mardi 29 août 2017

Lemmy Constantine


Lemmy Constantine est un chanteur, acteur et guitariste qui affectionne le style "jazz manouche". Fils d'Eddie Constantine, après s'être produit en France et à l'étranger - notamment en Brésil et en Hongrie - avec un quatuor, il interprète en s'accompagnant à la guitare des standards et se livre par des anecdotes souvent personnelles. Lemmy Constantine chantera, avec le Grand ensemble de cuivres et percussions de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, à la salle du Conservatoire de Musique et de Danse de la Nouvelle-Calédonie à Nouméa. Il sera accompagné par Marc Berthoumieux, accordéon pour interpréter Bach, Haendel, des musiques de film, et des chansons françaises.

« Aznavour en concert. Paris 2015 », par Marc di Domenico
Brigitte Bardot
Georges Brassens (1921-1981)
Jacques Canetti. 50 ans de chansons. 50 ans de passion
Lemmy Constantine
« Je suis venu vous dire… Gainsbourg by Ginzburg » par Pierre-Henry Salfati
Le compositeur Norbert Glanzberg (1910-2001)
Joana chante Aznavour
« L’histoire d’Irène » par Damian Pettigrew
Luc Lazza, chanteur et comédien
Edith Piaf (1915-1963)
Paris en chansons
« Les chansons du Front populaire », par Yves Riou et Philippe Pouchain
« Chantons la Libération » par Philippe Pouchain et Yves Riou

Les cinéphiles ont remarqué sa silhouette nonchalante dans Généalogies d'un crime de Raoul Ruiz (1998), L'Américain de Patrick Timsit (2004),  Big City de Djamel Bensalah (2007), dans Babylon AD de Mathieu Kassovitz (2008) ou Le Capital de Costa-Gavras (2012).  La voix de velours de cet artiste bilingue français-américain lui vaut aussi des propositions dans la publicité pour de célèbres marques.

 "Un enfant de la balle"
Dans In Difference (2009), CD alliant qualités d’interprétations et d’arrangements, Lemmy Constantine met son talent de crooner au service de standards américains, tel Old Man River d'Oscar Hammerstein II et de Jerome Kern (1927), et reprend le merveilleux L’Homme et l’enfant, titre créé par son père Eddie Constantine et sa sœur Tania : Lemmy Constantine insuffle une grande douceur, tandis que Chloe Stefani exprime une rare délicatesse et innocence.
Après son CD Manouche Land (2004) et avant In Difference (2009), fidèle à son style alliant un rythme jazzy, des airs manouche et de la variété française, Lemmy Constantine reprend dans Meeting Sinatra & Django, ou plutôt recrée des standards : My Funny Valentine, Moon River, Night and Day, Nuages

La voix douce swingue souvent sur un air de bal musette. Lemmy Constantine instille parfois la vivacité de l’accordéon guilleret de Jean-Claude Laudat dans une mélodie habillée habituellement en tonalité triste (My Way). Un entrain ironique qui sert à merveille The Lady Is a Tramp. Des titres que l’on peut écouter sur le site de Lemmy Constantine.

Cet hommage empreint de respect témoigne de l’habile et heureuse alliance du jazz et du bal musette, de la virtuosité des musiciens et des qualités du crooner de cet « enfant de la balle », fils d'Eddie Constantine, acteur-chanteur qui devint célèbre en interprétant l'agent secret Lemmy Caution, et d’une prima ballerina tchèque. Un artiste bilingue, ancien petit rat de l’Opéra de Paris et « bohémien dans l’âme ».

Dans ce CD Meeting Sinatra & Django (2007) au graphisme élégant édité par Nocturne, Lemmy Constantine s’est entouré de cinq artistes talentueux, dont les guitaristes rythmiques Doudou Cuillerier et Ramon Galan le violoniste Costel Nitescu, le contrebassiste Gilles Naturel.

Distingué Talent Jazz Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes), il a été accueilli dans des festivals à Vienne, Nice, Paris, Sziget, Hongrie…

"Après s'être produit en France et à l'étranger - notamment en Brésil - avec un quatuor, il interprète en s'accompagnant à la guitare des standards et se livre par des anecdotes souvent personnelles, dans un spectacle d'une heure et dix minutes mis en scène par Caroline Loeb, tous les mardis à 19 h jusqu'en avril 2016 au Théâtre du Marais. "Django Reinhardt Frank Sinatra Lemmy Constantine, Un voyage qui vibre à l’évocation des grandes icônes du cinéma: Ava Gardner, Yves Montand, et un certain … Eddie Constantine. De sa voix chaude de Crooner, séducteur, Lemmy nous livre une interprétation rare de ces standards qui reflète les racines, la culture et les amours d’un enfant de la balle, bohémien dans l’âme. De Night and Day à The lady is a Tramp en passant par Old Man River ou Come Fly with Me, accompagné de sa guitare un peu manouche, ce gentleman des temps modernes nous fait voyager à travers les plus belles chansons du patrimoine américain".

Les 30 et 31 août , 1er septembre 2017, Lemmy Constantine chantera, avec le Grand ensemble de cuivres et percussions de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, à la salle du Conservatoire de Musique et de Danse de la Nouvelle-Calédonie à Nouméa. Il sera accompagné par Marc Berthoumieux, accordéon pour interpréter Bach, Haendel, des musiques de film, et des chansons françaises. "L’évènement de la saison 2017 !!! Le Monaco Brass, c’est 15 musiciens sur scène, qui forment le Grand ensemble de cuivres et percussions de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. Trois concerts exceptionnels à Nouméa, avec en première partie un voyage musical qui nous entraîne de la renaissance à Piazzolla, en se terminant avec les grands thèmes du cinéma. En deuxième partie, le chanteur crooner Lemmy Constantine et l’accordéoniste Marc Berthoumieux, grandes figures du show-biz parisien, se joignent au Monaco Brass pour une histoire de la chansons française. Avec des arrangements écrits de main de maître, spécialement pour cette tournée à Nouméa, par Samuel Tupin, nul doute que ces soirées resteront gravées dans la mémoire des spectateurs de l’auditorium du Conservatoire !"

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Cet article a été publié en une version plus concise par L’ArcheIl a été publié sur ce blog le 24 décembre 2009, puis les 1er janvier 2013 et 22 juillet 2015, 3 février 2016.

vendredi 25 août 2017

« Stitching History from the Holocaust »


L’exposition itinérante et virturelle « Stitching History from the Holocaust », actuellement à l'Holocaust Memorial Center,  et la pièce de théâtre « A Stitch in Time » de Susan Westfall évoquent la couturière pragoise Hedwig Strnad qui a tenté vainement de fuir la Tchécoslovaquie occupée par les Nazis, et a été assassinée lors de la Shoah.
C’est une exposition itinérante inédite, au musée et sur Internet, et bouleversante. Un hommage à une couturière juive pragoise assassinée lors de la Shoah

En 1997, alors qu’il vidait la cave de la maison de sa mère à Milwaukee dans le Wisconsin, Burton Strnad, avocat, a découvert une enveloppe portant le sceau nazi « Inspecté par le IIIe Reich ». A l’intérieur, se trouvait une lettre datant du 11 décembre 1939 écrite par Paul Strnad, Juif pragois. Celui-ci demandait à son cousin Alvin, père de Burton, de l’aider à se procurer un affidavit (« déclaration sous serment ») pour son épouse Hedwig, ou Hedy, et lui afin de fuir la Tchécoslovaquie occupée par les Nazis. Paul expliquait qu’Hedy était couturière – une photographie envoyée montre le couple - et a joint dans un paquet ses dessins en couleurs d’habits en preuve de son talent et de leur indépendance financière. Ces dessins représentaient une robe du soir, deux manteaux, deux costumes et plusieurs robes. Paul et Hedy Strnad espéraient que quelqu’un à Milwaukee offrirait un travail à cette styliste. Ils avaient perdu leur travail en Tchécoslovaquie.

