mardi 7 novembre 2023

« America First, le bilan » de Norma Percy, Tania Rakhmanova et Tim Stirzaker

Arte diffusera le 7 novembre 2023 à 23 h 55 « America First, le bilan », série documentaire partiale en trois parties de Norma Percy, Tania Rakhmanova et Tim Stirzaker. « Une immersion dans les coulisses diplomatiques de l’ère Trump, entre stupeur et tremblements. »


Il est de bon ton dans la plupart de la classe "politico-médiatique" d'exprimer son mépris pour Donald Trump. Et pourtant, il apparaît l'un des plus grands présidents des Etats-Unis. Son mandat correspond au redressement de la première puissance mondiale affaiblie par la diplomatie de Barack Hussein Obama. Critiquée, sa politique migratoire s'est avérée pertinente. Le Président conservateur avait maintenu la pression sur l'Iran par des sanctions rigoureuses qui avait réduit les capacités financières du régime des ayatollahs à financer ses "proxy" : le Hezbollah au Liban, le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis au Yémen, etc. Il avait restauré la force de dissuasion des Etats-Unis envers la Russie et la Chine. Il avait aussi supprimé les règlementations jugulant l'initiative privée et les taxes réduisant le pouvoir d'achat des Américains.

« Au fil du récit d’acteurs clés et de témoins, une immersion dans les coulisses diplomatiques de l’ère Trump, entre stupeur et tremblements. Norma Percy signe  avec « America First, le bilan » une investigation édifiante sur l’histoire en marche. » 

« Cette investigation fait pénétrer au cœur des sommets et des tractations internationales du mandat Trump, offrant le rare et réjouissant privilège de les suivre en différé des coulisses. »

« Reconstituant minutieusement l’histoire en marche dans les pas des dirigeants, selon la méthode éprouvée des productions Brook Lapping, cette série documentaire, qui rappelle les éructations du président américain battu par Joe Biden en 2021 et la stupéfaction, au mieux amusée, de ceux auxquels elles s’adressent, met aussi à nu les failles de la diplomatie et la fragilité des équilibres planétaires. »

« Car les homologues de Donald Trump et l’armada de ses conseillers (dont ceux qu’il se targue d’avoir remerciés, même s’ils ont démissionné) racontent aussi leur impuissance à contrôler un chef d’État qui entend diriger son pays − et imprimer le monde de sa marque ignorante au péril de la paix − comme il a géré son empire, sûr que tous les coups ou presque sont permis. »

1ère partie : « L'Europe doit payer »
« Retrait de l'accord de Paris sur le climat, mise en danger de l’Otan : les premières décisions de Trump choquent, notamment les Européens, alliés historiques des États-Unis. »

"America First." Dès son arrivée à la Maison-Blanche en 2017, Donald Trump martèle son credo sur la scène internationale. »

« Par la brutalité de ses postures et décisions, il choque ses interlocuteurs, dont les Européens, alliés historiques des États-Unis. »

« Le président bafoue toutes les règles diplomatiques lors des sommets. Retrait de l'accord de Paris sur le climat, mise en danger de l’Otan, institution qui traverse, selon Jeremy Hunt, le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque, "la plus grande crise de son histoire"… Non. Le Président américain avait le droit de se retirer de cet accord induisant une croissance faible, imposant des réglementations inutiles. 

« Encore surpris, François Hollande se souvient de son premier échange au téléphone avec lui : "Ce qu'il m'a dit tenait en une phrase : 'Nous ne voulons plus payer pour vous. […] Les Européens doivent payer pour leur propre sécurité'." Ce qui est normal.

« Brisant le statu quo, le président américain se rapproche de Vladimir Poutine, proximité qui inquiète les dirigeants du G7. » 

« Et si, lors du défilé du 14 Juillet, Emmanuel Macron, qui l’a invité, déploie les grands moyens pour lui plaire, François Hollande le prévient : "N'attends rien de Donald Trump, ne pense pas qu'il sera possible de le contourner ou de le séduire."


