vendredi 15 août 2025

« Banlieues chéries »

Le Palais de la Porte Dorée-Musée national de l’histoire de l’immigration propose « Banlieues chéries » (Dearest Banlieues), exposition partiale « qui recadre les clichés » et est dotée d'un minisite ainsi que d'un catalogue. « Une immersion artistique au cœur de l’histoire des banlieues pour dépasser les clichés ». Hélas, des documents exsudent la haine, notamment envers les policiers et Israël.

« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 
Les mutilations génitales féminines
« La femme, la république et le bon Dieu » d’Olivia Cattan et d’Isabelle Lévy

Documentaires sur l'avortement sur Arte 

« Portes d’entrée sur les grandes villes, les banlieues sont perçues à travers des prismes souvent réducteurs. Le terme lui-même recouvre une grande diversité de réalités fréquemment réduites à l’opposition entre des cités résidentielles dites paisibles et des grands ensembles longtemps décriés. Les banlieues sont pourtant le reflet d’une richesse sociale et culturelle, constitutive de l’histoire de France. »

« L’exposition Banlieues chéries propose une plongée intime dans ces territoires singuliers, au carrefour de l’art, de l’histoire et des dynamiques sociales. »

« Rassemblant plus de 200 documents d’archives, peintures, installations, vidéos, design, photographies, témoignages, l’exposition explore ces banlieues chéries comme des lieux de mémoire et de transmission. De la ceinture rouge à la « crise des banlieues » en passant par la construction des grands ensembles, l’exposition donne à voir une multiplicité de points de vue de la fin du 19e siècle à aujourd’hui. »

« Cette exposition et la programmation qui l’accompagne s’inscrivent dans l’engagement du Palais de la Porte Dorée à lutter contre les idées reçues à travers une compréhension juste de l’histoire et des enjeux sociaux et politiques contemporains. »

Le terme "banlieue" s'avère vague : il désigne une agglomération limitrophe d'une grande ville, et composée d'une zone pavillonnaire, dont les habitants sont souvent propriétaires, ayant concrétisé leur rêve de la maison individuelle avec jardin - en octobre 2021, Emmanuelle Wargon, alors ministre du Logement, avait qualifié ces maisons de « non-sens écologique, économique et social », -, ou/et d'une zone d'immeubles modernes comptant des dizaines d'étages, des centaines d'habitants, voire plus, dont les habitants sont souvent locataires d'un bailleur privé ou (para)public.

Dans les années 1960, les "immeubles barres", vilipendés quelques décennies plus tard, représentaient un "must" pour les habitants qui, fuyant des logements insalubres ou petits, trouvaient là un appartement clair, avec eau et WC dans l'appartement, et non sur le palier ou dans la cour, et une cuisine aménagée avec des appareils modernes.

On cherche souvent l'Histoire et l'art dans des documents et leurs cartels, et on est indigné par l'absence de distance critique ou d'honnêteté intellectuelle, comme si les commissaires de l'exposition exprimaient leur idéologie ou ignoraient certains faits. Exemple : pour l'année 2020, sont réunis des photographies, des couvertures de livres et des affiches. Le texte du panneau : 
« Une spécialisation des luttes apparaît avec La Brigade anti-négrophobie ou des collectifs qui se concentrent sur les questions liées à l'islamophobie, tandis que des collectifs comme Vies Volées ou UNPA fédèrent autour des crimes policiers. A partir de 2016, le comité "Justice et vérité pour Adama" réussit à toucher une large audience. Il converge avec le mouvement des Gilets jaunes en 20189 et atteint son point culminant au moment de Black Lives Matter avec les manifestations de 2020. »
Des "crimes policiers" ? L'"islamophobie" ? Le Mouvement des Gilets jaunes était un mouvement non structuré, de protestation contre une hausse de la fiscalité des carburants automobiles ; vivant dans des territoires ruraux ou périurbains, ses membres se réunissaient souvent dans des ronds-points ou manifestaient dans des villes. Là, dans l'après-midi des gauchistes attaquaient la police puis des "jeunes des banlieues" vandalisaient lors de razzias.

Est affiché notamment un formulaire rempli par une enfant :
"Dans ma banlieue rêvée, je peux...
soutenir les enfants de Gaza
dessin coloré du drapeau palestinien
Prénom : Ana ou Anita 
Ville : Maisons Alfort 94"
Aucun commentaire !?
Les keffiehs ne manquent pas dans de nombreux documents.
Quant aux "ghettos" dans des banlieues, ils résultent souvent de la conjonction entre la politique étatique ou municipale, via le logement social, ou HLM (Habitation à loyer modéré), privilégiant des dossiers d'immigrés sur ceux français, de comportements et coutumes d'immigrés que ne supportaient plus les autochtones, du clientélisme de partis politiques, de la loi SRU relative à la solidarité et au renouvellement urbains (2000).

Quid de l'exil intérieur de juifs et chrétiens qui ont fui l'antisémitisme, la haine des chrétiens, des Français et des Blancs, l'insécurité et les trafics de drogue dans certaines banlieues pour d'autres banlieues ou la périphérie des villes ? Quid du refus du Président de la République Emmanuel Macron refusant de participer à la marche pour la République et contre l'antisémitisme le 12 novembre 2023 par crainte d'émeutes dans les banlieues ?

Quid du rôle des Etats-Unis - festivals, sélection et voyages de jeunes leaders, volonté après le 11 septembre 2001 de mieux connaître les musulmans et contribuer à promouvoir la diversité dans une société multiculturelle - ou de pays Arabes, notamment dans les mosquées, dans les banlieues ?

En 1973, sortait sur les grands écrans "Elle court, elle court la banlieue", film franco-italien réalisé par Gérard Pirès sur un scénario de Nicole de Buron, avec Marthe Keller et Jacques Higelin. Une adaptation cinématographique de Quatre heures de transport par jour, roman de Brigitte Gros (1970), journaliste féministe, spécialisée dans l'urbanisme et les transports. Imagine-t-on cette comédie avec une jeune femme en mini-jupe dans la banlieue contemporaine, par exemple à Saint-Denis ?

Quid du grand remplacement ? 

Quid de l'alliance entre islamistes et trafiquants de drogue qui contrôlent des quartiers ?

Quid
des viols collectifs ou "tournantes" ? Quid de la "police des mœurs et de la vertu" ? 

Quid des personnes âgées dans ces banlieues non conçues pour elles ?

L'agressivité de documents et le discours victimaire de "jeunes de banlieues" se sentant "racisés" laissent l'impression d'une haine envers la France et ses institutions, ainsi que les juifs, pardon les Israéliens.

Ce n'est pas la première exposition problématique dans ce musée subventionné par l'argent public. Il conviendrait que les autorités de tutelle soit cessent de verser des subventions à la partie muséale de l'institution, soit en changent la direction, car le service public est astreint au devoir de neutralité.

On peut voir sur la chaine de l'INA un reportage, filmé après les violences survenues à Vénissieux durant l'été 1981, sur les jeunes d'une cité de la banlieue parisienne : les  Canibouts à Nanterre. Jeunes pour la plupart sans travail, sans occupations ni loisirs faute d'argent. D'où racisme anti-jeunes de la part des locataires qui pratiquent l'autodéfense pour prévenir les vols de cave de mobylettes etc... Les jeunes racontent leur vie, leurs plaisirs (s'éclater au volant d'une BMW, la voiture la + chouette). L'herbe, ou les drogues  cocaïne ou héroïne, qui les font s'évader), leurs angoisses (manque de travail, inefficacité de l'ANPE, les contrôles de police ou séjour en prison etc...)" Et le ras-le-bol des habitants menacés par l'insécurité, l'impolitesse et le manque de respect de jeunes issus de l'immigration.

On peut lire aussi l'article de Sylvia Zappi "A Marseille, l’entre-soi d’une cité sans immigrés" (Le Monde, 31 janvier 2016) : "Au nom de la « sécurité », les 8 800 habitants de la copropriété de la Rouvière veillent à rester entre Blancs". "C’est une ville dans la ville. 2 204 logements, sept immeubles dont quatre immenses barres de vingt étages chacune et une tour de trente niveaux construits sur 28 hectares, la Rouvière surplombe la baie de Marseille, dans le 9e arrondissement de la ville. Cette immense copropriété de 8 800 habitants, construite en 1962 pour héberger les rapatriés d’Algérie, est devenue au fil des années un village très protégé. Où, à deux pas des calanques et de la fac de Luminy, l’entre-soi est devenu la règle. Et le rejet de l’étranger arabe ou noir une consigne non écrite". L'article prouve que l'urbanisme moderne, bien entretenu, est durable, n'induit pas forcément l'insécurité, la saleté, le mal-être, la délinquance...

Pourquoi un dossier de presse en écriture inclusive ?

