Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mercredi 16 mars 2016

Marcel Katuchevski


La Galerie Claire Corcia présente une exposition de Marcel Katuchevski (10 mars-2 avril 2016). Cet artiste présente dans son atelier des dessins figuratifs, souvent de grands formats, des œuvres sur papier à la mine de plomb, au fusain et parfois agrémenté de techniques mixtes, notamment du pastel. 


Marcel Katuchevski est né aux Andelys en 1949 dans une famille juive polonaise sioniste décimée par la Shoah. Il grandit dans une maison d’enfants juifs orphelins Le château rose où son père, ancien footballeur, exerce diverses fonctions, puis dans un quartier du XXe arrondissement de Paris où les parents établissent bientôt leur atelier de confection.

Adolescent, Marcel Katuchevski se destine à l’écriture, plus particulièrement à la poésie. Il rencontre René Char et, en 1972, ses poèmes sont publiés dans la revue canadienne de Jean-Guy Pilon, « Liberté ».

Une série de rencontres le font s’intéresser à l’art brut, à Jean Fautrier, à Gaston Chaissac. Pendant trois ans, cet autodidacte consacre une part croissante de son activité créatrice au dessin à l’encre, découvre les couleurs (aquarelle), puis peint.

Au tournant de sa trentaine, il s’exprime dans ces deux seules disciplines. Des œuvres collectives entreprises avec des amis pendant des vacances, il évolue vers une œuvre individuelle exposée depuis les années 1980.

Parallèlement, il a poursuivi des études de sociologie qui le menèrent à un DEA à l'École des Hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction de Pierre Bourdieu. Il a aussi illustré des livres.

Alternant les dessins et la peinture, il « évolue vers l’approfondissement » au travers de cycles : les œuvres parsemées de verbes « Manger » - « une injonction de survie » - ou de « Je n’ai pas de langue maternelle », les séries de Papous dotés de couvre-chefs à plumes. Une manière alors pour lui de réintégrer la nature absente de ses œuvres.

Car il a des « obsessions formelles » : les arabesques, la circularité, les visages de femmes aux fichus ou d’hommes âgés, empreints de tristesse aux yeux exorbités. Parfois, ce sont des silhouettes d’êtres ordinaires surgis de nulle part, des visages à moitié effacés, à l’image d’une histoire familiale que l’artiste a reconstituée par bribes, avec ses zones d’ombres et ses absences. Volontairement, l’artiste « laisse passer certaines choses »…

Les formes qui le hantent, il les reproduit – ces quasi-radios de visages - ou les décline : par exemple, ces visages auréolés aux allures iconiques ou ces corps suppliciés. Une représentation du Mal.

Le dessinateur refusant la centralité, le regard du visiteur erre dans l’œuvre narrative riche de personnages et source de questionnements : que regarde cette dame ? Pourquoi ces regards éteints ?

Marcel Katuchevski a eu ses périodes Noir et blanc, riches d’une infinité de gris - « Une économie de la création. On est obligé d’aller à l’essentiel » -, et ses « passages à la couleur », essentiellement le jaune, le rose et le violet.

Dans son atelier, il travaille en plaçant les supports sur les murs. Il s’avance, prend du recul, retourne à l’œuvre. Il met à jour, enfouit et re-dévoile. Certaines œuvres semblent inachevées. Quand sait-il qu’une œuvre est finie ? Il le sent quand continuer l’œuvre en changerait le style.


En 2010, Espace Topographique de l’art avait présenté l'exposition « L’espace du noir » de Marcel Katuchevski : une installation d’une vingtaine d’œuvres de cet artiste et une vidéo d’Ariane Pick et d’Yves Prince.