Malgré les efforts d’Alvin pour aider son cousin et son épouse et obtenir des visas, le couple Strnad a été assassiné lors de la Shoah.

Burton Strnad a donné ces documents à Kathie Bernstein, archiviste de photographies et d’artefacts de la communauté juive de Milwaukee, et à l’association d’histoire juive de Milwaukee. Kathie Bernstein l’a assuré de les utiliser un jour. Mais beaucoup de questions demeuraient sans réponse sur le parcours de ce couple pragois juif.

En 2008, lors de l’ouverture du musée juif de Milwaukee dirigé par Kathie Bernstein, cette lettre a intégré sa collection permanente. Un visiteur a souhaité que le JMM créé les robes dessinées par Hedy.

En 2014, le musée a travaillé avec l’atelier de costumes du théâtre de répertoire de Milwaukee, notamment Jessica Hartman Jaeger, pour donner vie aux dessins de Hedy Strnad, tout en effectuant des recherches sur la famille Strnad.

Six universitaires ont fourni des explications sur les documents selon des perspectives différentes, dont l’histoire de la mode, celle de l’immigration et de la Shoah.

En est résultée l’exposition itinérante Stitching History from the Holocaust, inaugurée par ce musée, avant d’être accueillie à la Ruth Davis Design Gallery à Madison et au Museum of Jewish Heritage à New York en 2016, au Jewish Museum of Florida - FIU et à l’Holocaust Memorial Center Zekelman Family Campus à Farmington Hills en 2017. Huit robes et accessoires ont été fabriqués selon les dessins d’Hedwig Strnad, les techniques et styles de l’époque : boutons recouverts, fermetures Eclair vintage… En outre, l’exposition présente des vêtements dessinés par des étudiants en stylisme de l’Université du Wisconsin inspirés par les vêtements de Strnad et le style des années 1930.

De plus, une exposition digitale informe sur la vie d’Hedy.

Elle provient d’un partenariat fructueux université/communauté, auquel ont collaboré les UW-Milwaukee Libraries, le UW-Milwaukee Digital Humanities Lab, et le Jewish Museum Milwaukee. La structure du site permet de décrire chaque objet et d’ajouter de nouvelles informations. Chacun peut explorer le site et l’abonder en données.

Parmi ces objets : une lettre du mari d’Hedwig Strnad remerciant Alvin Strnad d’avoir initié la procédure afin d’obtenir l’affidavit de nécessité pour Hewig Strnad, et demandant des magazines de mode de Paris.

Autre document émouvant : la fiche biographique remplie dans les années 1990 par Brigitte Neumann Rohaczek sur sa tante Hedviga Strnad et destinée à Yad Vashem. Cette nièce est citée, en note de bas de page, dans un livre sur les Kindertransport, convois ayant sauvé des enfants juifs d’Europe continentale en les amenant en Grande-Bretagne. Grâce à un étudiant américain, Tyler Grasee, Ellie Gettinger, directrice de l’Education au musée juif de Milwaukee, a contacté en 2013 Brigitte Neumann Rohaczek. Cette octogénaire vivait à Nuremberg et lui a donné des informations sur Hedvika Strnad. Elle l’a décrite comme une « Lady tailor », une femme de caractère, indépendante, rousse, pleinte de joie de vivre, qui aimait fumer. Hedvika Strnad était propriétaire d’un magasin et d’un atelier de vêtements où travaillait une équipe importante de couturiers de haute couture très qualifiés. Ses clients fidèles admiraient son goût fin et son écriture élégante.

Hedy et Paul formaient un couple qui semblait toujours heureux. Ils dirigeaient un théâtre de marionnettes, et quand l’atelier de fabrication n’était pas occupé, les couturières cousaient des robes à la mode pour les marionnettes et pour les poupées de sa nièce Brigitte.

Brigitte Neumann Rohaczek savait aussi que Hedwig était toujours vivante en 1944 : « A la fin de 1944, elle était encore à Theresienstadt et Auschwitz a été libéré en 1945. Aussi, c’était juste une question de quelques mois. Et cela a été… trop tard ».

Après Theresienstadt, le couple Strnad semble avoir été amené dans le ghetto de Varsovie. Il y est mort ou est décédé à Treblinka.

Elle a donné au musée une lettre de Paul à son père, avec une note manuscrite d’Hedviga.

Karen Strnad, fille de Burton, a donné au musée une lettre trouvée chez sa grand-mère. C’est une lettre de Paul à son cousin Avin, datée d’octobre 1938, juste après les accords de Munich. Paul y écrivait : « Quelle catastrophe s’est abattue sur notre pays ! Une catastrophe qui a bouleversé toute notre vie… Tu peux imaginer notre grand intérêt à quitter l’Europe aussi vite que possible parce qu’il n’y a pas de possibilité d’obtenir un poste dans ce pays. Par une autre lettre, je t’ai envoyé des dessins de robes conçus par ma femme. J’espère que les fabricants de robes que tu as mentionnés dans ta lettre les apprécieront ».

Karen Strnad et Brigitte Neumann Rohaczek ont visité le village où naquit Paul Strnad.

« Il y a ce mot hébreu « Hineni » qui signifie « Je suis ici », et j’y pense beaucoup. Maintenant, je peux dire « Hineni » et regarder un membre de la famille que je n’ai jamais connu. Je peux dire « Hineni » à propos des créations d’Hedy. Ces robes sont des artefacts de l’histoire de ma famille. Ils les gardent spirituellement vivants », a déclaré  Karen Strnad.

L’histoire tragique du couple Strnad a inspiré la dramaturge Susan Westfall qui a écrit la pièce de théâtre « A Stitch in Time », dont la première représentation publique, dans une mise en scène de Michael Yawney, professeur associé de théâtre à la Florida International University, a été donnée le 29 janvier 2017 au musée juif de Floride. Fruit d’une commande du musée, cette pièce de théâtre en un acte est interprétée par Ricky J. Martinez et Irene Adjan.
                           
          
Du 22 juin au 29 décembre 2017
Zekelman Family Campus 
28123 Orchard Lake Road
Farmington Hills, Michigan 48334
Tel.: 248.553.2400
Lundi de 9 h 30 à 20 h 30, du mardi au jeudi et le dimanche de 9 h 30 à 17 h, et le vendredi de 9 h 30 à 15 h
Fermé le samedi, les jours fériés et les fêtes juives.

