vendredi 21 novembre 2025

Mon interview sur Radio Chalon Nitsan le 19 novembre 2025

J'ai été interviewée 
sur Radio Chalom Nitsan le 19 novembre 2025, dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'huiémission animée André Barmo'ha. J’ai évoqué essentiellement le procès de la famille juive canadienne d'origine irakienne Lawee réclamant à la France le versement de loyers impayés, la famille Aghion dont un membre Philippe Aghion a été distingué par le Prix Nobel d'Economie 2025, l'exposition "islamiquement correcte" au Louvre sur les Mamlouks minorant les juifs et occultant la dhimmitude, le "Coran européen" vecteur d'islamisation culturelle, la shehita (abattage rituel juif) distincte du halal (abattage rituel islamique), la candidature de Rachida Dati à la Mairie de Paris, 
 le sondage "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France", et le diner républicain du CCJ (Conseil des communautés juives) de Paris et d'Ile-de-France. Diffusion sur RCN le dimanche 23 novembre de 9 h à 10 h. Durée : 55 minutes. Cliquez ici pour écouter le podcast.

Mon interview par Radio Chalom Nitsan du 25 mars 2010
Mon interview sur Radio Chalom Nitsan les 13 et 20 février 2020 
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 25 février 2022 sur la pétition sur le rapport d’Amnesty International, « Portraits de France » et « Samouni Road » sur l'exposition Juifs d'Orient à l'IMA, le 36e diner du CRIF et la guerre en Ukraine
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 30 mai 2022 sur  le meurtre de René Hadjadj, l'antisémitisme dans la campagne des élections législatives visant Eric Zemmour et ses soutiens, et la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh
Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 13 décembre 2022 sur les Juifs et le Judaïsme dans le "Récit national" ainsi que la tragi-comédie sur la présidence du Groupe d'études sur l'antisémitisme à l'Assemblée nationale demandée par le Rassemblement national 

« Il y a mille façons d'informer. Il n'y en a qu'une pour dire la vérité »... Radio Chalom Nitsan émet de Nice. Cette "radio de la communauté Juive de la Côte d'Azur" dispose d'un site Internet, d'un compte Facebook, et d'une chaine Youtube

Dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'huiémission 
« sur l'actualité d'Israël et la géopolitique du monde », André Barmo'ha laisse ses invités s'exprimer librement

On peut écouter les interviews en live et sur divers supports. Diffusions de l'émission (HD)
- Sur Internet / le site RCN rcnradio.info & Appli Radio. Merci de cliquer ici
- Sur Smartphone / l'Appli Gratuite de RCN & Appli Radio
- En F.M 89.3 sur la Côte d'Azur - RNT 208.1 (France)

- Sur les Réseaux Sociaux & Numériques (heure de France)
En Israël sur Radio Futée
Chaque Samedi soir / Motsé Shabbat (Heure d’Israël)

En Podcast (Sans limite / Plusieurs émissions) 
Sur Internet / le site RCN rcnradio.info 
Sur Smartphone / l'Appli Gratuite de RCN 

La famille Lawee c/ la France
La famille juive canadienne d'origine irakienne Lawee réclame à la France près de 17 millions d’euros de loyers impayés depuis des décennies par cet Etat qui occupe sa demeure familiale à Bagdad, transformée depuis 1964 en ambassade de France en Irak. Elle demande aussi 9,34 Mns d’euros de dommages et intérêts. Soit un total de 26,24 Mns d’euros.

En 1937, Ezra et Khedouri Lawee, deux frères juifs irakiens et hommes d'affaires aisés, ont fait construire à Bagdad (Irak) leur demeure familialeBeit Lawee (maison Lawee, en hébreu). Ils « étaient les concessionnaires de grandes firmes automobiles - Chevrolet ou Pontiac – pour l’Irak, l’Iran et l’Egypte », m’a confié Philip Khazzam, petit-fils d’Ezra, âgé de 65 ans, dirigeant d'une entreprise important et distribuant des fruits secs, et porte-parole de sa famille demanderesse au procès.

La communauté juive irakienne comptait alors environ 150 000 âmes - « un tiers des 90 000 habitants de Bagdad était juif » -, et sa présence, pluriséculaire, remontait à 2 700 ans dans l'ancienne Babylone. Elle a contribué à l’essor économique du mandat britannique de Mésopotamie (1920-1932), puis du royaume hachémite d’Irak (1932-1958).  Cependant, cette communauté a été victime de mesures antisémites étatiques : exclusion des juifs de la Fonction publique et de l'enseignement (années 1930).

Durant la Deuxième Guerre mondiale, le grand mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini et le gouvernement pronazi de Rachid al-Gaylani, ainsi que la propagande nazie de Radio-Berlin, ont joué un rôle essentiel dans le farhoud (violente dépossession, en arabe), pogrom les 1er-2 juin 1941, lors de la fête de chavouot, à Bagdad et Basra : 175-180 Juifs tués, près de 2 000 Juifs blessés, des femmes juives victimes de viols collectifs et mutilées, des synagogues profanées - rouleaux de la Torah brûlés -, 900 maisons juives et des biens Juifs pillés et incendiés, etc. 

A l'approche de la refondation de l'Etat Juif et dans les décennies suivantes, les juifs irakiens au nombre de 130 000 sont persécutés officiellement par l'Etat : arrestations, lourdes amendes frappant les juifs riches, interdiction de quitter l'Irak, condamnation inique et exécution par pendaison publique de Shafik Adass, juif irakien le plus riche (1948), membres du mouvement sioniste persécutés (1949), loi de contrôle des banques ruinant des agents de change majoritairement juifs, déchéance de nationalité des Juifs quittant l’Irak, attentat contre une synagogue de Bagdad - 3 morts, 20 blessés - (1950),  biens des Juifs ayant quitté le pays et déchus de leur nationalité gelés (1951).

De 1949 à 1952, 120 000 Juifs (92% de cette communauté) opprimés, dénaturalisés, spoliés, émigrent, généralement vers Israël et par avions. Des opérations de sauvetages organisées par l'Etat Juif. « Tous les biens juifs ont été nationalisés par le gouvernement irakien et aucune indemnisation n'a été versée. »

A Montréal (Canada), en 1953, Ezra et Khedouri Lawee ont créé une société immobilière vite florissante. 

Beit Lawee demeurait vide à Bagdad, surveillée par un gardien recruté par les deux frères Lawee. La famille Lawee avait conservé son titre de propriété, et en 1964, elle trouva un locataire : la France qui cherchait un lieu pour son ambassade. Le contrat de bail de deux ans était renouvelable par tacite reconduction. Le loyer devait être payé partiellement en dinars irakiens, et une somme plus importante devait être versée en francs. Cet accord a duré brièvement

Après la guerre des Six-jours en juin 1967, l’Irak a accru son hostilité envers ses citoyens juifs. En 1968, le parti Baas est arrivé au pouvoir, et Saddam Hussein est devenu vice-président. En 1969, neuf juifs irakiens ont été pendus en place publique accusés d’être des espions sionistes. Dans les années 1970, Saddam Hussein a confisqué les archives de cette communauté

Le gouvernement irakien a alors informé l’ambassade de France qu’elle devait verser le montant du loyer, non aux Lawee, mais à lui. Il n’a pas notifié sa décision aux propriétaires qu’il n’a pas indemnisés. Beit Lawee a été confisquée par l’Etat car ses propriétaires étaient juifs. La France a dirigé la partie du loyer payée en dinars au gouvernement irakien, et continué de payer les Lawee séparément en francs, alors monnaie de la France. 

En 1974, la France a cessé de payer son loyer aux Lawee parallèlement au virage pro-Arabe de sa diplomatie pendant et après la guerre du Kippour (1973) et le premier choc pétrolier : quadruplement du prix du pétrole, embargo contre les amis d’Israël et réduction de la production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

En 1978, la France a signé un contrat de bail, concernant les mêmes biens, avec l'Etat irakien.

Quand Ezra Lawee a protesté – son frère Khedouri est mort en 1967 -, il a appris que l’Irak avait « séquestré » Beit Lawee. Ensuite, le silence a prévalu. Vers 2004, un oncle de Philip Khazzam avait obtenu qu'un ancien Premier ministre québécois, Lucien Bouchard, avocat, envoyât une lettre au ministre français des Affaires étrangères. Sans résultat.

Philip Khazzam a été surpris de découvrir, vers 2010,  que, même dans un pays pauvre, Beit Lawee valait alors 27 millions de dollars, et vaut aujourd'hui encore plus en raison de la rareté de l'espace et de la hausse des loyers à Bagdad. La carte ci-contre montre l'emplacement de cette demeure.
 
"Près de vingt petits-enfants ont recruté un avocat voici cinq ans de cela car nous étions sensibles à la violation des droits de l'homme, de la propriété privée. J'ai pris conscience de l'injustice de la situation", a précisé Philip Khazzam. Le loyer de l'ambassade de France est "très, très faible".

Dans le procès contre la France, les ayants-droit Lawee sont représentés par Me Jean-Pierre Mignard, ami de l’ancien Président socialiste François Hollande. En 2025, ils réclament justice : ils demandent, judiciairement, à la France 22 millions de dollars (16,9 Mns d’euros) d’arriérés locatifs et 11 Mns de dollars (9,34 Mns d’euros) de dommages et intérêts. Soit un total de 33 Mns de dollars (26,24 Mns d’euros).

La France allègue que les tribunaux français seraient incompétents et que la famille Lawee doit s'adresser aux juridictions irakiennes. Selon elle, en fuyant l'Irak, les frères Lawee ont juridiquement perdu la propriété de leur maison en vertu de lois discriminatoires de 1951 dont le but même était de dépouiller les Juifs irakiens de leurs biens." "La loi n° 5 de 1951 gèle les biens des Juifs ayant quitté l'Irak après janvier 1948, année de la création d'Israël, et confisque ceux des Juifs qui ne reviennent pas. La perte financière que ces lois ont infligée aux Juifs irakiens s'élevait alors à des centaines de millions de dollars américains, soit plus de 34 milliards de dollars en monnaie actuelle. Si la France parvient à prouver qu'Ezra a quitté l'Irak pour s'installer en Israël – déclenchant ainsi la loi n° 5 –, elle pourra alors soutenir que les Lawee ont effectivement renoncé à leurs biens, libérant ainsi la France de toute dette envers leurs descendants." Or, le fait que la France ait versé son loyer de 1964 à 1974 à la famille Lawee prouve qu'elle a reconnu la famille Lawee comme toujours propriétaire de son bien.

Philipp Khazzam souligne que les critères s'appliquant à un tableau volé par les nazis à des Juifs européens devraient s'appliquer à une maison volée par Saddam Hussein à une famille juive irakienne. 

