mercredi 12 juillet 2023

Georges Clemenceau (1841-1929)


Georges Clemenceau (1841-1929) a été un médecin vendéen et républicain, maire du XVIIIe arrondissement de Paris, député radical (1871, 1876-1893), ardent dreyfusard notamment à la direction de L’Aurore, anticlérical, sénateur (1902-1920), ministre (1906) et président du Conseil (1906-1909, 1917-1920). Un homme d'Etat enterré avec la Bible de sa mère, protestante. Arte rediffusera le 16 juillet 2023 à 20 h 00 "Clemenceau dans le jardin de Monet Chronique d'une amitié" (Die Seerosen Claude Monets Vermächtnis) de François Prodromidès. Le musée Clemenceau présente l’exposition-focus « Clemenceau et la Justice, l’idéal d’une vie consacrée à la République ».

« Frédéric II - La splendeur du Saint-Empire » par Markus Augé 
« Marie-Thérèse d'Autriche » par Robert Dornhelm 
« King Bibi - Benyamin Nétanyahou ou la passion du pouvoir » par Dan Shadur 
« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 
« L'ombre de Staline » par Thomas Johnson 
« Les dessous des accords de Munich » de Christine Rütten 
« Le pacte Hitler-Staline » par Cédric Tourbe  
Vladimir Poutine 

« En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables », a déclaré Georges Clemenceau (1841-1929) .

« Clemenceau, le courage de la République »
« En point d’orgue de l’année Clemenceau et dans le cadre du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le Centre des monuments nationaux et la Fondation du musée Clemenceau présentent, au Panthéon, l’exposition « Clemenceau, le courage de la République ». 

« L’année Clemenceau et le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale donnent l’occasion au Centre des monuments nationaux (CMN) et à la Fondation du musée Clemenceau, avec le soutien de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, de proposer au public de redécouvrir le parcours exceptionnel de cette grande figure de l’histoire de France dans l’exposition « Clemenceau, le courage de la République », au Panthéon, du 30 octobre 2018 au 10 février 2019 ». 

« Près de 140 objets, dont la moitié d’originaux (papiers et objets personnels, archives familiales, correspondances, photographies, oeuvres d’art telles que le portrait réalisé par Edouard Manet) permettent de (re)découvrir Georges Clemenceau dans tous les aspects de sa vie afin de donner aux visiteurs une image complète de ce fondateur de la Troisième République, de mieux comprendre son parcours dans son époque et la place qu’il tient encore dans l’histoire de la France. Le commissariat est assuré par Sylvie Brodziak, professeure des Universités en Littérature française, spécialiste de Georges Clemenceau, et Jacqueline Sanson, conservateur général des bibliothèques et secrétaire générale de la Fondation du musée Clemenceau ». 

La « scénographie se déploie sur la totalité du niveau inférieur du bras nord du transept. Espace ouvert, elle invite les visiteurs à franchir le seuil de l’exposition depuis la croisée du transept ». 

Ils « suivent alors la chronologie de la vie de Georges Clemenceau au travers de six axes marquants : sa jeunesse d’abord avec « Un vendéen monté à Paris » qui revient sur son enfance, ses études de médecine et ses premiers articles dans la presse. « Monsieur le député » permet ensuite d’aborder les années 1870-1880, ses mandats de maire de Montmartre et de député de Paris, et ses combats auprès de Gambetta et de Hugo. La troisième section, « Le Tigre et ses combats », couvre la période de 1884 à 1906 et met en exergue sa lutte contre la colonisation, pour les droits de l’Homme – notamment dans le cadre de l’affaire Dreyfus – et contre l’insécurité et le désordre dans la République. C’est en conclusion de cette partie que les qualificatifs de « premier flic de France » et de « briseur de grève » sont expliqués et que la relation entre Clemenceau et Jaurès est abordée. De 1912 à 1919, une nouvelle étape s’ouvre : les années d’avant-guerre et de guerre où « Le Père la Victoire », nommé à la présidence du Conseil, est souvent sur le front. Au cœur de l’exposition, la section « Clemenceau et les arts » permet de plonger dans l’intimité du personnage, dans sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard, évoquée à travers les paysages, les fenêtres et un mobilier de salon rappelant son intérieur. L’exposition s’achève sur la postérité de Georges Clemenceau et les différents hommages qui lui ont été rendus après sa disparition, notamment par le général de Gaulle en 1941 mais également par Michel Audiard et Henri Verneuil quelques années plus tard ». 

