lundi 25 octobre 2021

« Si tu vois ma mère » de Nathanaël Guedj

Arte diffusera le 29 octobre 2021 « Si tu vois ma mère » (Meine überirdische Mutter) de Nathanaël Guedj. « Alors que Max entame une relation amoureuse, le fantôme de sa mère devient encombrant... Un premier film plein d’humour, d’émotion et de psychanalyse, avec Félix Moati, Noémie Lvovsky et Sara Giraudeau ».


« Monique décède brutalement, frappée par une crise cardiaque, alors qu’elle s’apprêtait à refaire sa vie au Japon. Peu de temps après, son rejeton chéri, Max, ophtalmologue, la voit apparaître drapée dans un kimono. Affolé mais heureux, il décide de profiter au maximum de cette mère fantasmée, quitte à s’isoler de ses proches. Œdipe et JC, ses amis et confrères, alertent alors Ohiana, la psy du cabinet qu’ils partagent. Max et elle tombent amoureux, mais Monique n’est pas prête à céder la place… »

"Quand t’es avec elle, tu me snobes", reproche la "défunte" à son fils ». 

« Issu d’une famille de psychanalystes, Nathanaël Guedj signe, pour son premier long métrage, une comédie sur le deuil, qui en explore les étapes décisives avec un art délectable du décalage ». 

« Touchante et encombrante mère juive, Noémie Lvovsky se refuse à disparaître et interfère dans les amours de son "p’tit loup". 

« Surprotégé, bichonné à coups de Tupperware hebdomadaires, Max, ophtalmologue atteint de presbytie – il ne voit pas ce qui se passe sous ses yeux –, joue les chefs de clan avec un manque de lucidité attendrissant ». 

« Malgré la bienveillance d’Ohiana, qui en connaît un rayon sur les projections et fantasmes, l’immature trentenaire jongle maladroitement entre cet amour naissant et les revendications maternelles, victime dépassée de ce cocasse ménage à trois ». 
« Oscillant entre émotion et humour, situations loufoques et tendres effusions, une comédie insolite sur le deuil, emmenée par un trio impeccable et de savoureux seconds rôles. »

« Auparavant, je travaillais dans le pré-achat de films chez M6 et parallèlement, je prenais des cours pour apprendre à réaliser. Faire un film est extrêmement compliqué,  c'est beaucoup de travail et de déconvenues, pas bien payé, difficile pour la famille… Mais je suis très fier du film car nous avons surmonté ces obstacles. Arte m'a donné cette chance, même si cela reste un premier long-métrage avec ses défauts !… Je voulais raconter cette mère omniprésente, qui vient s'inviter au milieu du couple ou dans le travail. Puis, je me suis rendu compte que ce film était une manière d'exorciser certaines choses. Ma mère était tombée gravement malade, mais finalement, tout est rentré dans l'ordre. Malgré tout, cela m'a vachement hanté. J'ai donc exorcisé la peur de la mort d'une mère, je l'ai rendue éternelle. C'était une façon de dire : quoi qu'il se passe, elle restera toujours là », a déclaré Nathanael Guedj au Journal des Femmes (05/04/2020).

Et le réalisateur a ajouté : « La chance c'est de pouvoir faire le deuil de ses parents de leur vivant, c'est plus simple. En écrivant le film, j'avais conscience que j'étais un peu ce fils névrosé, même si c'est toujours fictionné (ma mère ne cuisine absolument pas, par exemple). Avec Félix, nous avons les mêmes angoisses de la mort, mais nous les gérons différemment. Il les maîtrise en buvant, en s'amusant. Moi, c'est en ne sortant pas de chez moi et en étant plus déprimé… Quand on se retrouve, on a un langage commun…" 

"Il était impossible pour moi d'envisager une autre mère que Noémie, mais cela n'a pas été évident de la convaincre. L'actrice a cette folie un peu angoissante et une grande humanité. Caster le personnage d'Ohaiana (joué par Sara Giraudeau, ndlr) était compliqué : il fallait que l'on croit à cette histoire d'amour, qu'elle puisse comprendre la situation sans jamais être pénible et expliquer la dimension psychanalytique. Elle devait avoir ce grain de folie sans se faire vampiriser par Noémie (Lvovsky, ndlr). on sentiment personnel, c'est que tout le monde est un peu timbré (rires). C'est ce que j'ai voulu montrer avec l'histoire d'amour d'Ohiana et Max : pour moi, l'amour, c'est accepter la folie de l'autre. Je pense que l'on peut transformer nos névroses et en rire, mais on ne peut pas y échapper », a conclu Nathanael Guedj. 

En 1952, le saxophoniste-clarinettiste de jazz américain Sidney Bechet (1897-1959) a composé Si tu vois ma mère (If You See My Mother), "chanson d'amour de jazz-blues".


« Récemment décédée, Monique continue de hanter Max, son fils. Quand ce dernier tombe amoureux d'Ohiana, ce fantôme devient encombrant. Réalisateur de Si tu vois ma mère, comédie émouvante et décalée, Nathanaël Guedj dresse le portrait de ce drôle de trio. Propos recueillis par Hélène Porret. »

Max (Félix Moati)
« Le choix de Félix Moati était évident. Nous avions déjà travaillé ensemble sur Petit homme, mon court métrage (2016). 
J'aime sa maturité, son côté séducteur mais aussi enfantin. Sa personnalité collait parfaitement au rôle. 
Personnage névrosé, Max, la trentaine, est ophtalmologue. Il est très attaché à sa mère, Monique, qui décède soudainement. Le jour de son enterrement, elle réapparaît. 
Le moyen métrage de Woody Allen Le complot d'Œdipe (1989), dans lequel une mère envahissante disparaît pendant un spectacle de magie pour resurgir dans le ciel de New York, m'a inspiré. 
Dans mon film, Monique devient une projection mentale qui accompagne Max dans son quotidien. Tout se complique lorsqu'il tombe amoureux d'une psy avec laquelle il partage le même cabinet médical, Ohiana. Délaissera-t-il cette image maternelle pour s'ouvrir à l'amour ? »

Monique (Noémie Lvovsky)
« Mère possessive, Monique entretient un rapport fusionnel avec son fils. Ce qui m'amuse dans leur relation, c'est le fait qu'ils s'avèrent autant en demande l'un de l'autre. Max adore se plaindre de la présence excessive de sa mère mais, au fond, il est ravi que celle-ci lui porte cet amour inconditionnel. Personnalité complexe, Monique préserve aussi son jardin secret. Avant de mourir, elle s'apprête à annoncer à son fils qu'elle part refaire sa vie au Japon. Noémie Lvovsky a réussi à insuffler au personnage de la profondeur et une vraie dimension comique, notamment lorsqu'elle revêt l'apparence de son fils. C'est elle qui a eu l'idée de se travestir pour embrasser la névrose de Max. Pendant qu'elle jouait, Félix Moati lui donnait la réplique dans l'oreillette afin qu'elle puisse imiter au mieux sa diction. Il répétait également la scène juste avant pour qu'elle puisse aussitôt reproduire son jeu. C'était formidable qu'elle aille au bout de cette démarche. »

Ohiana (Sara Giraudeau)
« Ohiana est une femme douce et pétillante. Elle est psychothérapeute et partage le même cabinet que Max. Elle permet au spectateur d'entrer dans l'histoire car elle possède toutes les clés pour comprendre l'état mental de son nouvel amoureux, sans pour autant le juger ou lui faire la leçon. Par amour, elle va même accepter les excès de Max. 
Sara Giraudeau livre une performance remarquable, tout en finesse. Son rôle se révèle particulièrement complexe car il exige de porter constamment un regard intérieur et extérieur sur les situations. Contrairement à Max, Ohiana entretient une relation plutôt toxique avec sa mère qui lui accorde peu d'attention. Le film pose en toile de fond cette question : 'Qu'est-ce qu'une bonne mère ?' »



« Si tu vois ma mère » de Nathanaël Guedj
France, 2019, 89 min
Scénario : Nathanaël Guedj, Sophie Glaas, Marc Syrigas, Alexandre Smia
Production : Tabo Tabo Films, APC, ARTE F
Producteurs : Véronique Zerdoun, Tonie Marshall, Jean-Christophe Barret
Décors de film : Catherine Jarrier
Chargée de programme : Clémentine Bobin
Son : Charlie Cabocel
Image : Eric Blanckaert
Montage : Richard Marizy
Musique : Philippe Jakko
Avec Félix Moati (Max), Noémie Lvovsky (Monique), Sara Giraudeau (Ohiana), Gilles Cohen (Philippe), Eugénie Derouand (Vanessa), Géraldine Martineau (Elodie), Estéban (Oedipe), Raphaël Quenard (JC), Sacha Bourdo (Rabbi)
Costumes : Olivier Ligen
Sur Arte les 29 octobre 2021 à 21 h et le 17 novembre 2021 à 13 h 35
Disponible du 22/10/2021 au 27/11/2021
Visuels :
Félix Moatti (Max) et Noémie Lvovsky (Monique) dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
Félix Moatti (Max), Noémie Lvovsky (Monique) et Sara Giraudeau (Ohiana) dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
Félix Moatti (Max) et Sara Giraudeau (Ohiana) dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
Félix Moatti (Max) et Gilles Cohen (Philippe) dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
Sara Giraudeau est Ohiana dans la fiction de Nathanaël Guedj "Si tu vois ma mère"
Félix Moatti est Max dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
Félix Moatti (Max) et Noémie Lvovsky (Monique) dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
Sara Giraudeau est Ohiana dans la fiction de Nathanaël Guedj " Si tu vois ma mère"
© Ivan Mathie 2018
 

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