mardi 26 mai 2020

« Ramdam » de Zangro


Arte diffusera le 29 mai 2020 « Ramdam » (Imam wider Willen) de Zangro. « Portée par Lyes Salem ("L’Oranais"), cette comédie aborde avec beaucoup de dérision les relations entre la France et l'islam, à travers le conflit entre un père et son fils dans un village du Sud-Ouest, où le rugby est roi. Une fiction signée Zangro qui porte un regard amusé et critique sur les relations interculturelles. »
    
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« Quand Amine, brillant professeur d'histoire des civilisations à Bordeaux, est courtisé par une université à Boston, il décide de partir s'installer aux États-Unis avec sa femme et ses enfants. Mais il doit d’abord régler la vente d'une maison de famille à Saint-Marsain, village du Sud-Ouest où il a grandi et où réside encore son père, Rachid, président du club de rugby local, ainsi que sa belle-mère ».

« Lorsqu'il croise par hasard Jemel, un ami d'enfance devenu boucher et imam de la petite mosquée de Saint-Marsain, Amine découvre que son père a acheté les murs du local afin de le convertir en discothèque pour fêter les fins de matchs, condamnant de fait la mosquée ».

« Furieux contre son père, avec lequel il entretient des relations conflictuelles, Amine fait annuler la vente de la maison ».

« Quand les fidèles découvrent que Jemel agit en sous-main pour Rachid, ils lui retirent son titre d’imam et se mettent en quête d'un remplaçant ».

« Amine ne serait-il pas le candidat idéal ? »

« Pour écrire cette comédie qui aborde avec autodérision le sujet des relations entre la France et l'islam, Zangro, producteur et cinéaste bordelais, s'est entouré de brillants scénaristes : Nacim Mehtar (La fin de l’été), le duo d’Ainsi soient-ils Vincent Poymiro et David Elkaïm, mais aussi d'un imam, Fouad Saanadi ».

« Emmené par Lyes Salem (L'Oranais, Le grand bazar), avec Sid Ahmed Agoumi (Il était une fois dans l’Oued) et Farida Ouchani (prochainement dans La Daronne) au casting, Ramdam, à l’origine le pilote d’une série de vingt-six minutes récompensé au Festival de La Rochelle en 2017, explore avec finesse les relations familiales complexes lorsque la transmission entre les générations d'une identité plurielle n’est pas vécue par tous de la même manière ».

Les consultants de ce court métrage éponyme étaient Mahmoud Doua, imam de la mosquée de Bordeaux, & Fouad Saanadi, président du Culte musulman de Gironde et imam de la mosquée de Cenon.

"En mars 2011, lors de l'émission « Face aux Français » sur France 2, en présence de Tariq Ramadan, Mahmoud Doua, alors imam de Cenon,près de Bordeaux, a nié les persécutions des chrétiens en "terre d'islam" : « Je ne peux laisser passer ça. La persécution des chrétiens d’Orient est de la désinformation… Rien ne prouve de tels faits » ! Et lors d'une conférence à Nantes, cet imam a déclaré : « L’Islam veut réformer le Christianisme et le Judaïsme ».

Dans son texte expliquant ses intentions, le réalisateur Zangro a qualifié d'"événements" les attentats terroristes islamistes contre la rédaction de Charlie Hebdo.
Présenté par Arte comme une "comédie halal", « Ramdam aborde avec beaucoup d’autodérision les relations entre France et Islam, à travers le conflit entre un père et son fils dans un village du Sud-Ouest, où le rugby est roi. »

« Pour écrire cette comédie qui aborde avec autodérision le sujet des relations entre la France et l’islam, Zangro, producteur et cinéaste bordelais, s’est entouré de scénaristes de choix : Nacim Mehtar (La fin de l’été), le duo d’Ainsi soient-ils, Vincent Poymiro et David Elkaïm, mais également un imam, Fouad Saanadi ».

Ce film présente la "beurgeoisie", l'émergence d'une bourgeoisie musulmane en province. 

