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dimanche 31 mai 2015

Des Prix Dan David prestigieux


Le Prix Dan David 2014 vient d'honorer notamment les historiens Pierre Nora et Saul Friedlander. Décerné depuis 2002, ce Prix « reconnaît et encourage la recherche innovante et interdisciplinaire qui traverse les frontières et paradigmes traditionnels » dans les trois dimensions temporelles : passé, présent et avenir. En plus de distinguer des personnalités reconnues et parfois controversées, il récompense aussi des lycéens israéliens. Parmi les récipiendaires des Prix Dan David 2015 : Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia, honoré par le Dan David Prize pour le Présent-Révolution de l'information.


« En 1965, un cousin prêta à Dan David 200 000 $ sans intérêt, lui permettant ainsi de développer et de commercialiser ses concepts photographiques et ses brevets technologiques - dont le photomaton, et de devenir à terme un homme d'affaire couronné de succès et un multimillionnaire ».

Homme d’affaires et philanthrope, francophone et francophile, Dan David (1929-2011) a présidé Photo-Me International Plc, société enregistrée au London Stock Exchange, qui détient « près de 90% du marché mondial des photomatons implantés dans les centres commerciaux du monde entier ».

« Chaîne de mécénat »
C’est en souvenir de ce prêt que Dan David, a eu l’idée de créer en 2002 un Prix original instituant une chaîne de mécènes.

Financé par une dotation de $100 millions de la Fondation Dan David, administré par l’université de Tel Aviv, ce Prix est organisé par cette Fondation en coopération avec le ministère français de la Culture et de la Communication.
Le Prix Dan David « reconnaît et encourage la recherche innovante et interdisciplinaire qui traverse les frontières et paradigmes traditionnels. Il vise à encourager les valeurs universelles d’excellence, de créativité, de justice, de démocratie et de progrès, ainsi qu’à promouvoir les réalisations scientifiques, technologiques et humanistes qui font progresser et améliorer notre monde ».

Ce Prix couvre les trois dimensions temporelles - Passé, Présent et Futur – qui représentent des domaines de réalisations humaine. Chacune d’elle est dotée d’un prix d’un million de dollars.

Décerné depuis 2002, ces trois Prix Dan David ont récompensé « des individus ou des institutions qui ont prouvé une excellence exceptionnelle distincte dans les sciences, arts, et humanités qui ont fait une contribution remarquable à l’Humanité sur la base du mérite, sans distinction de genre, race, ethnie, couleur, religion, langue, nationalité, handicap ou affiliation politique ».

Le Prix Dan David institue une « chaîne de mécénat » : chaque lauréat « s’engage à attribuer 10% du montant de son Prix, soit 100 000 dollars, au financement de bourses destinées à de jeunes chercheurs ou étudiants particulièrement brillants dans leurs disciplines respectives, pour contribuer à l’avancement de leurs travaux ».

Le Conseil d'Administration du Prix Dan David  est présidé par Joseph Klafter, professeur de chimie physique à l’université de Tel Aviv dont il est le président. Il réunit l’historienne spécialiste de la Russie et secrétaire perpétuelle de l’Académie française  Hélène Carrère d’Encausse, Ariel David, journaliste et fils de Dan David, le ministre français de la Culture, actuellement Aurélie Filippetti, le professeur Robert C. Gallo, directeur de l’Institute of Human Virology de la School of Medicine de l’Université du Maryland à Baltimore, le professeur Hanna Holborn Gray, professeur Emeritus d’Histoire à l’Université de Chicago, le professeur Joshua Jortner, professeur de chimie à l’université de Tel Aviv et ancien président de l’Israel National Academy of Sciences, Henry A. Kissinger, ancien Secrétaire d’Etat américain et historien et Prix Nobel de la Paix en 1973, Jean-Marie Lehn, professeur de chimie au Collège de France, Itamar Rabinovich, président de la Fondation Dan David et professeur d’histoire du Moyen-Orient à l’université de Tel-Aviv, Emmanuel Roman, co-directeur général de GLG Partners et Francis Wahl, homme d’affaires.

Parmi les lauréats du Prix Dan David, citons le journaliste polonais Adam Michnik, le rédacteur en chef adjoint du Corriere della Sera et eurodéputé italien Magdi Allam, Tony Blair, Goenawan Mohamad (2006), le violoncelliste Yo-Yo Ma, Michel Serres et le réalisateur Atom Egoyan.

Soirée prestigieuse au Palais Garnier
C’est Paris qui, pour la première fois depuis la création des Prix Dan David en 2002, a accueilli le 8 mars 2007 la soirée de remise de cette distinction à l’Opéra Garnier, sous le haut patronage du Président de la République Jacques Chirac et en présence de Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, et de Yuli Tamir, alors ministre israélienne de l’Education.

Etaient honorés en 2007 pour la « Dimension temporelle du Passé » l’historien médiéviste Jacques Le Goff  – représenté ce soir-là par son fils -, pour la « Dimension temporelle du Présent », le compositeur Pascal Dusapin et le directeur musical à vie de l’orchestre philharmonique d’Israël Zubin Mehta, enfin, pour la « Dimension temporelle du Futur », Sarah R. Kurtz, Jerry M. Olson  et James S. Hansen  primés pour leurs recherches dans le domaine énergétique.