« Tout au long du parcours, des espaces de lecture et d’écoute permettent aux visiteurs d’apprécier la plume de ce grand personnage de l’histoire de France ». 

« Au-delà de l’exposition, un parcours « Le Panthéon de Clemenceau » est mis en place dans le monument. Georges Clemenceau ne repose pas au Panthéon : attaché passionnément à sa terre natale, le Tigre avait fait part dans son testament de son désir d’être enterré au Colombier à côté de son père, vœu qui ne peut être remis en cause. Cependant, ses liens avec le Panthéon sont réels, notamment par l’héritage de la Révolution que le monument représente. Président du Conseil, il y fit entrer Emile Zola en 1908, et beaucoup de ses contemporains – Gambetta, Hugo, Jaurès, Schoelcher – y reposent. Huit panneaux viennent éclairer ces relations au sein du monument ». 

« Un ouvrage de référence « Clemenceau, le courage de la République », publié par les Éditions du patrimoine et disponible en librairie, accompagne l’exposition. »

"Parmi les épithètes que les mémoires ont données à Clemenceau, celle « d’homme libre » embrasse au mieux l’ensemble de la carrière du mythe historique qu’il est devenu. Né dans une Vendée catholique et nostalgique de la chouannerie, il reçoit, de ses parents républicains et athées, un regard contestataire sur le monde, regard hérité des Lumières. La curiosité, la critique, le goût de la science et la passion du progrès modèlent son rapport aux êtres et aux choses. Ainsi, le conseiller municipal de Paris de 1870 qui finit président du Conseil de la France en 1919, refuse de figer la République qu’il aide à construire. Désireux de réaliser pleinement la devise révolutionnaire « Egalité, liberté, fraternité », Clemenceau interroge, dans le respect des lois de l’Etat, toutes les frontières sociales, économiques, géographiques, spirituelles et artistiques. Refusant les stéréotypes qui enferment et rétrécissent l’humanité, il est insolent et rebelle tant dans sa vie privée que publique. Nulle école de pensée, nulle communauté, nul parti, nulle religion ne l’attire. Sa vie se veut une quête perpétuelle, « une marche à l’étoile » comme il l’écrit, juste avant de mourir, dans son Encyclopédie personnelle qu’est Au soir de la Pensée : « Devant nous, à tout moment, l’inconnu se dérobe pas à pas. Nous n’atteindrons pas “l’ultime raison des choses”, s’il existe rien qui se puisse dénommer ainsi. Nous n’en marcherons pas moins bravement à la conquête de nous-mêmes et du monde, sans attendre de notre marche à l’étoile une autre récompense que le contentement d’avoir marché », ont écrit Sylvie Brodziak et Jacqueline Sansonn, co-commissaires de l’exposition.

« Un Vendéen monté à Paris »
"Né le 28 septembre 1841 en Vendée, Georges Clemenceau reçoit en héritage l’athéisme, la République, la liberté et la justice. Premier fils, il grandit dans un univers rassurant entre l’affection de sa mère et l’attention de son père, médecin de campagne. En 1851, à Nantes, Clemenceau fait « ses humanités » et s’intéresse aux idées nouvelles".
"Bachelier, il monte à Paris en 1861 et achève ses études de médecine. Son père, hostile à l’Empire, le présente à diverses personnalités qui dirigent l’opposition parisienne".
"Le 23 février 1862, place de la Bastille, Clemenceau passe à l’action et appose des affiches célébrant l’anniversaire de la chute du roi Louis Philippe. Immédiatement arrêté, il rencontre, à sa sortie de prison, le révolutionnaire Blanqui."
"Le 13 mai 1865, Clemenceau soutient sa thèse de médecine".
"Le 25 juillet, meurtri par un chagrin d’amour, il s’embarque précipitamment pour les Etats-Unis où il devient correspondant du journal Le Temps".
"Dans ses articles, Clemenceau admire la démocratie américaine et attaque Napoléon III. Il épouse une jeune américaine Mary Plummer et rentre en France en 1869".

