jeudi 11 avril 2019

Zabou Breitman, comédienne, scénariste et réalisatrice


Zabou Breitman, comédienne, scénariste et réalisatrice. Arte diffusera le 14 avril 2019 « Le premier jour du reste de ta vie » (C'est la vie - So sind wir, so ist das Leben) par Rémi Bezançon. « La chronique sincère et mélancolique d’une vie de famille ordinaire, déclinée en cinq journées décisives pour chacun des membres de la tribu... Entre drôlerie et émotion, Rémi Bezançon sonde la complexité des liens du sang, avec l’appui notamment de Jacques Gamblin, Zabou Breitman et Pio Marmaï. »

Henri Alekan (1909-2001), directeur de la photographie
L'acteur Roschdy Zem, un « coeur qui bat pour la paix » selon SaphirNews

Isabelle Breitman, dit Zabou Breitman, est née en 1959 à Paris dans une famille d’artistes : son père, Claude Breitman dit Jean-Claude Deret, est un comédien, écrivain, traducteur et scénariste, fils d’un père juif et d’une mère chrétienne, et sa mère Céline Léger est une actrice québécoise.

Son grand-père paternel Lucien Breitman (1890-1983) était poète, médecin surnommé le « médecin des pauvres » et « grand humaniste » ainsi qu’élu de gauche (maire de Mennetou-sur-Cher en 1945, conseiller général de Romorantin de 1945 à 1949). Sa famille juive, issue de la « bourgeoisie laïque éclairée » était originaire de Kichinev : « Un de mes arrière-grands-pères, que je partage avec Dominique Strauss-Kahn, a été un des premiers psychiatres-psychanalystes ». Lucien Breitman était le grand-oncle de Dominique Strauss-Kahn. « C’était un socialiste, copain de Léon Blum. Il a été déporté politique très tôt, en 1941. C’est pour cela qu’il s’en est sorti, mais aussi parce qu’il était médecin : ils comptaient sur lui pour éviter les épidémies. Il a été emprisonné dans le même camp que le père de Michel Drucker, le grand-père de Léa [Drucker, actrice, Nda]. Quand nous avons travaillé ensemble, nous nous amusions à les imaginer tous les deux là-haut, rigolant de voir leurs petites-filles sur un même plateau. C’était un grand-père merveilleux. Il me disait qu’il fallait toujours rire », se souvenait Zabou Breitman (Femme actuelle, 28 avril 2014). Son père avait survécu à la déportation, mais était retourné en France « sans ses dents ».

Isabelle Breitman grandit à Mennetou-sur-Cher.

Elle débute enfant dans la série télévisée Thierry la Fronde, dont le scénario est signé par son père et dans lequel joue sa mère.

En 1968, elle « fait partie du comité Gavroche révolutionnaire, créé par un certain Renaud, 13 ans alors, qui deviendra le chanteur de Mistral gagnant et de Société tu m'auras pas. "J'étais raide dingue amoureuse de lui, s'amuse la comédienne. J'avais une casquette Mao, et je balayais la Sorbonne, ce qui me remplissait de bonheur. J'avais 9 ans. Quand "ils" ont pris la Sorbonne, j'ai pleuré pendant des heures... » Zabou Breiman en garde « un sens obsessionnel de la justice » et une « méfiance envers la politique ou, du moins, le militantisme ».

Elle suit des cours de comédie au célèbre Cours Simon.

Elle débute à la télévision comme animatrice d’émissions pour la jeunesse, dont Récré A2, dans les années 1980.

En 1981, elle joue dans Dorothée au pays des chansons, comédie musicale avec Dorothée, à l’Olympia.

1986. Elle chante un duo avec Arnold Turboust, « Adélaïde ».

En 1992, elle connait un grand succès public et critique comme actrice dans « La Crise » de Coline Serreau, et dans la pièce de théâtre Cuisine et Dépendances de Philippe Muyl.

2001 marque l’année de sa première réalisation avec « Se souvenir des belles choses » réunissant Isabelle Carré et Bernard Campan. Un film récompensé en 2003 par trois Césars dont celui de la meilleure première œuvre de fiction.

En 2003, elle assure la mise en scène de « L’Hiver sous la table » de Roland Topor, avec Isabelle Carré et Dominique Pinon. Une création distinguée par six Molières, dont celui de Meilleur metteur en scène.

