Ici, contrairement au Jardin d’Acclimatation, il n’est pas question de les montrer comme des sauvages, mais comme de braves indigènes de l’Empire. Des voix commencent à s’élever contre les zoos humains et le Ministre des Colonies met en demeure le Jardin d’Acclimatation d’arrêter l’exhibition. Les autorités décident de rapatrier les Kanaks qui retrouvent leur terre en juillet 1932.
Marius Kaloïe, lui, reste en France, se marie et devient père d’une petite fille, Sylvette. Alors qu’elle n’a que quelques mois, Marius, meurt écrasé par un tramway.
Toute sa vie, sa famille a caché à Sylvette que son père était Kanak. Il lui faudra attendre de nombreuses années pour découvrir ses origines, elle en parle dans le film.'

'Jean Thiam, Wolof du Sénégal
Afin d’aider les impresarios à monter leurs nouveaux spectacles, des recruteurs sillonnent les différentes contrées. Souvent eux-mêmes indigènes, ils connaissent bien les codes et les acteurs comme Jean Thiam, l’un des plus célèbres de l’époque. Il compose sa troupe de Sénégalais, où tous les figurants le connaissent, il est un vrai « chef de village ». Il propose une prime à l’embauche, garantit le voyage du retour, on lui fait confiance. Il est très vite identifié par les impresarios comme un partenaire précieux pour recruter des troupes au Sénégal. Le recrutement prend 4 à 5 mois ; un contrat est signé et mentionne la solde mensuelle attribuée, ainsi que les amendes et punitions. Entre 1899-1910, il est chef de plusieurs villages. En tant que recruteur, il échappe à son statut de simple exhibé. Il est libre de ses mouvements et fait pendant des années de nombreux allers-retours entre l’Europe et l’Afrique pour recruter de nouveaux figurants. Jean Thiam reçoit onze médailles pour sa participation à diverses expositions et le 14 juillet 1920, il obtient la croix de chevalier de Légion d’honneur. Il crée aussi le Foyer France-Sénégal, club sportif dont l’équipe de football gagnera plusieurs coupes de l’AOF. Il meurt début août 1927. Ses descendants témoignent dans le film de leur « fierté » à l’égard de leur aïeul."

Chronologie

« Depuis le XVIe / XVIIIe siècle
Les Européens font venir de terres reculées et du Nouveau Monde des populations jugées étranges et sauvages pour les exhiber. On les montre dans les cours royales et chez les riches aristocrates.

Début du XIXe siècle
La mode des exhibitions ethnographiques se répand dans les foires, les tavernes et les théâtres, touchant désormais un large public.

1851 - 1890
Des centaines d’exhibitions et de villages ethnographiques sont organisés en Europe, aux États-Unis et au Japon. Les expositions universelles proposent régulièrement comme « attraction majeure » des exhibitions d’indigènes et des pavillons coloniaux.

1890 - 1914
Pour répondre à la demande, les exhibitions deviennent itinérantes et régulières, avec des représentations en province lors de foires, les expositions régionales et les expositions coloniales.
Elles sont désormais combinées à une propagande coloniale.

1914 - 1918
La Première Guerre mondiale marque un tournant dans le rapport aux exhibés et aux populations coloniales. Le dispositif change mais l’objectif est toujours le même : montrer l’hégémonie de l’Occident.

1922 - 1931
À l’Exposition coloniale de Marseille, on ne montre plus le sauvage, mais l’indigène sur la voie de l’émancipation. À Wembley en 1924-1925, c’est l’Empire en miniature. En 1931, l’Exposition coloniale internationale de Vincennes est, sous couvert de mission civilisatrice, de bonne conscience coloniale et d’apostolat républicain, la version la plus aboutie du zoo humain. Des voix commencent à s’élever contre ces exhibitions. Le Ministre des Colonies met en demeure le Jardin d’Acclimatation d’arrêter l’exhibition des Kanaks. C’est le début de la fin des zoos humains partout en Europe et aux États-Unis.