"Le 17 novembre 2019, à Dakar, le premier ministre Edouard Philippe a symboliquement remis au président sénégalais Macky Sall le sabre dit d’El Hadj Oumar Tall", a écrit Francis Simonis, maître de conférences HDR « Histoire de l’Afrique » à l’université d’Aix-Marseille et membre de l’Institut des mondes africains (IMAF), dans sa tribune « La première œuvre qui est “restituée” à l’Afrique est un objet européen » (Le Monde, 24 novembre 2019). Et l'auteur de poursuivre : "Une chose est sûre : l’objet que l’on peut voir aujourd’hui au Musée des civilisations noires n’a jamais appartenu à son prétendu propriétaire. Et c’est là un étrange signal qui est envoyé à l’Afrique : la première œuvre qui lui est « restituée » est un objet européen qui n’a passé que quelques années sur le continent [africain] et n’est en rien ce que l’on dit qu’elle est !" 

Dans le différend l'opposant à la famille Lawee, la France hyper-endettée (3345,8 milliards d'euros, soit 114 % du PIB) a choisi de rejeter un règlement amiable, de payer des honoraires d’avocat et vraisemblablement de verser les montants évalués en dizaines de millions d'euros auxquels elle pourrait être condamnée par la justice. 

La France, "c'est le gouvernement, le pays qui a le plus d'influence en Irak. Personne n'a investi plus que la France en Irak. Total Energy a d'ailleurs investi 27 milliards de dollars dans la construction de l'institution, des infrastructures pour le transport du pétrole, etc. La France pourrait très facilement résoudre ce problème. C'est donc quelque chose que je ne comprends pas", a expliqué Philip Khazzam à The Canadian Jewish News (6 juillet 2025).

Le "gouvernement des juges" reconnaîtra-t-il la dette locative de la France envers la famille Lawee ? Depuis quelques décennies, il a ruiné (copropriétaires M.B.) ou a spolié des Français Juifs, et ce "au nom du peuple français" : propriétaires de biens immobiliers en Allemagne (Monica Waitzfelder, auteure de "L'Oréal a pris ma maison") et en France (Eva Tanger, David Amzallag), spécialiste en médecine nucléaire et détenteur d'actions dans des sociétés (Dr Lionel Krief)... Et la liste est loin d'être complète ou close.

Alors que sont publiés d
es articles dans des mainstream medias français (Libération, Ouest France), israéliens (The Jerusalem Post, i24news) -, canadiens (The Globe and MailThe Canadian Jewish News), les institutions juives françaises demeurent silencieuses sur le procès "Lawee vs France". Ainsi, le 3 juillet 2025, lors du 39e dîner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), son Président, Yonathan Arfi, a omis d'évoquer ce litige dans son discours. Il ne savait pas ? Force est de constater que le CRIF n'organise aucun évènement annuel pour rappeler cet exil de près d'un million de juifs, et n'a soutenu ou défendu aucun de ces juifs ruinés ou spoliés, notamment pas Monica Waitzfelder ou le Dr Lionel Krief.

Pour la famille Lawee, ce procès revêt, au-delà des questions juridiques et financières, un enjeu moral et une dimension affective : Beit Lawee, qui perdure malgré les tragédies historiques - dictatures, guerre, califat de l'Etat islamique (ISIS, ISIL ou Daesh) - symbolise un monde perdu où les parents et grands-parents Lawee ont vécu heureux. Philip Kazzam espère que ce procès incitera d'autres familles juives spoliées à revendiquer leurs biens et à solliciter leur indemnisation. Il souhaite que le gouvernement irakien "dégèle" cette maison comme il l'a fait "envers des propriétés et maisons chrétiennes", et s'ensuivra "une procédure de deux ans" pour récupérer Beit Lawee et la vendre. "Même s'il n'y a plus que trois Juifs aujourd'hui à Bagdad, ils rénovent et remettent en état une synagogue. Il y a quatre ou cinq ans, cela n'aurait jamais été possible", a observé Philip Khazzam (The Canadian Jewish News6 juillet 2025).

Ce procès permet d'informer sur un fait historique majeur, mais méconnu. Environ un million de Juifs ont été contraints de quitter des pays arabes, l’Iran, la Turquie, la vieille ville de Jérusalem, la Judée, la Samarie - trois territoires occupés par la (Trans)Jordanie -, etc., essentiellement des années 1940 aux années 1970 et en direction d'Israël, de l'Europe et de l'Amérique du nord. La valeur de leurs biens abandonnés est évaluée à 150-300 milliards de dollars. La superficie des biens dont ils ont été spoliés (100 000 km²) est cinq fois supérieure à celle de l'Etat d'Israël. 

Ce nombre avoisinant le million de Juifs varie selon la zone géographique délimitée. Il est  plus élevé que celui des réfugiés Arabes de la Palestine mandataire en 1947-1948 estimé à 270 000 selon le journaliste Richard Mather, voire 583 121-609 071 individus selon Efraim Karsh - ont quitté des pays musulmans - Etats Arabes, Turquie, Iran, etc. -, dont certains devinrent Judenrein, alors que la présence des Juifs y était souvent antérieure à la conquête arabe, voire (pluri)millénaire. Ils ont du aussi quitter en 1948 la vieille ville de Jérusalem... 

Justice for Jews from Arab Countries (JJAC) est une organisation créée à New York (Etats-Unis) en 2002 à l'initiative de la Conference of Presidents, du World Jewish Congress, de l'American Sephardi Federation, et de la World Organization of Jews from Arab Countries. Ses objectifs : documenter l'histoire des juifs des pays Arabes, représenter leurs intérêts... 

En 2014, la Knesset a choisi le 30 novembre comme Journée commémorant "l'exode oublié" ou plutôt « l'exil et l'expulsion des Juifs des États arabes et de l'Iran ». Soit le lendemain de l'adoption le 29 novembre 1947, par le vote de la résolution 181 de l'Assemblée générale de l'ONU, du plan de partage de la Palestine mandataire et le jour du début de la réaction violente annoncée d'Etats musulmans contre "leurs" Juifs ("Une guerre d'extermination et un massacre capital").

En février 2025, JJAC "a publié un rapport sur les Juifs d'Irak, estimant leurs pertes en biens et en propriétés (actifs, institutions, biens saisis) à 34 milliards de dollaraux cours actuels. Alors que le débat fait rage sur un éventuel transfert de population depuis Gaza, JJAC a rappelé qu'un transfert de Juifs d'Irak a eu lieu dans les années 1950." En couverture du rapport : une photographie de la famille d'Abraham Saul Tvana, à Bagdad, Iraq, en 1924. (Source: Museum of the Jewish People - Beit Hatfutsot.)

 Lors de l'office du chabbat du 29 novembre 2025, de nombreuses synagogues rappelleront cet exode et un kaddish y sera dit. 

Philippe Aghion co-Prix Nobel d'économie 2025
Né en 1956 à Paris dans une famille juive d'origine égyptienne, l'économiste français post-schumpétérien Philippe Aghion a été distingué, avec l’Israélo-Américain Joel Mokyr et le Canadien Peter Howitt, par le Prix Nobel d'économie 2025 pour leurs travaux sur l'effet des nouvelles technologies sur la croissance économique. La moitié du Prix Nobel est attribuée à Joel Mokyr, 79 ans, « pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique » et l’autre conjointement à Philippe Aghion, 69 ans, et à Peter Howitt, 79 ans, « pour leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice ». Ce normalien français, ayant étudié les mathématiques et l'économie, est distingué pour ses contributions à l'analyse des liens entre innovation, concurrence et croissance à long terme. 

Avec Peter Howitt, il est pionnier dans l'étude du développement de la théorie de la croissance schumpétérienne en sciences économiques. « Je pense que les pays européens doivent se rendre compte que nous ne devons plus laisser les Etats-Unis et la Chine devenir les leaders technologiques et perdre face à eux », a déclaré Philippe Aghion après avoir appris sa distinction nobélienne.

Il a été économiste à la BERD (1990-1992). Il est professeur au Collège de France depuis 2015, à l'INSEAD et à la London School of Economics. Il a enseigné à l'université Harvard dont il a été diplômé (doctorat en économie) en 1987, à University College London et à Nuffield College, Oxford. Il est aussi membre du Cercle des économistes et associé à PSE - École d'économie de Paris et depuis 2023 co-président du Comité de l'intelligence artificielle générative. 

Il a été membre du Conseil d'analyse économique (CAE) et a fait partie de la Commission pour la libération de la croissance française, dite Commission Attali, dont le rapport a été rendu le 23 janvier 2008 au président Nicolas Sarkozy.

En 2012, Philippe Aghion est fait Chevalier de la Légion d'honneur. En 2018, il est promu officier de l'Ordre national du mérite.

Il a été conseiller de dirigeants socialistes - Ségolène Royal, François Hollande - et du Président de la République Emmanuel Macron dont le bilan économique s'avère catastrophique. Curieusement, ce Prix Nobel lui est décerné alors que le libéralisme économique inspire des chefs d'Etat - l'Américain Donald Trump et l'Argentin Javier Milei commencent à percevoir les dividendes de leur politique libérale - ainsi que des politiciens français comme Sarah Knafo (Reconquête !), et semble une voie intéressante pour relancer une croissance riche en emplois.

Philippe Aghion a exprimé son opposition au Rassemblement national (RN).

Il est né dans une famille juive bourgeoise originaire Alexandrie (Egypte) et d'ascendance gréco-italienne. Son père est Raymond Aghion (1921-2009), militant communiste croyant en une révolution communiste liée ou fondée sur le mouvement artistique surréaliste, et directeur depuis 1956 d'une galerie d'art moderne à Paris. Née Gabriella Hanoka, sa mère est Gaby Aghion (1921-2014), styliste de « prêt-à-porter de luxe » et fondatrice de la maison de mode Chloé très en vogue dans les années 1970 où elle a pour clientes notamment la princesse Grace de Monaco, Maria Callas et Brigitte Bardot.

A Alexandrie, Gaby Aghion, qui ne savait ni dessiner ni coudre, était très intéressée par l'élégance de la mode parisienne qu'elle suivait par les magazines, les films, etc. 

En 1945, la jeune femme, qui vient d'épouser Raymond Aghion, s'installe à Paris, rive gauche. Apparenté à Henri Curiel (1914-1978), le couple Aghion fréquente Edmond Jabès, Tristan Tzara, Louis Aragon, Juliette Gréco... Il mène une vie mondaine. Gaby Aghion assiste aux défilés de haute couture.

En 1952, Gabrielle Aghion fonde Chloé, maison de « prêt-à-porter de luxe », concept novateur, qui prend son essor avec l'arrivée de son associé Jacques Lenoir, directeur administratif. Le prénom est celui d'une de ses amies,  Chloé Huysmans. Les vêtements de cette marque sont "classiques et simples", souvent fluides, légers, féminins. En 1956, la première collection est présentée, lors d'un petit-déjeuner, au Café de Flore, dans le quartier parisien intellectuel, artistique, de Saint-Germain-des-Prés.