Nom patronymique
Jean-Claude Deret avait abandonné son nom après la Deuxième Guerre mondiale car il pensait que « le climat d'antisémitisme qui régnait encore à cette époque, en France et au Québec, serait préjudiciable à sa carrière ».

Ayant débuté sa carrière sous le surnom « Zabou », Zabou Breitman a décidé quand elle était trentenaire d’y associer son nom patronymique.

En 1982, elle prend des photographies durant le tournage d’un film et « les vend sans autorisation ». Ce qui suscite la colère du producteur qui la réprimande.

Elle se souvenait pour Femme actuelle (28 avril 2014) : « Un jour, un homme m’a dit : « De toute façon, vous aimez l’argent, ça ne m’étonne pas. C’est quoi votre vrai nom, déjà ? » C’était en 1982, et cet homme était Jean-Marie Cavada. J’ai été stupéfaite et j’ai mis quinze ans avant de retrouver mon nom. Tous les jours, j’y pensais. Je me répétais qu’il fallait que je reprenne mon nom, par principe, même si je ne suis pas juive. Mon père est fils d’un père juif et d’une mère française du Mans, sans aucune origine juive. Ma mère est québécoise de confession catholique. Mais aujourd’hui, elle est athée, comme le reste de ma famille. J’avais le sentiment que l’histoire se répétait. Mon père aussi avait pris un autre nom, celui de Deret. Mon grand-père avait été déporté. A la fin de la guerre, à son retour des camps, mon père était allé le chercher à l’hôtel Lutétia. Avoir repris mon nom est la chose dont je suis la plus fière ». Ce qu’elle obtient en 1997 et son nom s’affiche alors qu’elle joue « La Jeune fille et la Mort » d’Ariel Dorfman au Théâtre du Rond-Point, à Paris. « Avoir repris mon nom est la chose dont je suis la plus fière… Que ce soit arrivé sur ce texte-là, qui parle d'identité et de justice, signé par un auteur originaire de la région de Kichinev... »

« 24 jours »
En 2006, le jeune Français Juif Ilan Halimi, âgé de 23 ans, était victime de rapt, de séquestration accompagnée d’actes de torture et d’assassinat antisémite, commis par le gang des Barbares dirigé par Youssouf Fofana.

Ce gang a été jugé en 2009 par la Cour d'assises des mineurs de Paris. Youssouf Fofana a souri et applaudi en entendant sa condamnation à la réclusion à perpétuité, dont 22 ans de sûreté. Les 26 co-accusés ont écopé de peines souvent moins lourdes que celles requises par l’avocat général Philippe Bilger, soit des peines de 18 ans de prison à six mois avec sursis et deux acquittements. Ainsi, un des lieutenants de Youssouf Fofana, « l’autre boss », a été condamné à 15 ans de réclusion, alors que l’avocat général avait requis 20 ans, et non 25 ans.

Le parquet a interjeté un appel visant 18 des 27 accusés.

Le 25 octobre 2010, 18 des 25 condamnés dans l’affaire du gang des Barbares ont été jugés en appel devant la Cour d’assises des mineurs de Créteil (Val-de-Marne). Le procès s'est achevé le 17 décembre 2010. Condamné en 2009 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 ans de sûreté pour avoir séquestré, torturé et tué Ilan Halimi en 2006, Fofana a vu sa peine accrue par des peines additionnelles pour avoir commis des violences sur des surveillants.

Les peines infligées par la Cour ont été soit identiques soit légèrement aggravées.

En 2013, Alexandre Arcady tourne « 24 heures », l’adaptation cinématographique de « 24 jours : La Vérité sur la mort d'Ilan Halimi » de Ruth Halimi, mère de la victime, et Émilie Frèche. Zabou Breitman y incarne Ruth Halimi, Pascal Elbé Didier Halimi, le père de Ilan Halimi, Jacques Gamblin le commissaire Delcour, Sylvie Testud Brigitte Farell, Tony Harrisson Youssouf Fofana.

L’année suivante, le film est distribué en France.