1932 - 1958
C’est la fin des zoos humains tout au long des années 30 puis, après la Seconde Guerre mondiale, débuteront les guerres de décolonisation. 1958 est l’année de la dernière exposition universelle, à Bruxelles, exhibant pour la dernière fois des êtres humains, des Congolais.

1960 - 1997
L’histoire a oublié les zoos humains.

1998 - 2018
Les artistes, les cinéastes, les romanciers, puis les historiens redécouvrent ce passé. On pense à des films comme Man to man, Vénus noire, à des romans comme Cannibale, et à l’exposition du Musée du quai Branly en 2012, Exhibitions. L’invention du sauvage. »

« Les zoos humains, un phénomène mondial »

« Avec plus d’un milliard de visiteurs et des dizaines de milliers d’exhibés, ce phénomène international, qui commence à la fin du XVe siècle et connaît son apogée au début du XXe siècle, accompagne la mise en place des empires et touche les peuples aux quatre coins de la planète, fabriquant un modèle unique du « sauvage ».De Tokyo à Hambourg, de Chicago à Londres, de Paris à Barcelone, de Bâle à Johannesburg, c’est la mondialisation avant l’heure… »

« En France
En 1860, le Jardin d’Acclimatation à Paris est inauguré à l’initiative du zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, dans le but de contribuer à l’introduction et à l’acclimatation d’espèces animales exotiques. À sa mort, c’est son fils Albert Geoffroy de Saint-Hilaire qui prend la direction du parc. Il y organise des exhibitions humaines, une trentaine entre 1877 et 1912, qui rencontrent à chaque fois un grand succès. À partir de 1892, c’est le ministère des colonies qui prend les rênes des exhibitions humaines et donne son autorisation pour tous les spectacles privés, avec pour point d’acmé l’Exposition coloniale internationale de 1931, après celle de Marseille en 1922. »

« En Allemagne
Carl Hagenbeck, figure incontournable des exhibitions humaines en Europe, a commencé sa carrière en 1874 dans le commerce d’animaux exotiques. Mais sentant l’intérêt du public monter pour les prétendus sauvages du bout du monde, il fait le pari de présenter des spécimens au public dans plusieurs zoos européens.
Rapidement, il devient une des grandes références. En 1906, sa fortune lui permet de construire un gigantesque zoo à Hambourg. Celui-ci est toujours ouvert au public en 2018. »

« Aux États-Unis
Depuis 1841, Phineas Taylor Barnum organise des spectacles de monstres, les fameux « freak shows » qui déplacent des foules immenses et lui rapportent une belle fortune. Il met sur la même scène les populations les plus exotiques et les plus étranges du monde : les nains, les sirènes, le couple siamois, la femme à barbe, l’homme géant… et des « sauvages ». Tous se retrouvent dans une sorte de galerie de l’étrange, un monde « extraordinaire et fantastique ». Lors de l’exposition universelle de Saint-Louis de 1904, on exhibe des peuples exotiques comme des Pygmées (Ota Benga) ou des Inuits, et on organise des « Jeux olympiques ethniques », pour prouver que les « races inférieures » n’ont aucune raison de concourir avec les « races supérieures ». Elle propose également des spectacles mettant en scène les Peaux-Rouges, dont le célèbre chef apache Géronimo, exhibé par Buffalo Bill.
Comme des centaines d’autres Indiens, il est figurant dans le célèbre spectacle itinérant Wild West Show, racontant sa défaite. »

« En Angleterre
Considérée comme capitale des zoos humains, Londres a dès le début du XIXe siècle une tradition de spectacles ethnographiques, à la croisée des sciences et du divertissement. Vers 1810-1815, Sarah Baartman, dite la Vénus Hottentote, est une des premières exposées. 
C’est à l’Aquarium royal que Guillermo Antonio Farini, le plus grand impresario de troupes ethniques, exhibe des Bushmen du désert de Namibie. En 1884, l’impressario A. Cunningham met à l’affiche tous les soirs au Crystal Palace un groupe d’Aborigènes, après leur tournée américaine et canadienne. Ils ont signé un contrat et ont même un petit salaire, ce qui en fait de « véritables sauvages professionnels ».