« Monsieur le député » 
"Pendant la guerre de 1870, Georges Clemenceau est nommé maire de Montmartre. Dans Paris assiégé il entre en résistance et essaie de soulager ses administrés. En janvier 1871, hostile à l’armistice mais compagnon de Gambetta, il est élu député de Paris. En mars, suite à l’épisode douloureux de la Commune, il démissionne n’ayant pu concilier Versaillais et Parisiens insurgés. Réélu brillamment le 5 mars 1876, il quitte son mandat de conseiller municipal de Clignancourt".
"A la Chambre, son premier grand combat est pour l’amnistie des Communards, il le mène avec ardeur aux côtés de Victor Hugo. Le 21 juin 1880, l’amnistie plénière est votée".
"Il rompt par la suite avec Gambetta et l’union républicaine de Jules Ferry, jugés trop timorés dans leur volonté de réforme. Grâce à sa propre tribune, le journal La Justice, il devient le chef incontesté de l’opposition de gauche et le grand orateur redouté par tous."

 « Le Tigre et ses combats » 
"Le député Clemenceau est de tous les combats pour améliorer la République et la rendre plus égalitaire. En 1884, député du Var et hostile à la colonisation, il fait tomber la république opportuniste de Jules Ferry. Nouant de mauvaises relations, il participe à l’ascension du général Boulanger qu’il abandonne en 1887. Injustement calomnié lors du scandale de Panama, Clemenceau perd son siège de sénateur en 1893".
"Il fait son retour sur la scène politique en 1898 et s’engage, aux côtés de Zola, dans la défense du capitaine Dreyfus. Par ses articles dans L’Aurore et La Dépêche, il affirme haut et fort la nécessité de défendre les droits de l’Homme".
"En 1905, au nom de la liberté de croire et de penser, il soutient la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat. En 1906, devenu ministre de l’Intérieur puis président du Conseil, il lutte contre l’insécurité et le « premier flic de France » crée la police judiciaire".
"Cependant, face aux mouvements sociaux, il n’accepte pas le désordre dans la République et devient le « briseur de grèves », ternissant durablement son image d’homme de gauche. "

« Le Père la Victoire » 
"Dès 1912, Clemenceau met en garde ses concitoyens contre la menace de guerre. En 1913, inquiet, il se dote d’une nouvelle tribune, le journal L’Homme libre. Une fois la guerre déclarée, L’Homme libre devenu L’Homme enchaîné, du fait de la censure, exalte les soldats tout en critiquant fortement l’action du gouvernement et des généraux".

"Suite aux revers et aux importantes tensions intérieures que connaît la France, le Tigre est nommé à la présidence du Conseil par le président de la République Poincaré, le 13 novembre 1917."

"Clemenceau n’a qu’un but : « faire la guerre et rien que la guerre » pour mener le pays à la victoire".

"Soucieux de maintenir l’autorité du pouvoir civil sur le pouvoir militaire, il soutient régulièrement les Poilus sur le front".

"Le 11 novembre 1918, l’armistice est proclamé. Le Père de la Victoire s’engage alors dans la négociation du traité de Versailles. Le 28 juin 1919, la paix est signée."

 « L’amoureux de la vie et des arts » 
"A partir de 1920, fatigué mais heureux de n’être plus aux affaires, désormais sans contrainte, Clemenceau est pris d’une faim de voyage et accomplit successivement trois grands périples : en Egypte, au Soudan et en Asie du Sud-Est".
"En 1922, il revient aux Etats-Unis pour réaffirmer l’amitié franco-américaine".
"De retour en France, il partage sa vie entre Paris et Belesbat, sa « bicoque » à Saint-Vincent-sur-Jard".
"Là, face à l’océan, il se livre à sa grande passion, l’écriture, tout en recevant sa famille, ses amis, « son vieux cœur » Monet, et son dernier amour Marguerite Baldensperger".
"A table, dégustant le « poulet Soubise » de sa cuisinière Clotilde ou en carriole, parcourant les chemins creux du bocage, il converse et philosophe sur la vie, se gardant bien de prendre part au débat politique".
"En 1928, il reprend la plume pour répondre à des mensonges sur son action à la fin de la guerre".
"Le 24 novembre 1929, il s’éteint paisiblement, dans son appartement parisien".