Visuels
A letter from Hedwig Strnad's husband to Alvin Strnad, thanking him for starting the process to obtain an Affidavit of Necessity for Hedwig Strnad, and requesting Fashion magazines from Paris
Paul Strnad, “Correspondence from Paul Strnad to Alvin Strnad II,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/43.

Photograph of Hedy and Paul Strnad outside
“Hedy and Paul Strnad,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/25.

Biographical details of Hedwig Strnad, Holocaust victim, submitted to Yad Vashem by her niece, Brigitte Rohaczek
Brigitte Rohsczek, “Page of Testimony for Hedvika (Hedwig) Strnad,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/15.

Flower Dress, Drawn and Designed by Hedwig Strnad
Hedwig Strnad, “Flower Dress, Drawn and Designed by Hedwig Strnad,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/20.

Three maps illustrating Central Europe between 1815 and 1835
“Maps of Central Europe, 1815-1935,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/24.

“Correspondence from Paul Strnad to Alvin Strnad I,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/44.

Grey Dress, Drawn and Designed by Hedwig Strnad
Hedwig Strnad, “Grey Dress, Drawn and Designed by Hedwig Strnad,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/19.

Black and White Dress, Drawn and Designed by Hedwig Strnad
Hedwig Strnad, “Black and White Dress, Drawn and Designed by Hedwig Strnad,” Stitching History from the Holocaust, accessed August 1, 2017, http://liblamp.uwm.edu/omeka/stitchinghistory/items/show/21

Les citations proviennent du site de l'exposition.

Billy Joel, "The PIano Man"



Chanteur pianiste talentueux, populaire, Juif américain,  Billy Joel est née dans une famille dont la branche paternelle allemande a été spoliée par les Nazis. Il a été distingué par de nombreux prix. « Billy Joel, une rock star au pays des soviets » (Billy Joel: A Matter Of Trust - The Bridge To Russia), documentaire de Jim Brown (2013), montre la tournée triomphale de Billy Joel, "The Piano man", à l’été 1987, en Union soviétique. Le 21 août 2017, lors de son concert à New York, Billy Joel a arboré l'étoile de David jaune sur sa veste.

Plus de 150 millions de disques vendus dans le monde, 46 spectacles au Madison Square Garden depuis son premier concert en 1978, le Grammy Legend Award en 1990, présence au Songwriters Hall of Fame en 1992, le Johnny Mercer Award en 2001, le 36th Annual Kennedy Center Honor en 2013, le Library of Congress Gershwin Prize for Popular Song – hommage présenté par Tony Bennett - et l’ASCAP Centennial Award en 2014, seul artiste non classique figurant dans la collection picturale Steinway Hall qui inclut Sergei Rachmaninoff, Franz Liszt, Arthur Rubinstein, Ignacy Paderewski, docteur honoris causa de nombreuses universités américaines, « master classes » dans les campus universitaires depuis vingt ans, philanthrope… Billy Joel demeure un artiste célèbre, même si son activité créatrice s’est fortement ralentie depuis plus de deux décennies marquées par des accidents, cures de désintoxication, mariages et divorces.

Spoliation
Billy Joel est né en 1949 à New York dans une famille Juive américaine, deux ans après sa sœur Judy. Né en Allemagne en 1923, son père, Howard, né Helmuth, Julius Joel, est un pianiste classique et ingénieur à la General Electric. Le père de Howard Joel, Karl Amson Joel (1889-1982), était un industriel allemand avec sa sociéé Joel Macht Fabrik. Rosalind Hyman, mère de Billy Joel, est issue d’une famille Juive britannique.

En 1957, le couple Joel divorce. Howard Joel s’établit à Vienne (Autriche). Il se remarie et a en 1971 un fils, Alexander Joel, chef d’orchestre britannique qui dirige les orchestres des plus célèbre opéras européens, et directeur musical du Staatstheater de Braunschweig (2001-2014).

Dans les années 1970, Billy Joel recherche son père qu’il connait peu. Il renoue des contacts avec lui.

Mais c’est par The Joel Files: A Story of Two Families (2000), documentaire de Beate Thalberg qu’il va mieux connaître sa branche paternelle allemande et découvrir un secret familial douloureux.

A Nuremberg (Bavière), constatant le succès de la vente par correspondance (VPC) par catalogues aux Etats-Unis, Karl Amson Joel a fondé en 1928 une entreprise de VPC de tissus et vêtements. L’année suivante, il a créé une usine textile. Marié à Meta, élevé dans une famille de tailleurs, il a un fils unique, Helmuth Julius Joel né en 1923.

Rapidement, sa société de ventes par correspondance florissante figure parmi les quatre plus importantes en Allemagne. 

En 1933, à l’avènement du nazisme, Karl Amson Joel subit les lois antisémites, est discriminé par les dirigeants nazis, notamment par l’éditeur et député Julius Streicher. 

En 1934, il déménage sa société à Berlin, où il a installé de nouvelles machines. Mais le département de couture est resté à Nuremberg. 

Les discriminations se font plus pesantes : cet homme d’affaires doit marquer la façade de son entreprise d’un « J » pour Juden (Juif, en allemand), des firmes Juives sont aryanisées.

En 1938, Karl Amson Joel est contraint de vendre son affaire à un prix dérisoire à Josef Neckermann. Le prix originel de la vente (2,3 millions de marks) a ensuite été réduit par Neckermann à 1,1 million de marks. L’argent a été transféré à un compte à la banque Hardy & Co à Berlin. En 1935, Neckermann avait acheté, pour un montant inférieur à celui de récents travaux d’aménagement, le grand magasin à Wurtzbourg, en Bavière, d’un self-made man aisé Juif, Siegmund Ruschkewitz, qu’il avait physiquement éjecté de son magasin. Il s’enrichit en fabriquant des uniformes pour l’armée du IIIe Reich. Dans les années 1960, il est médaillé olympique comme cavalier, et a fondé une dynastie de cavaliers.

Karl Amson Joel doit aussi quitter sa villa dans le quartier huppé Charlottenburg, à Berlin. Membre du parti nazi, Neckermann y élit son domicile.

Muni de faux passeports, Howard Joel a émigré en Suisse en 1938 où son fils unique Helmuth suit sa scolarité en internat. Mais l’accès à son compte bancaire à Berlin lui est désormais interdit, à moins qu’il ne retourne à Berlin.

Via la France et la Grande-Bretagne, la famille Joel est arrivée à Cuba où elle demeura trois ans, et enfin aux Etats-Unis. 

Là, Karl Amson Joel a créé son entreprise fabriquant des rubans pour cheveux en 1942.

Là, Helmuth, devenu Howard, s’est engagé dans l’armée américaine en 1943. Il se trouvait au sein des troupes américaines ayant libéré le camp de concentration de Dachau en avril 1945. Il a découvert l’usine de son père à Nuremberg en ruines. En 1946, à son retour aux Etats-Unis, il s’est marié, mais il est demeuré marqué par sa guerre.

Dans son autobiographie où il minimise son engagement nazi, Neckermann écrit avoir rencontré Karl Amson Joe  après guerre, à Munich. 

