jeudi 19 novembre 2020

Frank Lloyd Wright (1867-1959)

Frank Lloyd Wright (1867-1959) était un architecte, designer américain novateur, soucieux d'intégrer ses bâtiments dans leur environnement et convenant au mode de vie américain (Usonian style). Il a créé un patrimoine architectural spécifiquement américain dont huit éléments ont été inscrits en 2019 sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Célèbre pour son architecture organique (organic architecture), il a conçu la synagogue Beth Sholom, à Elkins Park, dans la banlieue de Philadelphie (Pennsylvanie). En novembre 2019, a été diffusé “Unity Temple: Frank Lloyd Wright’s Modern Masterpiece” (Le Temple de l'Unité : le chef d'oeuvre de Frank Lloyd Wright"), documentaire de Lauren Levin, commenté par Brad Pitt. Arte diffusera le 22 novembre 2020 « Frank Lloyd Wright - Le phénix de l'architecture » (Frank Lloyd Wright - Der Phoenix aus der Asche) de Sigrid Faltin.


"La simplicité, c'est l'harmonie parfaite entre le beau, l'utile et le juste", a déclaré l'architecte novateur américain Frank Lloyd Wright (1867-1959).

Cet architecte visionnaire a conçu 1 114 oeuvres de tous genres - maisons, musées, stations-service, tours d’habitation, hôtels, églises, ateliers, synagogue -, dont 532 ont été réalisés et constituent un patrimoine architectural justifiant d'être protégé. 

Frank Lloyd Wright a promu une architecture organique (organic architecture) intégrant harmonieusement l'habitation humaine dans son environnement naturel, et convenant au mode de vie américain (Usonian home). Un concept développé à Broadacre City, projet urbanistique. Et caractéristique de la Prairie School, avec des bâtiments privilégiant les plans horizontaux vastes, en matériaux simples et apparents : bois, briques, pierre. Un patrimoine architectural né de la volonté de s'affranchir du style européen, d'une "architecture efficace froide" pour affirmer la spécificité américaine dans l'architecture.

Environ un cinquième des oeuvres architecturales construites par Frank Lloyd Wright a été détruit par des incendies, par des négligences ou pour laisser la place à de nouveaux bâtiments. Pour préserver les immeubles signés par Frank Lloyd Wright et mieux faire connaître cet architecte majeur du XXe siècle, a été créé en 1989 le Frank Lloyd Wright Building Conservancy.

En 2019, huit immeubles de l'architecte Frank Lloyd Wright - Fallingwater, le Guggenheim Museum, la Hollyhock House, la Jacobs House, la Robie House, Taliesin, Taliesin West, et le  Unity Temple - ont été inscrits sur la liste des sites du Patrimoine mondial de l'UNESCO World Heritage Sites sous le titre "The 20th-century Architecture of Frank Lloyd Wright" ("Les œuvres architecturales du XXe siècle de Frank Lloyd Wright").

Ces huit créations marquantes du XXe siècle couvrent plus d'un demi-siècle de travail. L'Unity Temple a été construit entre 1906 et 1909 à Oak Park dans l'Illinois, la Frederick C. Robie House édifiée en 1910 à Chicago, la Taliesin débutée en 1911 à Spring Green dans le Wisconsin, la Hollyhock House érigée entre 1918 et 1921, à Los Angeles, la Maison sur la cascade (Fallingwater) construite entre 1936 et 1939 à Mill Run en Pennsylvanie, la maison de Herbert et Katherine Jacobs édifiée en 1936-37 à Madison dans le Wisconsin, le Taliesin West initié en 1938 à Scottsdale dans l'Arizona et le Solomon R. Guggenheim Museum édifié de 1956 à 1959 à New York."

Incarné par Gary Cooper, le personnage du Rebelle, réalisé par King Vidor (1949) d'après le roman d'Ayn Rand, La Source vive (The Fountainhead), édité en 1943, présente des points communs avec Frank Lloyd Wright. Refusant des concessions, il lutte pour imposer une architecture moderne. Le film est aussi interprété par Patricia Neal.

Ancien correspondant de guerre, romancier juif américain sioniste, Meyer Levin (1905-1981) s'est inspiré de Frank Lloyd Wright dans The Architect (1981), son dernier livre publié à titre posthume, biographie romancée de l’architecte dont le cadre est le Chicago du début du XXe siècle.

Célèbre notamment pour son rôle dans All About Eve de Joseph L. Mankiewicz (1950), l'actrice Anne Baxter (1923-1985) était une petite-fille de cet architecte.
  