« Ailleurs en Europe et au Japon
Dans toute l’Europe, en Italie, en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal ou en Autriche, mais aussi au Japon, chaque ville, chaque exposition locale ou universelle organise des exhibitions humaines pour répondre aux attentes d’un public avide d’exotisme. »

Les auteurs, réalisateurs et le narrateur

« Pascal Blanchard, auteur et réalisateur
Co-directeur du Groupe de recherche Achac, l’historien Pascal Blanchard travaille sur le « fait colonial » et les décolonisations. Il a réalisé plusieurs films primés comme Noirs de France (France 5l 2012), Zoos humains (ARTE). Également auteur, il a notamment publié La France Noire, trois siècles de présences (La Découverte, 2011) et Exhibitions.
L’invention du sauvage (Actes Sud, 2011). Il a été commissaire d’une vingtaine d’expositions, dont Exhibitions. L’invention du sauvage, présentée au Musée du quai Branly-Jacques Chirac en 2011/12. »

« Bruno Victor-Pujebet, auteur et réalisateur
Auteur-réalisateur et caméraman, il s’est fait connaître avec le court-métrage Voleurs d’images (Canal+) qui lui vaudra de nombreux prix. Par la suite, il réalise des documentaires, notamment : Lorette, dernier bidonville (Planète), Dans les griffes du chat (Canal+). Seuls au monde (Canal+), Passe le périph’d’abord ! (Canal+), J’ai marché sur la terre (France 2), Empreintes sonores (ARTE), Au coeur des robots (ARTE), Monuments sacrés (sur ARTE)... »

« Coralie Miller, auteur
Après ses débuts dans le journalisme, Coralie Miller se consacre désormais à l’écriture de documentaires, diffusés principalement sur ARTE et France Télévisions. En 2017, elle réalise son premier film Français juifs, les enfants de Marianne. Parallèlement, elle écrit des pièces de théâtre : Le Journal de ma fille (2018) et Terminus, sa deuxième création, programmée cette année au festival Mises en capsules (Ciné XIII Théâtre, Paris 18e). »

« Abd al Malik, narrateur
De parents congolais, il a grandi dans les cités sensibles du Neuhof à Strasbourg. Auteur-compositeur-interprète, dès 1996, il sort de nombreux disques, dont Trop beau pour être vrai, La racaille sort un disque ou encore Gibraltar. En 2005, Abd al Malik se tourne également vers l’écriture. En 2008, il est à la fois l’artiste de l’année aux Victoires de la Musique et décoré Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres. Il est couronné par le Prix Edgar-Faure 2010 pour son essai politique La Guerre des banlieues n’aura pas lieu (Le Cherche Midi), puis sort en 2012 Le dernier Français (Le Cherche Midi) et, en 2013, L’Islam au secours de la République (Flammarion). En 2014, Abd al Malik réalise le film tiré de son roman Qu’Allah bénisse la France, primé au Festival international de Toronto. En 2016, il est choisi pour faire la voix française de l’esclave Nat Turner dans The Birth of a Nation de Nate Parker. En 2018, Abd Al Malik est nommé artiste-ambassadeur au Théâtre de la Ville pour développer des projets et participer à la programmation jusqu’en 2021. »

