Stanley Kramer (1913-2001) était un réalisateur et producteur - Le train sifflera trois fois (1952), Ouragan sur le Caine (1954) - de cinéma oscarisé juif américain. Il s'est inspiré ou a illustré des problèmes politiques - la guerre nucléaire (Le Dernier Rivage), la cupidité (Un monde fou, fou, fou, fou), créationnisme ou évolution (Procès de singe) et le nazisme (Jugement à Nuremberg, La Nef des fous) - ou sociaux contemporains, dont le racisme - (La Chaîne, Devine qui vient dîner). Arte diffusera le 8 mai 2025 à 20 h 55 « Jugement à Nuremberg » de Stanley Kramer avec Spencer Tracy, Burt Lancaster, Richard Widmark et Maximilian Schell.
Billy Wilder (1906-2002)
"La Chaîne"
La chaîne" (Flucht in Ketten ; The Defiant Ones) est un film américain réalisé par Stanley Kramer (1958), au scénario de Harold Jacob Smith d'après une histoire de Nedrick Young avec Tony Curtis, coproducteur, et Sidney Poitier.
Le réalisateur Steven Spielberg le loue en « visionnaire incroyablement talentueux » et comme un « de nos grands cinéastes, pas seulement pour l’art et la passion qu’il a mis à l’écran, mais pour l’impact qu’il a eu sur la conscience du monde ». Dans son discours de remerciement aux Golden Globes de 2015, l'acteur Kevin Spacey a rendu hommage à Stanley Kramer, « l'un des plus grands cinéastes de tous les temps ».
Stanley Earl Kramer (1913-2001) est né dans une famille juive américaine.
Durant ses études universitaires en gestion, il rédige des articles pour le magazine Medley.
Durant la Grande dépression, il débute sa vie professionnelle à Hollywood, et gravit les échelons en devenant progressivement scénariste, producteur - Le train sifflera trois fois (1952), Ouragan sur le Caine (1954) - et réalisateur de films engagés sur des thèmes graves tels le racisme et la guerre nucléaire : Le Dernier Rivage, Un monde fou, fou, fou, fou, Procès de singe, Jugement à Nuremberg, La Nef des fous, La Chaîne, Devine qui vient dîner...
Il s'est inspiré ou a illustré des problèmes politiques - la guerre nucléaire contemporains.
Stanley Kramer a été distingué par de nombreux Prix, dont 16 Oscars et 80 nominations, et en 1961 par le Prix Irving G. Thalberg.
En 1963, Stanley Kramer a été membre du jury du 3e Festival international du film de Moscou. En 1998, il a reçu le premier Prix NAACP Vanguard pour les « thèmes sociaux forts qui ont caractérisé son œuvre ».
En 2002, le Prix Stanley Kramer, destiné aux lauréats dont le travail « illustre de manière dramatique des problèmes sociaux provocateurs », a été créé.
"La Chaîne"
La chaîne" (Flucht in Ketten ; The Defiant Ones) est un film américain réalisé par Stanley Kramer (1958), au scénario de Harold Jacob Smith d'après une histoire de Nedrick Young avec Tony Curtis, coproducteur, et Sidney Poitier.
"Liés par une chaîne, deux détenus entament une périlleuse cavale... Avec Sidney Poitier et Tony Curtis, un vibrant plaidoyer contre le racisme doublé d'une audacieuse ode à la solidarité."
"Lors d'un transfert de prisonniers dans le sud des États-Unis, John "Joker" Jackson et Noah Cullen profitent de l'accident de leur fourgon cellulaire pour s'échapper. Liés l'un à l'autre par une chaîne, les deux détenus – le premier est Blanc, le second, Noir – se vouent une aversion réciproque. Mais alors que le shérif Muller monte une battue pour les rattraper, Joker et Noah doivent apprendre à coopérer s'ils veulent échapper à leurs poursuivants et survivre. Remontant vers le nord, ils atteignent une bourgade où ils espèrent se libérer de l'acier qui les entrave. Mais les villageois, qui les reconnaissent, les capturent et les promettent à la corde…"
"Près de dix ans avant Devine qui vient dîner ?, Stanley Kramer (Le train sifflera trois fois, L'équipée sauvage, Procès de singe) offrait déjà à Sidney Poitier (La porte s'ouvre, Dans la chaleur de la nuit) un rôle mémorable de personnage en butte au racisme et à l'inique violence. Au-delà du vibrant plaidoyer contre la ségrégation raciale, toujours vive aux États-Unis, La chaîne met en scène l'indispensable apprentissage de l'entraide et de la compréhension mutuelle imposé par leur situation commune à ces deux évadés que tout sépare, excepté leur condition initiale d'employés de seconde zone : le Blanc, joué par Tony Curtis (Opération jupons, Le miroir se brisa), était rétribué au pourboire comme voiturier, tandis que le Noir trimait comme homme de ménage. Récompensée par de nombreux prix, leur tumultueuse cavale s’affirme aussi, et surtout, comme une généreuse leçon de solidarité à l’encontre des préjugés."
Tony Curtis insiste pour que le nom de Sidney Poitier soit placé en haut de l'affiche, au côté du sien.
« Kramer croyait à la fraternité et à la solidarité... Un simple élément suffit à prouver le courage et la sincérité de Stanley Kramer. Le coscénariste Nathan E. Douglas n'existe pas. Derrière ce pseudonyme se cachait Nedrick Young, acteur et scénariste victime des persécutions maccarthystes, auquel Kramer permit ainsi de retravailler. » (André Moreau dans Le guide du cinéma chez soi édité par Télérama en 2002.)
En 1959, lors de la 31e cérémonie des Oscar, le film La Chaîne est sélectionné dans neuf catégories, dont celle de Meilleur acteur pour Tony Curtis et Sidney Poitier, et est distingué par deux Oscar pour la Meilleure photographie en noir et blanc (Sam Leavitt) et le Meilleur scénario original (Nedrick Young et Harold Jacob Smith). Sidney Poitier reçoit l'Ours d'argent du 9e Festival international du film de Berlin 1958.

"Près de dix ans avant Devine qui vient dîner ?, Stanley Kramer (Le train sifflera trois fois, L'équipée sauvage, Procès de singe) offrait déjà à Sidney Poitier (La porte s'ouvre, Dans la chaleur de la nuit) un rôle mémorable de personnage en butte au racisme et à l'inique violence. Au-delà du vibrant plaidoyer contre la ségrégation raciale, toujours vive aux États-Unis, La chaîne met en scène l'indispensable apprentissage de l'entraide et de la compréhension mutuelle imposé par leur situation commune à ces deux évadés que tout sépare, excepté leur condition initiale d'employés de seconde zone : le Blanc, joué par Tony Curtis (Opération jupons, Le miroir se brisa), était rétribué au pourboire comme voiturier, tandis que le Noir trimait comme homme de ménage. Récompensée par de nombreux prix, leur tumultueuse cavale s’affirme aussi, et surtout, comme une généreuse leçon de solidarité à l’encontre des préjugés."

« Kramer croyait à la fraternité et à la solidarité... Un simple élément suffit à prouver le courage et la sincérité de Stanley Kramer. Le coscénariste Nathan E. Douglas n'existe pas. Derrière ce pseudonyme se cachait Nedrick Young, acteur et scénariste victime des persécutions maccarthystes, auquel Kramer permit ainsi de retravailler. » (André Moreau dans Le guide du cinéma chez soi édité par Télérama en 2002.)
En 1959, lors de la 31e cérémonie des Oscar, le film La Chaîne est sélectionné dans neuf catégories, dont celle de Meilleur acteur pour Tony Curtis et Sidney Poitier, et est distingué par deux Oscar pour la Meilleure photographie en noir et blanc (Sam Leavitt) et le Meilleur scénario original (Nedrick Young et Harold Jacob Smith). Sidney Poitier reçoit l'Ours d'argent du 9e Festival international du film de Berlin 1958.
Arte diffusera le 11 février 2019 « Procès de singe » (Inherit the Wind ; Wer den Wind sät) par Stanley Kramer (1960).
« Adapté du retentissant "procès du singe" qui, en 1925, opposa les tenants de la théorie de l’évolution de Darwin aux adeptes du créationnisme, le film de Stanley Kramer résonne encore fortement aujourd’hui. Avec Spencer Tracy et Gene Kelly ».
« Dans une petite ville des États-Unis, un instituteur, Bertram T. Cates, s’apprête à passer devant une cour de justice pour avoir expliqué à ses élèves la théorie de l’évolution de Charles Darwin, enfreignant ainsi la législation locale et s’attirant du même coup les foudres du révérend de la paroisse, Jeremiah Brown ».
« Face au juge Coffey, le célèbre procureur fondamentaliste Matthew Brady et le non moins illustre avocat progressiste Henry Drummond vont plaider sous l’œil du journaliste du Baltimore Herald qui couvre ce procès sous haute tension, E. K. Hornbeck ».