2e partie : « L'ennemi au Moyen-Orient »
« Retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, retrait des troupes américaines en Syrie, soutien indéfectible au premier ministre israélien Netanyahou : au Moyen-Orient aussi, Donald Trump rebat les cartes diplomatiques. »

« Il entraîne l’Amérique au seuil d’une guerre avec l’Iran. Dénonçant l’accord sur le nucléaire iranien, le président américain désigne, devant l'Assemblée générale des Nations unies, Téhéran comme le danger et l’ennemi commun d’Israël et des pays arabes, puis commandite, en janvier 2020, l’assassinat du général Soleimani. » Une réussite des services secrets américains.

« En octobre 2019, après un échange avec le président turc Erdogan, il annonce brusquement le retrait des troupes américaines en Syrie, trahissant ses alliés kurdes au risque d’un génocide. »

« Soutien indéfectible de son ami "Bibi" Netanyahou et indifférent au sort des Palestiniens, Donald Trump déménage l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnaissant de fait la ville trois fois sainte comme capitale d'Israël ». Jérusalem a été la capitale du seul Etat Juif dans l’Histoire, et jamais d'un occupant turc ou Arabe.

«  Ex-représentant palestinien à Washington, Husam Zomlot craignait cette décision et avait mis en garde Jared Kushner, gendre et conseiller du président : "Si vous le faites, ce sera notre dernière réunion." Aucune violence n’a éclaté à la suite du déplacement de l’ambassade des Etats-Unis.

« Avant de quitter la Maison-Blanche, Trump se félicitera de l’accord entre Israël, les Émirats et Bahreïn, le nouvel axe stratégique de la région. »


3e partie : « La Chine ne gagnera pas »
« Guerre commerciale avec la Chine, relations avec la Corée du Nord : en se tournant vers l'Asie, Donald Trump, qui applique ses méthodes de magnat de l’immobilier à la diplomatie, adopte encore un style peu orthodoxe. »

« Après avoir flatté Xi Jinping – qu’il envie, selon son ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton, pour son mandat illimité, et qu’il approuve même un jour pour les camps d’internement du Xinjiang −, le Président américain se lance avec la Chine dans la plus grande guerre commerciale de l'histoire économique pour la suprématie mondiale, imposant à Pékin des droits de douane punitifs. » Ce qui protège les emplois aux Etats-Unis et rétablit l'équilibre face à un Etat aux velléités de domination mondiale, sans aucune législation protectrice pour ses travailleurs, etc.

"L'accord, raconte Matthew Pottinger, son ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale, a été signé le lendemain du jour où le personnel du Conseil national de sécurité était convoqué pour notre première réunion interagences à propos du mystérieux virus apparu à Wuhan. Lequel précipitera la chute de Trump. » Non. Les élections ont été truquées car, prétextant cette "pandémie", le vote par correspondance et informatisé a été largement favorisé et instrumentalisé par les démocrates.

« Quant à la Corée du Nord, après les menaces de guerre nucléaire, le Président américain noue une drôle d’amitié avec Kim Jong-un, l'un des dictateurs les plus honnis de la planète, auquel il propose même, au terme d’un sommet, de le ramener chez lui sur Air Force One. »



« La politique internationale de Donald Trump racontée de l’intérieur par ses proches conseillers et de hauts dirigeants, dont François Hollande : la série documentaire de Norma Percy (Les années Obama) offre un portrait inédit de l'ex-président américain. Propos recueillis par Raphaël Badache ».
 
« Pourquoi vous être lancée dans une série documentaire sur Trump, après tout ce qui a été dit sur lui ?
Norma Percy : Avec mon équipe, nous avons toujours souhaité que le téléspectateur se retrouve comme plongé au cœur du pouvoir lorsque les grandes décisions, celles qui vont changer l'ordre du monde, sont prises. Or, jusqu'alors, personne n'avait encore vraiment essayé de porter un regard global sur la façon dont Donald Trump a géré les crises internationales. Nous nous sommes donc concentrés sur son mandat à travers le prisme de la politique étrangère et avons pu dénicher des histoires jamais racontées, et montrant vraiment qui est Trump.