Gaby Aghion bénéficie du soutien d’Hélène Lazareff, la fondatrice de l'hebdomadaire Elle, et Maïmé Arnodin, directrice du Jardin des modes.

En 1957, e
lle "engage un styliste influent, Gérard Pipart, qui fait décoller son prêt-à-porter, et lorsque celui-ci la quitte pour rejoindre Nina Ricci, elle recrute plusieurs free-lance : Christiane Bailly, Maxime de la Falaise, Michèle Rosier... et surtout, Karl Lagerfeld", directeur artistique pour Chloé (1963-1983). Gaby Aghion "va montrer à Karl qu’on peut aborder la mode d’une manière radicalement différente, plus légère, plus nerveuse, sans froufrous. C’est elle qui lui apprend à épurer ses idées, à resserrer ses projets foisonnants», écrit Alicia Drake, dans Beautiful People (Denoël)".

Chloé "doit aussi son aura à Guy Bourdin qui à partir de 1956 va photographier en long, en large et en travers les collections pour le magazine Vogue et apporter cette mode fraîche et insouciante, la juste dose de transgression. « Gaby Aghion se réjouissait de voir ses vêtements dans l’œil d’un autre car elle n’avait pas l’intention de tout contrôler », expliquait Judith Clark, la commissaire d’exposition de Femininities présenté dans les locaux de Chloé en 2017. 

La "cheffe d’entreprise visionnaire a toute sa vie cultivé le secret, elle n’a jamais accordé d’interviews, et refusait d’incarner sa marque".

En 1985, le groupe de luxe Dunhill Holdings, devenu le groupe Richemont, rachète la société qui choisit comme styliste Martine Sitbon, Karl Lagerfeld, Stella McCartney, recrutée à 25 ans, Phoebe Philo, puis Clare Waight Keller.

En 2013, Gaby Aghion avait reçu la Légion d'honneur.

En 2024, le Jewish Museum à New York proposa l’exposition « Mood of the moment: Gaby Aghion and the house of Chloé » (« Humeur du moment : Gaby Aghion et la maison Chloé »).

Exposition sur les Mamlouks  au Louvre Paris et au Louvre Abou Dhabi
A Paris, au printemps 2025, le musée du Louvre a présenté l’exposition itinérante « islamiquement correcte » « Mamlouks 1250-1517 » accompagnée d’un beau catalogue. Dhimmitude occultée, mythe al-Andalus véhiculé, carte erronée, terminologie partisane, aseptisée et anachronique… 

Cette ode à des conquérants musulmans sunnites, ayant régi un territoire s’étendant de l’Egypte à la Syrie, en ayant vaincu les Francs et les Mongols, révèle l’indifférence des Mamlouks pour Jérusalem, une fitna (guerre entre musulmans) et la partialité du Département des Arts islamiques du célèbre musée parisien. 

Coorganisée par le musée du Louvre et le Louvre Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis, E.A.U.), cette exposition est présentée sous le titre "Mamlouks : l’héritage d’un empire" au Louvre Abu Dhabi du 17 septembre 2025 au 25 janvier 2026. Elle loue l'impérialisme islamique.

Elle retrace « l’histoire glorieuse et unique de cet empire égypto-syrien, qui constitue un âge d’or pour le Proche-Orient à l’époque islamique. Réunissant 260 œuvres issues de collections internationales, l’exposition explore la richesse de cette société singulière et méconnue, dont la culture visuelle marquera durablement l’histoire de l’architecture et des arts en Egypte, en Syrie, au Liban, en Israël/ Territoires palestiniens et en Jordanie. »  Que signifie « Israël/ Territoires palestiniens » ? Cette expression englobe par le signe « / », ce qu'elle distingue comme entités souveraines séparées par une virgule.  Quels sont les contours géographiques de cette zone englobant un Etat souverain de territoires non « palestiniens », mais, selon la terminologie du droit international, disputés ou contestés ?

« À l’origine de cette dynastie est un système original d’esclaves militaires (appelés «mamlouks ») d’origine majoritairement turque puis caucasienne, achetés ou capturés puis éduqués à l’islam et aux disciplines guerrières dans les casernes du Caire ou dans les grandes villes syriennes. Ils forment ainsi une caste militaire, dont une partie est affranchie et grimpe les échelons de la hiérarchie militaire qui contrôle l’État. La dynastie des Mamlouks a construit sa légende sur sa puissance guerrière. Pendant plus de deux siècles et demi, le sultanat mamlouk a vaincu les derniers bastions des croisés, combattu et repoussé la menace des Mongols, survécu aux invasions de Tamerlan et maintenu à distance ses menaçants voisins turkmènes et ottomans avant de succomber à l’expansionnisme de ces derniers. »

« La société mamlouke est une mosaïque de populations, basée sur la diversité et la mobilité, qui a développé une culture complexe et protéiforme et a constitué le cœur culturel du monde arabe. Un monde où se croisent sultans, émirs et riches élites civiles activement engagés dans le mécénat. Une société plurielle où les femmes comme les minorités chrétiennes et juives ont une place. Un territoire stratégique où convergent l’Europe, l’Afrique et l’Asie et au sein duquel les personnes et les idées circulent au même titre que les marchandises et les répertoires artistiques. Textiles, objets d’art, manuscrits, peintures, ivoires, décors de pierre et de boiserie dévoilent un monde artistique, littéraire, religieux et scientifique foisonnant. »

Le commissariat général de l'exposition est assuré par Souraya Noujaïm, directrice du département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, le commissariat scientifique par Carine Juvin, chargée de collection, Proche-Orient médiéval, département des Arts de l’Islam, musée du Louvre.

Réalisée avec la participation exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de France (BnF), cette exposition bénéfice du soutien du Cercle des Mécènes du Louvre et du Cercle International du Louvre - American Friends of the Louvre.

Ah ! Quelles guerres victorieuses menées par ces valeureux guerriers Mamlouks ! Et le merveilleux empire qu’ils ont édifié en se montrant aussi mécènes ! Cette exposition trilingue, en français, anglais et arabe, magnifie ce qui est honni par le « politiquement correct » : la guerre, l’esclavage, l’impérialisme, la conversion forcée. Imagine-t-on une exposition similaire vantant l'impérialisme français ?

L'exposition aplanit les aspérités pour montrer un « monde connecté » - langage informatique – et une société du « vivre ensemble » quasi-féministe -, volonté d'éviter une "exposition monogenrée" ? Souci de "combler les silences de l’histoire" ? Attention à la "question de la parité" ? Des anachronismes. La réalité était durant l'ère des Mamlouks violente et douloureuse : c’était celle du djihad, de la fitna (conflits entre musulmans), et de la dhimmitude. Des mots bannis du "politiquement correct".

C’est la version islamique de l’Histoire qui est présentée, notamment par la terminologie musulmane : « En terre d'islam, l'asservissement des musulmans étant interdit, les esclaves (ghulam ou 'abd) sont enlevés depuis des territoires extérieurs. » L’expression « terre d’islam » aurait du être encadrée par des guillemets, car c’est la traduction en français du « Dar al-islam » (domaine de la soumission à Allah) qui reflète la vision islamique conflictuelle du monde. Elle s’oppose au « Dar al-Harb » (domaine de la guerre, du djihad).

Un panneau décrit « Bilad al-Sham, territoire du sultanat mamlouk organisé en gouvernorats, chacun autour d'une ville principale : Damas, Alep, Tripoli, Gaza, Hama, Karak et Safad (Safed, Ndlr). L'Egypte, plus centralisée, est divisée en sous-gouvernorats. » Il est illustré par une carte montrant Jérusalem, alors non érigé en un chef-lieu de gouvernorat ; ce qui prouve le manque d'intérêt pour Jérusalem. Et la quasi-totalité des objets présentés dans l'exposition proviennent d’Egypte et de Syrie. 

Au Moyen-âge, lors de la conquête Arabe des territoires de l'actuel Proche-Orient, ces conquérants avaient dénommé « Bilad al-Sham » la zone comprenant les actuels Syrie, Israël, territoires disputés, Liban, Jordanie et une partie de la Turquie méridionale. « Bilad al-Sham » signifie la « terre de la main gauche », « el-Cham » est le nom de Damas en "arabe dialectal local" et « al-Sham » désignait la province de Syrie dans les califats successifs.

Ces termes revêtent un sens dans l'imaginaire islamique et ne sont pas figés dans un passé révolu. Ainsi, le 29 juin 2014, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ou en anglais Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS) a annoncé le rétablissement du  califat aboli en 1924, et est désormais dénommé « Etat islamique » (EI).  L'expression en anglais reprenait l'historique dénomination sous les califats.

"La Syrie, Bilad el-Sham en arabe, joue un rôle particulier dans l'eschatologie musulmane. Ce pays de Cham est cité dans le Coran et les Hadiths, car c'est là que doit se dérouler l'affrontement final contre Satan, contre la Bête à la fin des temps, lors du jugement dernier", a déclaré en juin 2014 Frédéric Pichon, chercheur à l'Université de Tours et arabisant, auteur de « Syrie. Pourquoi l'Occident s'est trompé » (Editions du Rocher).

La société sous l'ère des Mamlouks ? « Les élites civiles tiennent un rôle considérable dans la vie économique, administrative et culturelle... D'importantes communautés chrétiennes, ainsi que des petites communautés juives et musulmanes chiites complètent cette mosaïque de la société mamlouke alors sous domination de l'islam sunnite... Les minorités musulmanes (chiites, druzes…) et juives sont peu documentées et ne semblent pas avoir joué un rôle significatif, mais l’histoire des importantes communautés chrétiennes d’Égypte et du Bilad al-Sham (région syrienne) peut être plus précisément écrite. » 

On peut admirer de magnifiques manuscrits : un commentaire des chapitres 5, 6 et 7 du Lévitique par Yepet ben 'Elly Halewly (copiste Juda ibn al-Naqqash, Egypte vers 1514-1546), manuscrit en langue arabe copiée en caractères hébreux, un Pentateuque (copiste ou superviseur : Jirjiss ibn Abu'l-Mufaddal ibn Amin al-Mulk), luxueux manuscrit en arabe aux styles coptes et islamiques et les Epîtres de Paul, manuscrit en arabe par le copiste moine copte Tuma (Thomas) Ibn al-Safi.

Les juifs seraient « peu documentés » ? Pourtant, l’essayiste Bat Ye’or a découvert plusieurs documents datant de l’ère des Mamlouks qui évoquaient des juifs dhimmis ou zimmis. Des documents historiques lisibles dans Le Dhimmi, profil de l’opprimé en Orient et en Afrique du nord depuis la conquête arabe publié par les éditions Anthropos en 1980, traduits en anglais en 1985, puis republiés, par les éditions Les Provinciales en 2025.

