mardi 24 novembre 2020

Ehoud Olmert, politicien israélien


Ehoud Olmert a été Premier ministre israélien (2006-2009) du parti Kadima. Le 22 octobre 2007, lors de sa brève visite à Paris, ce chef de gouvernement avait été chaleureusement accueilli par des Français juifs. Il avait évoqué sa convergence de vues avec le Président de la République, alors Nicolas Sarkozy, notamment sur la menace nucléaire militaire iranienne, la prochaine réunion à Annapolis et les prouesses de l’économie israélienne. Comme en 2006, il avait monologué, sans que le public pût l’interroger. En 2014, alors â de 68 ans, il "a été condamné par un tribunal de Tel-Aviv à une peine de six ans de prison ferme et à une amende de 1 million de shekels (210 000 euros) pour avoir touché des pots-de-vin dans un mégascandale immobilier à Jérusalem" dont il était  maire (1993-2003). Le 15 février 2016, il "est entré dans la prison de Ramleh pour y purger sa peine de 19 mois pour corruption".  Il en est sorti en 2017, après 16 mois de détention. Le 22 novembre 2020, il a déclaré que l'Américain juif Jonathan Pollard, qui avait espionné pour l'Etat d'Israël, et désormais entièrement libre, ne devrait pas faire son aliyah.

Le roi Hérode le Grand (73-4 avant l’ère commune)

Pierre Clostermann (1921-2006) 

« King Bibi - Benyamin Nétanyahou ou la passion du pouvoir » par Dan Shadur 
« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 
« L'ombre de Staline » par Thomas Johnson 
« Les dessous des accords de Munich » de Christine Rütten 
« Le pacte Hitler-Staline » par Cédric Tourbe  
Vladimir Poutine 
Henry Lafont (1920-2011)

Bis repetita… Le Premier ministre israélien Ehud Olmert (2006-2009) du parti Kadima ne prise décidément pas le dialogue public avec la communauté Juive française instituée.

Pour sa deuxième visite officielle, et brève, à Paris, et à l’invitation du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), Ehoud Olmert s’est exprimé le 22 octobre 2007 devant près de 200 « responsables de la communauté juive et des associations d’amitié franco-israéliennes », dont Richard Prasquier, alors Président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), et le grand rabbin de France, alors Joseph Sitruk. 

Mais, alors que le public avait été autorisé à interroger son prédécesseur Ariel Sharon en 2005, nul n’a pu poser de questions à Ehoud Olmert.

Un orateur qui a usé des recettes classiques de la communication : il a favorisé l’intimité avec l’auditoire, l’a placé en confident, l’a fait rire, etc.

Et son discours a été chaleureusement applaudi.

Un discours souvent convenu, vraisemblablement pas assez intéressant pour empêcher certains de poursuivre leurs conversations, et ce à quelques mètres du chef du gouvernement israélien.

D’abord, Ehoud Olmert a souligné le langage sincère, ferme et clair du Président de la République Nicolas Sarkozy, « ami véritable de l’Etat d’Israël ». Il a loué sa conscience aiguë du danger de la menace nucléaire iranienne dirigée contre « le monde démocratique, contre tous ceux qui partagent nos valeurs humanistes, d’égalité. Le président Poutine n’a aucune volonté de voir un Iran nucléarisé ».

Il a insisté sur l’atmosphère nouvelle « plus amicale, plus aimante » qui prévaut entre les deux pays.

Il a remercié la communauté Juive française qu’il espère « revoir bientôt, peut-être en Israël ».

« Un processus de paix comprend des risques et des opportunités »
Puis, Ehoud Olmert a enchaîné sur « le processus en cours qui peut évoluer en négociations avec les Palestiniens ».

Un processus qui suscite « des débats entre nous. Ceci fait partie de notre mode de vie. Sans sécurité, il n’y aura pas de paix. On me demande souvent : « N’est-il pas dangereux de commencer aujourd’hui un processus de paix avec les Palestiniens ? » Ces questions sont légitimes. Il n’y a pas une seule réponse à cette question. Un processus de paix comprend des risques et des opportunités. Je crois qu’il faut saisir toutes les opportunités pour avoir une paix véritable avec tous nos voisins. La réunion à Annapolis ne sera pas un lieu de négociation. Israël est un pays fort : il peut négocier sur les points les plus difficiles et nul ne l’oblige à aller vers des négociations. Actuellement, il y a des dirigeants palestiniens prêts à vivre avec un Etat juif et qui déclarent être prêts à lutter contre le terrorisme ».