Karl Amson Joel a lancé une procédure judiciaire afin d’obtenir d’être indemnisé en lien avec sa spoliation par Neckerman qui dirigeait alors la société de ventes par correspondances la plus importante à l’époque. Il n’obtient satisfaction qu’en 1959. Avec son épouse Meta, il est retourné vivre à Nuremberg en 1964. Tous deux y sont décédés, et sont enterrés au cimetière Juif de Nuremberg.

Quelques 70 ans plus tard, Billy Joel et Alex Joel rencontrent trois des petits-enfants de Neckermann, à Vienne (Autriche), lors du tournage du documentaire The Joel Files: A Story of Two Families (2000). Si ces trois petits-enfants de Neckermann semblaient contents, Billy Joel demeurait silencieux, distant. « Ni Billy ni moi n’étions en colère contre eux. Ils n’ont rien fait. Mais j’aurais aimé qu’ils disent que ce qui s’est passé n’était pas bien », a confié Alex Joel.

« Piano Man »
« À l’été 1987, alors que la guerre froide se poursuit malgré la détente, Billy Joel  entame sa tournée européenne, « The bridge », qui lui fait franchir le rideau de fer. Le pianiste-chanteur devient ainsi la première star américaine à jouer en Union soviétique depuis la construction du mur de Berlin. Ses performances conquièrent les foules de Moscou, Leningrad ou Tbilissi ». 

Le documentaire « Billy Joel, une rock star au pays des soviets » par Jim Brown « revient sur un grand moment d’histoire de la pop culture, avec des images d’archives qui renversent bien des clichés sur la jeunesse soviétique de l’époque. Revivez ce moment historique ! »

C’est le début de la "Glasnost" (publicité, en russe, et transparence) et la "Perestroika" (reconstruction en russe) de Gorbatchev. En 1985, un accord culturel a été signé entre les Etats-Unis et l’Union soviétique lors du sommet de Genève (Suisse). 

Accompagné de son épouse, la top model Christie Brinkley, (Uptown girl)  et de leur fille Alexa Ray, Billy Joel donne six concerts à Moscou et Leningrad, pendant trois semaines fin juillet et début août 1987. Il y promeut son disque The Bridge.

Billy Joel se lie avec un clown d’un cirque, Victor, qui lui inspirera la chanson « Leningrad » dans l’album Storm Front (1989). 

« Vous n’êtes pas tout à fait le même une fois que vous y êtes allé », a résumé Billy Joel à son retour aux Etats-Unis.

De cette tournée, seize enregistrements sont réunis dans Kohuept (Concert, en russe), album live (1987). 

Et, en 2014, sont sortis A Matter Of Trust: The Bridge To Russia: The Music, coffret de deux CD, et le DVD A Matter Of Trust: The Bridge To Russia: The Concert sur ces concerts historiques. Le son a été remastérisé, douze enregistrements inédits, dont une répétition de She Loves You, des Beatles.

Etoile de David jaune
Le 21 août 2017, lors de son concert au Madison Square Garden de New York, Billy Joel a arboré l'étoile de David jaune sur sa veste. En fin de concert, il a interprété "Goodbye to You" alors que défilaient sur l'écran vidéo immense sur la scène du concert, les photographies de conseillers du Président Donald Trump, dont Steve Bannon. Sans explication. Le 22 août 2017, Billy Joel a publié un communiqué citant le politicien irlandais Edmund Burke : "Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien.”

Ce concert a eu lieu après les violences à Charlottesville, le 12 août 2017 où se sont opposés frontalement, en raison de carences de la police, des manifestants opposés au déboulonnement de statues de militaires sudistes - manifestation autorisée et hétéroclite (militants non violents, suprématistes blancs, néo nazis) - et des "militants des droits de l'homme", plus nombreux, parfois vulgaires (doigts d'honneurs), pratiquant l'invective, brandissant un poing en direction d'un manifestant opposé au déboulonnement de ces statues.

Conduisant une automobile, James Alex Fields Jr a foncé dans le groupe des contre-manifestants et tué une jeune Américaine, Heather D. Heyer.

Dans divers discours, le Président Donald Trump a dénoncé l'Alt-Right (Droite alternative) et l'Alt-Left (première occurrence de ce vocable), les violences des deux côtés.

"For his four-song encore, Billy Joel wore a bright yellow Star of David on the front and back of his black suit. Cheers went up in the crowd when a close-up of Joel wearing the symbol was shown on the main video screen. He made no comment onstage about why he was wearing the symbol for Jewish identity. On Tuesday, Joel issued a statement quoting Irish statesman Edmund Burke, saying, “The only thing necessary for the triumph of evil is for good men to do nothing.” Through a representative, Joel declined to further comment… The subject is close to Joel’s heart, considering many of his relatives died in the Holocaust and his paternal grandfather, Karl Joel, had to flee Nazi Germany in 1938, eventually settling in America after living in Switzerland and Cuba". (Newsday)

"Singer Patty Smyth dropped in at Billy Joel’s Madison Square Garden concert in New York City Monday night to perform one of her biggest hits, “Goodbye to You” — as an image of former White House chief strategist Steve Bannon flashed on the screen above her. The former Scandal singer belted out her 1984 hit as a montage of former White House staffers, including Bannon, former press secretary Sean Spicer, and former communications director Anthony Scaramucci played on the background screen". – Breitbart

"Rabbi Abraham Cooper, associate dean at the Simon Wiesenthal Center told The Jerusalem Post on Tuesday, “Billy Joel’s father was [a soldier in the U.S. Third Army and was present at the liberation of Dachau in 1945]. If anyone has the right to use the Yellow Star as a gesture of solidarity to victims of the Nazis and in defiance of latter-day Nazis in Charlottesville and elsewhere around the world, it would be Billy Joel. Kol hakavod [‘Good going’], Billy!” – The Jerusalem Post. Certes, mais il me semble indécent de garder la veste arborant l'étoile jaune infamante alors que défilent les images du Président Donald Trump et de ses conseillers. Les Etats-Unis sont régis par un régime présidentiel démocratique. Le Président Donald Trump et ses conseillers ne sont pas nazis, et le parallèle entre le IIIe Reich persécutant les Juifs et les Etats-Unis en 2017 est infondé. Il eût été judicieux de dénoncer l'antisémitisme à gauche, notamment à l'extrême-gauche américaine, ceux islamique ou anti-israélien, les harcèlements d'étudiants juifs sur les campus américains, etc.

N'y avait-il pas d'autres moyens pour cet artiste d'exprimer ses pensées que d'arborer l'étoile jaune ? Pourquoi avoir instrumentalisé “Goodbye to You” ? Pourquoi avoir politisé la fin de son concert ? D'une certaine manière, Billy Joel a utilisé l'amour de ses spectateurs à des fins partisanes peu glorieuses et non pertinentes.

Biographie
En mars 2019, Le Camion Blanc a publié la biographie de l'artiste signée par Dominique Grandfils et intitulée "Billy Joel. L’histoire du Piano Man".