« Légende et postérité » 
"Inscrit à jamais dans les mémoires sous le nom de « Père la Victoire », Georges Clemenceau entre dans l’Histoire. De 1929 jusqu’à nos jours, son action et sa vie inspirent hommes politiques et artistes".
"Le 11 novembre 1941, à Londres, le général De Gaulle prononce, à la BBC, son inoubliable Serment à Clemenceau".
"En 1961, l’écrivain Michel Audiard donne son insolence et sa verve joyeuse à Emile Beaufort, le Président du cinéaste Henri Verneuil. Au XXe siècle, Clemenceau devient l’incarnation des valeurs constitutives de l’identité républicaine française".
"Appartenant désormais au patrimoine national, sa figure de « grand homme » l’aurait fait malicieusement sourire, lui qui, à la fin de sa vie, s’est reconnu avec bonheur dans l’Ancêtre, peint par Bellan, un immense chêne séculaire, isolé dans un coin de forêt… en Vendée." 

"Clemenceau dans le jardin de Monet. Chronique d'une amitié"

Arte rediffusera le 16 juillet 2023 à 20 h 00 "Clemenceau dans le jardin de Monet Chronique d'une amitié" (Die Seerosen Claude Monets Vermächtnis) de François Prodromidès. 

"Je vous aime parce que vous êtes vous, et que vous m'avez appris à comprendre la lumière. Vous m'avez ainsi augmenté. Tout mon regret est de ne pouvoir vous le rendre", a écrit Clemenceau à Monet.


"Tout au long de leur vie, l'homme d'état Georges Clemenceau, dit le "Tigre", et le peintre Claude Monet, chef de file des impressionnistes, furent liés par une indéfectible amitié, à l’origine du legs de la série des "Nymphéas" à l’État français. Un beau film sur l’art, la politique et l’aube chaotique du XXe siècle."


"Leur rencontre remonte à leurs jeunes années sous le Second Empire. Georges Clemenceau, le futur tribun, se destine alors à la médecine ; Claude Monet, le solitaire contemplatif, à la peinture. Le premier lutte pour une république sociale, le second œuvre à une rupture avec l’académisme artistique. Ils se reconnaissent, se perdent de vue puis se retrouvent pour ne plus se quitter, au crépuscule du XIXe siècle." 

"Alors que Monet, installé à Giverny, veille sur son cher jardin – petite utopie dans la modernité pressée –, Clemenceau, entre sa vie politique à éclipses et son journal, La justice, s’extasie de la "révolution sans coup de fusil" que son ami est en train d'accomplir. Le moustachu à l’humour ravageur et le barbu à la poésie rêveuse partagent en outre une même passion pour l’art japonais et l’automobile". 

"L’affaire Dreyfus, dans laquelle ils s’engagent, les rapproche encore davantage. Ils s’écrivent, bien et beaucoup. Mais les cieux diaphanes de Monet s’obscurcissent dans le chaos de la Grande Guerre, qui verra le "Tigre" consacré en 1918 "Père la victoire". Pour célébrer la paix retrouvée, le peintre veut offrir à la France et à son vieux complice, désormais président du Conseil, la série de tableaux sur laquelle il travaille avec acharnement, Les nymphéas. Touché, l’homme d’État fera installer ces panneaux monumentaux dans un écrin conçu pour eux, le musée de l’Orangerie. Les larmes aux yeux, c’est lui qui l’inaugurera en 1927, sans son ami, disparu quelques mois plus tôt." La "veille de l'ouverture des salles au public, Clemenceau avait exigé d'être seul pour les voir. Il y resta une heure. En sortant, il pleurait." 

"Au fil de leur tendre et drolatique correspondance et de précieuses archives, dont les seules images filmées (par Sacha Guitry) de Monet, ce documentaire retrace avec élégance le destin parallèle et la profonde amitié de ces deux géants. Au-delà du chef-d’œuvre de l’art moderne qu'ils ont légué ensemble au public, leurs quêtes respectives, artistique et politique, auront marqué le siècle précédent."