A qui Ehoud Olmert faisait-il allusion ? Certainement pas aux chefs du Hamas.

Alors, qui d’autres ?

Le président Mahmoud Abbas, membre éminent du Fatah ? Le 11 octobre 2007, la télévision du Fatah montrait la carte « Palestine 2007 » où « l’Etat d’Israël était peint aux couleurs du drapeau palestinien. La description de tout l’Etat d’Israël en « Palestine » n’est pas pure coïncidence : elle est un élément de l’éducation au sein de l’Autorité palestinienne. Ce message d’un monde sans Israël est répété dans les manuels scolaires palestiniens, les programmes pour enfants, les mots croisés, les clips vidéos, les noms des rues, etc. Cette image [sur la carte] destinée à la population palestinienne est celle d’un monde sans Israël » (Itamar Marcus et Barbara Crook, Palestinian Media Watch, 17 octobre 2007).

« Nous sommes formidables »
« Nous sommes formidables, et nous avons tendance à nous complaire dans les récriminations », a estimé Ehoud Olmert. Il a conclu sur une note optimiste sur l'économie israélienne : un taux de croissance annuel très élevé, 24 milliards de dollars d’investissements étrangers, une balance des paiements positive, etc.

Une déclaration saluée par une salve d’applaudissements.

Comme nous l’indiquions déjà le 17 juin 2006, peu après la rencontre précédente et identique prévue pour Ehoud Olmert : « Malheureusement, par manque de temps peut-être, le public n'a pu poser aucune question. Dommage, une rencontre, c'est quand même mieux quand elle permet l'instauration d'un dialogue… »

Les sujets d’interrogation ne manquaient pourtant pas : l’avenir de Jérusalem, les derniers rebondissements de l’affaire al-Dura, le rôle néfaste d’universitaires israéliens, fonctionnaires thuriféraires les plus durs de leur Etat, l’inaction israélienne à l’égard de plaintes déposées par les victimes, françaises ou franco-israéliennes, d’attentats terroristes palestiniens en Israël…

Myriam Lehmann-Zaoui (z’’l) a été tuée lors de l’attentat terroriste au Park Hotel à Netanya, le soir du Seder de Pessah (Pâque) 2002. Son fils, Bernard Zaoui, préside l’AMLZ (Association Marianne Lehman-Zaoui) et a déposé plainte contre les divers dirigeants palestiniens pour obtenir la condamnation des organisateurs de cet attentat. Il confiait à Guysen : « Notre action en justice a été constamment freinée en raison de relations politiques franco-israéliennes difficiles. Dès l'élection du Président de la République, Nicolas Sarkozy, la cellule antiterroriste française m’a indiqué qu'une commission rogatoire allait être envoyée en Israël. La justice israélienne ne répond pas à cette demande. Ehoud Olmert va-t-il favoriser les actions en justice initiées par les familles des victimes de ce terrorisme palestinien ? » Ou le gouvernement Olmert pratique-t-il une cynique realpolitik pour ne pas ternir ceux qu’il considère comme des « partenaires pour la paix » ?

Conviée tardivement, la communauté Juive française ne mérite-t-elle pas plus de considération qu’un statut d’« audience captive » ?

On comprend d’autant moins ces absences répétées de dialogue public avec les représentants de cette communauté qu’Ehoud Olmert s’entretient avec des dirigeants qui, eux, ne sont pas vraiment des amis d’Israël…

ADDENDUM 

Le 31 mars 2014, un tribunal de Tel Aviv
a condamné Ehoud Olmert pour corruption notamment dans le scandale lié au projet immobilier "Holyland". Il lui est "reproché d'avoir perçu illégalement 750 000 shekels (environ 156 000 euros) pendant son mandat de maire de Jérusalem (1993-2003), et d'avoir menti à la justice". 


Il en est sorti en 2017, après 16 mois de détention.

A l'automne 2020, la signature des accords d'Oslo a prouvé la stature du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Le 22 novembre 2020, il a déclaré que l'Américain juif Jonathan Pollard, qui avait espionné pour l'Etat d'Israël, et désormais entièrement libre, ne devrait pas faire son aliyah. Jonathan Pollard avait communiqué, par sionisme, des documents concernant non les Etats-Unis, mais principalement des Etats arabes. Des documents que les Etats-Unis auraient du communiquer à leur allié israélien.


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Cet article avait été publié par Guysen et sur ce blog les 1er avril et 13 mai 2014, 15 février 2016.

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