OCS City diffusera les 21, 23, 26 et 30 juin 2020 ainsi que le 4 juillet 2020 « Ida », par Pawel Pawlikowski (2013). « Dans la Pologne amnésique du début des années 1960, avant de prononcer ses vœux, une jeune nonne orpheline apprend qu'elle est la fille de Juifs victimes du nazisme... Une quête identitaire silencieuse saisie avec une infinie délicatesse, dans un noir et blanc profond et une succession de décadrages à la beauté sidérante ». Oscar du meilleur film étranger en 2015.
« Dans la Pologne des années 60, avant de prononcer ses vœux, Anna, jeune orpheline, part à la demande de la mère supérieure du couvent où elle a été élevée, à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie. Sa tante, dont elle ignorait l'existence, ancienne procureure de la République et redoutable chasseuse de « sociaux-traîtres » surnommée Wanda la Rouge dans les années 1950, lui révèle alors sa véritable identité : Anna est née Ida Lebenstein, de parents juifs disparus pendant la guerre. Ensemble, les deux femmes se rendent à Piaski, dans la campagne polonaise, pour faire la lumière sur ce passé occulté. Elle découvre alors un sombre secret de famille datant de l'occupation nazie ».
Identité
Né à Varsovie en 1957, Pawel Pawlikowski a quitté la Pologne à 14 ans pour vivre en Allemagne puis en Italie avant de se fixer en Grande-Bretagne en 1977. A Londres et Oxford, il a étudié la littérature et la philosophie avant de s’orienter dans les années 1980 vers la réalisation de documentaires, notamment pour la BBC : Serbian Epics, Dostoevsky’s Travels, From Moscow To Pietushki, Tripping With Zhirinovski. En 1997, il tourne son premier long métrage de fiction, The Stringer, « l’histoire d’un jeune Moscovite amoureux d’une journaliste occidentale ». Un film sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Suivent Twockers (1998), Transit Palace (2000) sélectionné a la Mostra de Venise et distingué par un BAFTA, My Summer Of Love (2005) qui révélé la comédienne Emily Blunt) et obtient le BAFTA du meilleur film britannique, et en 2012 La femme du Ve de Douglas Kennedy avec Kristin Scott-Thomas et Ethan Hawke. Primé lors de nombreux festivals – en 2013, prix Fipresci du festival de Toronto, grand prix aux festivals de Varsovie et de Londres -, « Ida » par Pawel Pawlikowski a été distingué par l’Oscar 2015 du meilleur film en langue étrangère lors de la 87e cérémonie hollywoodienne.
« La Pologne a une relation particulière avec la religion catholique. On a subi l’occupation étrangère pendant près de 150 ans, les forces occupantes étaient des Russes orthodoxes ou des Prussiens protestants. Face à elles, et bien au-delà de la simple notion de foi, l’Eglise catholique était le socle de l’identité nationale polonaise. Et cela s’est encore renforcé durant la période communiste. Historiquement, c’était compréhensible, mais d’un autre côté, cela a limité, voire déformé la foi chrétienne chez les Polonais, en lui donnant un aspect tribal et exclusif, en oubliant ce qui est transcendantal et universel dans le christianisme. A travers le personnage d’Ida, je voulais explorer cette question-là », a déclaré Pawel Pawlikowski.
Pourquoi le choix du noir et blanc pour montrer la Pologne des années 1960 ? « Je connais ce monde en noir et blanc, à travers mes souvenirs, les films de l’époque, et surtout mes albums de famille. Cela correspondait aussi à mon envie de limiter au maximum les choses. Pas uniquement limiter les couleurs, mais aussi les éléments et objets présents dans le cadre, rétrécir l’écran (le film est au format 4/3), réduire les informations dans les dialogues. En fait, j’avais envie d’un film qui suggère le plus possible en montrant un minimum. Un film qui se passe un peu dans la tête du spectateur et peut-être reste en lui lorsqu’il est sorti du cinéma ».
Et ce réalisateur de poursuivre : « Au moment des répétitions avec la caméra, il y avait quelque chose d’ennuyeux et carré en 4/3 sur certains plans larges, ou deux figures « bloquaient » l’image, alors j’ai décidé de faire pivoter la caméra - pour voir si cela pouvait être plus intéressant - et j’ai découvert qu’une autre dimension s’ouvrait à moi. Il y avait quelque chose de touchant dans l’image, les personnages avaient un air perdu, abandonnés sous le ciel. Comme cela fonctionnait, j’ai continué à cadrer ainsi l’ensemble du film. Même si cela nous a posé par la suite des problèmes techniques, notamment pour le placement des sous-titres. Ida se situe à un moment précis de l’histoire, mais n’est pas un film historique, il ne cherche pas à expliquer l’histoire. Il présente des personnages très spécifiques, complexes et essaye de traiter de choses atemporelles et universelles. Je ne voulais pas entrer dans des débats stériles qui existent depuis longtemps et qui se sont enlisés. Certains m’ont attaqué, ne voyant pas le film en tant que film, mais comme un sujet politique, me reprochant de donner une mauvaise image de la Pologne. Un fermier polonais qui a décimé une famille juive pour les uns. Une procureure stalinienne d’origine juive pour les autres. Mais j’espère qu’Ida est un film assez dense, spécifique et éloigné de la rhétorique pour qu’on ne le réduise pas à cela. Au final, Ida est très proche de ce que j’avais imaginé. Il y est question d’identité, de famille, de foi, de communisme, des paradoxes de la vie, de musique, autant de sujets qui font partie de moi depuis toujours. Je voulais faire un film à la fois historique et atemporel, ou la forme et le fond ne forment qu’un, un film sui generis, spirituel et sensuel ».
