Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

mardi 17 mai 2016

« Des milliards dans le désert. L'aide européenne en Palestine », de Sabrina Dittus


Arte rediffusera les 17 et 19 mai 2016 « Des milliards dans le désert. L'aide européenne en Palestine » (Milliarden Für Den Stillstand. Die Rolle der EU im Nahostkonflikt), documentaire de Sabrina Dittus. D’une interrogation justifiée sur la destination opaque de l’argent alloué généreusement par l’Union européenne (UE), la documentariste aboutit à une réflexion sur la nécessité d’accords politiques pour régler le conflit.


« En octobre 2014, la communauté internationale promet 5,4 milliards de dollars d’aide pour la reconstruction de la bande de Gaza dévastée par la guerre de l’été 2014. Dix huit mille maisons sont détruites et l’infrastructure est à terre. Quatre-vingt quatre pourcent de l’eau est impropre à la consommation, le réseau électrique ne fonctionne que six heures par jour. Plus d’un an après la fin de la guerre, seule une part infime des dons est arrivée à Gaza. Pas une seule maison n’a été reconstruite ». 

Ainsi débute ce documentaire sur des images de misère. Les images révèlent pourtant le contraire du commentaire en voix off. Ainsi, seuls deux niveaux d’un bâtiment sont détruits, alors que la maison contigüe ou les bâtiments édifiés à quelques mètres demeurent intacts. Ce qui prouve les tirs ciblés de l’armée israélienne lors de l’opération Bordure protectrice contre le Hamas à l’été 2014. En outre, Sabrina Dittus n’indique pas ses sources, et assimile à tort Gaza à la bande de Gaza. Par ailleurs, les dirigeants palestiniens sont responsables de la mauvaise qualité de l’eau : ils refusent d’effectuer les travaux de modernisation du réseau, ils laissent les paysans surconsommer l’eau, etc.

Des femmes voilées déambulant dans des rues animées, encombrées de voitures – sur la vitre arrière de l’une d’elle, est écrit « Volkswagen » -, des fils électriques pendant au-dessus de la chaussée, des boutiques achalandées… Telle apparaît la vie quotidienne de Gazaouis. Manquent les images des villas, centre équestre, palaces, etc. de la bande de Gaza.

« Rares dans le monde sont les régions qui reçoivent autant d'aides financières que la Palestine ». Aucune autre ne reçoit autant que les Palestiniens. 

« Malgré de considérables aides financières versées par l'Union européenne, la situation ne cesse d'empirer dans les territoires palestiniens, dans les territoires occupés ». Une terminologie biaisée infondée : en 2005, l’Etat d’Israël s’est retiré de la bande de Gaza, et la Judée ainsi que la Samarie sont, selon la terminologie du droit international, des territoires disputés.

« Plus de vingt ans après les accords d'Oslo (1993), la création d'un État palestinien coexistant avec Israël n'a jamais semblé aussi illusoire – seule une partie de la Cisjordanie est sous le contrôle exclusif des Palestiniens – alors que le bilan humain est catastrophique : la moitié de la population palestinienne vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage avoisine les 25 % et les ressources en eau sont de plus en plus restreintes. Et ce malgré les milliards versés par l'Union européenne… » Quid de corruption, les détournements de fonds notamment pour construire des tunnels ? 

Ce documentaire « analyse la politique des donateurs, tout en s’interrogeant sur le rôle de l'UE au Moyen-Orient. En préférant donner de l’argent plutôt que d’encourager des accords politiques, les Européens ne se trompent-ils pas de stratégie ? Un documentaire à charge contre la stratégie des Européens ».

Dans un article publié par le Wall Street Journal le 24 janvier 2016, Tzipi Hotovely a écrit : "Selon un rapport de l'an dernier de Global Humanitarian Assistance, en 2013 les Palestiniens ont reçu 793 millions de dollars d'aide internationale, devancés seulement par la Syrie. Ce qui représente 176 dollars par Palestinien, ce qui est l'aide au monde la plus élevée par tête. La Syrie, où plus de 250 000 personnes ont été tuées et 6,5 millions ont été déplacées depuis 2011, a reçu seulement 106 dollars par tête. Et de citer des statistiques de la CIA pour comparer l'aide internationale à huit pays - Soudan, sud Soudan, Jordanie, Liban, Somalie, Ethiopie, Afghanistan et la République démocratique du Congo - et à l'Autorité palestinienne : ces huit pays ont une population totale de 284 millions d'habitants et un revenu moyen par personne de 2 376 dollars. En 2013, ils ont reçu un montant moyen de 15,30 dollars/habitant. Les Palestiniens, par comparaison, avec une population de 4,3 millions d'habitants, ont une revenu par tête de 4 900 dollars. En d'autres mots, bien que les Palestiniens aient plus du double de richesse que ces huit Etats, ils reçoivent plus de onze fois plus d'aide étrangère par personne. Les 79 millions d'habitants de la République démocratique du Congo ont un revenu par tête de 700 dollars, et reçoivent seulement 5,70 dollars d'aide par personne. Entre 1993 - début du processus d'Oslo - et 2013, les Palestiniens ont reçu 21,7 milliards en aide au développement, selon la Banque mondiale. Le leadership palestinien a eu l'ample opportunité d'utiliser ces fonds pour l'essor économique et sociale. De manière tragique, comme on le voit dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, il préfère utiliser ses fonds pour l'infrastructure terroriste et des armes, tels des tunnels transfrontaliers pour des attentats et des milliers de missiles qui ont touché Israël au cours des récentes années".

Et Hotovely de préciser : "Le budget annuel de l'Autorité palestinienne pour soutenir les terroristes palestiniens s'élevait à environ 75 millions de dollars. Ce qui représentait 16% des dons internationaux que recevait chaque année l'Autorité palestinienne. En 2012, l'aide étrangère a représenté près d'un quart du budget de 3,1 milliards de l'AP. Des chiffres plus récents sont inaccessibles depuis que l'Autorité palestinienne n'est plus transparente sur les transferts stipend transferts de salaires".

  
ZDF, 2015, 58 min
Sur Arte les 30 septembre à 0 h 15 et 8 octobre 2015 à 10 h 15, 17 mai 2016 à 23 h 30 et 19 mai 2016 à 10 h 30

Visuels : © Vita Spiess

Articles sur ce blog concernant :
Articles in English
Les citations viennent d'Arte. L'article a été publié le 27 septembre 2015.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire