vendredi 29 avril 2022

Arnaud Desplechin

Arnaud Desplechin est un réalisateur - La Sentinelle (1992), Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996), Esther Kahn (2000), Rois et Reine (2004), Un conte de Noël (2008), Les Fantômes d'Ismaël (2017), Roubaix, une lumière (2019), Frère et Sœur (2022) - et metteur en scène français né en 1960 à Roubaix. Arte diffusera le 4 novembre 2022 à 13 h 35 « Roubaix, une lumière » (Im Schatten von Roubaix) d’Arnaud Desplechin, avec Avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier et Antoine Reinartz.

Né en 1960 à Roubaix dans un milieu modeste, Arnaud Desplechin étudie le cinéma à l'Université Paris III où il a pour professeurs Serge Daney et Pascal Kané, puis est diplômé en 1984 de l'IDHEC, où il se lie d'amitié avec Pascale Ferran, Noémie Lvovsky et Éric Rochant, dans la section « Réalisation et prises de vue ».

Arnaud Desplechin débute comme directeur de la photographie, parfois acteur, sur Comme les doigts de la main (1984), French Lovers (1985) et Présence féminine (1987) d'Éric Rochant, La Photo (I fotografia) de Nico Papatakis (1986). Il co-écrit les scénarios d’Un monde sans pitié (1989) d'Éric Rochant et de Petits Arrangements avec les morts de Pascale Ferran.

En 1990, Arnaud Desplechin prépare son moyen métrage La Vie des morts, avec Marianne Denicourt, Emmanuelle Devos, Emmanuel Salinger et Thibault de Montalembert. Le directeur de la photographie est Éric Gautier. La Vie des morts est distingué par plusieurs Prix au Festival Premiers plans d'Angers en 1991 et par le Prix Jean-Vigo du court métrage 1991.

Arnaud Desplechin est un réalisateur français de films d'auteur : La Sentinelle (1992), Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996), Esther Kahn (2000), Rois et Reine (2004) - ce long métrage a attiré 600 000 spectateurs en France, un succès commercial pour le film -, Un conte de Noël (2008), Les Fantômes d'Ismaël (2017), Roubaix, une lumière (2019), Frère et Sœur (2022). 

A la Comédie-Française, il a mis en scène Père d'August Strindberg (2015) et Angels in America de Tony Kushner (2020).

Il est distingué par des Prix cinématographiques dans la catégorie « Art et Essai », notamment le Prix Louis-Delluc en 2004. Il reçoit le César du Meilleur réalisateur en 2016 pour Trois souvenirs de ma jeunesse.

Il a réalisé plusieurs épisodes de la série télévisée de la deuxième saison d'En Thérapie.

Son frère Fabrice Desplechin, diplomate, a joué dans ses films. Ses deux sœurs Marie Desplechin et Raphaëlle Valbrune-Desplechin sont respectivement romancière et scénariste. A l'aube des années 1990, Arnaud Desplechin a vécu avec la comédienne Marianne Denicourt. Pendant environ dix ans, il a été le compagnon de l'actrice Hélène Fillières. Il a pour compagne de la scénariste Florence Seyvos ; le couple a un fils né en 2006.

« Esther Kahn »
Arte.tv diffusa du 1er mai 2022 au 31 août 2022 « Esther Kahn », film franco-britannique d’Arnaud Desplechin (2000), adaptant une nouvelle d'Arthur Symons (1905), et avec Summer Phoenix, Ian Holm, Fabrice Desplechin, Frances Barber, Laszlo Szabo, Emmanuelle Devos. « Dans l’Angleterre victorienne, une jeune émigrante juive rêve de devenir une grande comédienne. Portée par Summer Phoenix, l’éclosion d’un talent féminin selon Arnaud Desplechin. Un conte initiatique ». 

« Londres, fin du XIXe siècle. Dans le quartier industrieux de l’East End, la famille Kahn, des émigrants juifs, travaille d’arrache-pied dans l’atelier de couture que dirige le père. La jeune Esther se distingue des nombreux membres de la fratrie par son caractère farouche. Adolescente, elle a une révélation après avoir assisté à une représentation théâtrale : elle sera une grande actrice. D’abord figurante, puis doublure, elle s’émancipe peu à peu de son milieu originel avec la bénédiction paternelle. Se prenant d’affection pour elle, Nathan Quellen, un vieux comédien raté, lui prodigue des leçons, avant de lui suggérer de prendre un amant pour l’aider à apprivoiser ses émotions étouffées. »

« Esther n’a d'avis sur rien, ni élan affectueux, ni réelle aversion non plus ». 

« Pourtant, plongée dans la bienveillante famille du théâtre, la sauvageonne mutique et solitaire va s’éveiller à elle-même au travers de son jeu, jusqu’au rôle-titre dans Hedda Gabler, la pièce d’Ibsen qui marque la reconnaissance de son éclatant talent ». 

« À petits pas, la jeune comédienne découvre les mots, les autres, l’amour, et sa perte surtout, quand l’éblouissante Sylvia (Emmanuelle Devos) s’immisce entre elle et son amant (Fabrice Desplechin) ». 

« La douleur et la peur du jugement d’autrui alors la bouleversent. Porté par la sublime Summer Phoenix, le troisième long métrage de Desplechin se décline comme un conte initiatique, raconté en voix off ». 