« C’était un rôle destiné à Valérie Benguigui. L’été dernier, Alexandre Arcady m’a appelé pour me demander si j’acceptais d’être mentionnée au casting pour que le film soit couvert par l’assurance, car Valérie était déjà malade. J’ai évidemment accepté tout de suite pour qu’elle puisse tourner. Dix jours plus tard, il m’a annoncé qu’elle ne ferait pas le film. Je suis tombée des nues, je ne savais pas qu’elle était si malade. J’ai dû me décider du jour au lendemain, alors que j’allais mettre en scène Le système Ribadier. A priori, je ne pensais pas le faire. Mais j’ai compris que, sinon, le film n’existerait pas. Cette histoire devait être racontée au cinéma, car nous oublions trop vite. J’y suis allée comme un bon petit soldat : je ne réfléchis pas, je trace. Je joue ce qui est écrit au plus juste et je ne mêle pas mes sentiments personnels. Mais au bout de quatre jours, et toutes les nuits jusqu’à la fin du tournage, j’ai rêvé qu’on torturait mon fils. Je suis pourtant quelqu’un d’assez joyeux. Je ne pensais pas que cela allait m’atteindre aussi profondément. Ma fille a 24 ans, mon fils 20 ans, l’âge d’Ilan. Je pense à sa famille. Quand le film va sortir, cela va être très dur. D’ailleurs, sa mère ne l’a pas vu », a déclaré Zabou Breitman à Femme actuelle (28 avril 2014).

Et l’actrice de relater : « Le CNC (Centre national du cinéma et des images animées) a refusé de donner de l’argent au film, sous prétexte qu’ils ne comprenaient pas pourquoi le gang des Barbares imaginait que les juifs avaient de l’argent. Veulent-ils qu’on leur explique deux mille ans d’histoire ? Ils reprochent aussi au film de ne présenter que le point de vue de la mère. Mais c’est justement un angle, et cela s’appelle du cinéma. Je suis scandalisée ! J’ai lu ce qu’ils ont écrit, je veux voir ces gens-là et leur parler. Les chaînes nationales ne sont pas en reste. Elles n’ont pas donné d’argent sous prétexte que c’était trop violent. Ne croyez-vous pas qu’elles diffusent des choses beaucoup plus violentes ? La mère d’Ilan a répondu : « C’est violent pour qui ? Vous croyez que, pour moi, ce n’est pas violent ? » Quand j’entends des choses pareilles, je suis folle de rage ! Le film est essentiel pour dénoncer la barbarie. Ces institutions devraient être les premières à nous soutenir. C’est de la part du public qu’il faut espérer des choses. Je ne sais pas qui ira voir le film, qui n’ira pas. J’ai reçu un message magnifique de Muriel Robin. Elle avait vu la bande-annonce et m’a dit : « Il y a quelque chose de nécessaire et je sens qu’il y a quelque chose de formidable. J’ai hâte de voir le film. » Je la connais très peu, mais elle a quand même pris son téléphone pour laisser un message. J’ai été très touchée. Il faut que le film soit montré dans les institutions. Il raconte l’obscurantisme au sens large ».

Et de conclure : « Je me souviens de l’effroi que nous avons ressenti, mon père et moi, en 2006, quand nous avons appris la mort d’Ilan. Nous avions compris qu’il s’agissait d’un crime antisémite. Il n’y a pas eu beaucoup de manifestations, pas assez de monde dans la rue. Depuis les années 80, je trouve qu’il y a une régression des grands élans démocratiques et humanistes. Je ne sais pas si je resterai en France si jamais cela continue. Je crains d’ailleurs qu’il y ait des actes antisémites à la sortie du film, il y a déjà eu des injures sur des forums. Il ne faut pas seulement manifester pour la retraite à 60 ans, il faut s’engager pour des causes plus essentielles. C’est souvent au moment des crises sociales et financières que cela a surgi, il faut bien une raison. C’est pour cela que le film est nécessaire ».