Jacques Le Goff et Zubin Mehta ont adressé un message de tolérance à l’assistance nombreuse.

A l’Opéra Garnier, le public a admiré le Défilé du corps de ballet et le Ballet Proust ou les intermittences du cœur chorégraphié par Roland Petit. Présenté uniquement lors de galas ou de manifestations exceptionnelles, le Défilé du Ballet de l’Opéra de Paris « est une parade unique dans le monde de la danse, destinée à présenter la troupe dans toute l’envergure de la scène. Les danseurs arrivent lentement, depuis le fond du Foyer de la danse (situé derrière le plateau) pour venir jusqu’au proscenium saluer le public, cortège qui s’étire sur une profondeur de 46 m (le miroir qui garnit le mur du Foyer doublant encore la perspective pour le spectateur) ». Imaginé par Serge Lifar en 1946, ce Défilé a rassemblé les cent cinquante quatre danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris : les Etoiles, les Premiers Danseurs, les Sujets, les Coryphées, les Quadrilles et la centaine d’élèves de l’École de danse, unis dans un héritage de plus de trois cents ans de tradition ».

Des lauréats parfois controversés
Le Prix Dan David « récompense des travaux dans le monde entier sur une base non discriminatoire. Les candidats sont sélectionnés en fonction de l'excellence de leur connaissance et de la qualité de leurs travaux et de leurs réalisations, contribuant au progrès. Les bourses du Prix Dan David sont également ouvertes à tous les étudiants d'excellent niveau dans les domaines de recherche des lauréats », avait déclaré en 2003 le professeur Itamar Rabinovitch, alors président du Conseil d'Administration du Prix Dan David et de l’Université de Tel Aviv.

On peut regretter que ce Prix ait été décerné à des artistes aux opinions partiales à l’égard de l’Etat Juif et dont les déclarations ne correspondent pas toujours aux nobles objectifs du Prix Dan David : ainsi, le romancier controversé  Amos Oz Prix Dan David 2008, qui a appelé au boycott des localités Juive dans les territoires disputés, et le photographe James Nachtwey, Prix Dan David Dimension Présent - Presse écrite, Médias audiovisuels en 2003  alors qu’il a magnifié  le stéréotype du jeune Palestinien frondeur sans montrer son instrumentalisation par Pallywood et l’apologie du terrorisme palestinien par l’Autorité palestinienne.

Quant à Al Gore, récipiendaire du Prix Dan David 2008 Social Responsibility with Particular Emphasis on the Environment, il a été co-lauréat en 2007, avec le controversé GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ou IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change), du Prix Nobel de la paix  pour « leurs efforts afin de mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l'homme, et de jeter les bases des mesures nécessaires pour contrecarrer un tel changement ». Or, les allégations d’Al Gore sont parfois erronées et ses prédictions  notamment sur le « réchauffement climatique  » imputé essentiellement à l’activité humaine contredites par la réalité. 

Enfin, le metteur en scène Peter Brook a reçu le Prix Dan David 2005 pour la dimension Présent. En septembre 2012, ce directeur  du Théâtre des Bouffes du Nord (Paris), alors âgé de 87 ans, avait annoncé qu’il ne participera pas  au Festival international des pièces de théâtre (Festival of Plays) en décembre 2014 au théâtre Cameri de Tel-Aviv. A la suite d’une campagne de BDS lui demandant de boycotter ce festival, il n’y a pas participé parce qu’il « était contre l’acte de colonisation ». Il a alors écrit à ce théâtre israélien : « Le fait que le théâtre Cameri a accepté de soutenir l’action brutale de colonisation en jouant à Ariel nous a rendu conscients que se rendre à votre théâtre apparaîtrait comme un soutien à cette action brutale. Ceci nous contraint à décliner votre invitation à jouer dans votre théâtre. Cette décision est entièrement notre… Nous savons que beaucoup parmi vous et dans votre pays partagent notre attitude et ce sont eux, ainsi que le peuple de Palestine, que nous souhaitons soutenir ».

Or, Ariel est une localité située à 60 km au nord de Jérusalem, en Samarie, dans les territoires disputés. Cette cité relève de la souveraineté israélienne conformément à la conférence de San Remo, à la délimitation de la « Palestine mandataire » entérinée par la Société des Nations puis par l’Organisation des Nations unies (1945).



Finalement, le Conseil décidant des récipiendaires des Prix Dan David est parfois Influencé par le "politiquement correct" et l'air du temps...   

Parmi les récipiendaires des Prix Dan David 2015 : Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia, encyclopédie électronique traduite en 288 langues, honoré par le Dan David Prize pour le Présent-Révolution de l'information. Si Jimmy Wales soutient et défend l'Etat Juif, certains articles de Wikipedia expriment un parti pris anti-israélien.

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Cet article a été publié en une version concise par L'Arche. Il a été publié sur ce blog le 23 mai 2014.

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