BANLIEUES DOUCES-AMÈRES
« La Courneuve, Saint-Denis, Créteil, Sarcelles, Aubervilliers, Clichy-sous-Bois, Mantes-la-Jolie, Ivry-sur-Seine, Vaulx-en-Velin, Villeurbanne… les banlieues sont des territoires en constante transformation marqués par les mutations urbaines et sociales. De faubourgs industriels, elles sont devenues les lieux de construction de la plupart des grands ensembles du 20e siècle, et sont souvent associées à l’idée de relégation, alors qu’elles sont aussi des terres de mémoire et de créativité. L’exposition met en lumière cette évolution à travers des dialogues artistiques uniques. Les espaces dépeints par Claude Monet en 1872 sont investis quelques années plus tard par des immeubles collectifs où se côtoient habitants et habitantes du quartier des Mourinoux, que Rayane Mcirdi filme 150 ans après. Des oeuvres portant un regard sur le quotidien en banlieue et des photographies familiales dialoguent avec des images d’ensembles architecturaux, permettant d’explorer les rapports entre intime et collectif, entre utopie et réalité. »

BANLIEUES ENGAGÉES
« Les banlieues ont vu naître des grandes luttes sociales pour l’égalité et une reconnaissance des droits, à la croisée de l’histoire sociale, ouvrière et migratoire. Dans les quartiers transformés par les grands ensembles, qui avaient permis de résoudre la crise du logement dans les années 70-80, se sont progressivement cristallisés des situations de relégation territoriale et de pauvreté. De l’entre-deux-guerres, marquée par l’élection de nombreux maires communistes, en passant par la Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 aux mouvements citoyens actuels, les banlieues et les quartiers populaires sont des lieux où se transmet le flambeau de la revendication et de l’action politique. Ces dynamiques sont incarnées par des mouvements citoyens et des initiatives locales qui illustrent une résilience collective face aux fractures sociales. »

« Un bureau de presse donne la parole à des médias nés en banlieue comme le Bondy Blog ou L’Étincelle, et présentera en accès libre des contenus vidéo, des reportages et des podcasts. »

BANLIEUES CENTRALES
« Les banlieues, souvent perçues comme des espaces périphériques, jouent en réalité un rôle central dans les dynamiques urbaines. L’exposition retrace les grandes transformations qui les ont façonnées, depuis l’arrivée du train au 19e siècle jusqu’aux grands ensembles des années 1960-1980. Des berges de Seine d’Argenteuil, qui avaient conquis les peintres impressionnistes, au Palacio d’Abraxas de Noisy-le-Grand, qui a séduit les équipes du film Hunger Games, les banlieues n’ont pas fini de susciter la fascination de certains regards culturels et artistiques venus explorer les patrimoines naturels ou architecturaux.

En parallèle, les banlieues se distinguent comme des foyers d’innovation artistique. Qu’il s’agisse de musique, de mode ou de photographie, elles ont une place particulière sur la scène culturelle contemporaine. L’exposition met en lumière des jeunes artistes dont les trajectoires résonnent bien au-delà des périphéries. Des oeuvres comme Tête d’étoile d’Ibrahim Meïté Sikely (2021) et Courir pour être curieux de Lassana Sarre (2022) témoignent de l’énergie créatrice unique qui anime ces territoires. »

« Un studio de musique conçu en collaboration avec le Centre national de la musique permet d’écouter et de mettre en avant des contenus majeurs et de riches playlists réalisées pour l’exposition. »

« L’exposition est également rythmée par une programmation hors les murs en dialogue avec les territoires. Baptisés « Les Rebonds », ces rendez-vous proposent :
- Trois expositions capsules avec des projets portés par les commissaires de Banlieues chéries : à La Courneuve avec le département de la Seine Saint Denis et la Ville de la Courneuve (Horya Makhlouf), à Corbeil-Essonnes (Aléteïa) et à Vandoeuvre-lès-Nancy (Susana Gállego Cuesta)
- Une programmation de rencontres, débats, projections cinéma, en lien avec l’exposition, pour éclairer les problématiques propres à chaque collectivité territoriale à Gonesse, Sarcelles, Clichy-sous-Bois, la Courneuve, Villeurbanne. »

Exposition organisée avec le soutien de la Fédération nationale des Offices Publics de l’Habitat (FOPH) ainsi que de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH), en partenariat avec la RATP et France Culture.

« Le Palais de la Porte Dorée-Musée national de l’histoire de l’immigration occupe une place singulière dans le paysage culturel français. Fidèle à sa mission de déconstruire les idées reçues et d’ouvrir les imaginaires, il s’attache à donner à voir et à comprendre les réalités multiples qui façonnent notre société », a écrit Constance Rivière, Directrice générale du Palais de la Porte Dorée, dans son éditorial.

Et Constance Rivière de poursuivre : « Avec l’exposition Banlieues chéries, nous poursuivons cet engagement en montrant la vitalité de ces territoires où vivent des millions de personnes, issues ou non de l’immigration, et en interrogeant les représentations multiples dont elles ont fait l’objet à travers le temps. Réunies par les trois commissaires, Susana Gállego Cuesta, Emilie Garnaud et Horya Makhlouf, plus de 200 œuvres, peintures, sculptures, installations, photographies, musique, films, dessin et design, dont plusieurs issues de commandes passées à des artistes qui ancrent le projet dans les banlieues elles-mêmes, donnent à voir les banlieues populaires comme des espaces de vie, intimes et collectifs, des lieux de création, et des foyers d’innovation, d’engagement et de résistance, où s’écrivent, depuis des décennies, des pages essentielles de l’histoire de France, de notre histoire commune. En son coeur est installé un bureau de presse confié à des collectifs et associations et un studio de musique monté en partenariat avec le Centre national de la musique. Et tout du long, il s’est agi aussi, conformément à notre mission de musée d’histoire, de poser des jalons scientifiques pour connaître et comprendre l’histoire des banlieues de la fin du 19ème siècle à aujourd’hui, grâce au soutien du conseil scientifique composé d’Emmanuel Bellanger, Chayma Drira et Cloé Korman. »

« L’exposition est accompagnée d’une programmation de débats, films, spectacles, musique et littérature, pour prolonger cette exploration et inviter les visiteurs à la réflexion et à l’échange. Conçue dès le départ en étroite collaboration avec des villes partenaires, Banlieues chéries sortit des murs de ce Palais posé presque sur le périphérique, comme une invitation à le dépasser. La programmation des Rebonds, pensée en dialogue avec plusieurs collectivités de banlieues, rassemble des expositions capsules, des rencontres, des débats, des spectacles…. Tout au long du printemps et de l’été, le département de la Seine Saint Denis, La Courneuve, Saint-Ouen, Gonesse, Corbeil-Essonnes, Clichy-sous-Bois, Sarcelles ou encore Vaulx-en-Velin, vibreront au rythme de Banlieues chéries. De ce passage permanent des arts à la science, de la connaissance au sensible, d’un lieu à un autre, est née cette exposition singulière en forme d’œil creusé dans le béton. Au visiteur maintenant d’y plonger le sien », a conclu Constance Rivière.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Susana Gállego Cuesta, Aleteïa, Horya Makhlouf, assistées de Chloé Dupont. 
Susana Gállego Cuesta, « conservatrice en chef du patrimoine, dirige le musée des Beaux-arts de Nancy depuis juin 2019. Elle y déploie une politique d’ouverture de l’institution vers l’espace public et la ville, en mettant entre autres l’accent sur les cultures urbaines avec l’organisation des Rencontres urbaines de Nancy (RUN). Dans sa volonté de promouvoir un art élargi, émancipateur et réjouissant, elle s’intéresse à de nombreuses disciplines, périodes et médiums, allant de la sculpture à la photographie, en passant par le graffiti et les installations sonores. De nationalité espagnole, ancienne élève de l’École Normale Supérieure et de l’École du Louvre, elle est installée en France depuis de longues années. Son ouvrage Traité de l’informe est paru en novembre 2021 aux éditions Garnier. »

Aleteïa
, « née Emilie Garnaud en 1979, est une artiste plasticienne issue de l’art urbain. Son signe est une étoile et elle a commencé à poser ses constellations à Paris dans les années 2000. De ses premières années, elle a gardé l’obsession de l’archétype reconnaissable au premier coup d’oeil, le goût de la répétition du tagueur, le besoin d’explorer des territoires, d’avancer à la marge, en prise avec le monde qui nous entoure. Suivant ses convictions profondes concernant la place de l’artiste dans la société, elle a décidé d’aller pratiquer son art en banlieue parisienne. Elle a ainsi travaillé entre 2007 et 2019 dans la cité de la Grande Borne à Grigny (91) dans laquelle elle avait installé son atelier. Elle travaille aujourd’hui dans l’Essonne. Elle vient de publier Aleteïa – Egotarium, sa première monographie. »

Horya Makhlouf, « est historienne de l’art et critique d’art, ainsi que coordinatrice artistique et commissaire des projets spéciaux au Palais de Tokyo. Elle défend la capacité émancipatrice des arts dans la société en croisant différentes approches, empruntées à l’histoire de l’art, à la fiction ou aux sciences sociales. Ces dernières années, elle s’intéresse en particulier aux notions d’archive, de représentation et d’écriture de l’histoire, et au rôle des institutions dans leur promotion. À ce titre, elle mêle les pratiques pour composer d’autres récits à mettre en circulation, et a notamment écrit la nouvelle autofictive Ici commence votre nouvelle vie, autour de la gentrification du Pantin dans lequel elle a grandi, dans le cadre de l’exposition « Après l’Éclipse » (Magasins Généraux, Pantin, juin – octobre 2023). »
Elle « écrit régulièrement pour des artistes, des revues et des institutions artistiques, a participé à différents podcasts autour du monde de l’art contemporain et a récemment été commissaire de l’exposition « Une Affaire de famille » (CAC Passerelle, Brest, octobre 2024 – janvier 2025) et du parcours de la Nuit Blanche à Césure (Paris, juin 2023). »

Assistées de Chloé Dupont, « chargée d’exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration. Diplômée de l’Ecole du Louvre, elle a travaillé au musée d’Orsay, au Petit Palais et au musée Cernuschi avant de rejoindre le Palais de la Porte Dorée en 2018. Au sein du service des expositions, elle a participé à la préparation des expositions Ce qui s’oublie et ce qui reste (2020), Juifs et musulmans en France (2022), Paris et nulle part ailleurs (2022), Immigrations est et sud-est asiatiques et J’ai une famille (2023). »