Pour son dixième anniversaire, l’Espace Topographique de l’art a présenté en 2011 une exposition collective, avec notamment Marcel Katuchevski. Cette exposition comprenait « des dessins, une vidéo et le catalogue L’espace du noir, notes sur l’espace en regard du dessin de Marcel Katuchevski accompagné de textes du romancier, poète, essayiste et dramaturge Bernard Desportes. Il s’agit d’un travail sur la mémoire et l’oubli qui suscite des interrogations fondamentales sur les questions de l’être, du provenir et du devenir. Seule la forme de la trace peut en rendre compte. Bien souvent, Marcel Katuchevski a l’impression que la figure est là, sur la feuille blanche, précédant le dessin lui-même :J’ai parfois du mal à la faire surgir. Puis je la dissimule, avant de la faire ressurgir. C’est une sorte de lutte autour de quelque chose, qui est là, et qu’il faut que j’accepte ».

A l’Espace Topographique de l’art l'exposition Imagetexte 2 est venue « entretenir le dialogue permanent entre les arts, les médias et leurs frontières génériques  au sein desquelles cohabitent et se questionnent mutuellement, sous forme d'alliance ou de rivalité, le texte et l'image ».

La galerie Linz art contemporain a présenté l'exposition "Un certain bruissement. Dessins récents" de Marcel Katuchevski. 

La Halle Saint Pierre présenta l'exposition Les Cahiers dessinés (21 janvier-14 août 2015) réunissant plus de 500 œuvres de 67 artistes internationaux dont Roland Topor, Saul Steinberg, Anne Gorouben, et Marcel Katuchevski.

La Galerie Claire Corcia présente une exposition de Marcel Katuchevski (10 mars-2 avril 2016). « Marcel Katuchevski accueille tout et ose tout, y compris la laideur, y compris l’effroi. Il se veut « L’habitant du dehors ». Il explore l’histoire de l’humanité, donne corps à ses cataclysmes, ses béances, ses horreurs. Il plaque au coeur d’un même dessin les multiples couches de l’histoire qui s’entrechoquent. » (Anne Reinbold, Marcel Katuchevski, « La couleur de l’ombre », Le Cahier dessiné #8, avril 2013).



L’espace du noir, notes sur l’espace en regard du dessin de Marcel Katuchevski. Texte de Barnard Desportes. Editions Le livre de l’art, 2010. 56 pages. ISBN : 978-2-35532-091-0


Du 10 mars au 2 avril 2016. Vernissage jeudi 10 mars de 18h à 21h30
323, rue Saint-Martin -75003 PARIS Tél : 09 52 06 65 88
Du lundi au vendredi de 11 h 30 à 19 h, samedi de 14 h à 19 h


Du 21 janvier au 14 août 2015
A la Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard. 75018 Paris
Du lundi au vendredi de 11 h à 18 h. Le samedi de 11 h à 19 h, le dimanche de 12 h à 18 h.
Tél. : 33 (0) 1 42 58 72 89


Du 21 mars au 20 avril 2013
Du 6 au 29 septembre 2012
A la galerie Linz Art contemporain
41, rue Quincampoix, 75004 Paris
Tél. : 01 42 76 93 74
Vernissage le 6 septembre 2012 à partir de 18 h

Du 22 avril au 22 juin 2012
A l’Espace Topographique de l’art
15, rue de Thorigny. 75003 Paris
Tél. : 01 40 29 44 28
Du mercredi au dimanche de 15 h à 19 h
Vernissage le 21 avril 2012 à partir de 18 h

Du 19 mars au 1er mai 2011
Vernissage le 19 mars 2011 de 18 h à 20 h
Le 27 avril 2011, de 19 h à 21 h, des vidéos des artistes présentés seront projetées.

Visuels de Marcel KATUCHEVSKI :
Ne m’attendez plus
2014
Mine de plomb et collage - 80 x 60 cm
Collection de l’artiste 
© Photo Olivier Brunet

A perte de vue
2012
Technique mixte
260 x 220 cm

Sans titre
© O. Brunet


A lire sur ce blog :

Cet article avait été publié une première fois le 16 octobre 2010 et a été modifié le 28 août 2012. Il a été  republié les 17 avril et 24 avril 2012, 21 mars 2013, 21 janvier et 11 août 2015.

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