mardi 21 décembre 2021

Maurice Chevalier (1888-1972)

Maurice Chevalier (1888-1972) était un chanteur, acteur, écrivain, parolier, danseur, imitateur, comique, chroniqueur et homme d'affaires français mondialement célèbre. Arte diffusera le 26 décembre 2021 « Rendez-vous with Maurice Chevalier » (Rendezvous mit Maurice Chevalier. Gentlemann Entertainer aus Paris) de Cyril Leuthy.


Avec Maurice Chevalier (1888-1972), c’est l’histoire de la musique populaire française qui défile : du caf conc’ du début du XXe siècle au music hall, via les opérettes et les revues, notamment avec Mistinguett et Yvonne Vallée. Ajoutons les comédies musicales hollywoodiennes.

Et des films de tous genres, à Paris et à Hollywood : Le lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant, 1931) de Ernst Lubitsch, Love Me Tonight de Rouben Mamoulian (1932), La Veuve joyeuse de Ernst Lubitsch (1934), Folies Bergère de Paris de Roy del Ruth (1935), Avec le sourire de Maurice Tourneur (1936) où il conseille une jeune chanteuse pour interpréter différemment les phrases selon les spectateurs auxquels elle s'adresse pour leur signifier qu'elle fait partie de leur monde (gens du monde, Français moyens, Apaches, homosexuels), Pièges de Robert Siodmak (1939)...

Avec sa gouaille de Titi parisien, fidèle à son canotier et son nœud papillon, cet artiste autodidacte populaire a su faire évoluer intelligemment son style, tant par un choix judicieux de chansons que par sa familiarisation très tôt avec le micro dans les années 1930 ou sa faculté de s'adapter aux changements de  la variété française (Le Twist du canotier, 1962).

Issu d’un milieu populaire et misérable, complexé par une scolarité interrompue précocement pour gagner sa vie, Maurice Chevalier a fréquenté les célébrités politiques et artistiques du monde. Et encouragé les jeunes talents : Mireille et Jean Nohain, Charles Trénet qui apprendra son métier en observant Maurice Chevalier sur scène...

Patriote, Maurice Chevalier a accepté durant l'Occupation nazie de la France, de chanter pour des prisonniers français détenus en Allemagne. Mais il ne collabore pas avec les Allemands. Il protège sa compagne juive, la chanteuse, meneuse de revue et actrice juive roumaine Nita Raya (1915-2004), ainsi que ses parents. 

Inquiété à la Libération, il s'explique auprès de Pierre Dac, et est innocenté.

Malgré des moments de dépression - jeune, surmené, il songe à se suicider -, Maurice Chevalier poursuit sa carrière d'artiste du music-hall et le tournage de films : Le silence est d'or de René Clair avec François Périer, Marcelle Derrien et Dany Robin (1947), Ma pomme de Marc-Gilbert Sauvajon avec Sophie Desmarets, Jean Wall et Jane Marken (1950), Ariane de Billy Wilder avec Gary Cooper et Audrey Hepburn (1957), Gigi de Vincente Minnelli avec Leslie Caron, Louis Jourdan, Eva Gabor et Hermione Gingold (1958), Fanny de Joshua Logan avec Leslie Caron, Horst Buchholz, Charles Boyer, Victor Francen (1961)...

Viens Poupoule, Donnez-moi la main mamzelle, Prosper (Yop la boum), Dans la vie faut pas s'en faire, Si j'avais su et Pour bien réussir dans la chaussure de l'opérette Dédé (1921), Every Little Breeze Seems To Whisper Louise, Le chapeau de Zozo, La Chanson du maçon, Valentine, Ah ! si vous connaissiez ma poule, Paris sera toujours Paris, Paris je t'aime d'amour, Fleur de Paris, Ma pomme, Ça sent si bon la France, Ça fait d'excellents Français, La Marche de Ménilmontant, Ça s'est passé un dimanche, Y'a d'la joie, Quand un vicomte rencontre un autre vicomte, Thank Heaven for Little Girls, I Remember It WellLes Aristochats... Autant de succès.

« Rendez-vous with Maurice Chevalier »
Arte diffusera le 26 décembre 2021 « Rendez-vous with Maurice Chevalier » (Rendezvous mit Maurice Chevalier. Gentlemann Entertainer aus Paris), documentaire de Cyril Leuthy. 

« Entre fêlures et triomphes, le destin phénoménal d'un "gosse de pauvres" devenu immense star des deux côtés de l'Atlantique, disparu il y a cinquante ans, le 1er janvier 1972. »

« Avec son aînée Mistinguett, qui fut sa partenaire et sa compagne, il a été relégué au rang des figures éminentes, mais lointaines, du café-concert et de la chanson à l'ancienne : cinquante ans après sa mort, les tubes et les films de "l’homme au canotier" ne font plus vraiment recette, pas plus que son œil immuablement pétillant et son éternelle gouaille parigote, même (ou surtout) quand il parlait anglais ». 

« L'étiquette de "collabo", qui lui fut accolée injustement à la Libération, a-t-elle contribué à ce relatif oubli posthume ? » 

« En biographe inspiré, Cyril Leuthy (qui a déjà ressuscité Barbara ou Jean-Pierre Melville) donne chair et âme au mythe un peu figé pour retracer le destin phénoménal d'un titi de Ménilmontant monté sur scène à 12 ans, au culot, alors que le XXe siècle venait de naître, dans le "caf'conc'" de quartier qu'il fréquentait avec sa mère ». 

« Les couplets grivois entonnés par sa voix enfantine mettent le public en joie : Maurice Chevalier ne quittera plus la scène. »

« Au music-hall et au cinéma, en France puis aux États-Unis (il a appris l'anglais dans un camp de prisonniers allemand, durant la Première Guerre mondiale), cet autodidacte du spectacle travaille avec acharnement, et une "mentalité de bon ouvrier, ou mieux, d'artisan", imitant et écoutant ses pairs ». 

« Chanteur fantaisiste, meneur de revue, acteur de cinéma… : incarnation du charme parisien aux yeux du monde, il devient aussi célèbre que la tour Eiffel, escorté par des foules extatiques partout où il va ». 

« En 1930, la presse américaine l'estampille "artiste le plus cher du monde", alors que Parade d'amour, qu'il vient de tourner avec Lubitsch, bat tous les records d’audience ». 

« Mais son "vieux Ménilmontant, écrira-t-il dans ses Mémoires, [le] gêne aux entournures" : derrière le sourire du séducteur mi-populaire, mi-mondain, le "gosse de pauvres", complexé par ses origines, flanche à plusieurs reprises, tenté par le suicide… »

« Aussi enjoué, vif et élégant que son sujet, ce portrait chronologique laisse entrevoir, dans la coulisse, les tourments d'un amuseur qui fit de la légèreté et de la fantaisie sa marque de fabrique » et qui vouait une adoration à sa mère surnommée La Louque. 

« Au fil d'une partition piochée dans un répertoire de quelque 500 titres ("Valentine", "Prosper", "Dans la vie faut pas s’en faire", mais aussi les chansons swing des Années folles, des musicals hollywoodiens, du jazz), de saynètes animées et d'archives délectables, commentées par les mots mêmes de Maurice Chevalier, tirés de ses écrits, Cyril Leuthy dévoile les métamorphoses successives d'une vie qui, près de soixante-dix ans durant, s'est confondue avec le spectacle. »



France, 2021, 54 min
Coproduction : ARTE France, Eclectic
Sur Arte les 26 décembre 2021 à 20 h 10 et  9 janvier 2022 à 6 h
Disponible du 19/12/2021 au 23/02/2022

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