"Enfant du baby-boom, Billy Joel a débuté sa carrière de musicien au milieu des années 60 après avoir eu une révélation en regardant le passage des Beatles au Ed Sullivan Show. Le pianiste s'est essayé au psychédélisme et même au hard rock avant de s'orienter vers la pop. Le succès ne fut pas immédiatement au rendez-vous et Billy Joel douta de ses capacités au point de tenter de mettre un terme à sa propre vie. Son indéniable talent fut reconnu et le petit musicien de Long Island devint une star internationale qui raconta sa vie à travers ses chansons. Après son divorce, en 1994, Billy Joel décida qu'il ne se livrerait plus à travers ses textes et prit l'incroyable décision d'arrêter de publier de nouvel album pop. Homme de parole, il n'a jamais trahi ce serment, sauf pour deux titres. Il se contente de retrouver son public sur scène et de puiser dans son immense répertoire. Depuis janvier 2014, il se produit, une fois par mois, au Madison Square Garden de New York devant ses fans venus des quatre coins de la planète. Ces concerts mensuels affichent complets dès la mise en vente des billets et permettent à l'artiste de poursuivre cette franchise exceptionnelle signée avec le music-hall new-yorkais. Dans cet ouvrage, vous retrouverez le parcours musical d'un musicien hors norme avec ses moments de gloire et des périodes plus sombres. Vous croiserez également quelques amis de Billy Joel : Paul McCartney, Elton John, Bruce Springsteen, Ray Charles, Paul Simon et bien d'autres".


Arte, 2013, 74 min
Sur Arte les 15 août à 23 h 50 et 22 août 2015 à 1 h 25

Visuels : © dcdrights.com

Articles sur ce blog concernant :
Articles in English
Les citations sur le film proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 14 août 2015, puis le 25 août 2017.

lundi 21 août 2017

Jerry Lewis (1926-2017)

Acteur, chanteur, producteur, réalisateur, scénariste, entertainer américain Juif sioniste Jerry Lewis (1926-2017) est mort le 20 août 2017 à Las Vegas. Il a créé un personnage de naïf malhabile et s'est engagé pour collecter des fonds au profit de la recherche médicale.  Le 25 août 2017, à 22 h 25, en plein chabbat, Arte rediffusera Jerry Lewis, le clown rebelle (Jerry Lewis. The Man Behind the Clown), documentaire de Gregory Monro.

Ingrid Bergman (1915-1982)
« Marlon Brando, un acteur nommé Désir », par Philippe Kohly
Yul Brynner (1920-1985)
Charlie Chaplin (1889-1977)
Tony Curtis (1925-2010) 
« La cité sans voiles » de Jules Dassin
Marlene Dietrich (1901-1992)
« The Kid Stays in the Picture. L’incroyable histoire vraie de Robert Evans”, de Brett Morgen et Nanette Burnstein
« Juste une dernière chose… » de Peter Falk
Judy Garland (1922-1969)
Audrey Hepburn (1929-1993)
Hedy Lamarr (1914-2000), actrice et inventrice
Jerry Lewis
Marilyn Monroe (1926-1962)
« River Phoenix, l'étoile filante » de Jobst Knigge
Romy Schneider (1938-1982)
Frank Sinatra (1915-1998)
Barbra Streisand
Orson Welles (1915-1985)

Jerry Lewis est né Joseph Levitch le 16 mars 1926 à Newark, New Jersey, dans une famille Juive russe d’artistes. Son père était un artiste de vaudeville ayant choisi pour nom de scène de Danny Lewis, et sa mère Rachel née Brodsky était pianiste pour une station de radio.

Âgé de cinq ans, Joey Lewis, puis Jerry Lewis débute avec ses parents dans les spectacles organisés pour les estivants new-yorkais Juifs, pour la plupart ashkénazes, passant, leurs vacances dans les hôtels cacher de la populaire Jewish Borscht Belt (Ceinture Juive du Borscht), ou Jewish Alps (“Alpes juives”), désignant ces localités des montagnes Catskill, près de New York. Là, ont joué des artistes du stand-up Mel Brooks, Woody Allen, Rodney Dangerfield, Joan Rivers, Lou Goldstein, etc. Un des hôtels de la chaîne Kutsher dans cette Ceinture a été démoli en mai 2014. 

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il ne peut s’engager en raison d’un souffle au cœur.

En 1944, il épouse Patti Palmer avec laquelle il a cinq fils, et adopte un garçon. Leur fils Joseph Christopher Lewis (1964-2009) meurt d'une overdose de drogue.

Martin and Lewis
En 1946, Jerry Lewis forme avec Dean Martin  (1917-1995) Martin and Lewis, un duo qui se rôde dans des cabarets. Dean Martin incarne le crooner, le latin lover, Jerry Lewis, un naïf, parfois benêt, à la voix nasillarde. Plus jeune et séduisant que Laurel et Hardy ou Abbott et Costello, ce tandem complémentaire divertit l'Amérique de l’après-guerre.

Sa notoriété croit avec ses numéros lors d’émissions à la radio, puis à la télévision dès 1948 dans le populaire Ed Sullivan Show sur CBS TV.

En 1949, Paramount repère Jerry Lewis et Dean Martin, et les engage pour jouer dans Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) de George Marshall.

Pour la célèbre firme hollywoodienne, Jerry Lewis et Dean Martin tournent en sept ans dans dix-sept comédies populaires produits par Hal Wallis.

Dernier film du duo Dean Martin-Jerry Lewis : Un vrai cinglé de cinéma  (Hollywood or Bust, 1956) de Frank Tashlin. “Un passionné de cinéma et un petit escroc traversent les États-Unis pour se rendre à Hollywood. Malcolm, un passionné de cinéma enthousiaste et naïf, et Steve, un joueur un peu escroc mais charmeur, gagnent ensemble un beau cabriolet. Malcolm rêve d'aller à Hollywood pour rencontrer Anita Ekberg ; Steve doit quitter New York au plus vite pour échapper aux individus auxquels il doit de l'argent. À bord de leur décapotable, ils traversent les États-Unis en direction de La Mecque du cinéma »

Pour renouveler le comique souvent burlesque – comique de situation, gags, expressions faciales de Jerry Lewis -, ou ce duo, le réalisateur Frank Tashlin fait jouer au chien danois Mister Bascom un rôle non négligeable.

Le succès de Martin and Lewis est décuplé par la bande dessinée publiée par DC Comics The Adventures of Dean Martin and Jerry Lewis (1952-1957).

Une série qui, après la séparation du duo, s’appellera The Adventures of Jerry Lewis  (1957-1971). Dans cette seconde série, Jerry Lewis rencontre Superman, Batman et autres héros ou méchants de cartoons.

Au fil des années, le duo, fondé à l’origine sur deux personnages antithétiques et  complémentaires, fonctionne moins bien auprès du public : le charme de Jerry Lewis opère au détriment du personnage incarné par son compère. Ainsi en 1954, le magazine Look découpe une photo du duo pour ne retenir que le portrait de Jerry Lewis qu’il met en couverture.

La rupture entre les deux amis artistes a lieu en 1956.