Les intervenants


Nicolas Bancel
Historien Université de Lausanne (Suisse)
Pascal Blanchard (9)
Historien Laboratoire Communication et Politique CNRS (France)
Gilles Boëstch
Anthropo-biologiste CNRS Dakar (Sénégal)
Jacob Cassady (5)
Directeur Mungalla Aboriginal Museum (Australie)
Sylvie Chalaye
Historienne du théâtre Université Paris III (France)
Didier Daeninckx
Romancier, auteur de Cannibale (France)
Ayana Jackson (3)
Photographe et artiste (États-Unis)
Nanette Jacomijn Snoep (8)
Directrice des Collections nationales d’Ethnographie de la Saxe (Allemagne)
Sylvette Kaloïe (4)
Descendante de Marius Kaloïe (France)
Sandrine Lemaire
Historienne agrégée (France)
John M. Mackenzie
Historien Université de Lancaster (Royaume-Uni)
Achille Mbembe (6)
Historien Université de Johannesburg (Afrique du Sud)
Pamela Newkirk
Journaliste, Université de New-York (États-Unis)
Fanny Robles
Historienne Université Aix-Marseille (France)
Ndiogou Seck
Descendant de Jean Thiam (Sénégal)
Benjamin Stora (1)
Historien Université Paris XIII (France)
Lilian Thuram (2)
Fondation Lilian Thuram. Éducation contre le racisme (France)
Félix Tiouka
Président Association des Amérindiens de Guyane française (Guyane, France)
Caroline Toka et sa famille
Descendants de Moliko (Guyane, France)
Robert W. Rydell (7)
Historien Montana State University (États-Unis)
Grand Dad Walker
Descendant de Tambo (Australie)

« Pour aller plus loin »

« Bibliographie
Zoos humains et exhibitions coloniales. 150 ans d’invention de l’Autre
Sous la direction de Nicolas Blancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Éric Deroo et Sandrine Lemaire (La Découverte, 2011)
Zoos humains. Au temps des exhibitions humaines
Sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Éric Deroo et Sandrine Lemaire (La Découverte, 2004)
Exhibitions. L’invention du sauvage
Catalogue d’exposition, sous la direction de Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch et Nanette Jacomijn Snoep, présentation de Lilian Thuram, (Actes Sud/Musée du quai Branly, 2011)
Humans Zoos. Science and Spectacle in the Age of Colonial empires
Sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Éric Deroo, Sandrine Lemaire et Charles Forsdick (Liverpool University Press, 2008)
MenschenZoos. Schaufenster der Unmenschlichkeit...
Völkerschauen in Deutschland, Österreich, Schweiz, UK, Frankreich, Spanien, Italien, Japan, USA
Sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Éric Deroo et Sandrine Lemaire (Les Éditions du Crieur Public, 2012)

Pour le monde scolaire
Une exposition pédagogique composée de 20 panneaux et proposée en parallèle du film à destination du monde scolaire, associatif et du grand public (www.achac.com).
Revue Exhibitions. L’invention du sauvage
TDC, avec Nanette Jacomijn Snoep, Gilles Boëtsch, Pascal Blanchard, Catherine Coquery-Vidrovitch et Lilian Thuram (Canopé, 2011)

Avant-première
Projection du documentaire, en ouverture du festival Étonnants voyageurs à Saint-Malo, samedi 19 mai 2018 à 10h. »

« Exposition à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)
Zoos humains, l’invention du sauvage
Du 28 juin au 28 décembre 2018
Une grande exposition sur les zoos humains sera proposée au mémorial ACTe (Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage) à Pointe-à-Pitre, sous le commissariat de Lilian Thuram et Pascal Blanchard. »


« Sauvages, au cœur des zoos humains » de Bruno Victor-Pujebet et Pascal Blanchard
France, 2017, 92 min
Coproduction : ARTE France, Bonne Pioche, Archipel Productions, avec la participation de France Télévisions
Participation : CNC , Fonds Images de la diversité (CGET), ministère des Outre-Mer, RTS, RTBF, RTP, France Télévisions
Coauteure : Coralie Miller 
Narration : Abd al Malik
Sur Arte les 29 septembre 2018 et 20 avril 2022 à 09 h 25
Disponible du 29/03/2022 au 03/06/2022

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