Avant d’en citer trois, il convient de rappeler la définition par Bat Ye’or de la dhimmitude  :
« La dhimmitude est corrélée au jihad. C’est le statut de soumission des indigènes non-musulmans – juifs, chrétiens, sabéens, zoroastriens, hindous, etc. - régis dans leur pays par la loi islamique. Il est inhérent au fiqh (jurisprudence) et à la charîa (loi islamique).
Les éléments sont d’ordre territorial, religieux, politique et social.
Le pays conquis s’intègre au « dar al-islam » (maison de la soumission) sur lequel s’applique la charîa ; le « dar al-islam » se distingue du « dar al-harb », composé de territoires à conquérir pour les soumettre à l’islam. La charîa détermine en fonction des modalités de la conquête les droits et les devoirs des peuples conquis qui gardent leur religion à condition de payer une capitation mentionnée dans le Coran et donc obligatoire. Le Coran précise que cet impôt dénommé la jizya doit être perçue avec humiliation (Coran, 9, 29).
Les éléments caractéristiques de ces infidèles conquis (dhimmis) sont leur infériorité dans tous les domaines par rapport aux musulmans, un statut d’humiliation et d’insécurité obligatoires et leur exploitation économique.
Les dhimmis ne pouvaient construire de nouveaux lieux de culte et la restauration de ces lieux obéissait à des règles très sévères.
Ils subissaient un apartheid social qui les obligeait à vivre dans des quartiers séparés [mellah au Maroc, Ndr], à se différencier des musulmans par des vêtements de couleur et de forme particulières, par leur coiffure, leurs selles en bois, leurs étriers et leurs ânes, seule monture autorisée.
Ils étaient astreints à des corvées humiliantes, même les jours de fête, et à des rançons ruineuses extorquées souvent par des supplices. L’incapacité de les payer les condamnait à l’esclavage. Dans les provinces balkaniques de l’Empire ottoman durant quelques siècles, des enfants chrétiens furent pris en esclavage et islamisés. Au Yémen, les enfants juifs orphelins de père étaient enlevés à leur famille et islamisés. Ce système toutefois doit être replacé dans le contexte des mentalités du Moyen Age et de sociétés tribales et guerrières.
La tolérance concédée au vaincu du jihad moyennant l’acceptation de mesures discriminatoires, situation qui caractérise la condition du dhimmi, est, du reste, provisoire et peut-être abolie si l’autorité musulmane juge que le dhimmi contrevient aux règlements de son statut. Dans ce cas, divers châtiments sont envisagés. »
Les éditions Les Provinciales ont republié en 2017 Le Dhimmiavec une préface de Jacques Ellul, philosophe, théologien historien du droit et sociologue, puis, en 2025, des documents historiques sur des dhimmis juifs et chrétiens, du Moyen-âge au XXe siècle. Une nouvelle édition précédée d'une étude de Rémi Brague, philosophe, historien de la philosophie et membre de l'Institut de France, et comportant davantage de documents sur les chrétiens.

Voici trois documents extraits du Dhimmi, documents (Ed. Les Provinciales, 2025), livre décrivant la situation dramatique des juifs et des chrétiens, dhimmis ou zimmis, sous domination Mamlouke.

« La visite d’un vizir du Maghreb au Caire (1301) » (pp. 76-78)
Source : Ibn an-Naqqach, « Fetwa relatif à la condition des dhimmis et particulièrement des chrétiens en pays musulmans depuis l’établissement de l’islam jusqu’au milieu du huitième siècle de l’hégire », trad. Belin, in Journal asiatique, 4e série, vol. 18 (1851) et 19 (1852).

« Au mois de redjeb el-ferd de l’an 700 [1301], le vézir du Gharb [au Magrheb] vint au Caire pour se rendre au pèlerinage, et il eut une conférence avec Sultan el-Melik en-Nâcer Mohammed ibn Qalâoun [années de règne 1294, 1299 et 1309-1341), son lieutenant, l’émir Sallar, et l’émir Rokn eddin Bibars el-djâchenguir, qui lui firent des présents magnifiques et l’accueillirent avec la plus grande distinction. Il s’entretint avec eux de l’état des chrétiens et des juifs dans son pays, où cette classe de gens était retenue dans les liens de l’opprobre et de l’avilissement ; où l’on ne permettait à aucun d’eux de monter à cheval, ni d’être employé dans les services publics ; il montra, en outre, sa désapprobation de ce que les zimmis d’Égypte se couvraient des plus beaux habits, montaient sur des mules, des juments et des chevaux de prix, et de ce qu’on les jugeait dignes d’être employés dans les fonctions les plus importantes et d’avoir de l’autorité sur les musulmans. Il ajouta que le pacte de leur zimmèt [dhimma] était périmé depuis l’an 600 de l’hégire (1203) ; et il cita encore une foule d’arguments semblables à ceux-ci et dans le même sens. 
Ces paroles firent impression sur les grands de l’état, et en particulier sur l’émir Rokn eddin Bibars el-djâchenguir, et sur les autres émirs ; ils déclarèrent tous, d’un avis unanime, que la manifestation d’un tel état de choses donnerait en Égypte un grand relief à la religion. En conséquence, on rassembla les chrétiens et les juifs, le jeudi 20 redjeb, et on leur notifia qu’ils ne seraient plus employés dorénavant ni dans les services publics, ni auprès des émirs ; qu’ils devraient changer leurs turbans ; que ceux des chrétiens seraient de couleur bleue ; que ces derniers mettraient les ceintures (zounnâr) serrées au milieu du corps ; et que les juifs porteraient des turbans jaunes. Les chrétiens et les juifs éprouvèrent ainsi, au Caire et en Égypte, un retour funeste pour eux vers le passé. Les chefs des deux communautés firent de vaines tentatives auprès des hommes renommés pour leur piété, auprès des grands et des principaux dignitaires, à qui ils offrirent même des sommes considérables pour qu’on revint sur cette décision ; mais ces offres ne furent point agréées, et, au contraire, on montra la plus grande sévérité dans la mise en vigueur des ordres promulgués. 
L’émir Rokn eddin Bibars el-djâchenguir fut chargé de les mettre à exécution. On ferma les églises à Masr (vieux Caire) et au Caire, et on mit les scellés sur les portes, après les avoir clouées. 
Le vingt-deuxième jour de redjeb, tous les juifs avaient déjà pris le turban jaune, et les chrétiens le turban bleu ; et si quelqu’un d’entre eux montait à cheval, il devait replier sous lui l’une de ses jambes ; puis on congédia les zimmis des emplois publics, comme aussi de ceux qu’ils occupaient auprès des émirs ; et on leur défendit de monter sur des chevaux ou sur des mules. Par la suite, plusieurs d’entre eux se firent musulmans, et on cite, entre autres, Emin el-Mulk, moustaofi es-sohbé
Le sultan ordonna d’expédier des ordres dans toutes les provinces nouvellement annexées à ses états et dans lesquelles il se trouverait des maisons occupées par des juifs et des chrétiens, afin que toutes celles qui seraient plus élevées que les habitations des musulmans des alentours fussent démolies jusqu’à la hauteur de celles-ci ; que, de plus, tous les zimmis qui auraient une boutique dans le voisinage des musulmans abaissassent leur mastabé [sol de la maison] afin que celui des musulmans fût plus élevé que le leur ; il enjoignit, en outre, de veiller au maintien des signes distinctifs (ghiâr) extérieurs, conformément à l’ancien usage. 
Le courrier (el-bérid) qui portait ces ordres arriva à Damas le premier chabân ; et le lundi suivant, 7 du même mois, on fit lecture des règlements (chourout « conditions ») imposés aux zimmis de Damas, en présence du nâib du sultan, des émirs et des qâdis. Les émirs convinrent de renvoyer les zimmis des emplois qu’ils occupaient ; et on publia les ordonnances d’après lesquelles il leur était interdit de monter, soit à cheval, soit sur toute autre bête de selle. Puis, le 25 du même mois, on proclama à Damas le rescrit du vice-roi qui enjoignait aux zimmis de porter sur leur tête les signes distinctifs : la marque des chrétiens était le bleu ; celle des juifs, le jaune, et celle des habitants de Samâra (Samaritains), le rouge. On tint la main à l’exécution de cet ordre ; et, en effet, le dimanche suivant, tous les juifs avaient pris la couleur qui leur était assignée ; c’était, en vérité, un beau spectacle ! Après eux, vint le tour des chrétiens et des Sâmeris ; grâces et louanges en soient rendues à Dieu ! 
On se mit ensuite à démolir les églises, et principalement celles du Caire ; les ulémas, les jurisconsultes et les qâdis se réunirent en conseil à cette occasion, et l’on dit même que le qâdi Ibn er-Refa’a, nâib (du chef) de la justice en Égypte, avait déjà rendu un fetoua autorisant la démolition des églises. Cependant, après une longue conférence et une discussion animée sur ce sujet, dans le conseil des ulémas, le qâdi al-qoudât [chef du corps judiciaire en Égypte] Taqi ad-Dîn Ibn Daqiq al-’Yd prit la parole et il rendit un fetoua portant qu’on ne toucherait point aux églises, tant qu’il ne serait pas prouvé qu’elles fussent de construction nouvelle ; mais que, ce point une fois constaté, on devrait alors les démolir. (vol. 18, pp. 482-490.) »

Le livre de Bat Ye'or publie aussi deux documents révélateurs :
« La destitution des fonctionnaires dhimmis (1419) » (pp. 83-84) 
Source : Ibn Taghribirdi (1469), Nujum, in E. Fagnan, « Arabo-Judaica », in Mélanges Hartwig Derenbourg (1844-1908), Paris, 1909.

« Le statut des édifices de culte » (pp. 84-85)
Source : Schreiner, M., « Contributions à l’Histoire des Juifs en Égypte », in Revue des Études juives, vol. XXXI, Paris, 1895.

Pourquoi les deux commissaires n'ont-elles pas présenté ces textes dans l'exposition et le catalogue ? Pour ne pas ternir l'image glorifiée des Mamlouks ? Par ignorance ? Par désintérêt pour les juifs ? Parce que l'essayiste Bat Ye'or est ostracisée, à tort, par des universitaires ? Par conformisme au "politiquement correct" ? Pour plaire aux visiteurs musulmans ? 

La carte ci-contre montrant les trois zones en Judée et Samarie indique correctement la localisation de Bethléhem. Elle a été élaborée par le ministère israélien des Affaires étrangères.