Histoire de famille - Entretien avec Zangro, réalisateur et producteur
Propos recueillis par Jonathan Lennuyeux-Comnène

« Autodidacte, Zangro a commencé par réaliser des films diffusés sur internet, avant de devenir un producteur très actif, notamment de la réalisatrice Maïmouna Doucouré, primée cette année à la Berlinale et à Sundance pour Mignonnes, en salles prochainement. Ramdam apparaît comme un aboutissement de son travail de réalisateur, qui porte un regard amusé et critique sur les relations interculturelles. »

« Quelle est la genèse du film ?
Zangro : Ramdam est issu d’un travail que je mène depuis mes débuts, comme réalisateur, mais aussi en tant que producteur et intervenant sur le terrain, autour de la question de l’islam en France. Après une websérie et le pilote d’une série de 26 minutes récompensé au Festival de La Rochelle en 2017, ARTE nous a proposé de réaliser un film. Avant cette superbe proposition, je me suis heurté aux refus des diffuseurs que les thématiques d’identité, de mixité et d’intégration effraient, et cette crispation est plus grande encore dès qu’il s’agit d’associer islam et humour.

Comment convaincre dans ces conditions ?
En sachant de quoi on parle. Si Ramdam est une comédie, rien n’y est fantasmé. J’ai grandi dans ces quartiers et côtoyé des imams, dont l’un, Fouad Saanadi, est d’ailleurs devenu scénariste sur ce projet. Les mosquées y regorgent d’histoires. J’avais donc dans mon environnement la matière nécessaire au scénario. Le film traite avant tout des rapports humains, thème universel. L’idée était de se placer au-dessus de la mêlée (le rugby est important dans Ramdam !), pour démystifier l’image erronée d’une communauté musulmane homogène. Les problèmes qu’elle rencontre pourraient survenir dans n’importe quel village, et chacun peut s’y reconnaître.

Comment est né le personnage d’Amine ?
Dans les précédentes étapes du projet, le personnage principal était déjà imam. Imaginer un professeur d’université qui devient imam malgré lui permettait d’une part d’amener le spectateur à découvrir avec lui les dessous d’une mosquée, et d’autre part de croiser deux visions de la religion : une approche théorique, idéale, et l’autre plus concrète, quotidienne. Le rôle des imams que je fréquente consiste surtout à créer du lien ; ils font plus de psychologie que de religion...
Ramdam met en scène un homme qui apprend à écouter. Amine pense qu’il a tout à dire, mais il a tout à entendre. Le film s’achève là-dessus : un fils qui écoute son père pour la première fois.

C’est aussi un récit familial...
Le conflit qui oppose Amine à son père raconte un morceau de l’histoire de l’immigration en France. Ce dialogue de sourds entre générations traduit aussi la dimension schizophrénique des rapports que la République entretient avec l’islam. Ramdam s’interroge sur la possibilité de construire une grande famille sur un ton humoristique, mais aussi sur le fil de l’émotion. Car pour moi, il n’y a pas de comédie sans drame… »


NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR DE ZANGRO
(Extrait du dossier de demande de contribution financière à la production de film de court-métrage Ramdam)