Pawel Pawlikowski « saisit cette quête identitaire silencieuse avec une infinie délicatesse, dans un noir et blanc profond et une succession de décadrages à la beauté sidérante », et dans le rôle titre une jeune débutante athée.
Pourquoi le choix du noir et blanc pour montrer la Pologne des années 1960 ? « Je connais ce monde en noir et blanc, à travers mes souvenirs, les films de l’époque, et surtout mes albums de famille. Cela correspondait aussi à mon envie de limiter au maximum les choses. Pas uniquement limiter les couleurs, mais aussi les éléments et objets présents dans le cadre, rétrécir l’écran (le film est au format 4/3), réduire les informations dans les dialogues. En fait, j’avais envie d’un film qui suggère le plus possible en montrant un minimum. Un film qui se passe un peu dans la tête du spectateur et peut-être reste en lui lorsqu’il est sorti du cinéma ».
Et ce réalisateur de poursuivre : « Au moment des répétitions avec la caméra, il y avait quelque chose d’ennuyeux et carré en 4/3 sur certains plans larges, ou deux figures « bloquaient » l’image, alors j’ai décidé de faire pivoter la caméra - pour voir si cela pouvait être plus intéressant - et j’ai découvert qu’une autre dimension s’ouvrait à moi. Il y avait quelque chose de touchant dans l’image, les personnages avaient un air perdu, abandonnés sous le ciel. Comme cela fonctionnait, j’ai continué à cadrer ainsi l’ensemble du film. Même si cela nous a posé par la suite des problèmes techniques, notamment pour le placement des sous-titres. Ida se situe à un moment précis de l’histoire, mais n’est pas un film historique, il ne cherche pas à expliquer l’histoire. Il présente des personnages très spécifiques, complexes et essaye de traiter de choses atemporelles et universelles. Je ne voulais pas entrer dans des débats stériles qui existent depuis longtemps et qui se sont enlisés. Certains m’ont attaqué, ne voyant pas le film en tant que film, mais comme un sujet politique, me reprochant de donner une mauvaise image de la Pologne. Un fermier polonais qui a décimé une famille juive pour les uns. Une procureure stalinienne d’origine juive pour les autres. Mais j’espère qu’Ida est un film assez dense, spécifique et éloigné de la rhétorique pour qu’on ne le réduise pas à cela. Au final, Ida est très proche de ce que j’avais imaginé. Il y est question d’identité, de famille, de foi, de communisme, des paradoxes de la vie, de musique, autant de sujets qui font partie de moi depuis toujours. Je voulais faire un film à la fois historique et atemporel, ou la forme et le fond ne forment qu’un, un film sui generis, spirituel et sensuel ».
« Au fil de leur enquête, la douce Ida, élevée dans une bulle de piété, et sa tante, à la coriacité élimée, se heurteront aux mensonges et à l'hostilité d'une population enlisée dans le déni de ses bassesses passées. Dans cette campagne minée, la jeune nonne entrevoit pourtant la possibilité d'une autre vie, de famille et de chair, bercée par le jazz de John Coltrane et les bras aimants d'un beau saxophoniste. Une parenthèse dans un monde illusoire ». Ida avance vers la caméra, et semble avoir choisi de retourner vers "sa famille", celle qui l'a élevée.
Opus Film, Phoenix Film, Canal+ Polska, Danemark, Pologne, 2013, 1 h 19 min
Image : Lukasz Zal, Ryszard Lenczewski
Montage : Jaroslaw Kaminski
Musique : Kristian Selin Eidnes Andersen
Producteur/-trice : Eric Abraham, Piotr Dzieciol, Ewa Puszczynska
Scénario :Pawel Pawlikowski, Rebecca Lenkiewicz
Avec Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska, Dawid Ogrodnik, Jerzy Trela, Adam Szyszkowski, Halina Skoczynska
Sur Arte les 5 octobre à 20 h 55 et 7 octobre 2016 à 13 h 35
Sur OCS le 12 juillet 2017 à 22 h 20
Sur OCS City les 21 juin 2020 à 01 h 20, 23 juin 2020 à 03 h 05, 26 juin 2020 à 17 h 10, 30 juin 2020 à 19 h 15 et 4 juillet 2020 à 14 h
Sur OCS le 12 juillet 2017 à 22 h 20
Sur OCS City les 21 juin 2020 à 01 h 20, 23 juin 2020 à 03 h 05, 26 juin 2020 à 17 h 10, 30 juin 2020 à 19 h 15 et 4 juillet 2020 à 14 h
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Les citations proviennent d'Arte et du dossier de presse du film. Cet article a été publié le 5 octobre 2016, puis le 11 juillet 2017.
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