mardi 21 décembre 2021

« Golem, la légende de l’homme » de Simone Dobmeier et Torsten Striegnitz

« Golem, la légende de l’homme » (
Golem - Die Legende Vom Menschen) est un documentaire de Simone Dobmeier et Torsten Striegnitz. Une figure talmudique, liée au Maharal de Prague (rabbin Loew), au blood libel (accusation infondée de meurtre rituel d'enfant non-juif portée à l'égard des Juifs), popularisée par un roman, une pièce de théâtre yiddish, et des films. Le mahJ (musée d'art et d'histoire du Judaïsme) propose le 22 décembre 2021, de 14 h à 16 h, un atelier pour enfants sur le Golem.
Du "désert du Neguev à la Silicon Valley en passant par Prague, un voyage à travers le temps sur les traces du golem, cette créature forgée par l'homme pour qu'elle le serve et le protège, et de son descendant, le robot. Golem, qui es-tu ?"

"Un Golem est un corps inanimé, et sans conscience".

Dans "le judaïsme, l'apparition du terme "golem" remonte" à la Bible hébraïque, "au Livre des Psaumes et au Talmud, avec des acceptions et des interprétations différentes au cours des siècles. L'idée d'une créature forgée par l'homme pour qu'elle le serve et le protège est restée depuis ancrée dans l'imaginaire collectif". 

Le "film muet à succès Le Golem de Paul Wegener et Carl Boese (1920) a traduit pour la première fois à l'écran le mythe du premier golem : à Prague, à la fin du XVIe siècle, le grand rabbin Rabbi Loew donne vie à une statuette de glaise pour que l'homoncule ainsi créé défende la communauté juive contre les pogroms". 

Cependant, le "golem n'est pas toujours protecteur. Il peut parfois se muer en un personnage d'horreur qui finit par se retourner contre son créateur. Ainsi dans le roman Le Golem de Gustav Meyrink illustré par Hugo Steiner-Prag (1915)". 

De "Goethe à Superman en passant par la science-fiction, le golem est présent, sous une forme ou une autre, dans une myriade d’œuvres littéraires, de pièces, de films, de séries, de BD, de jeux vidéo, etc. "

Les "chercheurs, eux, ont fait le lien entre cette créature et les travaux sur l'intelligence artificielle (IA) et la robotique. Certains artistes demeurent fascinés par le mythe, comme le Californien Joshua Abarbanel qui le réinvente sous l'apparence d'un super-héros en bois". 

MahJ
La mahJ (musée d'art et d'histoire du Judaïsme) présenta l'exposition Golem ! Avatars d'une légende d'argile. "Cette exposition explore le riche devenir de la figure du Golem dans les arts visuels, à travers un parcours mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, cinéma, littérature, bande dessinée et jeu vidéo." 

"Avec 136 œuvres provenant de 28 institutions et prêteurs privés, cette exposition explore le riche devenir de la figure du Golem dans les arts visuels, à travers un parcours mêlant peinture, dessin, photographie, théâtre, cinéma, littérature, bande dessinée et jeu vidéo. De la présentation d’un remarquable Sefer Yetsirah (« Livre de la Création ») imprimé à Mantoue en 1612 à la projection d’extraits de Terminator 2, en passant par des œuvres de Boris Aronson, Christian Boltanski, Gérard Garouste, Antony Gormley, Philip Guston, Amos Gitaï, R.B. Kitaj ou Anselm Kiefer, l’exposition montre comment cette légende juive médiévale opère encore aujourd’hui dans un imaginaire mondialisé."

"Être d’argile animé à l’aide de lettres sacrées, le Golem est l’un des mythes juifs les plus célèbres et l’une des figures majeures de la littérature fantastique. Celui que l’on a coutume de représenter sous les traits d’un géant aux pouvoirs surhumains n’a cessé de fasciner et d’endosser de multiples significations au fil du temps."

"Au Moyen Âge puis à la Renaissance, c’est une entité connue des seuls mystiques, qui débattent des opérations magiques permettant de lui donner vie. Au XIXe siècle, le Golem devient une figure populaire : une créature destinée à soulager la communauté juive de travaux pénibles et à la protéger des persécutions. Mais nombre de récits insistent sur l’épisode ou cet être se retourne contre Rabbi Yehuda Loew, son créateur, et c’est à ce moment que naissent les premières images du Golem. Hugo Steiner-Prag lui donne, en 1915, une physionomie mongoloïde et inquiétante, dans les illustrations du célèbre roman de Gustav Meyrink, et Paul Wegener lui confère, dans son film de 1920, des traits qui marqueront durablement l’imagier du XXe siècle. La légende du Golem fascine les artistes, qui y voient une métaphore de leur position de créateurs face à une matière inerte à laquelle « donner vie ». D’emblée, ils soulignent l’ambivalence du personnage : être miraculeux et monstrueux à la fois, il oscille entre humanité et inhumanité, entre protection et menace."

"La plasticité du mythe du Golem est à l’origine de la plupart des créatures artificielles, imaginaires ou réelles, et sa féconde descendance ne cesse de croître, notamment dans le domaine de la robotique et de l’informatique. Précurseur des superhéros et des avatars numériques, le Golem est aussi une figure qui permet de penser un monde ou l’homme pourrait perdre le contrôle sur ses inventions."

En 2019, le mahJ avait organisé un atelier pour les enfants de quatre à sept ans "Golems et autres créatures". "Au XVIe siècle, un rabbin mystique, le Maharal de Prague, imagine une colossale créature d’argile, le Golem, dotée de pouvoirs surnaturels. Après avoir écouté la ­légende du ­Golem racontée dans les salles du ­musée, les enfants animent à­ leur tour la matière à travers la technique cinématographique du stop-motion."
 
Le mahJ proposera le 22 décembre 2021, de 14 h à 16 h, un atelier par Yaële Baranes, conférencière au mahJ, sur le Golem : pour les enfants de huit à douze ans, "Golem, un super-héros d’argile" - "un vieux talmudiste étudie un grimoire plein de symboles, où les lettres s’additionnent et les chiffres se lisent. À ses pieds, une mystérieuse forme d’argile… Ainsi débute la légende d’un super-héros, le Golem, qui a inspiré de nombreux auteurs de bande dessinée. De retour à l’atelier, après une visite au musée, les enfants inventent et modèlent leur propre super-héros d’argile".


Les 26 février 2019 et 22 décembre 2021, de 14 h à 16 h
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : (33) 1 53 01 86 53

« Golem, la légende de l’homme » de Simone Dobmeier et Torsten Striegnitz
2016, 51 min
Sur Arte le 25 septembre 2016 à 17 h 30


Visuels : ® Axel Schneppat

A lire sur ce blog :
Les articles proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 24 septembre 2016, puis les 15 mars 2017 et 26 février 2019.

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