C'est Yaël Simon, journaliste, titulaire d'un MD en Histoire et traductrice qui a révélé le 16 juillet 2025, sur son compte Linkedin, avoir constaté deux erreurs majeures sur une carte affichée dans l'exposition :
« Mamelouks (1250-1517) », à la gloire du sultanat fondé par des soldats-esclaves, décrit ce règne comme un « âge d’or du Proche-Orient islamique », minimisant pudiquement sa violence sanguinaire (et le faisant presque passer pour « féministe » au regard des standards médiévaux). Au-delà de ce parti pris contestable, partiellement compensé par l’intérêt des œuvres exposées, j’ai été saisie de stupeur devant une carte plaçant Bethléem - située à une dizaine de kilomètres au sud de Jérusalem - au nord de la Ville sainte. Cette dernière se trouve quant à elle sise à la latitude d’Alexandrie. Comment une erreur de ce calibre a-t-elle pu franchir les circuits de validation ? »
Le crédit inscrit en bas et à droite de cette carte dans l'exposition indique le musée du Louvre et Hélène Renel, ingénieur d'études au Cnrs au sein du laboratoire Orient & Méditerranée et de l'équipe "Islam médiéval", responsable du fonds documentaire d'Art et Archéologie islamiques (Institut d'Art et d'Archéologie, Université de Paris-Sorbonne) et  co-responsable du programme « Atlas des mondes musulmans médiévaux » en collaboration avec Sylvie Denoix - toutes deux ont dirigé cet Atlas publié en 2022 par le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et consultable sur Internet. La carte erronée est aussi reproduite dans le catalogue.

Yaël Simon a aussi relevé lors de sa visite au musée du Louvre :
« Autre énormité, indigne de l’institution culturelle : dans la 𝐟𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐚𝐜𝐫é𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐜𝐢𝐯𝐢𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐧𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝗱𝘂 𝗠𝗼𝘆𝗲𝗻-𝗢𝗿𝗶𝗲𝗻𝘁, il est question de « Palestine » au IVe et au Ve millénaire avant J.C. Un anachronisme loin d’être anodin dans la guerre de propagande actuelle. Pour mémoire, cette dénomination n’apparaît pas avant le IIe siècle de l’ère commune. En effet, la province romaine de Judée est renommée Syria-Palæstina par l’empereur Hadrien après la seconde guerre des Juifs contre les Romains (132-135), dans un dessein de « damnatio memoriae » collective. Le terme « Palestine » provient d’un « peuple de la mer » alors disparu, les Philistins, ennemis bibliques d’Israël.
 
🕎 Enfin, sur cette même frise, le nom d’Israël a fait l’objet d’un 𝐚𝐜𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐯𝐚𝐧𝐝𝐚𝐥𝐢𝐬𝐦𝐞 destiné, sans nul doute, à effacer l’histoire israélite ancienne de la mémoire collective. J’espère que l’administration du Louvre, dûment informée, fera le nécessaire pour restaurer au plus vite cette inscription, rageusement grattée.
 
🗣️ À une époque où l’histoire (en particulier celle d’Israël) subit les assauts et manipulations d’une idéologie déconstructiviste et révisionniste, sous l’influence conjointe du wokisme et de l’islamo-palestinisme (merci à Pierre-André TAGUIEFF d’avoir formalisé ce concept), ces égarements pernicieux ne sauraient être passés sous silence.»
La scénographie de l'exposition favorise l’identification avec des personnages historiques mamlouks : présentation à la première personne du singulier de biographies, expression de la mentalité arabe caractérisée par le « Mektoub ». Exemple avec « Yashbak Min Mahdi, un émir terrible mort en 1480 » : « En 1480, j'ai quitté l'Egypte pour tenter de conquérir l'Irak, mais là-bas j'ai été capturé et exécuté. Telle était ma destinée ».

Les Mamlouks « ont construit de grands monuments : palais, école, hôpital, mosquée ». L'exposition montre des mosquées, des mausolées et des Palais. Et évoque des écoles islamiques ou madrass. Les architectes, décorateurs et autres artisans ayant contribué à l'édification de ces monuments étaient vraisemblablement des dhimmis, et non des guerriers membres de l'élite équestre.

Il aurait été intéressant d'évoquer davantage la Septième Croisade et la chute du royaume Franc ou des États latins d'Orient. Le "monde connecté", c'est aussi au début de l'ère étudiée, la réponse chrétienne au djihad qui a favorisé la conquête du pouvoir par des Mamlouks. La lutte interne au pouvoir était particulièrement violente comme le montre l'exposition.

Les dossiers de presse et pédagogique sont à l'avenant.

En juillet 2025, j'ai interrogé les deux commissaires de l'exposition, Souraya Noujaim et Carine Juvin, la cartographe Hélène Renel et Laurence des Cars, Présidente-directrice du musée du Louvre. Je n'ai reçu aucune réponse.

Le 23 juillet 2025, l'association C.H.A.R. (Contre la haine l'antisémitisme et le racisme) a interrogé Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre sur ces faits. En vain.

Il serait souhaitable que le musée du Louvre corrigeât ces erreurs, et rétablisse toute l'Histoire, notamment la dhimmitude infligée aux juifs et chrétiens, dans cette exposition itinérante bientôt présentée au Louvre Abou Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis qui ont signé les accords d'Abraham avec l'Etat d'Israël. "Acteur de premier plan de la diplomatie culturelle, le musée du Louvre entretient des relations avec plus de 75 pays à travers le monde". En avril 2025, Laurence des Cars, Présidente-directrice du musée du Louvre, a nommé "Marguerite Leroy en qualité de conseillère en charge des discours et de la coordination de la programmation scientifique et Pauline Bonnet de Paillerets en qualité de conseillère en charge des affaires européennes et internationales à compter d’avril 2025." 

Il convient aussi de remplacer la notice vandalisée, de corriger la terminologie dans cette frise chronologique.

Il importe enfin de recruter à la direction des départements, notamment celui sur les Arts islamiques, des experts avec une plus grande curiosité intellectuelle, un savoir plus varié, et plus soucieux de ne pas ternir une exposition par un narratif politisé, ainsi que de vérifier et renforcer les processus de contrôle sur les contenus véhiculés par le célèbre musée parisien le plus visité à Paris et dans le monde (8,7 millions de visiteurs au Louvre en 2024).

Le 9 août 2025, sur son compte LinkedIn, Yaël Simon a transmis la réponse du Louvre en date du 6 août 2025 :
"DE LA SAUVEGARDE DE L’HISTOIRE : 
LA RÉPONSE DU MUSÉE DU LOUVRE 📜
 
🏛️ Le 15 juillet 2025, je signalais dans un post (👉🏻 https://lnkd.in/ekstwufA) les « mauvaises surprises » que m’avait réservées ma dernière visite du musée du Louvre, à savoir :
▪️ Une carte géographique fautive, dans laquelle Bethléem se trouvait au nord de Jérusalem, elle-même sise à la latitude d’Alexandrie, dans le cadre de l’exposition « Mamelouks 1250-1517 » ;
▪️La mention de la « Palestine » au Ve et IVe millénaire avant J-C. sur la frise chronologique consacrée aux civilisations antiques ; 
▪️Un acte de vandalisme perpétré contre le nom d’Israël sur la même frise.
 
✉️ 𝗩𝗼𝗶𝗰𝗶 𝗹𝗮 𝗿é𝗽𝗼𝗻𝘀𝗲 𝗱𝘂 Musée du Louvre, 𝗿𝗲ç𝘂𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝗲-𝗺𝗮𝗶𝗹 𝗹𝗲 𝟲 𝗮𝗼û𝘁 𝟮𝟬𝟮𝟱 :
« Bonjour, 
 
Je vous remercie d'avoir pris le temps de relever ces erreurs et actes malveillants. 
 
Le musée du Louvre est un établissement culturel d’exception qui œuvre continuellement pour offrir à ses visiteurs un moment privilégié. Au quotidien, soyez assurée qu’il respecte scrupuleusement ses engagements en matière de qualité d’accueil et de préservation du patrimoine, tout en répondant aux impératifs de sécurité auxquels il est assujetti. Chaque dispositif doit répondre à la nécessité de trouver un équilibre optimal entre les attentes du public et nos obligations. Dans toutes situations, l’ensemble des équipes se mobilise et s’emploie à résoudre les dysfonctionnements de la manière la plus rapide et la plus efficace qui soit.
 
L'exposition Mamlouks sera présentée à partir du 17 septembre au musée du Louvre Abu Dhabi : l'erreur sur la carte sera corrigée pour cette seconde étape. 
Le département des antiquités orientales a pris bonne note de vos remarques sur la frise. Le service en charge de la signalétique opère une réédition de la frise, afin de rétablir l'intégralité des noms. 

Nous opérons une vigilance particulière sur les mentions du nom "Israël" présentes dans nos collections, afin de nous assurer que de nouveaux actes malveillants ne soient pas commis.
 
Je vous prie d’agréer mes respectueuses salutations. »
 Je remercie sincèrement les équipes du musée du Louvre pour leur réponse circonstanciée et pour les démarches annoncées, dont j’espère pouvoir prendre personnellement connaissance lors d’une de mes prochaines visites."
Pas un mot d'excuse au public ! Pas un geste commercial pour cette visiteuse qui a évité la honte au Louvre Abou Dhabi en septembre 2025 !

Le Louvre n'explique pas comment des fautes historiques graves ont pu survenir et perdurer : c'est la direction du Département des Arts de l’Islam qui a conçu l'exposition, c'est une experte en Islam médiéval et ingénieure au CNRS qui a élaboré la carte erronée... Cet "établissement culturel d’exception" demeure silencieux sur des points cruciaux : comment aucune autorité n'a repéré ces fautes graves ? Quels sont les critères de recrutement et de promotion des historiens, conservateurs, Présidente-Directrice et gardiens au sein du Louvre ? Une enquête a-t-elle été menée pour repérer les failles dans l'organisation ainsi que pour renforcer le contrôle des expositions temporaires et permanentes ? Quelles sanctions ont été envisagées ou infligées ? 

Le Louvre n'a pas répondu aux courriers de C.H.A.R. et au mien. Ce qui lui permet d'éluder les omissions de la dhimmitude, du djihad, etc. Quel dédain non républicain ! Quel déclin muséal !

Des chercheurs français ont boycotté le colloque « Les histoires juives de Paris (Moyen-âge et époque moderne » au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (mahJ) les 15 et 16 septembre 2025, en prétextant "la guerre à Gaza et le financement d’une doctorante israélienne". Des dirigeants communautaires français se sont indignés de ce boycott, mais demeurent inactifs pour combattre la marginalisation des juifs dans le "récit national" et le traitement des juifs et du Judaïsme dans des expositions muséales.

Le 17 septembre 2025, j'ai interrogé la ministre de la Culture Rachida Dati pour savoir si le Louvre remplit sa mission de transmission de savoir et si ses dirigeants ont les compétences requises.

Depuis, le Louvre se sont déroulés trois faits inquiétants et révélateurs de l'incompétence au plus haut niveau. 

Le 19 octobre 2025 au matin, durant le cambriolage dans la galerie d'Apollon au Louvre (Paris), ont été volés le
 « Diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense », le « Collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense »,  la « Boucle d'oreille, d'une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la Reine Hortense », le « Collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise », la « Paire de boucles d'oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise », la « Broche dite broche reliquaire », le « Diadème de l'Impératrice Eugénie » et le « Grand nœud de corsage de l'impératrice Eugénie ». Des trésors évalués à 88 millions d'euros par le conservateur du musée.