Le conseil scientifique est assuré par Emmanuel Bellanger, Cloé Korman, Chayma Drira

« Directeur de recherche du CNRS et enseignant, Emmanuel Bellanger est historien de formation et directeur du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS) de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et du CNRS Sciences humaines et sociales. Depuis une trentaine d’année, il consacre ses recherches à l’histoire sociale et politique des banlieues. Emmanuel Bellanger est également engagé dans le projet de fondation du Musée du logement populaire aux côtés du collectif AMULOP. »

Cloé Korman
, « née à Paris en 1983, est écrivaine, lauréate du prix du livre Inter en 2010 pour Les Hommes-couleurs et finaliste du prix Goncourt en 2022 pour Les Presque-Soeurs. Son roman Les Saisons de Louveplaine (Seuil, 2013, sélectionné pour les prix Médicis, Renaudot et le prix littéraire de la Porte Dorée) fait le récit de la disparition d’un homme et d’un adolescent dans une ville imaginaire de Seine-Saint-Denis. Elle a également publié Tu ressembles à une juive (Seuil, 2020), un essai sur le racisme et l’antisémitisme en France, et co-dirigé deux ouvrages issus d’ateliers d’écriture avec des lycéens et des collégiens de Seine-Saint-Denis, La Courneuve, mémoires vives (Médiapop, 2011) et Dans la peau d’une poupée noire (Médiapop, 2018). »
Présentation de  Tu ressembles à une juive : « La France a une vieille tradition de racisme. Du Code noir à l’islamophobie contemporaine, la mise au ban de certaines populations a pris de multiples formes, souvent tragiques. Pour ma famille, ce fut le Statut des Juifs en 1940 qui marqua la plongée dans l’horreur et entraîna un sentiment d’aliénation durable. « Attache tes cheveux sinon tu ressembles à une juive » : d’une assignation à être plus discrète, à me conformer à une certaine norme physique, je ferai la focale de ce récit. En tant que femme, en tant qu’enfant d’une famille juive rescapée mais aussi en tant qu’écrivaine des banlieues, des minorités, des marges, le clivage pervers entre la lutte contre l’antisémitisme et les autres luttes antiracistes me choque. Il produit des effets politiques et électoraux désastreux. Il est au service de toutes les oppressions ».

Chayma Drira, « enseignante à Sciences Po Paris et chercheuse-doctorante à New York University. Formée à la sociologie visuelle, Chayma Drira est doctorante à New York University (NYU). Elle y analyse les liens entre le cinéma documentaire et la mémoire collective face aux transformations urbaines, dont le Grand Paris. Elle a cofondé Troisième Lieu établi aux Ateliers Médicis qui conjugue innovation culturelle et recherche-action en Seine-Saint-Denis. Lauréate de la résidence de recherche de la Villa Albertine à Chicago, elle y explorer les enjeux des transformations sociourbaines dans une perspective transatlantique. Elle collabore avec l’University of Illinois Chicago où elle réfléchit sur les liens entre art, urbanisme et justice sociale (programme diplomatique Clichycago). Elle enseigne à Sciences Po Paris en affaires publiques sur les banlieues. »

La conception de l’exposition a été confiée à Roll, Scénographie Studio Plastac, Graphisme Aura Studio, Conception lumière.

Le catalogue de l’exposition Banlieues chéries « reprend le parcours original de l’exposition en y apportant des éclairages sensibles et scientifiques pour en comprendre les enjeux. Avec plus de 150 reproductions et une grande variété de médium - peintures, sculptures, photographies, installations, vidéos, design, documents et archives - il nous offre de regarder les banlieues autrement. »

Dans son numéro 1349 (avril-juin 2025) intitulé « Banlieues Pop’ », la revue Mondes & Migrations revisite l’histoire des banlieues populaires au prisme des flux migratoires qui ont façonné ces espaces. Pour déconstruire les stéréotypes, elle invite à percevoir autrement l’histoire de leur peuplement, l’évolution des paysages urbains, les lieux de transmission des mémoires, de créativité et d’invention d’un cosmopolitisme populaire qui s’émancipe des visions dominantes. »


PARCOURS DE L’EXPOSITION

« Insaisissable, le terme « banlieue » désigne une réalité toujours mouvante, en construction et en rénovation permanentes depuis le XIXe siècle. Le mot et les lieux qu’il recouvre charrient mille et un fantasmes, heureux ou malheureux, dans lesquels se fondent les équivalences et les raccourcis, les clivages et les polysémies. »

« Là où d’autres langues occidentales parlent de suburbs, de sobborgo, de periferia, mettant l’accent sur le rapport spatial au centre urbain principal, la langue française semble installer avec le mot « banlieue » une relation sociale ou politique entre le centre et sa périphérie. »

« En effet, historiquement, la banlieue, « à une lieue du ban », est l’espace mis sous la protection juridique de la ville, inféodée économiquement à un centre, et il faut attendre la fin du XIXe siècle pour qu’elle commence à s’en affranchir. »

« Pourtant, il existe autant de banlieues que de personnes qui l’habitent, qui la traversent ou qui la désignent de loin, au gré des titres de presse ou des programmes électoraux. Des longues barres aux hautes tours, des maisons cossues aux lotissements pavillonnaires, des grandes avenues aux larges dalles, en passant par les chemins de traverse, les cités-jardins ou les jardins ouvriers, les banlieues ont mille façades et abritent autant de réalités sociales, économiques et géographiques. Autant d’imaginaires aussi. »

« L’exposition propose une histoire sensible des banlieues françaises, en particulier des banlieues populaires, dans ce qu’elles ont d’ordinaire et d’extraordinaire, de singulier et de collectif. »

« Guidé par des oeuvres d’art, des témoignages intimes et des archives, le visiteur suit une chronologie affective. Sans prétendre à une impossible exhaustivité, les « banlieues chéries » dont il est ici question sont explorées comme des lieux de mémoire et de transmission où se croisent histoires intimes et histoire du monde, où les tensions, les fractures et les relégations façonnent et accompagnent les luttes, politiques et artistiques. Portée par l’art, Banlieues chéries fait une place à la pluralité des points de vue et aux personnes qui créent et imaginent, vivent et revendiquent, construisant dans ces territoires une réalité dense et vivante. »

Banlieues douces-amères
« Le mot « banlieue », installé depuis le Moyen Âge dans la langue française, ne prend véritablement son sens géographique de périphérie urbaine qu’au XVIIIe siècle. À partir de là, il se charge progressivement de toutes sortes de connotations sociopolitiques. La littérature s’en empare à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, sous les plumes notamment de Victor Hugo, d’Émile Zola, puis de Louis-Ferdinand Céline dans les années 1930. Au XXe
siècle, artistes, auteurs et autrices de diverses générations explorent les différentes strates de cette histoire très française des banlieues au pluriel. »
« Du patrimoine naturel ou boisé qui attira les peintres impressionnistes aux guinguettes dans lesquelles les urbains venaient se prélasser, des lieux de relégation aux immeubles collectifs ou à l’urbanisation rapide du tout-béton, les banlieues actuelles gardent les traces des vies et des pratiques qui continuent de s’y épanouir aujourd’hui, entre paradis perdu et nouvel eldorado. »

Douce banlieue
« Sous l’Ancien Régime, « banlieue » désigne la campagne qui forme les environs d’une ville. »
« Jusqu’au début du XXe siècle, le terme renvoie à des notions complexes et mal cernées d’alentours. C’est l’espace des maraîchers qui nourrissent la bête urbaine, mais aussi le lieu des villégiatures princières puis bourgeoises, le refuge de personnes fuyant la vie citadine et la destination pour des promenades agréables. Avec la révolution industrielle, cet au-delà proche devient lieu de délassement à petits prix. Dans La Banlieue, texte publié en 1878, Émile Zola décrit bien cette « campagne » dans laquelle les Parisiens viennent profiter d’une promenade dominicale, ces boucles de la Seine où les canotiers s’ébrouent et où les guinguettes fleurissent. »
« Aujourd’hui, dans ces mêmes lieux, les fleurs doivent se frayer un chemin à travers le béton, mais les artistes, de Claude Monet à Rayane Mcirdi, continuent de chanter leurs couleurs. »
Théophile Alexandre Steinlen, Bal de barrière, 1898. Bibliothèque nationale de France

Argenteuil par Claude Monet et Rayane Mcirdi
Claude Monet, Argenteuil, 1872
Paris, musée d’Orsay © Grand Palais Rmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
« Pour des raisons économiques et afin de profiter de l’air de la campagne, de nombreux peintres impressionnistes choisissent la banlieue parisienne pour planter leur chevalet. Le développement des chemins de fer et la commercialisation de la peinture en tube favorisent leur désir de plein air et leurs déplacements. »
« Claude Monet s’installe à Argenteuil en décembre 1871 par l’intermédiaire d’Édouard Manet, qui connaît le maire de la commune. Désireux de peindre la Seine, l’artiste se fait aménager un bateau-atelier, qui lui permet de peindre directement sur le motif. »

Rayane Mcirdi, Le Croissant de feu, 2021
Vidéo, 35 min 46 sec. Courtesy de la Galerie Anne Barrault, Paris. © ADAGP, Paris 2025
« À la lisière des Hauts d’Asnières-sur-Seine, à l’intersection avec Gennevilliers, le quartier des Mourinoux et sa « cité des Fleurs » construite dans les années 1960 ont vu passer trois générations de la famille du réalisateur Rayane Mcirdi. La destruction de la barre des Gentianes en 2011 signe la fin d’une époque, ainsi que le début d’une nouvelle ère urbanistique pour le quartier, la croissance exponentielle du coût de la vie ayant fait déménager plus loin certains habitants. La trilogie du Croissant de feu documente les regards de trois générations sur l’évolution de la cité. Ce volet est dédié à celle née dans les années 1990, qui se demande : « S’il faut partir, où aller ? »