Vous avez rencontré un ancien président, François Hollande, des ambassadeurs, les plus éminents conseillers des leaders de ce monde…
Si vous voulez raconter les coulisses, expliquer comment tel ou tel choix est acté, vous n'avez qu'une solution : interroger les plus hauts responsables, ceux qui étaient aux manettes. Mais notre travail consiste également à montrer sans artifice le vrai visage des leaders de ce monde, à les découvrir tels qu'ils sont, agités, fatigués, se querellant lors d'un sommet international… Ainsi, avec Trump, il y a cette scène incroyable, lors d'un sommet du G20 : le Premier ministre australien Scott Morrison a enfin réussi à obtenir un tête-à-tête avec lui pour le convaincre de ne pas imposer à son pays des droits de douane sur l'acier. Mais tout ce que Trump veut, c'est lui montrer son nouveau jouet, un pauvre petit boîtier high-tech sécurisé contenant des informations sensibles...

Trump a souvent été présenté comme impulsif, ingérable… Mais ne faites-vous pas, à l'inverse, le portrait d'un homme qui a toujours eu un programme clair et s'est montré prêt à tout pour l'appliquer ?
De nombreuses personnes pensent que Donald Trump n'avait aucune stratégie claire. En réalité, sur le front de la politique étrangère, il en avait une parfaitement identifiable : “America First”, l'Amérique d'abord. En parallèle, ses conseillers ont vite découvert qu'il écoutait peu leurs recommandations et pouvait prendre des décisions clés en un claquement de doigts. Par exemple, lors des négociations avec la Corée du Nord, il a annoncé qu'il stopperait les exercices de l'armée américaine en Corée du Sud, pourtant cruciaux pour la sécurité de la région. Stupéfait, John Bolton [son ancien conseiller d'État, NDLR] nous a confié : "Cela lui est venu d'un coup. C'était une erreur manifeste, une concession pour laquelle nous n'avons rien reçu en retour."

N'est-ce pas l'ancien ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud, qui résume le mieux l'embarras des leaders européens : "Comment créer une relation avec cette étrange créature ?"
Oui, c'est exactement le sentiment de ces dirigeants lors de leurs premières réunions avec lui. Mais très vite, ils ont établi de nouvelles règles, comme le résume Gérard Araud : "Ne soyez pas condescendants envers Trump, ne le prenez pas de haut, et ensuite, ne vous alliez pas contre lui." François Hollande, peut-être le plus malin des observateurs de l'ancien businessman, avait prévenu Emmanuel Macron : "N'attends rien de lui. Ne t'imagines pas capable de changer ses positions, de le transformer ou de le séduire." Ce dernier a ignoré son conseil. Il a passé une année à tenter de le convaincre de revenir sur ses décisions les plus surprenantes, comme la sortie de l'accord de Paris sur le climat ou le retrait de celui de Vienne sur le nucléaire iranien. En vain. »

Article paru dans ARTE Magazine en mars 2021 à l'occasion de la première diffusion de la série documentaire America First, le bilan.


« America First, le bilan » de Norma Percy, Tania Rakhmanova et Tim Stirzaker
France, 2021
Coproduction : ARTE France/BBC, Brook Lapping Productions, Les Films d’Ici 
Sur Arte 
1ère partie (60 min) : 7 novembre 2023 à 23 h 55, 24 novembre 2023 à 9 h 25
Visuels :
© Jaap Arriens / NurPhoto / Getty Images

2e partie (60 min) : 8 novembre 2023 à 00 h 55, 24 novembre 2023 à 10 h 25
Visuels :
© Shealah Craighead / White House

3e partie (59 min) : 8 novembre 2023 à 01 h 55, 24 novembre 2023 à 11 h 25
Disponible du 29/09/2023 au 31/12/2023
Visuels :
© Michael Reynolds / Pool / Getty Images
© KIM WON-JIN / AFP / Getty Images
© Drew Angerer / Getty Images

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