Dans une vidéo publiée le vendredi 14 novembre 2025 sur TikTok, les jeunes belges Neal et Senne, habitués des canulars publiés en ligne, ont accroché un petit tableau dans la salle où est exposé le célèbre tableau La Joconde.

Le 17 novembre 2025, le Louvre "a annoncé qu’à la suite d’une recommandation de l’architecte en chef des monuments historiques (ACMH), François Châtillon, les bureaux du deuxième étage de l’aile Sully - dans lesquels 65 personnes travaillent - seraient condamnés. Par mesure de précaution, la galerie Campana, neuf salles dédiées à la céramique grecque antique et située juste en dessous, est quant à elle fermée au public."

"En janvier 2025, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d’un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, baptisé Louvre Nouvelle Renaissance. Contesté en novembre par la Cour des comptes, qui estime le chantier trop cher, et décalé par rapport à l’urgence des travaux de sécurité et de sûreté, le projet d’agrandissement est plus que jamais revendiqué par la direction du musée."

Shehita   Halal
Méconnue des juifs et des non-Juifs, "la shehita (abattage rituel juif) est une technique décrite et codifiée de manière très précise dans la Torah (Loi), et imposée au peuple Juif comme seul mode possible d'abattage des animaux." La shehita "est fondée sur un principe constant de la Torah : le respect de la vie animale. Elle implique la nécessité de limiter au maximum la douleur de l'animal lors de l'abattage, et de ne pas banaliser sa mort." 

Bruno Fiszon est le Grand rabbin de Metz et de la Moselle et docteur vétérinaire. Un atout double et rare pour ce défenseur, depuis une dizaine d'années, et à la demande des Présidents et Grands rabbins de France successifs, de la chehita en France et dans l’Union européenne (UE), notamment dans le cadre du projet DIALREL ou « Abattage religieux : améliorer la connaissance et l’expertise par le dialogue et les débats sur le bien-être animal, les enjeux législatifs et socio-économiques » (2006-2010).

En 2021, les éditions Transmettre ont publié en 2021 « Et Dieu créa l’Animal. L’animal dans le Judaïsme » de Bruno Fiszon. Un livre préfacé par Gérard Larcher, Président du Sénat et docteur vétérinaire. La postface est signée par Haïm Korsia, Grand Rabbin de France (Ed. Transmettre, 2021).

Bruno Fiszon y souligne le respect pour l’animal dans le Judaïsme ainsi que la place privilégiée de l’Homme, créé à l'image de D., par rapport aux animaux : « Dieu dit : "Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail ; enfin sur toute la terre, et sur tous les êtres qui s’y meuvent » (Genèse, 1:26) Une domination source de responsabilité et caractérisée par des devoirs envers les animaux, en particulier celui de ne pas le faire souffrir. Autre obligation : respecter la biodiversité comme l'enseigne l'histoire de l'Arche de Noé.

L'abattage rituel juif ou shehita voire chehita s'effectue soigneusement par des spécialistes ayant été bien formés. Le Consistoire de Paris Ile-de-France dispose d'une équipe d'une trentaine de sacrificateurs et surveillants (sho'hatim, bodkim et mashgui'him). Il est en relation avec des chevillards (grossistes en viande et volaille) et bouchers. L'animal est observé afin de vérifier qu'il n'est pas blessé, ne boite pas... "Depuis 1964, tout abattage rituel d'animaux de boucherie doit être pratiqué par un shohet (abatteur rituel) habilité à la fois par la Commission Rabbinique Intercommunautaire et par le Ministère de l'Agriculture (décret n°64-334 du 16 avril 1964)". 
Ensuite, les principaux viscères et la carcasse de l'animal sont scrutés pour détecter des adhérences. "Trois degrés d'exigence existent : la viande Halak Beth Yossef provient de bêtes notamment n'ayant aucune adhérence au niveau des poumons (référence Rabbi Yossef Caro), la viande Glatt provient de bêtes pouvant présenter quelques adhérences mineures aux poumons. La viande cachère standard provient de bêtes dont les poumons ont plusieurs adhérences notables mais, après vérification très minutieuse, les vérificateurs (bodkim) constatent que les poumons restent intacts (non percés) (référence Rabbi Moché Isserless RAMA). Certains des partenaires chevillards ont très fortement investi dans une cachérisation automatisée, ce qui garantit une parfaite hygiène (aucune manipulation humaine de la viande) et une grosse diminution de la quantité de sel utilisée". (Extrait du Calendrier du Consistoire de Paris Ile-de-France 5785 2024-2025, p. 111)

Dans ce débat sur l'abattage rituel, dans une ère où la protection des animaux se pare souvent d'hypocrisie - indifférence envers l'abattage de troupeaux entiers imposée par l'Union européenne (UE) pour favoriser la consommation d'insectes ou de viande artificielle aux énormes enjeux financiers et réduire les émissions de CO2, ou décidée par les autorités nationales écartant le recours à des médicaments -, d'ignorance sur l'abattage conventionnel ou avec étourdissement, et d'une vision anti-biblique du monde, les Juifs sont aussi les victimes collatérales dans un plus vaste débat délicat sur l'islam en France, en particulier sur l'abattage halal, égorgement effectué rarement par des spécialistes. 

Pascale Dunoyer, chef du Bureau des établissements français d'abattage et de découpe à la Direction générale de l'alimentation, indique dans le Bulletin de l'Académie vétérinaire de France que ce mode d'abattage « peut avoir des conséquences en termes de salubrité et de sécurité des carcasses. » Elle explique que « le tranchage de la trachée et de l'œsophage (…) peut provoquer le déversement du contenu gastrique (voire pulmonaire) sur les viandes de têtes, de gorge et de poitrine. » Jean-Louis Thillier, expert en sécurité sanitaire, affirme que l'abattage sans étourdissement a pour conséquence une augmentation des contaminations par la bactérie intestinale Escherichia coli" ou E coli. Une bactérie dangereuse pour la santé.

Lors de l'émission Face à l'info du 4 novembre 2025, Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chercheuse au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a été interviewée sur son livre "Le Djihad par le marché. Comment l’islam radical s’empare du marché halal" (Ed. Odile Jacob, 2025). Le "halal est une norme religieuse, pas une tradition, et exclut".

Elle a évoqué le rôle du régime des mollahs iranien : l'ayatollah Khomeiny "met en place le rituel d'abattage halal... Il envoie ses mollahs dans les abattoirs industriels pour qu'ils puissent contrôler la viande. Ses mollahs qui ont pris l'exemple des rabbins déjà sur place. Ce modèle va être diffusé". Ce parallèle  avec la présence de "rabbins" dans les abattoirs industriels s'avère infondé. D'une part, ce sont des chohets, formés à ce travail, qui tuent les animaux selon la halacha. Et d'autre part, ils ne sont pas mandatés par un Etat étranger, mais par le Consistoire, une institution française.

En outre, répondant au journaliste Marc Mennant fustigeant la "lâcheté politique", Florence Bergeaud-Blackler a allégué, à tort, sans argumenter : "l'abattage rituel indus est objectivement plus douloureux, cela a été mesuré pour l'animal... car on n'utilise pas l'étourdissement... Il y a des problèmes de bien-être animal, des problèmes sanitaires, des problèmes de financement... Tout cela n'est pas clair". Divers rapports ont prouvé que la chehita fait moins souffrir que d'autres formes d'abattages, souvent effectuées par des individus non formés. La gestion de la cacherout par le Consistoire français est claire.

Florence Bergeaud-Blackler aurait gagné à ne pas amalgamer tous les abattages rituels.

Le "Coran européen" 
Le "Coran européen" (« EuQu ») est un programme financé le Conseil européen de la recherche, organisme créé par la Commission de l'Union européenne, et d'un coût de près de 10 millions d'euros. Il a été critiqué pour sa réécriture de l'Histoire de l'Europe. Dans ce cadre, la Bibliothèque municipale de Nantes a présenté de mai à août 2025, en partenariat avec Nantes Université et l’équipe de recherche « The European Qur’an » (EuQu), l’exposition « Le Coran, des histoires européennes ».

En 2007, la Commission de l'Union européenne (UE) a institué le Conseil européen de la recherche (European Research Council, ERC), doté d'un Conseil scientifique qui "établit le programme de travail pour la mise en œuvre des activités du CER".  Le budget de l'ERC s'élève à 16 milliards d'euros (2021-2027), ce qui représente 17% du budget d'Horizon Europe, "programme-cadre de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation pour la période de 2021 à 2027". Depuis 2007, l'ERC "a financé plus de 17 000 projets and plus de 10 000 chercheurs. Il a évalué plus de 130 000 propositions de recherche".

Et c'est dans le cadre des ERC Synergy Grants (subventions Synergie) que l'ERC a alloué en 2018  9 842 534 millions d'euros pour six ans au  "Coran européen" (EuQu). L'ERC le présente ainsi :
"Afin de découvrir à quel point le livre sacré musulman est profondément ancré dans la pensée intellectuelle des chrétiens médiévaux et modernes, des juifs européens, des libres penseurs, des athées et des musulmans européens, le « Coran européen » (EuQu) examinera le rôle de ce livre dans les interactions avec l'islam, dans les débats entre chrétiens de croyances différentes et dans les critiques du christianisme au cours des Lumières.
Avec le soutien d'une bourse ERC Synergy, une équipe internationale de chercheurs étudiera comment le Coran a été interprété, adapté et utilisé dans l'Europe chrétienne du Moyen Âge jusqu'au début de l'histoire moderne, afin de comprendre comment le livre sacré a influencé à la fois la culture et la religion en Europe.
Ce projet de six ans produira des recherches interdisciplinaires par le biais de rencontres scientifiques à travers l'Europe, d'une base de données SIG de manuscrits, de traductions et d'autres ouvrages traitant du Coran, ainsi que de thèses de doctorat et de monographies. Il présentera les fruits de ces recherches à un public non universitaire grâce à une exposition multimédia créative sur la place du livre dans le patrimoine culturel européen."
"Interactions avec l'islam" ? Un euphémisme pour évoquer le djihad ? En fait, le projet vise à conforter l'idée de l'influence du Coran dans la pensée européenne, que rien n'a étayé. Cela relève-t-il de la compétence de l'Union européenne (UE) ? Des chercheurs ne partageant pas cette idée obtiendraient-ils des fonds de l'UE pour leurs travaux ?

Les chercheurs et institutions d'accueil sont Mercedes Garcia-Arenal, CSIC, Roberto Tottoli, Università di Napoli L'Orientale, Jan Loop, University of Kent, et John Tolan, Université de Nantes.

Ce projet de "Coran européen" se décline en diverses actions, dont un livre et une exposition présentée en 2025 à Nantes.