La Zone
« Dans son texte La Banlieue, Émile Zola parle de l’espace qui ceinture Paris, cette zone « sinistre et boueuse » qui se situe « entre les rues qui finissent et l’herbe qui commence ». Véritable no man’s land, la Zone tient son nom de la zone de tir de canon, bande de terre située au-devant des fortifications de Paris construites au début des années 1840. Il était alors interdit de construire sur cet espace, appelé « glacis militaire », même après l’abandon de son usage militaire en 1871. Peu à peu, une population urbaine pauvre, délogée de Paris par la hausse des loyers sous le Second Empire, y rejoint des paysans chassés par l’exode rural. Ils y construisent des habitats de fortune. Ces habitants surnommés « zoniers », puis « zonards » de façon péjorative, deviennent pour beaucoup le symbole de la pauvreté et de la précarité urbaine. »
« Malgré de nombreux projets visant à transformer cet espace en « ceinture verte », les deux guerres mondiales empêchent leur réalisation. La Zone a fini par disparaître pour faire place à une nouvelle séparation entre Paris et ses banlieues : le boulevard périphérique. »

La Zone par Eugène Atget et Louis Chifflot
Eugène Atget (tirage Bérénice Abbott),
Zoniers, Porte d’Italie, 1913
Galerie Françoise Paviot
« Entre 1900 et 1913, Eugène Atget arpenta la Zone à plusieurs reprises, produisant des « documents » qu’il vendait à des artistes ou à des institutions. »
« Dans la filiation des petits métiers photographiés auparavant, Atget s’intéresse aux chiffonniers, nombreux dans la Zone, et aux guinguettes, deux thèmes qui séduisirent également les peintres. Il traite ses sujets de façon directe, sans artifice ni misérabilisme. S’il se défendait de faire du reportage social, Atget éprouvait une sympathie pour les quartiers populaires et leurs habitants, en accord avec sa conscience politique. Une partie de ces clichés fut intégrée à la série « Paris pittoresque ».

Louis Chifflot, La Zone, 1938
Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration © EPPPD-MNHI
« Espace non constructible autour des fortifications de Thiers, la Zone fut très tôt investie par des personnes qui n’avaient pas les moyens de se loger dans Paris ou en proche banlieue. Un monde marginal s’y développa, vivant dans un habitat précaire. Jusqu’à sa disparition totale vers 1960, lors de la construction du boulevard périphérique, les zoniers furent immortalisés par les chroniqueurs, les photographes ou les cinéastes. »
« Moins connu qu’Eugène Atget, Henri Manuel ou les frères Séeberger, le photographe Louis Chifflot a réalisé en 1938 un reportage singulier sur les conditions de vie des zoniers du côté de Gentilly. »

Banlieues populaires
« Les banlieues d’aujourd’hui naissent de l’expansion des grandes villes comme Paris et les métropoles françaises. À la fin du XIXe siècle, le modèle urbain d’Haussmann considère la banlieue comme un espace à « coloniser », selon les journaux de l’époque. Ces espaces libres étaient destinés à accueillir ce dont la ville ne voulait pas : entrepôts, grandes usines, cimetières, hôpitaux, prisons, terres d’épandage, logements sociaux. Le paysage urbain se stratifie et se diversifie. Aux petits immeubles de la Belle Époque se mêlent des bidonvilles où les conditions de vie sont souvent difficiles, des lieux précaires qu’un peintre comme Jürg Kreienbühl illustre. » 
« À la différence des suburbs anglo-américains où les classes moyennes construisent leur pavillon avec jardin, les banlieues françaises et les logements collectifs qui y fleurissent à partir de la première moitié du XXe siècle ont d’abord accueilli le prolétariat urbain, puis l’exode rural, enfin l’immigration internationale, composant une vaste fresque humaine, que les photographies de Monique Hervo et de Jean Pottier contribuent à documenter. »

Nanterre par Jean Pottier et Monique Hervo
Jean Pottier, La Folie, rue de la Garenne, série « Bidonville de Nanterre », 1964
Galerie Françoise Paviot
« Au milieu des années 1960, environ 75000 personnes, dont de nombreux étrangers venus travailler en France (Algériens, Portugais, Italiens, Marocains ou Espagnols), habitent dans des baraquements précaires au sein des bidonvilles construits dans l’urgence et la nécessité aux portes des grandes villes françaises. »
« Jean Pottier, photojournaliste pour Panorama, puis Le Nouvel Observateur ou L’Express et habitant de Courbevoie, capture pendant près de dix ans le bidonville de Nanterre : « Je voyais des baraques en tôle, en bois, protégées par de la toile goudronnée, des roulottes usagées, des bâtiments en parpaings » (J. Pottier). »

Monique Hervo, Enfants sur un vélo, bidonville de la Folie, Nanterre, 1962
Tirage d’exposition © Monique Hervo « Collection La contemporaine »
« Le bidonville de la Folie est le plus grand mais aussi le plus isolé et le moins bien équipé des bidonvilles de Nanterre. Au milieu des années 1960, il regroupe environ 10000 personnes, dont plus de 1 000 familles. »
« Monique Hervo, née en 1929, s’y installe en 1959 en tant que membre du Service Civil International. Jusqu’à la « résorption » du bidonville de Nanterre en 1971, elle contribue à l’amélioration de l’habitat en mettant en place une coopérative de matériaux et d’outillages. »
« Ses photographies témoignent de la réalité du quotidien à la Folie dans les années 1960. »

De l’intime à l’esprit de quartier
« La photographie permet souvent de combler les lacunes des récits de la « grande histoire ».
« Donnant un visage aux destinées de chacun, elle met en lumière les histoires de famille et les parcours individuels qui reflètent des dynamiques plus larges. À travers des archives personnelles conservées dans les collections publiques, il est possible de retracer les différentes vagues migratoires qui ont façonné la France au XXe siècle. À rebours des clichés véhiculés par les grands médias, cinéastes et artistes contemporains s’attachent à donner corps et voix à ces expériences intimes. Ils racontent les trajectoires familiales et les manières d’habiter ensemble un territoire donné, dans l’espace public comme dans la sphère privée. Dans ces lieux en perpétuelle transformation que sont les zones urbaines en rénovation ou les « quartiers politiques de la ville », des vies se construisent, des mémoires se créent. L’art permet de préserver cette mémoire et ces expériences intimes du territoire avant qu’elles disparaissent. »

L’intimité dans les banlieues par Yanma Fofana et Neïla Czermak Ichti
Yanma Fofana, Doudou bleu, 2023
Collection de l’artiste
« Inspirée par des photographies souvenirs et des gestes de la vie quotidienne, la peinture de Yanma Fofana compose un art du quotidien et du banal, où la beauté se cache dans les détails les plus anodins d’une main servant le thé ou enlaçant son doudou chéri. Diplômée des Beaux-arts de Paris en 2023 après être passée par une classe préparatoire à Gennevilliers, l’artiste fait circuler dans sa pratique picturale et dans le monde de l’art contemporain des références intimes et familiales, des morceaux de vie passés entre ce que l’on désigne là comme le « centre », ici comme la « périphérie ». Autant de notions de hiérarchie et de frontières que la touche de l’artiste entend effacer, au profit de la grâce trouvée dans le simple quotidien. »

Neïla Czermak Ichti, Chorba glacée, 2019
Acquisition 2024. Centre national des arts plastiques © Neïla Czermak Ichti / Cnap. Crédit photo : Aurélien Mole
« Née à Bondy en 1993, Neïla Czermak Ichti dessine et peint les visages de ses proches, les hybride à des références aux cultures populaires et fantastiques, avant de les mettre en scène dans des intérieurs familiers ou des environnements fantasmés ensemble. Ce faisant, elle mêle les genres et les références pour composer un art en forme de journal intime, où se mêlent vérité et fiction, archives familiales, conte et témoignage, où le banal devient sublime et le quotidien merveilleux. »
« Dans cette série de dessins sur papier, l’artiste représente des membres de sa famille dans le salon de sa grand-mère, où ils avaient l’habitude de se retrouver chaque semaine pour déjeuner. »

Banlieues engagées

« La crise du logement est aiguë en France au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et elle ne fait que s’aggraver avec la croissance économique des Trente Glorieuses et les mouvements de population qui font suite aux décolonisations et qui convergent vers les métropoles. »
« Construire est le maître mot de l’État en ce milieu du XXe siècle. Il bâtit de nombreux logements en vingt-cinq ans à peine, mais cette urbanisation rapide pose vite problème : elle crée des phénomènes d’exclusion et de ghettoïsation. En 1973, la circulaire Guichard met fin à la construction de grands ensembles. À partir de là, le vocabulaire de la « rénovation urbaine » s’impose dans le débat public, en réponse à la dégradation rapide des habitations construites à la hâte et au sentiment d’abandon ressenti par de nombreux habitants. En 1981, ce mal-être atteint un point critique : le quartier des Minguettes, à Vénissieux, s’embrase. »
« Ce soulèvement met en lumière ce qui sera pudiquement appelé « le malaise des banlieues ».
« Face à un racisme croissant, la jeunesse s’organise et imagine une réponse forte : une marche pacifique à travers la France pour défendre les droits des enfants de l’immigration. Inspirée des actions non violentes des indépendantistes indiens et des mouvements états-uniens pour les droits civiques, cette initiative marque le début d’une série de mobilisations où l’inventivité politique va de pair avec la créativité plastique. Quelles sont l’histoire et la géographie de ces luttes ? Quelles sont les traces – physiques, médiatiques, politiques, spirituelles et artistiques – que laissent ces rêves lorsqu’ils se mettent en mouvement ? »
Cindy Bannani, Clichy-sous-Bois, 27 octobre 2006, Série «15 octobre — 3 décembre 1983», 2023. Collection de l’artiste