« Seul film tourné en anglais et en costumes d’époque par le cinéaste, il s'impose aussi comme l’un des plus généreux pour son personnage féminin, qu’il accompagne jusqu’au seuil de sa liberté. »

Compétition officielle, Cannes 2000

« Roubaix, une lumière »
Arte diffusera le 4 novembre 2022 à 13 h 35 « Roubaix, une lumière » (Im Schatten von Roubaix), réalisé parArnaud Desplechin.

« Du déni aux aveux, la spirale descendante de deux femmes coupables de meurtre... Arnaud Desplechin plonge dans la misère de sa région natale pour y filmer les lueurs chancelantes de l'espoir et de l'amour. Avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier et Antoine Reinartz. »

« Roubaix, une nuit de Noël. Le commissaire Daoud sillonne la ville qui l’a vu grandir. Au commissariat vient d’arriver Louis Coterelle, fraîchement diplômé. Daoud et lui enquêtent sur le meurtre d'une octogénaire, dans une ville marquée par la misère et la violence. Deux jeunes femmes sont interrogées, Claude et Marie. Démunies, alcooliques et amoureuses... »

« Quelle est cette lumière promise par le titre de ce film d'Arnaud Desplechin, qui délaisse ici la thématique familiale qui lui est chère pour venir capter la brume froide et les ruines de sa ville natale, Roubaix, dans une longue enquête en forme de déambulation ? Est-ce l'éclat terne de la justice, cette "vérité" que traque inlassablement le commissaire Daoud dans les courées d'une cité malade ? »

« On penche plutôt pour l’éclat nocturne de la ville et une autre lueur, chancelante, dans les yeux de Sara Forestier qui bouleverse en amoureuse manipulée, conservant l'indéfectible espoir que celle qu'elle aime la sauvera ». 

« Entre hommage au film noir et dissection amère des liens de l'affect, Desplechin signe une œuvre à part, quasi naturaliste, menée par un excellent Roschdy Zem qui surplombe le film de sa douceur désillusionnée. »

Ce film suscite un choc d'horreur par la tragédie de l'assassinat d'une dame âgée par deux paumées dont on ne sait l'origine de leurs revenus. Un couple dont l'une, jeune mère, domine psychologiquement l'autre.

Il montre une ville dévastée par le chômage, la délinquance, l'individualisme, la solitude.

Il inspire une forme d'incrédulité. S'il se veut naturaliste par l'analyse des rapports complexes liant les deux femmes, il paraît peu réaliste dans la description du fonctionnement d'un commissariat - rien sur la bureaucratie, sur la hiérarchie policière au-dessus du policier incarné par Roschdy Zem -, de la vie solitaire, sans famille, des deux principaux policiers, dont l'un passionné impavide de courses hippiques. Surtout il se concentre uniquement sur un crime impliquant des Françaises blanches, blondes aux yeux clairs, comme si ce meurtre était révélateur de la délinquance dans une ville du Nord parcouru par des gangs de trafiquants de drogue, par des islamistes... Les suspects d'origine immigrée sont vite écartés des suspects en raison de leurs alibis. La seule personne à l'identité revendiquée est la jeune fille, fugueuse, issue d'un mariage mixte et revendiquant une identité maghrébine, celle de son père.

Ce film inspire une gêne. Peut-être parce qu'il a été diffusé pour la première fois alors que l'on apprenait des actes particulièrement atroces commis par des étrangers en situation illégale.


En compétition officielle à Cannes, Frère et sœur, le nouveau film d’Arnaud Desplechin, est coproduit par ARTE France Cinéma


« Esther Kahn » d’Arnaud Desplechin
France/Royaume-Uni, 2000, 2h36mn, VF/VOSTF
Production : Why Not Productions, Les Films Alain Sarde, France 3 Cinéma, France 2 Cinéma, Zephyr Films  Scénario : Arnaud Desplechin, Emmanuel Bourdieu, d’après une nouvelle d’Arthur Symons
Avec Summer Phoenix, Ian Holm, Fabrice Desplechin, Frances Barber, Laszlo Szabo, Emmanuelle Devos
Disponible sur arte.tv du 01/05/2022 au 31/08/2022

« Roubaix, une lumière » d’Arnaud Desplechin
France, 2018, 114 min
Auteur : Mosco Boucault
Scénario : Arnaud Desplechin, Léa Mysius d'après le documentaire Roubaix, commissariat central de Mosco Boucault 
Production : Why Not Productions, ARTE France Cinéma
Producteurs : Pascal Caucheteux, Grégoire Sorlat, Serge Hayat
Image : Irina Lubtchansky
Montage : Laurence Briaud
Musique : Grégoire Hetzel
Avec Roschdy Zem (Daoud), Léa Seydoux (Claude)
Sara Forestier (Marie), Antoine Reinartz (Louis)
Chloé Simoneau (Judith), Philippe Duquesne (Dos Santos)
Sur Arte les 4 novembre 2022 à 13 h 35, 12 novembre 2022 à 2 h 30
Disponible du 10/10/2022 au 15/11/2022
Visuels :
Roschdy Zem (Daoud) et Antoine Reinartz (Louis) dans " Roubaix, une lumière" d' Arnaud Desplechin
Léa Seydoux (Claude) et Sara Forestier (Marie) dans " Roubaix, une lumière" d' Arnaud Desplechin
© Shanna Besson

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