Chacun poursuit une carrière solitaire à succès. Dean Martin révèle ses talents dramatiques dans Comme un torrent (Some Came Running) de Vincente Minelli et Rio Bravo de Howard Hawks.

A l’instigation de Frank Sinatra, Dean Martin apparaît  lors de l’édition 1976 du Téléthon animée par Jerry Lewis. Après le décès du fils de Dean Martin, Dean Paul Martin en 1987, Jerry Lewis et Dean Martin se rapprochent.

Un "auteur"
Jerry Lewis  poursuit sa carrière à la Paramount pour laquelle il devient une star comique notamment sous la direction de Frank Tashlin.

Parallèlement, il poursuit une carrière de chanteur à succès : Rock-a-Bye Your Baby with a Dixie Melody, It All Depends on You

En 1960, il finance et réalise The Bellboy (Le dingue du palace) à l’hôtel Fontainebleau (Miami). Une prouesse pour un film à petit budget, tourné sans script et quasiment muet. Jerry Lewis innove par la régie vidéo (Video Assist) qui lui permet immédiatement de visualiser sa prestation grâce à une caméra vidéo. Une technique reprise à ce jour par les autres réalisateurs.

Il réalise ensuite, sur des scénarios coécrits avec Richmond, en particulier The Errand Boy (Le zinzin d'Hollywood, 1961), The Ladies Man (Le tombeur de ces dames, 1961), The Nutty Professor (Docteur Jerry et Mister Love, 1963) et The Patsy (1964). Et, à la différence de ses collègues, il ouvre ses plateaux de tournage au public.

Des comédies où Jerry Lewis présente de manière ironique, cocasse, sa vision de la société américaine, de l'homo americanus.

Le zinzin d'Hollywood
Dans Le zinzin d'Hollywood  (The Errand Boy¸ 1961), Jerry Lewis démonte les étapes dans la fabrication d’un film, et associe comique visuel, humour spirituel et émotion.

« Le patron des studios Paramutual veut comprendre où passent les budgets faramineux qu'il dépense à longueur d’année. Il tombe par hasard sur Morty S. Tashman, un colleur d'affiches maladroit et benêt, à qui il propose de devenir garçon de courses. De cette façon, le jeune homme aura accès à tous les services et deviendra les yeux de son patron. Morty s'acquitte de se son travail avec zèle, mais son incroyable gaucherie provoque un flot de catastrophes... »

Comme The Bellboy (Le dingue du palace), Le zinzin d’Hollywood est construit sur une succession de « saynètes burlesques et poétiques (la fameuse séquence du petit clown blanc) », mais Jerry Lewis « l’enrichit d’un regard satirique sur l’usine à rêve, obsédée par la réussite et le rendement. Il s’agit pour Jerry Lewis de montrer l’envers du décor et aussi comment il utilise l’argent, en passant en revue tous les maillons de la chaîne de la fabrication d’un film, du scénario à la première projection publique. Ces différentes étapes lui inspirent une succession de gags irrésistibles, mais aussi un cours magistral sur la création et l’économie du cinéma ». Jerry Lewis démystifie et démythifie les coulisses du système hollywoodien, en soulignant le travail long, minutieux et collectif nécessaire à la production d’un film. Une manière de concilier cinéma commercial et cinéma d’auteur.

Le tombeur de ces dames 
Dans Le tombeur de ces dames (The Ladies Man, 1961), « un universitaire découvre l’infidélité de sa fiancée. Sa misogynie le plonge dans un délire qui lui rend insupportable toute présence féminine. Mais à la suite d’un malentendu, il est engagé comme homme à tout faire dans un pensionnat de jeunes filles… »

Jerry Lewis révèle sa virtuosité technique. « Ainsi, le décor du pensionnat fait l’objet d’un effet de distanciation : il s’agit d’une maison de poupées géante coupée en deux dont chaque pièce est explorée par la caméra dans des plans virtuoses. Le travail sur la couleur place aussi le film aux confins de l’expérimentation, comme en témoigne la scène onirique de la femme vampire, silhouette noire émergeant d’une chambre blanche. Son film dessine le profil psychanalytique de l’homme américain et des rapports hommes-femmes faussés par le culte de la séduction et de la beauté, sous forme d’un cauchemar agressif et clinquant ».

Docteur Jerry et Mister Love
Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor, 1963) offre l’opportunité pour Jerry Lewis en adaptant Docteur Jekyll et Mister Hyde de Stevenson de régler « ses comptes avec le monde du spectacle » et dénoncer « le culte de l’apparence ».

« Professeur de chimie timide et complexé, Julius Kelp souffre de ne pas savoir capter le cœur des jeunes filles qui peuplent ses cours. Malgré tous ses efforts, son physique ingrat, ses maladresses, sa myopie et sa voix de fausset n'inspirent qu'une vague pitié à Stella, la jolie blonde qui trône au second rang. Pour séduire la belle, Julius met au point une potion miraculeuse qui le transforme aussitôt en un redoutable séducteur, égocentrique et macho... »

Avec son quatrième long métrage, Jerry Lewis signe un chef-d’œuvre combinant « un classique de la comédie, une satire de la société américaine et un film matriciel du fantastique moderne ». Jerry Lewis se révèle « un clown génial, un transformiste hallucinant », et « un réalisateur extrêmement brillant dont la fluidité de la mise en scène et l’utilisation de la couleur influencera toute une génération de cinéastes cinéphiles.

La première apparition de Buddy Love dans le cabaret, précédé d’un long travelling en caméra subjective, annonce le prologue de La nuit des masques de John Carpenter et les plans-séquences de Martin Scorsese, tandis que Brian De Palma se souviendra des rituels cruels des étudiants et du bal de fin d’année dans Carrie au bal du diable et de la panoplie vestimentaire de Buddy Love pour les chanteurs grotesques de Phantom of the paradise ».

En 2008, Jerry Lewis collabore avec Drake Bell à l’adaptation en film d’animation de The Nutty Professor et en 2012, il met en scène une version musicale du film.

En 1966, Jerry Lewis signe un contrat de réalisateur-producteur avec la Columbia Pictures.

The Day the Clown Cried (1972), dont l’intrigue se déroule dans un camp de concentration nazi, demeure son film inachevé et jamais distribué. Pourquoi ? Jerry Lewis avoue, avec lucidité et fermeté, avoir “honte de son travail. C’est mauvais, mauvais, mauvais”. Producteur, il en a interdit la commercialisation. Le 10 août 2013, un extrait du film et du tournage – Serge Gainsbourg et Jane Birkin assistent à certaines scènes à Paris - est publié sur YouTube.


A la télévision, Jerry Lewis anime The Jerry Lewis Show sur ABC (1963, 1970), puis sur NBC (1967-1969).

Sur les scènes du monde entier, accompagné d’un orchestre, ce crooner alterne chansons et sketches, dont le fameux sketch The Typewriter, repris par Francis Perrin et Michel Leeb.

Il fait ses débuts dans les comédies musicales en 1976 avec Hellzapoppin' avec Lynn Redgrave, puis sur Broadway en 1994 dans Damn Yankees, chorégraphié par Rob Marshall.

Parallèlement, il enseigne le cinéma notamment à la University of Southern California de Los Angeles, où ses élèves s’appellent Steven Spielberg, George Lucas, etc.