Banlieues rouges
« Les lotissements, ces quartiers de pavillons apparus dans les années 1920 sur des terrains bon marché, découpés par certains promoteurs peu scrupuleux au hasard des opportunités foncières, incarnent le rêve populaire d’accès à la propriété autant que les dérives de la spéculation immobilière. Ces terrains laissent souvent leurs habitants, appelés « mal-lotis », privés des services essentiels : électricité, eau, gaz, routes et tout-à-l’égout. Face à ces injustices, le jeune Parti communiste se fait rapidement le porte-parole des revendications d’une grande partie de ces mal-lotis. Dès les élections municipales de 1925, une « ceinture rouge » s’installe dans les périphéries les plus démunies. Ce mouvement s’enracine jusqu’aux années 1980, porté par une alliance forte avec le nouveau prolétariat des grandes usines qui se sont développées après la Première Guerre mondiale, auquel les nombreux maires communistes, issus de la classe ouvrière, promettent un monde meilleur avec des politiques sociales et des habitations bon marché – ancêtres des HLM. »
« Le communisme municipal repose sur une organisation locale où travail, habitat et loisirs cohabitent, comme à la cité de la TASE de Vaulx-en-Velin. Malgré quelques initiatives en faveur de la solidarité avec les populations issues de l’immigration postcoloniale, il se délite dans les années 1980 avec la désindustrialisation et la paupérisation de la population au sein des banlieues. »

La Courneuve par Boris Taslitzky
Boris Taslitzky, Entrée de l’usine Rateau, La Courneuve, 1968
© Ville de La Courneuve © ADAGP, Paris, 2025
« Au sein d’une « banlieue rouge » en pleine mutation sociale, politique et culturelle jusque dans les années 1970, de nombreuses municipalités communistes font appel à des artistes engagés pour affirmer le rôle moteur de l’art dans la fabrique d’une histoire commune. Boris Taslitzky, adhérent au Parti communiste français depuis 1935, est ainsi invité à réaliser une série d’œuvres représentant des communes du nord-est parisien. »
« En 1968, l’artiste dessine quinze vues de La Courneuve. Adoptant le point de vue d’un passant ou d’un habitant, depuis l’entrée de l’usine Rateau à une fenêtre de la cité Vercors, il dépeint dans une touche quasi photographique une ville en pleine transformation. »

Planifications et rénovations urbaines
« Le mouvement moderne, et par extension l’invention de la ville moderne, pose la question du logement collectif comme mode de vie, mais aussi comme projet idéologique. Les réflexions menées sur la rationalisation de l’habitat populaire et le fonctionnalisme architectural naissent dans l’entre-deux-guerres, mais prennent pleinement leur essor après la Seconde Guerre mondiale. »
« En France, les grands ensembles ont de multiples visages : la Cité des 4000 (La Courneuve), la Grande Borne (Grigny), les Courtillières (Pantin), le Neuhof (Strasbourg), les Minguettes (Vénissieux), la Péralière (Villeurbanne)... Leur spécificité réside notamment dans la vitesse de construction de ces logements, des années 1950 à 1973, pour résorber au plus vite la précarité des bidonvilles et des cités de transit. Pour les décideurs, la banlieue est un sujet tant d’étude et de préoccupation que d’expériences architecturales et économiques. La France incarne un modèle singulier : intervention de l’État et aménagement du territoire sont plus étroitement liés que dans n’importe quel pays européen ou occidental. »

Les Grands ensembles par Mathieu Pernot
Mathieu Pernot, Meaux, 24 avril, 2004, Le Grand Ensemble - Les Implosions (série), 2004
Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration © EPPPD-MNHI © ADAGP, Paris, 2025
« Le Grand Ensemble » réalisé par Mathieu Pernot est une série composée de trois types d’oeuvres.
« Les cartes postales, éditées jusqu’aux années 1980, que l’artiste collectionne et agrandit, reflètent autant un idéal du progrès social qu’un fantasme de la modernité urbaine. »
« L’agrandissement de ces cartes laisse apparaître la trame d’impression des personnages, telles des silhouettes ressurgies du passé, les témoins d’une mémoire oubliée. Enfin, les implosions d’immeubles, photographiées en noir et blanc, accentuent le caractère dramatique de cette technique de démolition – aujourd’hui abandonnée tant elle était violente pour les habitants, qui voyaient leurs souvenirs partir en poussière avec les lieux. »

Pierrefitte-sur-Seine par Alexia Fiasco
Alexia Fiasco, Bushra, série « Les dernières Fauvettes », 2023
Impression sur papier, vernis sur aluminium et cadre recyclé. Alexia Fiasco / Collection départementale de la Seine Saint Denis
« Les dernières Fauvettes » est un projet photographique, social et participatif, mené par Alexia Fiasco avec des habitants du quartier des Fauvettes-Joncherolles, à Pierrefitte-sur-Seine, où la cité éponyme est en cours de démolition depuis trois ans. Les visages de certains habitants, occupants ou voisins des Fauvettes ont été imprimés sur un ensemble de morceaux de béton, de bâtiments et autres détritus trouvés dans la cité laissée à l’abandon, ou presque, en attente de sa destruction. Comme une cérémonie d’adieu au long cours, le projet met en lumière une histoire tragique de l’habitat social autant que de celles et ceux qui continueront d’habiter sa mémoire, une fois la fin venue. »
« Répondant à un appel à projets lancé par la ville en 2021, Alexia Fiasco et Claire Lapeyre Mazérat, travailleuses culturelles et sociales de l’association Maestra, accompagnent les habitants des Fauvettes vers la démolition de leur cité. »

Des luttes en héritage
« Les grands ensembles, qui devaient faire entrer la France dans la modernité, ont permis de résoudre en partie la crise du logement. Cependant, ces quartiers souvent vétustes, mal desservis par les transports publics, peu connectés au reste du tissu urbain et aux structures municipales, ont progressivement vu se cristalliser des situations de relégation territoriale et de ghettoïsation sociale, alimentant des revendications citoyennes mêlant aspiration à la dignité des conditions de vie et à l’égalité des droits, et demande de justice liée à un sentiment de révolte contre les discriminations et le racisme. »
« Des années 1970 et 1980 jusqu’à l’été 2024 s’écrit dans ces espaces en marge une histoire des luttes et des contestations symbolisées par des lieux comme les Minguettes ou Clichy-Montfermeil, et par des morts tragiques comme celles de Zyed Benna et Bouna Traoré, Amine Bentounsi, Adama Traoré, Cédric Chouviat ou Nahel Merzouk. »
« Ce sont dans les espaces associatifs et médiatiques mais également dans les champs artistiques et culturels que se formulent les luttes et les mobilisations, à la croisée de l’histoire sociale, ouvrière et migratoire. »

Clichy-sous-Bois par Mohamed Bourouissa
Mohamed Bourouissa, La République, série « Périphérique », 2006
Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration © EPPPD-MNHI © ADAGP, Paris, 2025
« La mise en scène photographiée est réalisée à Clichy-sous-Bois en décembre 2005, peu de temps après les révoltes qui secouent la ville à la suite de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré. En hors-champ se situe l’émeute : celle sur le point d’advenir, ou qui a déjà eu lieu. »
« Là prend place le travail d’équilibriste de Mohamed Bourouissa. S’emparant des codes de la peinture d’histoire, il réinterprète La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix (1830). »
« Le drapeau bleu-blanc-rouge, au centre, fait figure d’allégorie de la Liberté : « À l’époque de Delacroix, on aspirait à la liberté ; aujourd’hui, c’est plutôt à l’égalité. Nous ne sommes pas dans des sociétés justes. Les émeutes viennent de là » (M. Bourouissa). »

Bureau de presse
« L’année 1983 marque un tournant. En quelques mois, plusieurs événements tragiques se succèdent : Habib Grimzi, touriste algérien, est assassiné par défenestration du train dans lequel il voyageait ; Toumi Djaïdja, jeune président de l’association SOS Avenir Minguettes, se fait tirer dessus et est grièvement blessé dans la nuit du 19 au 20 juin 1983 en tentant d’empêcher le chien d’un vigile de s’en prendre à un jeune de son quartier. »
« C’est dans ce contexte qu’est initiée la Marche pour l’égalité et contre le racisme qui se déroule du 15 octobre au 3 décembre 1983 entre Marseille et Paris, alors que la gauche est au pouvoir, mais que parallèlement le Front National gagne en influence. Cette marche, composée d’habitants de plusieurs banlieues françaises sillonnant le pays, rend visibles aux yeux du grand public et des médias majoritaires les revendications de toute une génération, qui se fait l’écho des engagements de ses aînés, souvent oubliés ou passés sous silence. »
« De la Marche de 1983 aux mouvements citoyens actuels, de Zaâma d’banlieue à l’agence IM’média, L’Étincelle ou le Bondy Blog, se construisent et se structurent dans les banlieues des réponses militantes et politiques aux violences institutionnelles et policières, contrepoints à la partialité des grands médias et à l’arbitraire du pouvoir. »
« Dans notre bureau de presse, nous vous invitons à (re)découvrir ces médias, ces films et des fanzines qui ont marqué l’histoire et qui continuent d’influencer l’opinion et d’inventer le journalisme de demain. »