Le 5 décembre 1926, Claude Monet décédait, à l’âge de 86 ans. Lors de la mise en bière, refusant que l'employé des pompes funèbres couvrent le corps de l'artiste d'un tissu noir, Georges Clemenceau déclara : « Pas de noir pour Monet ! Le noir n'est pas une couleur ! », et il remplaça sur le cercueil le drap funéraire noir par un rideau « aux couleurs des pervenches, des myosotis et des hortensias  »

« Clemenceau et la Justice, l’idéal d’une vie consacrée à la République »
Le musée Clemenceau présente l’exposition-focus « Clemenceau et la Justice, l’idéal d’une vie consacrée à la République ».

« Toute sa vie, Georges Clemenceau (1841-1929) a été guidé par son obsession de la Justice – le nom qu’il donna, en 1880, au journal de ses premières luttes essentielles. Elle le fit se ranger parmi les protestataires de l’Assemblée de Bordeaux contre la violence faite aux Alsaciens et aux Lorrains qui voulaient rester Français. C’est encore au nom de la Justice qu’il milite pour l’amnistie des Communards. Il la réclame aussi pour les peuples colonisés, pour les ouvriers et pour les pauvres. »

« Sa parole et sa plume se portèrent, au plus concret des vies populaires, contre les iniquités qui les accablaient, des taudis aux casernes, des hôpitaux aux prisons, des prétoires aux maisons closes et jusqu’à l’échafaud de l’insupportable peine de mort. Mais elles nourrirent aussi sans relâche, à une autre hauteur, son inflexible célébration des Lumières. Son combat pour Dreyfus, éblouissant, rayonne ainsi à la rencontre de l’individuel et de l’universel » souligne Jean-Noël Jeanneney, président de la Fondation le musée Clemenceau. 

« Le parcours de l’exposition-focus débute en 1858 lors de sa prise de conscience de l’idéal de Justice à la suite de l’arrestation de son père, ses séjours en prison, son combat pour l’amnistie des Communards et son engagement politique pour la mise en place d’un programme républicain dont l’idéal est au cœur. Enfin, l’exposition-focus se clôture par les grands combats du Tigre : les prisons, l’Affaire Dreyfus, la peine de mort. »

« De son idéal républicain à ses combats judiciaires, Clemenceau a été guidé tout au long de sa vie par une idée fixe qu’il n’a cessé de défendre avec caractère et courage : la Justice. » rappelle Alexandre Duval-Stalla, le commissaire de cette exposition -focus.

Le Commissariat est assuré par Alexandre Duval-Stalla, avocat au Barreau de Paris et président fondateur de Lire pour en sortir.

Avec le partenariat de la Direction Centrale de la police judiciaire (DCPJ) pour la réalisation de la vidéo : « POLICE JUDICIAIRE, POLICE DE LA PREUVE, l’héritage de Clemenceau ».

"Le Président"
Arte rediffusa le 31 août 2020 « Le président » (Der Präsident), film d’Henri Verneuil. 

« Un chef de gouvernement à la retraite, autoritaire et célèbre, tente d'empêcher un politicien lié aux puissances d'argent d'accéder au pouvoir... Servi par la verve incisive de Michel Audiard, Henri Verneuil met en scène un face-à-face de haute volée entre Jean Gabin et Bernard Blier. Henri Verneuil et Michel Audiard adaptent en 1961 le roman éponyme de Georges Simenon, publié trois ans plus tôt. Michel Audiard s’empare des situations et des personnages pour y distiller ses propres idées sur la politique. ».

« Ancien président du Conseil, Émile Beaufort consacre l'essentiel de son temps à écrire ses mémoires. Lorsque survient une crise ministérielle, le nom de Philippe Chalamont, son ancien directeur de cabinet, est cité par les journaux comme celui du futur chef du gouvernement. Cette nouvelle perturbe le vieil homme : Beaufort a un compte à régler avec Chalamont, autrefois impliqué dans un scandale financier… »

« Servi par la verve incisive de Michel Audiard, Henri Verneuil met en scène l'affrontement d'un politicien intègre et d'un haut fonctionnaire véreux sur fond d'affaires et de corruption. Toute ressemblance avec les IIIe et IVe Républiques, marquées par leur instabilité ministérielle et entachées de nombreux scandales, n'est donc pas fortuite. Parfaitement documenté, ce film de politique-fiction, librement adapté d'un roman de Simenon, fait pénétrer dans les arcanes du pouvoir, en offrant à Jean Gabin, magistral, un rôle inspiré par la stature de Georges Clemenceau, dont on aperçoit d'ailleurs le portrait dès les premières minutes du film". 

"Le duel du "président" avec Bernard Blier, qui campe un arriviste dénué de convictions politiques et au maladif besoin de reconnaissance, est particulièrement savoureux. Le brillant discours dans lequel Gabin défend en tribun à l'Assemblée nationale les valeurs humanistes demeure comme l'un des grands moments de sa carrière ».

CITATIONS DE CLEMENCEAU

« La République vit de liberté »

"En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables." 

"Messieurs, que nous le voulions ou non, que cela nous plaise ou que cela nous choque, la Révolution française est un bloc. […] Un bloc dont on ne peut rien distraire."

Intervention à la Chambre du 29 janvier 1891

“La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires.”

 1886

"Il faut d'abord savoir ce que l'on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite l'énergie de le faire."
Ou "Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire." 

"La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts".


"Le gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas."


"Le beau documentaire Clemenceau dans le jardin de Monet met en lumière la profonde complicité entre l’homme d’État et le peintre, à l’origine du legs des Nymphéas à la France. Extraits des tendres lettres du "Tigre" à son "vieux frère" artiste. Par Sylvie Dauvillier".

En décembre 1899, après que Monet lui a offert le tableau Le bloc
"Je n’avais pas répondu à votre bien affectueuse lettre, parce que je ne savais que vous dire de ce merveilleux Bloc, dont il vous plaît de m’écraser. J’ai pu juger que l’homme était chez vous à la hauteur de l’artiste, et ce n’est pas peu dire, et voilà que, sans ma permission, vous me bombardez de ce monstrueux caillou de lumière. […] Vous taillez des morceaux de l’azur pour les jeter à la tête des gens. Il n’y aurait rien de si bête que de vous dire merci, on ne remercie pas le rayon de soleil. Je vous embrasse de tout cœur."

En juillet 1911, alors que Monet est dévasté par la mort d’Alice, son épouse, et le déclin de sa vue
"Vous savez ce que je vous souhaite du plus chaud de mon cœur ? Souvenez-vous du vieux Rembrandt du Louvre, creusé, ravagé, sous la serviette qui cache son crâne dénudé. Il s’accroche à sa palette, résolu à tenir bon jusqu’au bout à travers de terribles épreuves. Voilà l’exemple."

En avril 1920, de Louxor, en Égypte
"Que faites-vous sur la Seine, quand il y a le Nil qui joue en ce moment avec le ciel et les montagnes de Thèbes un opéra de lumière qui vous rendrait parfaitement fou ? Gardez votre raison puisque vous préférez être raisonnable. Mais cependant, ne m’oubliez pas. À vous pour toujours et après."

En décembre 1920, de Bénarès, en Inde
"Non, il ne sera pas dit que je serai venu à Bénarès prendre le plus prodigieux bain de lumière et que je n’aurai pas trouvé un mot à dire à l’homme qui s’appelle Claude Monet. Imaginez-vous, mon vieux frère, que vous voyez Bénarès, un grand fleuve bleu clair avec une grande courbe de palais blancs qui vont s’estompant dans une poudre d’aurore. Ajoutons qu’une humanité folle d’une couleur expressive anime tout cela. Tout de même, si j’étais Claude Monet, je ne voudrais pas mourir sans avoir vu ça. Dépêchez-vous, je pars demain matin."

En mars 1921, de sa maison en Vendée
"Combien je suis content que vous puissiez m’écrire 'j’ai beaucoup travaillé'. Moi, je n’ai rien fichu, ayant les mains en feu et l’épaule droite en démolition. Le 12 octobre, j’inaugure mon propre monument à Sainte-Hermine. Ce sera, je crois, une assez belle kermesse, comme dans l’ancien temps. On mangera dans son chapeau, on couchera sous les arbres. Voyez si cela vous tente. […] Votre petite flaque d’eau s’appelle ici l’Atlantique. La mer est comme un ciel renversé, il y a des constructions d’air comme dans les tableaux de Monet. Je ne serais pas surpris que vous gagniez ici le goût de la peinture…"

En avril 1922
"Je vous aime parce que vous êtes vous, et que vous m’avez appris à comprendre la lumière. Vous m’avez ainsi augmenté. Tout mon regret est de ne pouvoir vous le rendre."

