Citations

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vendredi 28 novembre 2014

« The Palestinian Dream » d’Andrea et Magda


Dans le cadre du mois de la photo 2014, la TG Galerie présente l’exposition éponyme dont le commissaire est Thomas Doubliez. Distillant un discours partial, Andrea et Magda ont saisi des aspects  de la vie quotidienne des « Palestiniens » dans les territoires disputés, loin des clichés sur le conflit : opulence induite par la croissance économique, urbanisme moderne, civilisation des loisirs, etc.


 Nés respectivement en 1976 et 1986, Andrea et Magda  ont constitué « un duo-photographes » de France et d’Italie ». 

Leur sujets ? Non pas la guerre en Syrie ou au Congo. Trop dangereux ? Pas assez vendeur ? 

Andrea et Magda « étaient basés dans les Territoires palestiniens entre 2008 et 2014, où ils ont effectué leur premier projet à long terme « Palestinien Dream », qui explore l’illusion de normalité créé par la mondialisation et la libéralisation de l’économie. Ils sont maintenant basés entre Marseille et Bethléem, et ils ont commencé à travailler sur un nouveau projet dans le Sinaï, en Egypte, en mettant l’accent sur l’effondrement de l’industrie du tourisme ».

Avec Andrea et Magda, la « Palestine » est quasiment leur gagne-pain. Pour le consulat d’Italie à Ramallah, Andrea et Magda ont réalisé un livre de photographies sur les projets financiers soutenus par ce consulat. Pour l’ONG Nexus, c’est un reportage sur le projet Playbus. Pour la Croix-Rouge internationale, ce sont des portraits de familles de prisonniers palestiniens. Pour AFD, une exposition et un diaporama sur "l'eau et l'énergie en Palestine".

« Palestinian Dream »
En novembre 2014, « Palestinian Dream » est présenté au Festival di fotografia de Foiano et à la galerie TD.

 « En quelques décennies, la représentation des Palestiniens s’est construite autour du conflit, dans le décor des intifada, des camps de réfugiés, et des bombardements israéliens à Gaza : bien que ces récits soient nés de faits réels, ils ont largement contribué à figer l’imaginaire de représentation du peuple palestinien. Les photographies de la série Palestinian Dream évoquent une toute autre vision, celle d’une réalité naissante dans le contexte de la transformation de la société palestinienne. On y retrouve tous les signes d’une société occidentalisée et mondialisée : sa classe moyenne enthousiaste, sa business culture, ses fast-food et ses gym center, sans oublier son identité propre et séduisante. Une vitrine entretenue par les élites palestiniennes, qui ne saurait faire oublier le quotidien d’un pays vivant sous occupation : dans ce décor aux couleurs vives et naïves, les chimères d’un bonheur calibré laissent bientôt poindre un malaise, un doute dérangeant, comme un sourire forcé. Les codes les plus accrocheurs de la télé-réalité et de la publicité, omniprésente dans le paysage, se butent à un profond sentiment d’invraisemblance, de disparition du réel. Une esthétique hors sol, écrite à quatre mains, où scènes urbaines incantatoires et plans rapprochés aux tons acides, invitent au scepticisme. Un scepticisme qu’Andrea et Magda partagent avec nous, comme avec les palestiniens, parmi lesquels ils vivent depuis 2009 », écrit le galeriste et commissaire de l’exposition Thomas Doubliez.

N’attendez d’Andrea et Magda aucune allusion au terrorisme palestinien, à la lutte féroce entre le Fatah et le Hamas dans les territoires disputés dénommés « sous occupation militaire israélienne ».

Curieux mais pas téméraires, Andrea et Magda ne montrent pas les palaces, les centres commerciaux, les villas des dirigeants palestiniens, etc. Mais ils s’intéressent à l’émergence d’une classe moyenne qui adopte un mode de vie consumériste, hédoniste, et une société de consommation, de services et de loisirs (clubs équestres). Bref, les retombées de la manne financière internationale quand elle n’est pas détournée.


Du 5 au 30 novembre 2014
A la TD Galerie 
12, rue Léopold-Bellan. 75002 Paris
Du mardi au samedi de 12 h à 19 h

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