Le Red Star Football Club par Elea-Jeanne Schmitter et Le Massi
Elea-Jeanne Schmitter et Le Massi, Les U13 féminines du Red Star FC sur le chantier du stade Bauer, janvier 2022
Tirage d’exposition © Collection archives redstar.fr © ADAGP, Paris, 2025
« Le Red Star FC et quatre photographes diplômés de l’école Kourtrajmé se sont lancés dans le projet de casser les codes de la photographie d’équipe traditionnelle. Pour l’occasion, les U13 féminines ont posé sur le chantier de rénovation du stade Bauer situé à Saint-Ouen. »
« Celui-ci occupe une place particulière dans le coeur des supporters de l’Étoile Rouge, dont il a accompagné le rayonnement et l’évolution depuis 1909. Plus de 110 ans après, le nouveau Bauer, dont l’ouverture est prévue en 2026, disposera d’un peu moins de 10 000 places, garantissant la continuité d’un football populaire accessible à tous et permettant au club d’évoluer dans un stade conforme aux normes du monde professionnel. »

Banlieues centrales
« Des berges de Seine d’Argenteuil, qui avaient conquis les peintres impressionnistes, au Palacio d’Abraxas de Noisy-le-Grand, qui a séduit les équipes du film Hunger Games et de maisons de couture, les banlieues n’en finissent pas de fasciner. »
« Cependant, la désindustrialisation du pays depuis les années 1970, les politiques successives de réaménagement urbain depuis les années 1980 et la gentrification induite par l’extension des grandes métropoles françaises depuis le début des années 2000 ont profondément remodelé le paysage, remettant en question la place des habitants des banlieues populaires qui ne sont pas devenus propriétaires. »
« Dans ce contexte, comment rendre compte de l’impermanence des lieux en faisant justice à celles et ceux qui les habitent ? Quels récits construire autour de, à partir de mais surtout avec elles et eux ? Si des films grand public, des shootings de mode et des revues de presse à sensation ont dessiné depuis plusieurs décennies autour des banlieues des imaginaires souvent éloignés des réalités pragmatiques, il est apparu essentiel à quelques générations d’artistes et d’acteurs culturels de reprendre en main leurs propres récits et de donner à voir, à entendre et à ressentir d’autres vécus, plus intérieurs, banals et intimes. »
« Les pratiques réunies dans cette dernière section présentent autant de manières d’habiter le monde, d’exprimer une nécessité intérieure et artistique et de lutter contre des clichés trop largement implantés dans l’inconscient collectif. En brisant les frontières traditionnelles entre centre et périphérie, ces nouvelles images ne demandent qu’à circuler plus encore. »

Le grand déplacement
« L’arrivée du train au milieu du XIXe siècle marque la naissance des banlieues sous leur forme contemporaine. Permettant la séparation entre lieu de vie et lieu de travail, le rail et plus tard l’autoroute s’imposent comme des symboles de la modernité. La multiplication des modes de transport a modifié les déplacements et l’organisation de l’habitat, entraînant une forte croissance du périurbain, et transformant l’espace ainsi que les dynamiques de peuplement. Les transports restent aujourd’hui un enjeu majeur des politiques d’aménagement, tant pour faciliter les déplacements que pour répondre aux défis environnementaux et sanitaires. Toutefois, la distance entre Paris et ses banlieues n’est pas uniquement kilométrique : elle est également sociale et imaginaire, comme le montrent avec humour et poésie les artistes présentés ici. »

2 questions à Safya Fierce, vidéaste et comédienne
Pourquoi avoir choisi cette thématique des transports ?
« Car ils font partie intégrante de mon quotidien. »
« J’ai une relation d’amour-haine avec le RER B, car s’il me permet de me déplacer et d’avoir une vie sociale, il est aussi marqué par des problèmes récurrents qui ont un impact direct (économique, sociale et psychologique) sur la vie des usagers. Je vois ces problèmes comme le reflet d’une marginalisation des banlieues et d’un certain classisme dans la gestion des infrastructures. Avec cette vidéo, je voulais à la fois dénoncer cette injustice et offrir une satire à laquelle de nombreux usagers peuvent s’identifier. »
Quel est le lien entre banlieues et transports selon toi ?
« Les transports sont le trait d’union entre les banlieues et Paris. Ils conditionnent notre accès aux opportunités – qu’il s’agisse du travail, des études, de la culture ou des loisirs. »
« Mais cette connexion est souvent fragile, et sa qualité dépend fortement du territoire où l’on vit. Finalement, le lien entre banlieue et transport, c’est aussi une question d’appartenance et de reconnaissance. Qui mérite un réseau efficace et fluide ? Pourquoi certains territoires sont-ils mieux desservis que d’autres ? Derrière la simple question du déplacement, il y a un enjeu social et politique majeur. »

S’approprier la ville
« La question du patrimoine est au coeur de nombreux projets de réaménagement urbain. En France, au fur et à mesure de la démolition des grands ensembles construits dans les années 1950 et 1970, remplacés par de nouveaux types d’habitation, et de l’extension des métropoles du pays, se pose la question : que faut-il remplacer et que faut-il conserver ? »
« Au-delà des démarches officielles de classement et d’inventaire du patrimoine, des formes non officielles de patrimoine émergent dans les espaces urbains. Sur les façades des chantiers et le long des terrains vagues, à l’intérieur des bâtiments délaissés, voire abandonnés, mais aussi en écho à ceux qui sont restés, des pratiques artistiques se déploient pour inventer de nouvelles façons de vivre et pour donner du sens à ces lieux. »
« Que ce soit à travers le graffiti, l’urbex (exploration urbaine), la photographie ou la peinture, des artistes utilisent leurs outils – sprays, pinceaux et appareils photographiques – pour marquer l’espace public. Les oeuvres de Guillaume Mathivet, qui peint sur des grillages, les paysages vitriotes emblématiques de Lassana Sarre, les anamorphoses secrètes de Georges Rousse, les GIF de Quentin Chaudat et Benjamin Laading, les interventions urbaines de Katre ou de Lek & Sowat, ou encore l’archéologie du futur d’Aleteïa sont autant de manières de transformer les villes par leurs interstices. Ce faisant, c’est la notion même de patrimoine qu’elles participent à construire avec leurs habitants. »

Aubervilliers par Willy Vainqueur
Willy Vainqueur, Fort d’Aubervilliers, graffeur du collectif Bomb Squad 2 TCA,
série « Fêtes et Forts », 1984
Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration © EPPPD-MNHI
« L’association Banlieue 89, dirigée par l’architecte Roland Castro et l’urbaniste Michel Cantal-Dupart, est créée en 1983 dans le but d’améliorer l’urbanisme et l’action sociale en banlieue. »
« Grâce à l’opération « Fêtes et Forts », une riche programmation de manifestations culturelles (cinéma, théâtre, danse et concert) est déployée dans les anciens bastions militaires entourant Paris, créant une synergie entre la capitale et les villes qui l’entourent, en préfiguration d’une réflexion sur le « Paris métropole urbaine ».
« En juillet 1984, le premier événement consacré au breakdance est organisé dans le fort d’Aubervilliers. »

L’art de se représenter
« Depuis les années 1980, des émissions comme Enquête d’action ou Zone interdite, ainsi que des films comme La Haine ou Athéna ont souvent dépeint les « banlieues » comme des lieux dangereux, associés à la violence et à la révolte. Ces territoires ont été réduits à des clichés, qualifiés de zones à « nettoyer au karcher » par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy en 2005, ou de « no go zones » dangereuses à pénétrer, invisibilisant de ce fait les habitants de ces quartiers. Disparaissent ainsi dans le fracas médiatique des vies quotidiennes joliment banales, faites d’anecdotes personnelles et familiales autant que d’histoire collective et de logiques systémiques. De multiples voix s’attachent aujourd’hui à les raconter artistiquement. »
« Nombreux sont les artistes et les initiatives culturelles qui viennent proposer des images de fierté et de réussite en réponse aux archétypes réducteurs et aux raccourcis. Que ces images prennent la forme de récits, de reportages photographiques ou de peintures, de lieux ou de manifestations festives et culturelles, elles s’attachent à montrer des visages et des trajectoires intimes bien éloignées des clichés. »
« Ces propositions vont au-delà des contre-récits – qui seraient pensés en opposition avec les grands discours ayant fondé des stéréotypes vivaces : elles révèlent des aspects de la vie ordinaire qui se déploie dans ces lieux pluriels que cache le singulier de la notion de « banlieue ». Elles sont une ode à la banalité de quotidiens souvent bien moins sensationnalistes que certaines voix voudraient le faire croire. »