En avril 2025, les éditions Hermann ont publié "Le Coran européen", livre dirigé par John Tolan, Naima Afif et Jan Loop. 
John Tolan est professeur émérite d’histoire à Nantes Université, membre de l’Academia Europæa et de la Reial Acadèmia de Bones Lletres de Barcelona, co-directeur du projet européen « The European Qur’an ». Jan Loop est professeur à l'université de Copenhague. 
Naima Afif est chercheuse à l'université de Copenhague, et "la traductrice des textes de  Hasan el Banna (le fondateur des Frères musulmans) dans un livre édité par les Éditions Tawhid fondée en 1990 par l'Union des jeunes musulmans (section jeunesse Frères musulmans). J'exclus que John Tolan l'un des quatre directeurs du projet ne sache pas qui sont l'IESH et Musulmans de France devant lesquels il présente ses travaux... [Ce projet] s’appelle l’islamisation de la connaissance... C'est au programme des Frères musulmans et c’est financé par l’Union Européenne ", a résumé l'essayiste Florence Bergeaud-Blackler. 

Les éditions Hermann présentent ainsi cet ouvrage : 
"Quel rôle a joué le Livre sacré de l’Islam, le Coran, dans l’histoire de la pensée européenne  ? Comment a-t-il été lu et compris en Europe depuis ses premières traductions au Moyen Âge  ? Si en Europe entre le Moyen Âge et le début de la modernité on traduisait le Coran pour pouvoir mieux réfuter l’islam, ces traductions donnaient lieu à d’autres lectures moins polémiques et plus positives. Le rôle et l’importance du Coran au sein de la culture européenne ont évolué au fil des siècles : les Lumières, par exemple, y ont vu une célébration de la raison et de la religion naturelle, tandis que les romantiques l’ont salué comme étant un chef-d’œuvre littéraire. Au XIXe  siècle, des puissances européennes ont conquis des territoires majoritairement musulmans en Inde, en Asie du Sud-Est et en Afrique, générant parfois de nouveaux préjugés contre l’Islam et le Coran, mais aussi de la curiosité et de l’admiration. Pour des Européens non musulmans, le Coran est un objet ambigu, provoquant tour à tour la polémique, la fascination, et de l’admiration. C’est cette place complexe et ambivalente du Coran dans la culture européenne que nous découvrons dans ce livre."

"Cette publication est conçue en parallèle avec une série d’expositions au Weltmuseum de Vienne, à la Bibliothèque nationale de Tunisie, à la Bibliothèque municipale de Nantes et à l’Hospital Real de Granada. Ce livre explore le rôle du Coran dans la culture et l’identité européennes depuis le début du Moyen Âge. Tout comme l’exposition, il est le fruit d’une collaboration avec le programme de recherche « The European Qur n. Islamic Scripture in European Culture and Religion 1150-1850 » (EuQu), financé par le Conseil européen de la recherche (ERC). Ce projet examine le rôle du Coran dans la vie intellectuelle, religieuse et culturelle de l’Europe au Moyen Âge et à l’époque moderne."
En avril 2025, le Journal du dimanche (JDD) a révélé l'existence de ce "Coran européen". Un article qui a suscité l'ire d'édiles, dont Fabrice Leggeri, eurodéputé (Rassemblement national, RN) et ancien directeur de Frontex a interrogé l’UE sur le projet de « Coran européen ». Il a accusé l'UE de financer « la réécriture idéologique de notre histoire ». Il a adressé une question écrite à la Commission européenne. Il s'y inquiète du « volet pédagogique et grand public inquiétant par sa portée » du projet, ainsi que des « liens directs avec des institutions connues pour leur proximité avec l’islamisme politique ».
Fabrice Leggeri a trois interrogations :
- quels sont les critères scientifiques et déontologiques ayant permis le financement de ce projet par des fonds européens ?
- la Commission considère-t-elle acceptable que l’Union finance indirectement des travaux liés, selon lui, à l’idéologie des Frères musulmans ?
- quelles procédures de contrôle, d’évaluation ou de suspension sont prévues en cas de dérives idéologiques contraires aux valeurs de l’UE ?
L’argent des Européens ne doit jamais servir à réécrire notre histoire au profit de l’islamisme !" 

Le "mythe al-Andalus" allègue la coexistence pacifique interreligieuse - juifs, chrétiens, musulmans - sous domination islamique dont l'Andalousie, conquise par des envahisseurs musulmans, serait l'exemple idéal, admirable. Ce mythe comprend aussi celui de la « dette » de l’Occident vis-à-vis des « sciences Arabes/musulmanes ». Le "Coran Européen" s'en distingue, tout en reprenant le volet de la "dette spirituelle" occidentale envers l'islam tout en dissimulant le djihad et la dhimmitude.

Alors que l'Europe subit une immigration islamique incontrôlée et bouleversant sa démographie, don identité et sa culture, alors que les juifs et le judaïsme sont minorés ou occultés dans l'Histoire enseignée, le "Coran européen" anesthésie les esprits européens en réécrivant l'Histoire. Une islamisation culturelle de l'Europe.

La Bibliothèque municipale de Nantes présenta en partenariat avec Nantes Université et l’équipe de recherche « The European Qur’an » (EuQu) l’exposition « Le Coran, des histoires européennes ». John Tolan est le commissaire scientifique de l’exposition.

« Le Coran, le texte sacré musulman, fait partie de l’histoire européenne depuis le VIIIe siècle, lorsque l’islam atteint le continent pour la première fois. Au fil des siècles, il a été interprété, adapté et utilisé par des chrétiens, des juifs européens, des libres penseurs, des athées et des musulmans européens – souvent en contact étroit avec le monde islamique. Quel rôle le Coran a-t-il joué dans la culture européenne et dans la formation de l’identité européenne ? Quelles sont les perceptions et les usages du texte sacré de l’islam dans le paysage religieux, politique et intellectuel européen, du Moyen Âge à nos jours ? » 

« L’exposition met en lumière l’histoire européenne du Coran. Elle explore toute la complexité de cette arrivée en Europe en développant dans un déroulé thématique et chronologique la pluralité des visions européennes du texte sacré musulman. » 

« Cette exposition est le fruit du programme de recherche "The European Qur’an" (EuQu). Ce projet permet l’étude du Coran et de son ancrage dans l’histoire intellectuelle, religieuse et culturelle de l’Europe chrétienne médiévale et moderne des juifs européens, libre penseurs, athées et musulmans européens. L’objectif est de mettre en lumière comment le Coran a été traduit, interprété, adapté et utilisé dans l’Europe chrétienne du Moyen Âge jusqu’au début de l’époque moderne, afin de comprendre en quoi il a influencé la culture et religion en Europe. »

« Dans le cadre de ce projet de recherche, des expositions sont en cours ou seront organisées à Vienne, Tunis, Grenade et à Nantes. Ces expositions seront toutes différentes et complémentaires : celle de Grenade insistera sur le "Coran ibérique", privilégiant les collections espagnoles et montrant la place du Coran dans la culture hispanique depuis l’arrivée des musulmans au 8e siècle jusqu’à nos jours. Celle de Vienne met en valeur les questions de l’histoire de l’empire ottoman et ses relations avec l’empire Habsbourg. »

« Le Coran joue un rôle très important dans la vie des musulmans européens. L'introduction de l’exposition porte sur le texte du Coran, sa matérialité et sa place dans la liturgie. Ensuite, les différentes parties de l’exposition développent, dans un déroulé thématique et chronologique, la pluralité des visions européennes du texte sacré musulman. » L'exposition s'articulait autour de ces sections : "Les premières traductions médiévales (12e-15e siècles)", "Lectures polémiques du Coran (16e-18e siècles)", "Érudits et orientalistes (16e-18e siècles)", "Le Coran fantasmé du 19e siècle", "Le Coran en Europe aujourd’hui", "Conclusion - Un grand programme de recherches européen".

À l'occasion de la sortie de Safar, l'histoire du Coran en Europe (Petit à Petit, 2025), illustré par Ernesto Anderle, nous invitons auteurs, scientifiques et éditeurs à échanger leurs points de vue sur la question. » Les scénaristes sont John Tolan et Maurizio Busca, les documentaristes Jan Loop, John Tolan, Mercedes García-Arenal, Roberto Tottoli.
L'éditeur présente ainsi ce "docu-BD sur l'extraordinaire épopée du Coran" :
"Au XIIe siècle, l’abbé Pierre le Vénérable, désireux de débattre avec les autres religions plutôt que de multiplier les croisades, supervise la toute première traduction du Coran en latin. En 1798, le général Bonaparte débarque à Alexandrie à la tête d’une armée de 40 000 hommes. Durant son voyage, il a lu et relu le Coran, fasciné par Mahomet, qu’il voit comme un tacticien militaire brillant… Découvrez 700 ans d’échanges et de résistances, de découvertes et de luttes autour du Coran, entre les chrétiens d’Europe et les mondes musulmans dans ce Docu-BD passionnant ! Un fabuleux voyage de la Bourgogne à la Catalogne, de Budapest à Constantinople, de Martin Luther à Napoléon Bonaparte !"

Dans le cadre du Voyage à Nantes, était prévue la visite de l’exposition et de la mosquée Assalam. 

Rachida Dati, prochaine Maire de Paris ? 
Ministre de la Culture depuis 2024 sous la Présidence d'Emmanuel Macron, Maire du 7e arrondissement de Paris et Conseillère de Paris depuis 2008,  députée européenne (2009-2019), Garde des Sceaux, ministre de la Justice sous la Présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2009), Rachida Dati est la candidate du parti Les Républicains (LR) - elle a payé sa cotisation juste avant l'élection du Président des LR - pour la Mairie de Paris lors des élections municipales en mars 2026. Magistrate par le concours extérieur - elle bénéficiait des lettres de recommandation de Simone Veil et d'Albin Chalandon, anciens ministres -, elle n'incarne pas le mérite républicain, mais le réseautage et l'arrivisme. 

De ses divers mandats, on peine à dresser un bilan positif : ministre de la Justice, elle n'a pas lutté contre le "gouvernement des juges". Alors qu'elle mène campagne à Paris, le Louvre subit des atteintes réitérées à son patrimoine historique et à sa sécurité sans qu'aucun dirigeant ne démissionne. 
Et, obéissant "au fait du Prince" Emmanuel Macron, elle a autorisé, malgré les avis opposés d'experts alertant sur son extrême fragilité, l'exportation de la tapisserie de Bayeux vers le Royaume-Uni dans le cadre d'une exposition. Sur X, ex-twitter, elle diffuse dans son "compte personnel | Ministre de la Culture @MinistereCC  | Maire de @mairie7" des vidéos la mettant en scène dans des situations parfois invraisemblables . Curieux mélange des genres. Pour éviter d'établir ses bilans ? Ou de préciser comment elle redressera les finances de Paris, y mettra fin à l'insécurité qui relève de la Préfecture de police de la capitale, donc du ministère de l'Intérieur, etc.