En février 1980, Jerry Lewis remet un César d’honneur à Louis de Funès  en créant un numéro comique hilarant sans embarrasser le célèbre récipiendaire.

Divorcé en 1980, il épouse en 1983 SanDee Pitnick avec laquelle il adopte une fille.

Son interprétation dans The King of Comedy (La Valse des pantins), de Martin Scorsese (1983) est saluée par la critique.

Cependant, les apparitions de Jerry Lewis au cinéma se raréfient, en particulier en raison de problèmes de santé, dans la décennie suivante où on le remarque dans Arizona Dream d’Emir Kusturica (1994).

En 2013, Max Rose, film dramatique de Daniel Noah, avec Jerry Lewis, Dean Stockwell et Kerry Bishé est présenté au Festival de Cannes hors compétition.

Célébré en France comme un auteur par les revues Positif et Les cahiers du cinéma, soutenu principalement par le journaliste et critique Robert Benayoun qui loue le génie comique de Jerry Lewis au-delà ou par ses mimiques et grimaces, Jerry Lewis est distingué par la Légion d’Honneur en 1984 et 2006.

Il est distingué par de nombreux Prix à Hollywood - Jean Hersholt Humanitarian Award (2009) - et au festival de Venise.

Il a animé l’annuel Téléthon (1966-2010) pour l’association de dystrophie musculaire qu’il soutient depuis 1952.

Ce n'est qu'à la fin de sa vie, en 2011, qu'il a confié avoir une relation intime avec Marilyn Monroe, mais sans préciser l'année et en réponse à une question sur le Président John F. Kennedy et son frère Robert Kennedy. Une passion charnelle qui a duré un mois. « Marilyn Monroe toute nue... Je peux vous dire qu'il fallait avoir la forme pour être son amant. Pendant un mois, je ne pouvais même plus bouger », se souvenait Jerry Lewis.

Et se rend pour la première fois en Israël en 1981 pour y participer à un Téléthon. Il déclare  : « Tout le monde peut dire des blagues, mais pas n’importe qui peut être aussi meshuga [fou, en yiddish] que moi ».

En 2014, Arte a diffusé un cycle de quatre films interprétés ou/et réalisés par Jerry Lewis : Un vrai cinglé de cinéma  (Hollywood or Bust, 1956), Le tombeur de ces dames  (The Ladies Man, 1961), Le zinzin d’Hollywood  (The Errand Boy, 1961) et Docteur Jerry et Mister Love  (The Nutty Professor, 1963). Un florilège des œuvres de l’acteur, chanteur, producteur, réalisateur, scénariste, entertainer américain Juif sioniste Jerry Lewis.

Donald Trump
Le 17 décembre 2015, dans l'émission The World Over, sur la chaîne catholique EWTN, Jerry Lewis a déclaré : "Je pense que [Donald Trump] est great : c'est un showman et nous n'avons jamais eu de showman occupant le fauteuil présidentiel... Il n'est pas Ronald Reagan. Vous ne pouvez pas faire de comparaison avec Ronald Reagan. Je pourrais parler pendant trois heures simplement en le louant. Il était si bien". Interviewé par Raymond Arroyo, Jerry Lewis a affirmé : "Les réfugiés devraient rester où ils se trouvent. Personne n'a œuvré plus dur que moi pour la condition humaine, mais ils ne font pas partie de la condition humaine. Si 11 types de ce groupe de 10 000 sont membres d'ISIS [Etat islamique, ndr], comment puis-je prendre ce risque ? Je ne veux plus perdre de nouveau des Français ou des Britanniques. Vous ne pouvez pas critiquer le président pour cela, parce qu'il n'a jamais été préparé à cela. Et ce que j'observe en lui, c'est de l'incertitude. Et l'incertitude ne caractérise pas un leader. Il doit faire... L'Etat islamique a attaqué le monde. Où sont tous nos alliés de l'OTAN ? Pourquoi l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne, et l'Espagne, ne font rien pour arrêter l'Etat islamique ? Réunissez vos armées, joignez-vous à l'armée américaine et éliminez-le ! Nous ne l'arrêtons pas. Nous nous contentons de relater ce qu'il fait. C'est ridicule !"

Le 13 janvier 2016, dans le cadre de la rétrospective Annett Wolf, la Cinémathèque française présenta Jerry Lewis (Jerry Lewis Og Hans Verden), documentaire de Annett Wolf (Danemark / 1972 / 42 min) : "Sur le plateau de son film maudit et jamais sorti en salles, The Day the clown Cried, Jerry Lewis donne sa vision de la comédie, du drame, de la mise en scène, et montre à un acteur comment mourir au ralenti".

Jerry Lewis, le clown rebelle
Le 18 juin 2017, Arte diffusa Jerry Lewis, le clown rebelle (Jerry Lewis. The Man Behind the Clown), documentaire de Gregory Monro. "J'ai toujours eu cinq anq... J'étais le pitre de la classe... J'ai débuté en écrivant des textes pour des comédiens... Je suis toujours en train de scruter le monde... Dean Martin était bien plus qu'un frère pour moi, et il me manque toujours autant... Je suis nostalgique de tout. J'ai eu beaucoup de chance et j'en suis bien conscient. J'ai eu l'opportunité de gagner le cœur du public", a  confié Jerry Lewis, dont le père était un chanteur et comique, et la mère pianiste.

C'est un enfant anxieux qui souffre d'être fils unique.

"Dans la lignée de Charlie Chaplin, Buster Keaton et Stan Laurel, Jerry Lewis s’inscrit dans la plus pure tradition de l’âge d’or de la comédie. Ses numéros de pantomime, ainsi que son humour burlesque et corrosif, ont fait de lui l’un des comiques les plus influents du 7eme Art. Mais Lewis était bien plus qu’un clown, son intérêt pour l’art du cinéma l’a hissé au rang d’artisan de la comédie. Une passion qui l’a conduit à écrire, produire, réaliser et jouer dans ses propres films, des œuvres désormais classiques comme « Le dingue du palace », « Le tombeur de ces dames », « Le zinzin de Hollywood » ou encore « Dr. Jerry et Mister Love ».

"En devenant cinéaste, Lewis a cassé son image de simple comique et s’est imposé comme une valeur sure à Hollywood, où il s’est amusé également à bousculer les conventions. Il a innové en inventant une nouvelle méthode de tournage, et sa vision du monde et du genre humain lui ont fait gagner ses lettres de noblesse Outre-Atlantique. Cependant, les critiques américains et l’élite culturelle l’ont boudé et le boudent toujours. Alors que les Américains ne voient en Lewis que le clown, les Européens et plus particulièrement les Français, le considèrent comme un auteur. Une admiration qui a suscité de nombreuses questions au sein de la culture populaire durant plus de 50 ans. Pour quelle raison les Européens adulent-ils autant Jerry Lewis ? Qu’est-ce qui explique l’hostilité des Américains envers lui ? Est-il vraiment un génie visionnaire ? Qui se cache derrière le nez rouge ?"