Vitry-sur-Seine par Lassana Sarre
Lassana Sarre, Courir pour être curieux, 2022
Acrylique sur toile © Lassana Sarre – Galerie Polaris Paris
« Dans la peinture de Lassana Sarre, souvent de grand format, se mêlent les références personnelles et les anecdotes, les lieux vécus et traversés, les proches de l’artiste et les figures tutélaires. La ville de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où il a grandi, est un personnage et un paysage récurrents de ses toiles. Le peintre se représente ici dans un paysage inachevé, courant sur une piste d’athlétisme installée devant l’emblématique mairie de Vitry-sur-Seine construite en 1978, métaphore des injonctions sociales à fournir deux fois plus d’efforts lorsque l’on vient des marges. »
Le studio de musique
« Quand on prononce le mot « banlieue », le mot « rap » vient souvent immédiatement à l’esprit. »
« D’où vient cette identification, qui s’avère hâtive et inexacte quand on se penche quelques instants sur la question ? S’il est vrai que le rap français plonge ses racines dans les périphéries urbaines et les quartiers populaires, il ne représente pas le seul genre musical qui y soit produit ou écouté. Depuis l’avènement de l’enregistrement sonore, on chante la banlieue, ses paysages, les aventures que l’on peut y vivre... et on chante aussi depuis la banlieue, vers le monde qui écoute et qui se laisse surprendre par des vécus passés ailleurs sous silence. Tous les styles musicaux – la chanson réaliste, le rock, le punk, la variété, le rap – ont fait écho au vécu d’une grande partie de la population, qui peut enfin trouver là, dans la musique populaire, une image poétique qui la représente avec justesse. »
« Au travers de plus de cinq heures de musique soigneusement choisie, nous vous proposons un voyage sonore au coeur de nos banlieues chéries. Nous avons accordé une attention particulière aux musiciennes, chanteuses et rappeuses de tous horizons, afin de donner de la voix à des récits et des manières de dire trop souvent négligés dans la culture mainstream. »
« Le studio de musique a été conçu avec le Centre National de la musique / What the France. »
Accéder à la playlist de l’exposition
https://whatthefrance.lnk.to/banlieues-cheries

3 QUESTIONS À Susana Gallego Cuesta, Aléteïa, Aka Émilie Garnaud et Horya Makhlouf, commissaires de l’exposition 

« Pourquoi cette exposition au Palais de la Porte Dorée ? / D’où est venue l’idée de cette exposition ?
Cette exposition et la programmation qui l’accompagne réaffirment l’engagement du Palais de la Porte Dorée à lutter contre les idées reçues à travers une compréhension plus juste de l’histoire et une ouverture vers les enjeux sociaux et politiques contemporains. L’idée de l’exposition est née du constat que les banlieues, malgré leur poids dans la société française, restent trop souvent sous-représentées et mal comprises. L’exposition a pour objectif d’aller au-delà des stéréotypes, des perceptions négatives et réductrices, en revisitant l’histoire et l’actualité sous un prisme à la fois social, culturel et artistique.

Comment l’exposition remet-elle en question les clichés habituels sur les banlieues ?
En offrant une perspective plus large (géographiquement et historiquement) et plus humaine des banlieues, l’exposition cherche à dépasser les clichés, et à les interroger aussi. Comment se construisent ces perceptions ? Quel est le rôle des médias de masse ? Quelles histoires politiques et des luttes pouvons-nous remettre en lumière pour mieux comprendre ? Les banlieues sont des lieux de création, d’innovation et de transformation, et elles sont au cœur des grandes évolutions sociétales et culturelles du pays.

Comment l’histoire sociale et politique des banlieues est traitée à travers le prisme artistique ?
Le Musée national de l’histoire de l’immigration est un musée d’histoire et de société, et pourtant l’exposition fait le pari d’explorer des questions d’actualité avec des œuvres d’art, parce que nous, les commissaires, pensons que l’art est à même d’offrir un regard incarné et sensible, qui complète et nuance les approches plus universitaires. En donnant la parole aux artistes, en faisant la part belle aux archives militantes, l’exposition met en lumière des expériences personnelles et des imaginaires qui enrichissent la compréhension de ces espaces géographiques et humains.

Dans quelle mesure ces territoires se transforment-ils au fil du temps dans la mémoire collective ?
« La forme d’une ville change plus vite que le cœur des humains », écrivait Baudelaire au XIXe siècle – et les humains qui habitent les villes changent eux aussi très rapidement ! L’exposition essaye de mettre en lumière les mouvements migratoires, les changements sociaux, les mutations urbanistiques… qui tous ont un impact sur la mémoire collective. En s’intéressant aux glissements intimes et aux perceptions sensorielles et émotionnelles, nous essayons de retracer les temps forts de l’élaboration de cette mémoire, et essayons aussi, modestement, de contribuer à la façonner dans un sens plus inclusif et épanouissant pour toutes et tous. »


« Pour vous accompagner dans votre visite, retrouvez les définitions des termes clés de l'exposition.

Aire urbaine
L’aire urbaine est un concept géographique qui permet de décrire le développement des villes, et l’interdépendance entre leurs différentes composantes : ville-centre, banlieues, espaces périurbains. Depuis 2020, les aires urbaines ont été supplantées par les zones d’attraction des villes.

Banlieue rouge
L’industrialisation des banlieues après la Première Guerre mondiale leur donne une forte identité ouvrière favorable au parti communiste qui y remporte ses premiers succès électoraux. Confirmés dans les années 1930 et prolongés jusque dans les années 1980, ils donnent naissance à une ceinture de mairies communistes qui entoure Paris. S’y expérimente une gestion municipale originale où l’engagement politique rejoint les politiques culturelles, sportives et sociales des municipalités.

Bidonville
Regroupement d’abris de fortune et de constructions précaires situé le plus souvent à la périphérie des grandes villes. Leurs habitants vivent dans des conditions difficiles, sans équipements collectifs urbains (raccordement à l’eau, l’électricité notamment). Dans la France des Trente Glorieuses, de nombreux bidonvilles se développent servant de lieu de vie aux travailleurs immigrés et à leur famille à Champigny, Aubervilliers ou Nanterre par exemple.

Cités-jardins
Inventées à la fin du XIXe siècle en Angleterre, elles constituent une échappatoire en banlieue à la ville industrielle polluée. Peu nombreuses en France, elles sont surtout construites en région parisienne mêlant logements collectifs et espaces verts.

Grands ensembles
Leur construction débute en 1952, mais ce n’est qu’en 1958 que l’État les utilise comme levier de sa politique d’aménagement du territoire et de résorption de la crise du logement. 195 Zones à Urbaniser en Priorité (ZUP) accueillent barres et tours qui regroupent généralement plus de 1000 logements, aux statuts variés, produits de façon industrielle. Le programme de construction est stoppé en 1973.

HBM
Habitations Bon Marché. La plupart des HBM sortent de terre entre 1919 et 1939, offrant 300 000 logements sociaux, dont 100 000 en région parisienne situés principalement sur les terrains précédemment occupés par les fortifications puis la Zone.

HLM
Les Habitations à Loyer Modéré succèdent aux HBM. C’est la principale forme du logement social en France, essentiellement collectif et locatif.

Octroi
Sous l’Ancien Régime et jusqu’au XIXe siècle, des barrières sont installées à l’entrée des villes de façon à pouvoir, à cet endroit, y prélever une taxe (l’octroi) sur l’entrée de certaines denrées.

Villes nouvelles
La création des villes nouvelles répond à la volonté de l’État de mieux planifier et organiser la croissance urbaine. Afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de la ville-centre, ces entités urbaines doivent offrir des espaces résidentiels, de nombreux équipements urbains, et des zones d’activités pourvoyeuses d’emplois.

Zone/Zoniers
La Zone s’étendait au pied des fortifications parisiennes érigées entre 1841 et 1844 sous la Monarchie de Juillet. Elle formait une bande de terrain non constructible (non aedificandi) entre la capitale et ses banlieues. Pourtant, au début du XXe siècle, 30 000 personnes (les zoniers), parmi les plus pauvres, vivent dans la Zone, essentiellement dans des baraquements.

ZUP
Les Zone à Urbaniser en Priorité sont créées en 1958 pour répondre à la crise du logement. Sur les 195 ZUP désignées, 2,2 millions de logements sont construits, pour l’essentiel de type HLM locatif. »

LES PARTENAIRES DE L’EXPOSITION

L’Union sociale pour l’habitat
« L’Union sociale pour l’habitat représente, en France métropolitaine et dans les territoires d’Outre-mer, quelque 559 opérateurs Hlm (fi n 2023) à travers ses cinq fédérations (la Fédération nationale des Offices Publics de l’Habitat, les Entreprises sociales pour l’habitat, la Fédération nationale des Sociétés coopératives d’Hlm (Coop’Hlm), PROCIVIS UES-AP et la Fédération nationale des Associations régionales d’organismes d’habitat social). Elle remplit trois missions : un rôle de représentation nationale auprès des pouvoirs publics, des médias, des milieux professionnels et de l’opinion publique ; une mission de réflexion, d’analyse et d’étude sur tous les dossiers relatifs à l’habitat et l’élaboration de propositions pour une politique sociale de l’habitat ; une fonction d’information, de conseil et d’assistance auprès des organismes Hlm afin de faciliter, rationaliser et développer leurs activités et leurs compétences professionnelles. En 2023, les organismes Hlm ont mis en chantier 71 800 logements neufs et logements-foyers. Ils détiennent et gèrent 4,8 millions de logements locatifs et 0,38 million de logements-foyers et logent environ 10,4 millions de personnes. Les opérateurs de logement social sont également d’importants acteurs de l’accession sociale à la propriété : en 2023, 10 000 logements ont été vendus à des accédants, en secteur groupé ou en di§ us. Animés par 12 000 administrateurs bénévoles, ils emploient 88 000 salariés.
Pour en savoir plus : www.union-habitat.org »