« Le premier jour du reste de ta vie  »
« Le premier jour du reste de ta vie » (C'est la vie - So sind wir, so ist das Leben) est réalisé par par Rémi Bezançon. « La chronique sincère et mélancolique d’une vie de famille ordinaire, déclinée en cinq journées décisives pour chacun des membres de la tribu... Entre drôlerie et émotion, Rémi Bezançon sonde la complexité des liens du sang, avec l’appui notamment de Jacques Gamblin, Zabou Breitman et Pio Marmaï. »

« 24 août 1988-26 mai 2000, ou douze années dans la vie des Duval. Robert, chauffeur de taxi, et sa femme Marie-Jeanne, en reprise d’études, sont les parents de trois enfants. Albert, en sa qualité d’aîné responsable, fait de brillantes études de médecine avec le soutien de la belle Prune. Raphaël, indécrottable romantique et joueur d’air guitar, s’englue dans le canapé parental en attendant de trouver sa voie. De son côté, Fleur, leur petite sœur, se débat dans les affres d’une adolescence à vif… »

« Déclinée en cinq journées décisives pour chacun des membres de la tribu Duval, cette chronique familiale tresse ensemble drôlerie et émotion, amour complice et incommunicabilité. De déchirements en retrouvailles, de crises intimes muettes en drames collectifs, Rémi Bezançon sonde la complexité des liens du sang, avec l’appui de deux générations d’acteurs au diapason : Jacques Gamblin et Zabou Breitman d’un côté, Pio Marmaï, Marc-André Grondin et Déborah François, leurs rejetons de fiction, de l’autre. Bercé par une euphorisante BO pop-rock, du "Perfect Day" de Lou Reed au tube de Daho qui lui a donné son titre, ce portrait choral, sous ses dehors de production formatée pour le succès, exhale une sensibilité et une nostalgie qui touchent au cœur. »

« A votre écoute, coûte que coûte »
De janvier à juin 2012, France Inter diffuse une émission quotidienne parodique diffusée à 12 h 23, durant environ six minutes et intitulée « A votre écoute, coûte que coûte ».

Cette série est écrite et interprétée par Zabou Breitman et Laurent Lafitte qui interprètent un couple de spécialistes pédants : Margarete de Beaulieu, psychothérapeute, et son époux le Dr Philippe de Beaulieu, médecin.

Ces experts répondent aux questions de faux auditeurs malades – joués par Natalie Dessay, Victoria Abril ou Dominique Besnehard -, en énonçant sur un ton sérieux « les pires des clichés racistes, homophobes, sexistes ». L'émission suscite la controverse, notamment quand elle aborde l’antisémitisme ou quand l’auditeur zappeur entend pour la première fois une émission sans être prévenu.

Le 27 février 2012, France Inter diffusait, dans ce cadre, « La femme qui hésitait à s'installer en Israël ». Le couple d’experts enchaînait les pires stéréotypes antisémites : « les Juifs sont riches » et « ont le sens des affaires », délégitimation et diabolisation d’Israël, etc.

Le BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) s’indignait, en appelait au directeur de la radio publique, Philippe Val, avait saisi le CSA et porté plainte auprès du parquet de Paris.

Le 1er mars 2019, Richard Prasquier, alors président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France, écrivait à Michel Boyon, président du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) : « « J’attire votre attention sur l’émission A votre écoute, coûte que coûte (France Inter), dont le numéro diffusé le lundi 27 février, a représenté un festival de tous les clichés antisémites. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait en réalité d’une émission humoristique, à prendre au deuxième degré. Ne le sachant pas, et écoutant cette émission, je suis tombé dans le piège et je n’ai certainement pas été le seul. Ce qui signifie que dans sa formule actuelle, cette émission est extrêmement dangereuse, et qu’elle risque d’alimenter les préjugés qu’elle envisage peut-être de combattre… »