« Réalisé et produit par Stanley Kramer, le film repose sur quatre personnages récurrents de grands films dramatiques américains : l’enseignant, le procureur, l’avocat, le journaliste, voire le pasteur. Chacun représente une partie de l’opinion publique. »
« Un magistral film judiciaire avec Spencer Tracy, Gene Kelly », Fredric March et Dick York. « Homme de gauche qui dût s'exiler à Londres pour avoir protesté avec son épouse contre le maccarthysme, Gene Kelly joue ici avec un éternel sourire aux lèvres, entre provocation et politesse, un second rôle plein de conviction ».
Lors de la Berlinale 1960, Frédéric March a reçu l’Ours d’argent du meilleur acteur et Stanley Kramer a été lauréat du Prix du meilleur long métrage destiné à la jeunesse. Il a été distingué par quatre nominations aux Oscars 1961.
Arte précédera la diffusion du film par "Procès de singe" de Stanley Kramer - Un regard, une minute » ("Wer den Wind sät" von Stanley Kramer - Ein Film, eine Minute). « Film de tribunal efficace, "Procès de singe" traite un sujet très américain : les évolutionnistes qui enseignent Darwin, face aux créationnistes religieux.
Trois remakes américains de la pièce de théâtre ont été produits pour la télévision, en reprenant le titre de la pièce : en 1965, dans une réalisation de George Schaefer avec Melvyn Douglas and Ed Begley, puis en 1988 par David Greene avec Jason Robards, Kirk Douglas et Jean Simmons, et enfin en 1999, dans une réalisation de Daniel Petrie avec Jack Lemmon, George C. Scott, Beau Bridges et Piper Laurie.
« Jugement à Nuremberg »
Arte diffusera le 8 mai 2025 à 20 h 55 « Jugement à Nuremberg » de Stanley Kramer.
« Un juge américain débarque à Nuremberg pour présider le procès de magistrats du régime nazi. Avec un aréopage de stars hollywoodiennes (Spencer Tracy, Burt Lancaster, Richard Widmark…) et un Maximilian Schell oscarisé, un très grand film de prétoire, qui explore avec acuité la responsabilité en temps de dictature. »
« En 1947, un an après le procès des grands criminels de guerre nazis. Dans un Nuremberg en ruines, Dan Haywood, un vieux juge américain, vient présider le tribunal militaire devant lequel doivent comparaître à leur tour des magistrats allemands impliqués dans les horreurs commises au nom de la loi du IIIe Reich – stérilisation des handicapés mentaux et ségrégation raciale. Sur le banc des accusés, deux exécutants, un suppôt zélé du régime et Ernst Janning, juriste respecté et coauteur de la Constitution de la République de Weimar, avant d’être nommé ministre de la Justice de Hitler. Alors que le colonel Tad Lawson, hanté par sa découverte des camps de concentration, porte l’accusation, Hans Rolfe, brillant avocat, assure la défense. »
« D’une ample maîtrise cinématographique, ce film-fleuve très documenté, tourné en pleine guerre froide par Stanley Kramer, et presque intégralement dans le huis clos du prétoire, livre une saisissante plongée dans les enjeux d’un procès dont il n’occulte rien de la complexité. »
« Car au-delà de la dimension historique, le cinéaste explore, à travers une dramaturgie qui jamais ne faiblit, les tréfonds de l’âme humaine autant que la question éthique et politique de la soumission en temps de dictature. »
« Des débats incarnés par des acteurs stars, tous au sommet de leur art : Spencer Tracy en juge honnête parce que pétri d’incertitudes – ou l’inverse ; Burt Lancaster en ministre (fictif) à la haute silhouette cloîtrée dans son mutisme ; Richard Widmark, dont la rage fiévreuse enflamme la salle ; Montgomery Clift, victime brisée ; ou Maximilian Schell, oscarisé pour le rôle, en avocat à la parole acérée qui renvoie avec brio chacun à sa (mauvaise) conscience. »
« Servir un État criminel relève-t-il logiquement du crime ? Ce tribunal condamne-t-il, au travers de ces magistrats qui ont appliqué des lois scélérates en détournant le regard de leurs conséquences, le peuple allemand tout entier ? Où placer la frontière entre culpabilité et responsabilité ? Pourquoi ne pas interroger aussi le rôle des alliés ou du Vatican qui ont, au pire, collaboré, au mieux, laissé faire en sachant ? Après Nagasaki et Hiroshima, de quelle légitimité les Américains sont-ils investis pour instruire la justice internationale ? Et que vaut leur clémence – infusée de Realpolitik face à l’ennemi soviétique –, à l’égard de dignitaires allemands qui ne purgeront pas leur peine ? »
« À Ernst Janning tentant, après la confession de son aveuglement, d’expliquer qu’il n'avait pas mesuré l’ampleur du désastre à venir, le juge corrige : "On en est arrivés là la première fois que vous avez condamné à mort un homme que vous saviez innocent."