Fédération des Offi ces Publics de l’Habitat
« La Fédération des O¦ ces Publics de l’Habitat (FOPH) est l’organisation professionnelle nationale qui regroupe 189 adhérents, dont 177 OPH et 12 sociétés d’économie mixte (SEM). Ces organismes d’HLM disposent d’un parc immobilier de 2,25 millions de logements et accueillent près de 5 millions de personnes.
Elle associe également des groupements d’organismes sous la forme de sociétés de coordination. Au 1er juillet 2024, on en compte 50 avec au moins un OPH. Implantés dans tous les territoires – métropoles, villes moyennes, bourgs – et ancrés à des collectivités locales ou à leurs groupements, ils mettent en oeuvre les politiques locales de l’habitat en construisant, en réhabilitant et en proposant des services de proximité aux habitants.
La Fédération promeut les intérêts de ses adhérents et les représente auprès des instances nationales et des pouvoirs publics. Elle leur apporte également son expertise dans les domaines juridique, RH, financier et technique.
Les valeurs fondamentales qui rassemblent les OPH sont : l’humanité au service des locataires ; la non-lucrativité, un modèle d’équité ; l’innovation, un gage d’avenir ; la fi délité aux territoires et aux collectivités locales ; l’horizontalité : nos actions associent toutes les parties prenantes.
Pour en savoir plus : https://www.foph.fr/ »

La Société des grands projets
« La Société des Grands Projets réalise de nouvelles solutions de mobilité du quotidien, des grands projets de transports décarbonés au service des territoires et des habitants. Elle pilote depuis 2010, la réalisation du Grand Paris express, dont les quatre nouvelles lignes de métro (15, 16, 17 et 18) ainsi que les prolongements de la ligne 14, qui vont révolutionner les déplacements de banlieue à banlieue. À l’échelle nationale, au plus près des territoires, elle accompagne les collectivités pour mener à bien les projets de services express régionaux métropolitains.
Le Grand Paris Express constitue aujourd’hui le plus grand chantier du siècle. Pour renforcer son rôle urbain, social et environnemental, il porte la culture et la création en son coeur.
L’art du Grand Paris englobe une collection d’oeuvres d’art, d’illustrations au sein des gares du Grand Paris Express et une programmation d’actions culturelles avec les grands parisiens autour du tracé du nouveau métro. Dans cette dynamique, l’exposition Banlieues Chéries s’étend aux palissades de chantier des futures gares de La Courneuve Six-Routes, Stade de France, Clichy – Montfermeil, Moulon Campus et Marguerite Perey transformant ces espaces en supports de création et d’expression artistique.
L’Art du Grand Paris connecte ainsi les territoires, les habitants, les artistes et les acteurs locaux dans le but de développer ensemble des imaginaires communs autour de l’arrivée du métro. »

Le Département de la Seine-Saint-Denis
« En 2024, le Département de la Seine-Saint-Denis s’est engagé dans la mise en place d’un projet de tiers-lieu culturel et patrimonial temporaire, dénommé la « LA COUR NEUVE ! », au sein d’un nouveau collège à La Courneuve qui ouvrira ses portes en septembre 2025. Cette proposition s’inscrit dans une ambition plus générale, portée par la collectivité, de faire des collèges non seulement des lieux innovants d’apprentissage et d’ouverture vers le territoire, mais également des lieux de vie, en y développant des actions au plus près des habitantes et habitants. Le Département accompagne ainsi une vingtaine projets de tiers-lieux dans les collèges du territoire.
Autour de la programmation de l’une des deux micro-folies départementales installée dès mars 2025 au nouveau collège, plusieurs actions de valorisation culturelle et patrimoniale sont proposées jusqu’en juillet. Elles permettent d’appréhender les histoires et les mémoires du territoire, au prisme des sujets de la banlieue et des cultures urbaines. Y seront présentés : • Une exposition, des ateliers de découverte et des conférences sur l’archéologie, notamment sur les fouilles menées « sous la banlieue » depuis plus de 30 ans par le Département. Une proposition de médiation archéologique pour les tout-petit•es sera également expérimentée avec les crèches et les centres de loisirs du secteur,
• Une exposition célébrant les 40 ans du hip hop en Seine-Saint-Denis, « Fêtes et forts 1984 et 1985 : l’émergence du hip-hop en Seine-Saint-Denis », à partir des reportages photographiquesde Willy Vainqueur et des témoignages des organisateurs de l’époque, 
• Une exposition et des ateliers de découverte ou de pratiques artistiques autour de l’histoire de l’ancienne usine courneuvienne Babcock et Wilcox, investie ces dernières années par un collectif de street artists, « la Babcokerie », avant sa reconversion.
C’est dans ce cadre que se tient le projet co-construit par le Département et le Musée national de l’histoire de l’immigration. Dans le cadre d’un partenariat renouvelé en 2024, la collectivité et l’établissement ont souhaité proposer une exposition « rebond » de Banlieues chéries au sein de ce collège. Une résidence curatoriale avec Horya Makhlouf, co-commissaire de l’exposition, a ainsi été initiée avec 6 classes de CM2 de La Courneuve. La Ville de La Courneuve a également été associée au projet, dans le cadre de sa convention de coopération culturelle et patrimoniale avec le Département. Construite avec les équipes enseignantes, les équipes du Département et de la Ville, cette exposition sera visible à la « LA COUR NEUVE ! » à partir de juin.
Les propositions d’activités sont accessibles au grand public, et notamment aux publics de proximité, tous les mercredis et les samedis, et durant les vacances scolaires. L’objectif est de favoriser l’appréhension par toutes et tous de ce nouvel équipement, comme des contenus qui y seront présentés. De nombreux créneaux de visite et d’activités seront par ailleurs ouverts en semaine pour les groupes, et en particulier les scolaires.
https://seinesaintdenis.fr/enfance-education-jeunesse/jeunesse/la-cour-neuve/ »

CORBEIL-ESSONNES
« La ville de Corbeil-Essonnes s’est engagée dans une dynamique de « ré-enchantement » urbain.
Dans ce contexte, l’action culturelle mise en oeuvre agit comme un moteur de transformation et d’inclusion sociale.
Notre partenariat avec l’exposition Banlieues chéries et l’exposition de l’artiste ALETEIA accueillie à la Galerie d’Art municipale, en est une illustration. Par cette collaboration, la ville met en lumière son patrimoine, son histoire et participe au renouvellement du regard porté sur les banlieues. Nous voulons mettre en lumière la créativité des banlieues en matière sociale et culturelle car celle-ci est souvent mésestimée.
Corbeil-Essonnes mène une politique qui vise à renforcer les Droits Culturels. Nous voulons briser les frontières et accueillir dignement celles et ceux qui viennent habiter la commune. Avec 108 nationalités présentes sur notre territoire, nous faisons vivre une citoyenneté mondiale. Nous montrons chaque jour que l’apport de l’immigration représente une richesse qui nous grandit en créant des relations plus fraternelles. Nous sommes fiers de vivre ensemble. L’éducation artistique et la création contemporaine contribuent à ce processus, à l’image du jumelage culturel avec le Palais de Tokyo, qui vise à créer un espace de dialogue entre les artistes et les habitants.
L’exposition Banlieues Chéries est en parfaite résonance avec le dispositif « Quartiers de demain », qui accompagne la réhabilitation du site emblématique de la Chaufferie des Tarterêts.
Cette friche va être transformée en un Centre Culturel innovant. Ce projet incarne notre volonté de changer le regard porté sur les quartiers populaires, entre mémoire et modernité.
À Corbeil-Essonnes, l’action culturelle contribue à façonner ainsi la ville de demain. »

Le Red Star FC
« Second plus ancien club français, le Red Star FC voit le jour grâce à Jules Rimet le créateur de la Coupe du Monde en 1897. L’histoire commence vite. Les titres s’enchaînent rapidement, mais plus que les récompenses, c’est l’engouement populaire autour du club qui marque les esprits.
Le 93 est le coeur battant de l’Étoile Rouge depuis son installation à Saint-Ouen en 1909.
Le Stade Bauer occupe une place particulière dans l’histoire du club, dont il a accompagné le rayonnement et l’évolution. Une enceinte légendaire, une ambiance unique, où Histoire, passion et diversité se mélangent dans la chaleur des tribunes. Le stade qui est aujourd’hui en rénovation disposera d’un peu moins de 10000 places, garantissant la continuité d’un football populaire accessible à tous et permettant au Red Star d’avoir un stade conforme aux normes du monde professionnel.
Mais le Red Star n’est pas qu’un club de football. Créé en 2008 à l‘initiative de Patrice Haddad, le Red Star LAB met en place des ateliers culturels et artistiques gratuits pour ses licencié(e)s pendant les vacances. Ces moments ont pour objectif de connecter par le prisme du football, les licenciés à l’art et à la culture. L’Étoile Rouge a fait du Parc départemental des Sports de Marville à Saint-Denis son centre d’entraînement et son académie qui deviendra demain son centre de formation. Le Red Star FC a pour vocation de former des joueurs de football, mais également d’ouvrir cette jeunesse à d’autres horizons. Permettant ainsi à la jeunesse du territoire de grandir et d’évoluer au sein du Red Star FC. »

Le Palais de la Porte Dorée

« Institution culturelle pluridisciplinaire, l’Établissement public du Palais de la Porte Dorée est constitué d’un monument historique, le Palais de la Porte Dorée, un musée, le Musée national de l’histoire de l’immigration et d’un aquarium, l’Aquarium tropical.  Véritable lieu de familiarités, le Palais de la Porte Dorée est tout à la fois : lieu d’exposition, de diffusion de la connaissance, forum d’expression et espace de sociabilité, lieu de programmation de spectacles et de festivals et lieu de conservation d’espèces menacées et de sensibilisation. »


Banlieues chéries, Palais de la Porte Dorée/Museo Editions, 224 pages. ISBN : 9 78 2373751482. 24,5 €.


Du 11 avril au 17 août 2025
293, avenue Daumesnil - 75012 Paris
Du mardi au vendredi, de 10h à 17h30.
Samedi et dimanche de 10h à 19h.
Fermé le lundi
Entrée gratuite pour tous le premier dimanche de chaque mois


A lire sur ce blog :
Les citations proviennent du dossier de presse et du minisite.

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