« Une auditrice qui n’a sûrement rien d’une personne lambda sollicite les conseils des Beaulieu : son mari va vivre en Israël. Silence. Elle aussi. Nouveau silence. Philippe de Beaulieu lui demande avec grand peine si elle est « ju… » (le mot n’arrive pas a sortir). La scène est grotesque. Le sketch, puisqu’il s’agit bien d’un sketch, est clairement écrit pour être borderline tout en démontant un à un les cliches antisémites, pas de doute possible. L’affaire n’a plus rien de médicale. « A votre écoute coûte que coûte » singe cette attitude si courante dans les medias français traitant d’Israël. Pour quelque sujet que ce soit, ces medias-là sont incapables de traiter de l’Etat hébreu sans évoquer le conflit israélo-palestinien, contextualisation oblige. Voilà le premier poncif débusqué. Puis on en vient à la perpétuelle accusation de double allégeance : « Israël est votre pays ». L’auditrice s’offusque et la feinte bêtise des faux médecins s’embarquant dans des considérations géopolitiques dont ils n’ont visiblement pas les compétences est crasse », a écrit Laurent David Samama, ancien rédacteur en chef de L’Arche, dans la tribune « « A votre écoute, coûte que coûte » : lorsque des institutions voient l’antisémitisme là où il n’est pas… Pourtant, à moins de n’être doté d’aucun discernement, il est impossible de ne pas comprendre qu’il s’agisse en fait d’un canular. Car il faut écouter la suite du sketch. Notamment lorsque Philippe de Beaulieu (qui masque mal son antisémitisme) ne confesse, selon la formule consacrée, qu’un modeste antisionisme bientôt démasqué. Ou bien encore lorsque la (feinte) escalade se poursuit : inversement ,dialectique oblige, les israéliens seraient les nouveaux nazis. Ils débarqueraient en hordes. Et, cerise sur le gâteau, les israéliens seraient tous riches, comme à Monaco. Qui peut sérieusement être dupe ? Qui, à part des organisations sourdes et aveugles, peuvent ne pas comprendre que le sketch diffusé sur France Inter fait la nique aux Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, Dieudonné, Nabe, Soral et autres Ramadan? L’affaire en devenir est symptomatique des relations entre quelques représentants des institutions juives et le reste de la population française. Une partie (croissante) de ces organisations se trouve coupablement éloignée du monde réel, n’ayant des medias et de la société française qu’une vision unilatérale et négative… S’insurger contre une émission intelligemment parodique… Décrédibilisant ! N’y a t-il franchement pas d’autres urgences a solutionner alors que dans notre pays certaines personnes ne peuvent vivre leur identité juive sans être victime d’un harcèlement incessant ? N’y a-t-il pas d’autres impératifs de mobilisation alors que le Front National pourrait une nouvelle fois se retrouver au second tour d’une élection présidentielle ? » (La Règle du jeu, 1er mars 2012).

Une attitude partagée par Alain Granat, directeur de JewPop : « Comment peut-on croire sérieusement qu’il faille se plaindre d’une parodie qui met en scène avec brio tous les poncifs antisionistes et antisémites, et que ces plaintes auront pour résultat d’améliorer l’image des Juifs français et d’Israël dans les médias ? Le Crif et les institutions juives qui le suivront dans cette démarche font tout le contraire, au risque de se ridiculiser. Et sans doute plus triste, ont totalement perdu le sens de l’humour ».

Même ironie chez Hugues Serraf qui persiflait sur Atlantico (2 mars 2012) : « Si quelqu’un alimente les préjugés qu’il envisage (peut-être) de combattre, c’est bien Richard Prasquier. Et l’on se demande si quelqu’un au CRIF, ne devrait pas être recruté pour lui filer des cours de communication, lui évitant ainsi bien des impairs. Je garde encore un souvenir ému de sa suggestion d’antisémitisme larvé au PS, à l’occasion du renouvellement des investitures pour les législatives... »

Dès les premières émissions, les auditeurs avaient réagi de manière indignée sur les sites de l’émission et Télérama, hebdomadaire culturel, ainsi qu’auprès du médiateur de Radio France. Têtu a qualifié des propos du couple d’« homophobes intolérables », Act Up Paris a considéré que l’émission avait pour effet de « contenter les homophobes ». Le Conseil de l’Ordre des médecins a fait part du courroux de médecins, tout en estimant qu’en France « on a le droit de se moquer et de caricaturer, même les médecins »...


« Le premier jour du reste de ta vie  » par Rémi Bezançon
France, 2008, 114 min
Scénario : Rémi Bezançon
Production : Mandarin Films, France 2 Cinéma, StudioCanal
Producteur/-trice : Eric Altmayer, Nicolas Altmayer
Image : Antoine Monod
Montage : Sophie Reine
Musique : Sinclair
Avec Jacques Gamblin (Robert Duval), Zabou Breitman (Marie-Jeanne Duval), Déborah François (Fleur Duval), Marc-André Grondin (Raphaël Duval), Pio Marmaï (Albert Duval), Roger Dumas (Pierre), Cécile Cassel (Prune)
Sur Arte le 14 avril 2019 à 20 h 55
Visuels :
© Emilie de la Hosseraye

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Les citations sur le film proviennent d'Arte.

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