"A l’occasion de ses 90 ans, Jerry Lewis revient sur sa carrière exceptionnelle. De son duo légendaire avec le crooner Dean Martin, à son incroyable popularité internationale, sans oublier sa grande histoire d’amour avec l’art du cinéma. Par le biais d’archives rares, d’extraits de films et de témoignages d’amis, de critiques de cinéma et d’artistes comme Sean Hayes, Tony Lewis, Jonathan Rosenbaum ou encore Martin Scorsese, le réalisateur Gregory Monro invite le spectateur à redécouvrir le parcours hors du commun d’un clown philanthrope et visionnaire, trop souvent mécompris".

"Digne successeur des grands maîtres (Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel), Jerry Lewis a passé sa vie au service du divertissement. Comique, cinéaste, producteur, philanthrope... : qui se cache derrière le masque élastique de l'as de la maladresse ? Retour sur une carrière à rebondissements".

"C'est le visage des empotés, des pitres, des enfants, des souffre-douleurs, toujours au mauvais endroit au mauvais moment… Dès les années 1940, Jerry Lewis connaît un succès public fulgurant, notamment grâce à son duo avec Dean Martin. Mais son passage derrière la caméra, début 1960, brouille les pistes et braque les critiques sur sa légitimité à se proclamer "cinéaste", malgré la technicité et l'originalité extraordinaires dont il fait preuve dans sa mise en scène. Dès lors, Jerry Lewis entame un bras de fer avec les studios de Hollywood, pour lesquels il écrit, produit et réalise des œuvres singulières, comme Le tombeur de ces dames ou Dr. Jerry et Mister Love, connaissant la gloire et gagnant le respect en Europe, tout en étant simultanément rejeté par les critiques et le public américains".

"Le plus pur comique, c'est celui qui se passe du verbe", commente Pierre Étaix, l'un des nombreux intervenants, en entretien ou en archives – aux côtés, entre autres, de Martin Scorsese et Jean-Luc Godard –, du documentaire de Gregory Monro. Digne successeur des grands maîtres (Buster Keaton, Charlie Chaplin, Stan Laurel…), Jerry Lewis a passé sa vie au service du divertissement. Mais s'il a fait de son corps l'arme polymorphe d'un burlesque qui s'embarrasse rarement de mots, c'est aussi pour mettre face à elle-même une Amérique oublieuse de ses plus faibles. Une des raisons, peut-être, du peu de succès rencontré dans son propre pays et du triomphe que lui a réservé l'Europe, notamment la France, où les cinéastes de la Nouvelle Vague ont salué en lui un pair, satiriste brillant, émouvant et hilarant, de son temps".


Un vrai cinglé du cinéma  (Hollywood or Bust)
Film de Frank Tashlin (États-Unis, 1956, 1h34mn, VF/VOSTF)
Scénario : Erna Lazarus
Image : Daniel L. Fapp
Musique : Walter Scharf, Charles O'Curran, Sammy Fain, Paul Francis Webster
Musique : Howard A. Smith
Production : Paramount
Avec : Jerry Lewis (Malcolm Smith), Dean Martin (Steve Wiley), Anita Ekberg (Anita Ekberg), Pat Crowley (Terry Roberts), Maxie Rosenbloom (Bookie Benny), Pat Crowley (Terry Roberts), Maxie Rosenbloom (Bookie Benny), Willard Waterlab (Neville)
Diffusion sur Arte les 25 décembre à 20 h 50 et 30 décembre à 15 h 05
Visuels : © Arte

Le zinzin d’Hollywood (The Errand Boy)
Film de Jerry Lewis (États-Unis, 1961, 1h32mn, noir et blanc, VF/VOSTF)
Scénario : Jerry Lewis, Bill Richmond
Image : W. Wallace Kelley
Musique : Walter Scharf
Montage : Stanley E. Johnson
Costumes de Edith Head
Production : Jerry Lewis
Avec : Jerry Lewis (Morty S. Tashman), Brian Donlevy (Mr. T. P. Paramutual), Isobel Elsom (Irma Paramutual), Sig Rumann (Baron Elston Carteblanche), Fritz Feld (le réalisateur des années 1920), Howard McNear (Dexter Sneak)
Diffusion sur Arte les 25 décembre à 22 h 25, 30 décembre 2013 à 13 h 35 et 10 janvier 2014 à 13 h 35
Visuels : © Arte

Le tombeur de ces dames  (The Ladies Man)
Film de Jerry Lewis (États-Unis, 1961, 1h35mn, VF/VOSTF)
Scénario : Jerry Lewis, Bill Richmond
Image : W. Wallace Kelley
Musique : Walter Scharf
Montage : Stanley Johnson
Production : Jerry Lewis Productions
Avec : Jerry Lewis (Herbert H. Heebert), Helen Traubel (Helen Welenmelon), Pat Stanley (Fay), Kathleen Freeman (Katie), Buddy Lester (Buddy), Gloria Jean (Gloria), Hope Holiday (Miss Anxious), Sylvia Lewis (Sylvia), Shary Layne (Faith) 
Diffusion sur Arte les 27 décembre 2013 à 13 h 40, 2 janvier à 20 h 50 et 13 janvier 2014 à 13 h 35
Visuels : © Arte

Docteur Jerry et Mister Love  (The Nutty Professor)
Film de Jerry Lewis (États-Unis, 1963, 1h43mn, VF/VOSTF)
Scénario : Jerry Lewis, Bill Richmond, d’après Robert Louis Stevenson
Image : W. Wallace Kelley
Musique : Walter Scharf, Lee Brown
Montage : John Woodcock
Costumes : Edith Head
Production : Paramount Pictures, Jerry Lewis Enterprises
Avec : Jerry Lewis (Julius Kelp / Buddy Love), Stella Stevens (Stella Purdy), Del Moore (le Dr Warfield), Kathleen Freeman (Miss Lemmon), Howard Morris (M. Kelp), Elvia Allman (Mme Kelp)
Diffusion sur Arte les 1er janvier à 20 h 50, 3 janvier à 13 h 35 et 8 janvier 2014 à 13 h 35
Visuels : © Paramount Pictures/All Rights Reserved

Jerry Lewis, le clown rebelle, documentaire de Gregory Monro
French Connection Films, Arte France, INA, Lowlands Media, Inkwell Films, 2016, 61 min
Sur Arte le 18 juin 2017 à 22 h 50
Visuels :
Affiche
Jerry Lewis assis derrière une camera Panavision
© Owen Franken

Jerry Lexos dans le film "Le zinzin d'Hollywood", 1961
© Jerry Lewis Films, Inc.

Jerry Lewis sur le tournage de "The Pasty"
© Jerry Lewis Films, Inc.

Portrait de Jerry Lewis
© Jerry Lewis Films, Inc.

Jerry Lewis_Copyright

Martin & Lewis in the 1950s
Credit - Jerry Lewis Archives

Jerry Lewis with director Martin Scorsese on the set of _The King of Comedy_ in 1982
Credit - Jerry Lewis Archives

A lire sur ce blog :
     Cet article a été publié le 25 décembre 2013, puis les 18 mai 2014 et 16 mars 2015, 11 janvier 2016, 18 juin 2017.