En janvier 1925, alors que Monet ne parvient pas à achever son œuvre ultime, Les nymphéas, qu’il a promise à la nation
"Mon malheureux ami, si vieux, si entamé qu’il soit, un homme, artiste ou non, n’a pas le droit de manquer à sa parole d’honneur, surtout quand c’est à la France que cette parole fut donnée."

En décembre 1926, à la veille de la mort du peintre
"Mon cher bon vieux bipède, nous n’avons plus 20 ans, j’ai des poumons faiblards et un cœur diminué. Vous avez un cœur excellent et des poumons fatigués. Nous sommes vieux. Je suis aussi fou que vous, mais je n’ai pas la même folie. Voilà pourquoi nous nous entendrons jusqu’au bout. Je vous dis donc presque à bientôt, mon vieux frère. Nous n’avons pas encore fini de philosopher. […] Je respire du bleu et j’expire du rose, que demander de plus ? Vous avez eu la plus belle vie qu’un homme puisse rêver. Il y a un art de sortir comme d’entrer."


Du 18 avril au 29 juillet 2023
8, rue Benjamin Franklin, 75116 Paris
Tél. : 01 45 20 53 41
Du mardi au samedi de 14 h 00 à 17 h 30

France, ARTE France et Zadig Productions, avec la participation des musées d’Orsay et de l’Orangerie, 2017, 52 min
Sur Arte les 19 juillet 2020 à 20 h 05, 25 juillet 2020 à 2 h 55,  2 août 2020 à 3 h 40
Disponible du 12/07/2020 au 08/08/2020
Sur arte.tv du 01/07/2023 au 27/12/2023
Visuels © DR


Du 30 octobre 2018 au 10 février 2019
Au Panthéon 
Place du Panthéon. 75005 Paris
Tél. 01 44 32 18 00
Tous les jours de 10 h à 18 h
Visuels :
Auguste Rodin, Buste de Georges Clemenceau © Musée Rodin - photo Christian Baraja

Paul François Arnold Cardon dit Dornac, Georges Clemenceau dans son cabinet de travail, rue Franklin, Paris, 27 septembre 1898 © Paris, musée Clemenceau

Jean-François-Raffaelli, Georges Clemenceau prononçant un discours pendant une réunion électorale au Cirque Fernando en 1883 © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux - Service presse/Centre des monuments nationaux

Sem, Le Tigre, « La Baïonnette », 13 mars 1919 © Paris, musée Clemenceau

René Rousseau Decelle, Georges Clemenceau annonçant l'Armistice le 11 novembre 1918 à la tribune de la chambre des députés, huile sur toile © Paris, musée Clemenceau

Anonyme, Georges Clemenceau au Gal Vihara, Polonnaruva (Sri Lanka), 1921 © Paris, musée Clemenceau

Henri Martinie, Georges Clemenceau, Claude Monet et Lily Butler sur le pont japonais de Giverny, juin 1921 © Paris, musée Clemenceau


« Le président » d’Henri Verneuil
France, Italie, 1960
Auteur : Georges Simenon
Scénario : Henri Verneuil, Michel Audiard
Production : Terra Film Produktion, Fidès, G.E.S.I. Cinematografica
Producteur/-trice : Jacques Bar, Raymond Froment, Ernest Rupp
Image : Louis Page
Montage : Jacques Desagneaux
Musique : Maurice Jarre
Avec Jean Gabin, Bernard Blier, Louis Seigner, Renée Faure, Henri Crémieux, Alfred Adam, Charles Cullum
Sur Arte les 16 mars 2020 à 20 h 55, 31 août 2020 à 20 h 55
Visuels :
Jean Gabin est Émile Beaufort, ancien président du Conseil, dans le film d' Henri Verneuil " Le Président" (1961)
Bernard Blier est Philippe Chalamont, le chef de cabinet indélicat de Beaufort, lié aux puissances de l' argent, dans le film d' Henri Verneuil " Le Président" (1961)
Jean Gabin est Émile Beaufort, ancien président du Conseil, dans le film d' Henri Verneuil " Le Président" (1961)
© Cité Films - Terra Films - Fid

A lire sur ce blog :
Les citations proviennent du dossier de presse et d'Arte. Cet article a été publié le 6 février 2019, 15 juillet 2020.

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