En septembre 2008, reprenant l'expression de Nicolas Sarkozy, elle a déclaré lors d'un voyage en Israël et dans les territoires disputés : « On ne discute pas avec le terrorisme, on le combat... Les Palestiniens doivent renoncer à la violence... [Israël doit] traiter le peuple palestinien avec justice ». Elle est favorable à la création d'un "Etat palestinien". A Herzliya (Israël) le 21 septembre 2008, elle a évoqué les "jeunes palestiniens [rencontrés à Ramallah]... Ils m'ont parlé de leur souffrance et d'un sentiment d'injustice. Ils m'ont aussi parlé de la colère d'un peuple qui se sent prisonnier derrière des murs et des postes de contrôle. Je leur ai répondu qu'ils ne doivent pas renoncer à la vie mais à la violence. La France aime et respecte Israël. J'aime et je respecte Israël. J'aime les israéliens. Quand on parle entre amis, je crois que l'on peut se dire ouvertement certaines choses. Israël est une grande démocratie qui connaît le poids des souffrances et des injustices. Le peuple israélien doit pouvoir vivre dans la paix et dans des frontières sûres et reconnues. Cela ne sera possible que lorsque le peuple palestinien aura le sentiment d'être respecté et traité avec justice. C'est l'injustice qui attise la violence. C'est le sentiment d'humiliation qui pousse les peuples à se réfugier dans le fanatisme et l'extrémisme. Il n'y aura pas de paix au Proche-Orient sans égalité des peuples. C'est un principe que nous voulons défendre". 

Le 17 juin 2025, sur Europe 1, "i
nterrogée sur les divergences entre Paris et Tel-Aviv — notamment après les déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’excluant pas l’élimination du guide suprême iranien —, la ministre Rachida Dati a mis en garde contre les effets destructeurs des changements de régime imposés de l’extérieur. "Que nous a laissé la guerre en Irak ? Daesh. Que nous a laissé l’intervention en Syrie ?... La situation est trop grave pour laisser place à l’instrumentalisation."
Ce sont les liens entre Rachida Dati, et le Qatar, adepte du "soft power", soutien du mouvement terroristes islamiste Hamas, et de l’Azerbaïdjandiplomatie du caviar") au grand dam d'Arméniens français, ainsi que son "cabinet d'avocate d'affaires" ou de lobbyiste selon certains journalistes qui s'avèrent problématiques. 

Quel choix pour les électeurs parisiens entre la poursuite d’une municipalité gauchiste responsable d'une dette importante - 9,3 milliards d’euros à fin 2024, en progression de près de 20 % entre 2021 et 2024 -, de la mort de commerces sis dans de grandes artères (rue de Rivoli) et le projet de Rachida Dati qui ne rompra pas avec ce qui ravit les bobos : rues piétonnes, circulation anarchique des cyclistes ou "trotinneurs", etc., favorisera le logement social, vendra vraisemblablement le Parc des Princes au Qatar ? Pour les Parisiens, l'élection de Rachida Dati maire de Paris, risquerait de signifier yomber de Charybde en Scylla.

Après Londres (Sadiq Khan, travailliste élu en 2016) et New York (Zohran Mamdani, démocrate élu en 2025) - deux édiles musulmans anti-israéliens -, Paris aura-t-elle une  bientôt une maire musulmane française LR dont les positions envers Israël semblent mitigées ou... datées ? 

"Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France"
Le 13 novembre 2025, l'IFOP, en partenariat avec Global Watch Analysis, a rendu public le sondage "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France" effectué pour le média Ecran de veille. L'IFOP et cette revue mensuelle ont été les cibles de menaces.

Il en ressort : "La proportion de musulmans au sein de la population française adulte est passé de 0,5% en 1985 à 7% en 2025, faisant de l'islam la deuxième religion de France après le catholicisme (43%) mais devant le protestantisme (4%). Cette croissance régulière s'inscrit dans un contexte plus large de recomposition du paysage religieux marqué par le recul du catholicisme et la montée des « sans religion » (37,5%)."

"Cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste. Au lieu de suivre le modèle habituel de sécularisation, les musulmans de France, et tout particulièrement les plus jeunes, témoignent au contraire d'une forte réaffirmation identitaire passant par l'intensification des pratiques cultuelles, la rigidification des rapports de genre, et l'adhésion croissante aux thèses islamistes", ont résumé François Kraus, directeur du pôle « Politique / Actualités » de l'Ifop, et Mathilde Tchou, chargée d'étude senior pôle « Politique / Actualités » de l'Ifop

Et ces deux spécialistes de poursuivre : "Car ce qui frappe dans ces résultats, c'est surtout la constance du gradient générationnel : sur presque tous les indicateurs (religiosité, pratiques cultuelles, voile, refus de la mixité, rejet de la science, primauté de la loi religieuse, adhésion à l'islamisme), les jeunes musulmans se montrent systématiquement plus rigoristes et plus radicaux que leurs aînés. Cette tendance suggère que, loin de s'atténuer avec le temps, le processus de réislamisation va au contraire s'amplifier au fil du renouvellement des générations."

"Reste à savoir si cette dynamique est réversible. L'enquête suggère qu'à ce stade, rien ne semble enrayer ce processus de réislamisation. Au contraire, tous les indicateurs convergent vers un renforcement de ces tendances dans les années à venir. Dans ce contexte, la question de l'intégration des musulmans de France et de leur adhésion aux valeurs républicaines se pose avec une acuité nouvelle, appelant des réponses politiques qui dépassent largement les seules approches sécuritaires ou répressives", concluent les auteurs de ce sondage.

" La progression de l’islam s'inscrit dans un mouvement plus large de recomposition du paysage religieux français marqué à la fois par le recul du catholicisme et la montée des « sans religion ». Cette recomposition du paysage religieux français est caractérisée à la fois par une désaffection accélérée pour le catholicisme (43%, contre 83% en 1985) et la poursuite du mouvement de sécularisation avec, en quarante ans, une multiplication par trois du poids des personnes sans religion en France : 37% en 2025, contre 13% en 1985)."

"Lorsqu'on retrace l'évolution du paysage religieux français depuis le milieu des années 1980, l'enquête met en évidence une transformation d'ampleur : la part des musulmans dans la population adulte est passée de 0,5% de la population en 1985 à 2% en 2000, 4% en 2009, 5,5% en 2016, et enfin 7% en 2025."
"Le port du voile reste une pratique à la fois minoritaire et irrégulière chez l’ensemble des musulmanes - 31% le portent mais seulement 19% systématiquement – mais il se banalise de plus en plus chez les jeunes : une musulmane sur deux âgée de 18 à 24 ans se voilent aujourd'hui (45%), soit trois fois plus qu’en 2003 (16%) - année du grand débat sur son interdiction à l’Ecole publique".

"À rebours des tendances observées dans les autres religions, une forme d'« absolutisme religieux » transparaît dans un large rejet de la science : 65% des musulmans pensant que « c'est plutôt la religion qui a raison » par rapport à la science sur la question de la création du monde, soit plus de trois fois plus que dans les autres religions (19%)."

"Une vision intégraliste de l'islam se banalise aussi avec l’idée selon laquelle les règles de sa religion priment sur les autres. Dans un arbitrage sur des sujets comme l'abattage rituel ou l'héritage, la proportion de musulmans qui privilégieraient le respect des règles de leur religion a ainsi fortement progressé en trente ans (+16 points depuis 1995, à 44%) tandis que ceux qui privilégieraient les lois françaises s’avèrent, eux, en net retrait par rapport à 1995 (49%, -13 points )."

"Autre signe d’une certaine vision intégraliste de la charia : près d'un musulman sur deux (46%) estime que la loi islamique doit être appliquée dans les pays où ils vivent, dont 15% « intégralement quel que soit le pays dans lequel on vit » et 31% « en partie » en l’adaptant aux règles du pays où on vit".

"L'intégrisme a gagné les esprits de plus d'un musulman sur trois : 38% des musulmans approuvent tout ou partie des positions « islamistes » en 2025, soit une proportion deux fois plus élevée que ceux qui partageaient des positions « intégristes » il y a une trentaine d'années (19% en 1998)."

"En France, la mouvance islamiste hexagonale est traversée par de multiples courants, que surplombe l'influente confrérie des Frères musulmans : un musulman sur trois (33%) affiche de la sympathie pour au moins une mouvance islamiste, dont 24% pour les Frères musulmans, 9% pour le salafisme, 8% pour le wahhabisme, 8% pour le Tabligh, 6% pour le Takfir et 3% pour le djihadisme.   Un jeune sur trois (32%) se disent proches du courant de pensée des Frères musulmans, signe d’une influence dans les nouvelles générations, qui contredit l’idée d’un vieillissement de cette mouvance".

Dîner républicain annuel des CCJ
Le 23 mai 2025, une lettre ouverte au Président de la République était signée par 43 dirigeants de communautés juives parisiennes et franciliennes, de dirigeants de loges du B'nai B'rith. Les signataires y exprimaient leur "douleur profonde et une colère légitime. Vos récents propos ainsi que ceux tenus par votre ministre des Affaires étrangères, Monsieur Jean-Noël Barrot, nous plongent dans le plus grand désarroi car, loin de calmer les tensions, ils exacerbent l’antisémitisme ambiant et fragilisent les Juifs de France".

Le 3 juillet 2025, Rodrigue Furcy, chef de cabinet du Chef de l'Etat, a répondu pour le Président à cette lettre ouverte en rappelant la "diplomatie arabe" de la France. 

A l'automne 2025, a été élaborée, à l'initiative de ces CCJ la Charte fondatrice du Forum d’échanges des collectivités juives de France (FECJF). Fort d'une base populaire, le FECJF se présentera comme un représentant légitime des juifs français, face ou contre un CRIF et un Consistoire, dont certaines synagogues sont peu fréquentées, tous deux critiqués par certains pour leur "courtisanerie" envers le pouvoir politique.

Sous le titre "Les jours d'après en France à la suite du cessez-le-feu à Gaza", le Conseil des Communautés Juives (CCJ) du Val-de-Marne (CCJ 94), son président Gérard Uzan, son bureau, et la communauté de Maisons-Alfort (CCEJ, CCIM) ont organisé le 18 novembre 2025 leur diner républicain annuel dans les Salons du Moulin Brûlé à Maisons-Alfort.

Les élus ont affirmé leur soutien à leurs concitoyens juifs.

Les orateurs de la table-ronde animée par Lise Gutmann, journaliste, étaient Laurent Azoulai, président du Cercle Léon Blum, Me David Dahan, Président de l'Observatoire des Juifs réfugiés des pays Arabes, Me Amine Elbahi, juriste, écrivain, Le Grand Rabbin Olivier Kaufman, directeur du Séminaire rabbinique de France, Omar Youssef Souleimane, écrivain, Me Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français de l'étranger.


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