Commanditaires juifs
A la fin de sa vie, Frank Lloyd Wright a conçu deux éminents bâtiments pour des clients juifs américains. Il y a mis la quintessence de toute sa philosophie et son savoir-faire architecturaux. Des manifestes, spirituel et culturel, autant que des testaments empreints de poésie.

Wright a consacré 16 ans (1943–1959) au Solomon R. Guggenheim Museum à New York, un bâtiment  en forme de spirale situé sur la 5e Avenue, dans l'Upper East Side, et contenant environ six mille oeuvres d'art depuis l'impressionnisme

Il a été conçu initialement, en 1939, pour être « The Museum of non-objective painting » (« musée de la peinture non figurative »), destiné à exposer des oeuvres artistiques avant-gardistes de peintres, comme Wassily Kandinsky ou Piet Mondrian

Le visiteur découvre les oeuvres de la collection d'art moderne du mécène en descendant lentement,  doucement, suivant une direction en forme d'hélice, vers le rez-de-chaussée. L'atrium est baigné de lumière naturelle zénithale. Le blanc domine à l'intérieur et à l'extérieur du musée.

En 2009, le Solomon R. Guggenheim Museum a présenté l'exposition "Frank Lloyd Wright: From Within Outward", coorganisée par la Solomon R. Guggenheim Foundation et la Frank Lloyd Wright Foundation.

En 2009-2010, le musée Guggenheim de Bilbao a rendu hommage à l'architecte dans l'exposition "Frank Lloyd Wright".

Frank Lloyd Wright a aussi conçu la synagogue Beth Sholom, à Elkins Park, dans la banlieue huppée de Philadelphie (Pennsylvanie). Résultant d'une commande de la congrégation Beth Sholom en 1953. En mars 1954, l'architecte propose ses plans à la congrégation qui les agrée. Fils d'un pasteur unitarien, féru en Bible, Frank Lloyd Wright bénéficie des conseils du rabbin Mortimer J. Cohen décidé à intégrer des symboles du judaïsme dans un immeuble au style moderne et exprimant la judéité américaine : les fidèles juifs n'étaient plus des étrangers primo-arrivants, mais des citoyens américains juifs nés aux Etats-Unis, aux liens délités avec l'Europe. La synagogue associe un « style industriel avec des motifs Art Déco, des allusions aux motifs amérindiens. C'est une expérience riche à tous les niveaux », a résumé Alexander Gorlin, architecte. Le triangle est omniprésent.

La forme pyramidale provient du projet de Wright de Steel Cathedral élaboré en 1926 pour le prêtre épiscopalien William Norman Guthrie. Wright avait dessiné une immense pyramide en acier abritant un espace moderne de prière. Il avait aussi réfléchi à la construction d'églises et de temples dans les années 1920 et 1940.

Si Frank Lloyd Wright a tant tardé à imaginer une synagogue, c'est peut-être parce que son esprit était imprégné de clichés antisémites, comme ceux de l'industriel Henry Ford ou le pilote Charles Lindbergh qui imputaient aux Juifs l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1941, et que des Juifs américains lui ont passé des commandes de bâtiments non spirituels. C'est le cas d'Edgar J. Kaufmann pour Fallingwater. Frank Lloyd Wright proférait des insultes antisémites à ses employés, et envers les architectes Richard Neutra et Rudolf Schindler. Cet antisémitisme lui a coûté son amitié avec l'historien Lewis Mumford. Cet architecte a précisé : "Je dessinerai une synagogue américaine our des Américains Juifs, mais je ne dessinerai pas une synagogue juive" (“I will design an American synagogue for Jewish Americans, but I will not design a Jewish synagogue.”)

Les concepteurs de la synagogue conservatrice Beth Sholom (Maison de la paix, en hébreu) intègrent des symboles du judaïsme. Ainsi, les murs en verre armé et en plastique, transparents, inclinés, se réfèrent à un « Mont Sinaï lumineux ». La lumière diurne éclaire la synagogue qui, la nuit, projette sa lumière intérieure. Un chandelier à sept branches (ménorah) est fixé sur chacune des trois arêtes symbolisant les prêtres, les Lévy et les autres membres du peuple Juif. Près de la synagogue, se trouve une fontaine avec un bassin d'ablution en cuivre pour rappeler celles de l'ère antique quand les Juifs procédaient à leurs ablutions avant de prier ou de procéder à un sacrifice animal.  