« Avec une séquence où Marlene Dietrich, digne veuve de général, fredonne Lili Marlene, un grand film, dont la lucidité résonne avec force dans le désordre mondial. »
Meilleur acteur (Maximilian Schell) et meilleur scénario adapté, Oscars 1962 ‒ Meilleurs acteur (Maximilian Schell) et réalisateur, Golden Globes 1962 ‒ Meilleurs production étrangère et acteur étranger (Spencer Tracy), Prix David di Donatello 1962
"La Chaîne" par Stanley Kramer
Etats-Unis, 1958, 97 minutes
Scénario : Nedrick Young, Harold Jacob Smith
Production : Curtleigh Productions, Stanley Kramer Productions
Producteur/-trice : Stanley Kramer
Image : Sam Leavitt
Montage : Frederic Knudtson
Musique : Ernest Gold
Avec Tony Curtis, Sidney Poitier, Theodore Bikel, Charles McGraw, Lon Chaney Jr., King Donovan, Claude Akins, Cara Williams
Sur Arte les 2 décembre 2019 à 20 h 55, 4 décembre 2019 à 13 h 35 et 19 décembre 2019 à 13 h 35
Visuels : © 1958 Metro-Goldwyn-Mayer Studios
Etats-Unis, 1958, 97 minutes
Scénario : Nedrick Young, Harold Jacob Smith
Production : Curtleigh Productions, Stanley Kramer Productions
Producteur/-trice : Stanley Kramer
Image : Sam Leavitt
Montage : Frederic Knudtson
Musique : Ernest Gold
Avec Tony Curtis, Sidney Poitier, Theodore Bikel, Charles McGraw, Lon Chaney Jr., King Donovan, Claude Akins, Cara Williams
Sur Arte les 2 décembre 2019 à 20 h 55, 4 décembre 2019 à 13 h 35 et 19 décembre 2019 à 13 h 35
Visuels : © 1958 Metro-Goldwyn-Mayer Studios

Etats-Unis, 1960, 123 min
Réalisation : Stanley Kramer
Scénario : Nedrick Young, Harold Jacob Smith
Production : Lomitas Productions Inc.
Producteur/-trice : Stanley Kramer
Image : Ernest Laszlo
Montage : Frederic Knudtson
Musique : Ernest Gold
Avec Spencer Tracy, Gene Kelly, Fredric March, Dick York, Donna Anderson, Claude Akins
Auteur : Jerome Lawrence, Robert E. Lee
Sur Arte le 11 février 2019 à 0 h 00
Visuels :
Anwalt Henry Drummond (Spencer Tracy, li.) und Journalist E.K. Hornbeck (Gene Kelly, re.)
Anwalt Henry Drummond (Spencer Tracy, li.)
Anwalt Henry Drummond (Spencer Tracy, li.) und Journalist E.K. Hornbeck (Gene Kelly, re.)
Anwalt Henry Drummond (Spencer Tracy, li.) und Journalist E.K. Hornbeck (Gene Kelly, re.)
Credit : © 1960 Metro-Goldwyn-Mayer
« Jugement à Nuremberg » de Stanley Kramer
Etats-Unis, 1961, 2 h 52mn
Scénario : Abby Mann
Auteur : Abby Mann
Production : Roxlom Films
Producteur : Stanley Kramer
Image : Ernest Laszlo
Montage : Frederic Knudtson
Musique : Ernest Gold
Avec Spencer Tracy (Dan Haywood), Burt Lancaster (Dr. Ernst Janning), Richard Widmark (le colonel Ted Lawson), Marlene Dietrich (Mrs. Bertholt), Maximilian Schell (Hans Rolfe), Judy Garland (Irene Hoffman), Montgomery Clift (Rudolph Petersen), Alan Baxter (Merrin)
Sur Arte les 8 mai 2025 à 20 h 55, 31 mai 2025 à 13 h 30
Sur arte.tv du 08/05/2025 au 14/05/2025
Visuels : ·© 1961 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc/All rights reserved
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