« Les événements du 7 janvier m’ont, comme tout un chacun, bouleversé. Je me suis inquiété de la blessure infligée à la liberté d’expression bien sûr, mais aussi à l’intenable position des musulmans de France. Des musulmans pris entre le feu d’assassins tuant au nom d’Allah et celui, tout aussi nourri, de certains médias stigmatisant cette communauté sans discernement, les sommant de se justifier. Mais quelle communauté ? La communauté musulmane est en réalité un vaste éventail allant du progressisme le plus éclairé au rigorisme le plus sombre. S’imaginer donc qu’elle est un bloc d’unanimité est une erreur. 
Aussi, lorsque Mahmoud Doua, l’Imam de la mosquée de Bordeaux, que je connais depuis longtemps, m’a reparlé de sa difficulté à exercer son travail depuis les attentats de janvier, j’ai aussitôt eu envie de faire un film qui nous révèle la complexité de ce que c’est que d’être Imam aujourd’hui en France. 
Comment un Imam exerce-t-il son travail dans le climat actuel ? Quel est le pouvoir et les limites que lui confère son statut ? Quelle est sa marge de manœuvre face aux situations les plus épineuses ? 
Mais c’est aussi l’intimité des Imams que j’avais envie d’explorer, leur vie de couple souvent tumultueuse, due à une profession qui demande tant d’investissement personnel. 
Pour mettre cette profession à l’honneur le temps d’un film, bien vite, le thème de la représentation du prophète s’est imposé, non pour verser dans la provocation, mais au contraire pour dédramatiser cet épineux sujet. Comment, en effet, pourrait réagir un Imam si le dessin du prophète – supposé, car l’exécution en est maladroite – était réalisé par l’un de leurs enfants de 8 ans ? 
Y a-t-il péché si la main est innocente ? 
Cette proposition, joyeusement absurde, permettait de présenter un panel de réactions, de la plus sage à la plus agressive et d’exposer les dissensions internes auxquelles peut être confronté un Imam au sein de sa mosquée. 
J’avais aussi avec ce film l’envie de faire ressentir le climat post attentat en France. Un climat lourd et pesant qui a mis la France en état de tension et échauffé les esprits. La menace plane toujours, à l’image de ce militaire en faction toujours présent et dont le bref échange avec mon personnage principal nous montre à quel point nous sommes tous dans le même bateau. 
Un bateau au milieu de la tempête. 
Ma collaboration de longue date avec Mahmoud Doua (consultant sur plusieurs films que j’avais déjà réalisés sur cette même thématique), a été déterminante pour l’élaboration de ce projet. Ses conseils comme ses retours encourageants m’ont été d’une grande aide. Lors d’un de nos nombreux entretiens, tandis que Mahmoud Doua déplorait que la fonction d’imam soit trop incomprise et que le quotidien d’une mosquée, souvent miné par des manœuvres politiques entre clans rivaux, demeure un mystère aux yeux du grand public non-musulman, il a eu cette phrase : « Parfois, un petit film se fait plus entendre que de grandes conférences. » 
C’est pour cette même raison que « Ramdam » me tient tant à cœur. Pour cesser enfin ces débats houleux avec certains, que je vois s’enliser lentement dans une islamophobie ordinaire, par faute de connaissance et de récits. Car le cinéma ne sert-il pas à cela : nous rapprocher de l’Autre ? 
J’espère avec ce film participer, à ma petite échelle, à une unité nationale que l’on ne doit pas perdre ». 

« Ramdam » de Zangro
France, 2019, 91 min
Scénario : Zangro, Nacim Mehtar, Fouad Saanadi, Vincent Poymiro
Production : Bien ou Bien Productions, ARTE F
Image : Laurent Brunet
Montage : Stéphane Mazalaigue
Musique : Nicolas Nocchi
Avec Lyes Salem (Amine), Djemel Barek (Jemel), Yamin Dib (Samir), Sid Ahmed Agoumi (Rachid), Thaïs Kirby (Nadia), Michèle Brousse (Monique)
Costumes : Cyril Fontaine
Décors de film : Laurence Brenguier
Chargé(e) de programme : Isabelle Huige
Sur Arte le 29 mai 2020 à 20 h 50
Disponible du 22/05/2020 au 27/06/2020
Visuels :
Lyes Salem joue Amine dans le film de Zangro " Ramdam"
© Bien ou Bien Productions

Extrait de la fiction " Ramdam" du réalisateur Zangro
© Bien ou Bien Productions

Sid Ahmed Agoumi joue Rachid dans le film de Zangro " Ramdam"
© BIen ou Bien Productions

Lyes Salem joue Amine dans le film de Zangro " Ramdam"
© BIen ou Bien Productions

Extraits de la fiction " Ramdam" deu réalisateur Zangro
© Bien ou Bien Productions

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Les citations sont proviennent d'Arte.

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