Un auvent en forme de mains ouvertes accueillantes protège les fidèles à l'entrée de la synagogue pyramidale. Le bâtiment abrite une grande synagogue pouvant accueillir plus d’un millier de personnes, et une petite synagogue d’une capacité de près de 250 fidèles. Frank Lloyd Wright élabore aussi le décor, dont le mobilier. La couleur ocre du tapis évoque le désert où ont erré les Hébreux avant d'atteindre la Terre Promise.

Entourant l'autel de la grande synagogue, des rangées de sièges permettent aux Juifs de voir leurs coreligionnaires de tout côté. L'Arche sainte en noyer noir d'Amérique contient dix rouleaux de la Torah. Dominant l'Arche, "Les Ailes", en aluminium et verre, illustrent le sixième chapitre du Livre d'Isaïe, où le prophète détaille sa vision de Dieu entouré de Chérubin et de Séraphin. Les ailes des anges maintiennent une lampe éternelle en verre rouge. Au plafond : un chandelier polychrome aux douze sources d'éclairage pour les douze Tribus d'Israël.

Du vestibule, un escalier mène à une petite synagogue. Dans l'Arche sainte en noyer noir ? Sept rouleaux de Torah. La Bimah (autel) est encadrée par deux grands chandeliers à sept branches  en aluminium dessinés par Wright. En fer forgé, la lampe éternelle (Ner Tamid) éclaire l'Arche, et représente la tour de la synagogue à petite échelle. 

Cette nouvelle synagogue, qui succédait à celle initialement sise à Logan, quartier de Philadelphie, est consacrée le 20 septembre 1959, cinq mois après le décès de l’architecte. 

En 2007, le bâtiment a été inscrit sur la liste des National Historic Landmarks en raison de « son importance dans l’histoire de l’architecture américaine » et sur celle de l’American Institute of Architects. 

« Frank Lloyd Wright - Le phénix de l'architecture »
Arte diffusera le 22 novembre 2020 « Frank Lloyd Wright - Le phénix de l'architecture  » (Frank Lloyd Wright - Der Phoenix aus der Asche) de Sigrid Faltin.

« Entre gloire, scandales et tragédies, un portrait documenté du génie de l’architecture du XXe siècle, Frank Lloyd Wright (1867-1959), dont l’un des chefs-d’œuvre, le musée Guggenheim, continue de défier le ciel de New York ».

« Avec l’âge, j’ai dû choisir entre arrogance honnête et humilité hypocrite. » Frank Lloyd Wright (1867-1959) aimait se poser en génie ». 

« Fils d’un couple désuni – un père avocat et pasteur mélomane et une mère dominatrice qui l’initie à l’architecture –, l’enfant prodige, natif du Wisconsin, se sait précocement destiné à son art ». 

« À 19 ans, ce pionnier de l’architecture écologique, que la nature inspire, se forme à Chicago auprès des plus grands maîtres ». 

« Trois ans plus tard, il épouse sur un coup de tête Catherine Lee Tobin, bientôt mère de ses six enfants, famille pour laquelle il bâtit la première de ses révolutionnaires "maisons de la prairie" aux espaces ouverts, avant de l’y abandonner ». 

« Si sa liaison scandaleuse et sa fuite en Europe avec Mamah Cheney, l’épouse d’un client, le privent alors de commandes, il imagine pour elle, en 1911, la villa organique  Taliesin, inondée de lumière ». 

« Mais un effroyable drame s’y produit : un domestique, qui souffre de troubles mentaux, massacre en son absence Mamah avec six autres personnes et incendie la maison ». 

« Anéanti, Wright trouve la force de la reconstruire, avant qu’elle ne brûle de nouveau ». 

« Après un éphémère et chaotique mariage avec une morphinomane, cet architecte qui aimait les femmes finit par trouver l’harmonie auprès d’Olgivanna, de trente ans sa cadette, qui l’encourage à créer, au soir de la Grande Dépression, sa célèbre école ». 

« Jaloux de ses rivaux – et du Bauhaus –, il leur répond en 1935 avec la "Maison sur la cascade", d’une folle modernité ». Dénommée aussi Fallingwater, construite en 1936-1937, cette maison est située en Pennsylvanie. Au début des années 1930, Frank Lloyd Wright travaille beaucoup à l'étranger, sans connaître de succès décisifs aux Etats-Unis. Edgar J. Kaufmann lui commande une maison individuelle près d'une cascade, dans une Nature qu'il apprécie. Prouesse technique et artistique : l'architecte la construit sur un rocher, en surplomb de la cascade. Un succès professionnel loué depuis. Le réalisateur Alfred Hitchcock s'est inspiré de cette maison pour l'une des dernières scènes du film La Mort aux trousses (North by Northwest) tourné en 1959 près du mont Rushmore. Construite en pierre, briques, acier et verre, Fallingwater est désormais un musée doté d'un site Internet offrant une "expérience virtuelle".

« À l’aube de ses 80 ans, le musée Guggenheim de New York, son chef-d’œuvre à l’audacieuse spirale blanche inversée, achève de consacrer celui qui se voulait le plus grand architecte du XXe siècle. »

« Mêlant images d’archives et animées autant que visites guidées, ce documentaire, nourri d’extraits délicieux de son autobiographie, retrace le parcours romanesque, entre talent, gloire et malédiction, de ce seigneur qui avait pour ambition de démocratiser l’architecture ».

«  Admirateur de l’épure nippone, Frank Lloyd Wright avait fait de la clarté et de la linéarité les maîtres mots de son style ». 

« Tour à tour, ses émules, son assistante et son petit-fils témoignent de sa flamboyante personnalité, quand l’écrivain T.C. Boyle, qui vit en Californie dans la première de ses maisons et lui a consacré un livre, raconte cet artiste visionnaire dont l’humour British faisait pardonner l’ego surdimensionné. »

“Unity Temple: Frank Lloyd Wright’s Modern Masterpiece"

En novembre 2019, a été diffusé “Unity Temple: Frank Lloyd Wright’s Modern Masterpiece” (Le Temple de l'Unité : le chef d'oeuvre de Frank Lloyd Wright"), documentaire de Lauren Levin, commenté par Brad Pitt. L'histoire de ce Temple de la congrégation unitarienne de Frank Lloyd Wright, inauguré en 1909, inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial de l'Unesco en 2019, et de sa restauration (2000-2006).

"Unity Temple is one of eight notable buildings named in 2019 as a UNESCO World Heritage Site entitled “20th Century Architecture of Frank Lloyd Wright”. Each of the buildings, including Guggenheim and Fallingwater offer innovative solutions to needs for housing, worship or leisure. Wright’s work during period had a strong impact on the development of modern architecture in Europe. Designed for Wright’s own Unitarian Universalist congregation in 1905, Unity Temple was constructed between 1906 and  1908, and dedicated in 1909. For more than 100 years, the building has  continued to be the home of the Unity Temple Unitarian Universalist  Congregation. In 1970, Unity Temple Restoration Foundation  was established by a dedicated group of volunteers to steward  restoration and preservation of the building".

"During a summer storm in 1905, lightning struck the spire of the wood  frame, Gothic Revival-style Unity Church in Oak Park, and the building  was destroyed by fire. In the Fall of 1905, the congregation  commissioned Frank Lloyd Wright, then 38 years old and a congregation  member, to design a new church. The church was Wright’s first  major public building."

"The construction contract called for the building to be completed by  November 1906. More than two and one-half years later, after ongoing  challenges of unprecedented design elements, untested construction  techniques, and Wright’s practice of modifying designs during  construction, Unity Temple was completed." 

"In September 1909, at a cost that exceeded the budget by more than  50%, Unity Temple was dedicated. It is a testament to the architect,  that, despite construction delays and budget overruns, the congregation  issued a resolution thanking Frank Lloyd Wright, declaring: “We believe  the building will long endure as a monument to his artistic genius and  that, so long as it endures, it will stand forth as a masterpiece of art  and architecture.”

"Wright’s bold, experimental design for Unity Temple incorporated the  use of poured-in-place reinforced concrete, used primarily at that time  for industrial structures. In a radical departure from traditional  Western religious architecture, Wright designed the building to house  two distinct spaces — Unity Temple, a four-level cubic sanctuary for  worship, and Unity House, for the congregation’s social and cultural  gatherings. The two spaces, connected by a single-story central entry  foyer, feature monumental art glass laylights."

"The building, which received international attention following the  1910 publication by Ernst Wasmuth of Unity Temple drawings in Ausgefürte Bauten und Entwürfe von Frank Lloyd Wright,  was hailed as a masterpiece of modern design, and is still praised for  its geometric massing, use of modern materials, and innovative  configuration of space. "

"Unity Temple is still home to the Unitarian Universalist Congregation  for whom it was built, and will continue to serve as an inspiring house  of worship. Since the 1980s, Unity Temple has had guided public tours  and has served as a center for community gatherings and cultural events such as performances, lectures and workshops, meetings and conferences.  Tours are conducted by the Frank Lloyd Trust.  Programs will resume in  2018.

"In 1970, Unity Temple was designated a National Historic Landmark.  The same year, Unity Temple Restoration Foundation was established to  steward necessary building repairs and restoration which were conducted  in 1973-74. The innovative, experimental design elements of this modern  masterpiece, including its 16 separate flat roofs, had created  unforeseen structural problems. Over time, the building’s concrete  structure and interior finishes suffered extensive water damage and  surface cracking. Additional repairs to the building have been made in  recent decades."

"A comprehensive restoration master plan was developed from 2000 to  2006 to address the complete restoration of Unity Temple, including the building’s exterior and interior, decorative, and environmental  components. In 2009, the National Trust for Historic Preservation listed  Unity Temple as one of “America’s 11 most endangered historic places,” drawing attention to the critical need to restore and preserve this  architectural masterpiece. In 2013, the Alphawood Foundation announced a  generous seed grant of $10 million toward a restoration of Unity  Temple. Unity Temple Unitarian Universalist Congregation also made a  commitment of $1.5 million to the restoration.  Those two gifts launched the 2015-2017 comprehensive restoration of the iconic structure. In  2013, a team of architecture, design, and construction professionals,  led by Harboe Architects, was selected. The master plan was updated in 2014 to include additional testing and reports in preparation for the  restoration. The restoration began in the Spring 2015. The comprehensive Unity Temple restoration was completed in June of 2017 and has been  heralded as a “Triumph.”

CITATION

“The mission of an architect is to help people understand how to make life more beautiful, the world a better one for living in, and to give reason, rhyme, and meaning to life.”

"LES OEUVRES ARCHITECTURALES DU XXe SIECLE DE FRANK LLOYD WRIGHT"

(Source : site Internet de la Convention du patrimoine mondial)

"Le bien regroupe huit édifices conçus par l’architecte aux États-Unis durant la première moitié du XXe siècle, parmi lesquels les créations bien connues comme la Maison sur la cascade (Mill Run, Pennsylvanie) et le musée Guggenheim (New York). Ces édifices témoignent de « l’architecture organique » élaborée par Wright, qui se caractérise notamment par un plan ouvert, un estompement des limites entre l’extérieur et l’intérieur, et l’emploi inédit de matériaux tels que l’acier et le béton. Chacun de ces bâtiments présente des solutions novatrices pour répondre aux besoins en matière de logement, de lieux de culte, de travail ou de loisirs. Les œuvres de Wright de cette période ont eu un impact important sur le développement de l’architecture moderne en Europe."

Ces huit oeuvres sont :

- Unity Temple (construit 1906-1909, Oak Park, Illinois)

- Frederick C. Robie House (construit 1910, Chicago, Illinois)

- Taliesin (construit1911-1959, Spring Green, Wisconsin)

- Hollyhock House (construit 1918-1921, Los Angeles, California)

- Fallingwater (construit 1936-1939, Mill Run, Pennsylvania)

- Herbert and Katherine Jacobs House (construit 1936-1937, Madison, Wisconsin)

- Taliesin West (initié en 1938, Scottsdale, Arizona)

- Solomon R. Guggenheim Museum (construit, 1956-1959, New York, New York)

VALEUR UNIVERSELLE EXCEPTIONNELLE

Brève synthèse

Les œuvres architecturales du XXe siècle de Frank Lloyd Wright se concentrent sur l’influence de l’œuvre de cet architecte, non seulement dans son pays, les États-Unis d’Amérique, mais aussi, sur l’architecture du XXe siècle et les maîtres reconnus du Mouvement moderne, dans le domaine de l’architecture, en Europe. Les caractéristiques de ce que l’on appelle « l’architecture organique », élaborée par Wright, comme le plan ouvert, la distinction floue entre extérieur et intérieur, l’emploi inédit de matériaux et de technologies, et les adaptations explicites aux cadres suburbains et naturels des divers bâtiments, ont été reconnues comme des éléments essentiels, dans le contexte du développement de la conception architecturale moderne au XXe siècle.

Le bien est composé d’une série de 8 édifices, conçus et construits dans la première moitié du XXe siècle. Chacun présente des caractéristiques spécifiques, qui correspondent à des solutions novatrices apportées à des besoins en matière de logement, de lieux de culte, de travail, d’éducation et de loisirs. La diversité de fonction, de dimension et de configuration illustre pleinement les principes de « l’architecture organique ».

Les édifices font appel à l’abstraction géométrique et à une manipulation de l’espace pour répondre à des exigences fonctionnelles et affectives, et ils reposent, au sens littéral ou figuré, sur des formes et des principes naturels. En incorporant des idées inspirées d’autres cultures à travers le monde, ils échappent aux formes traditionnelles et facilitent la vie moderne. Les solutions de Wright allaient ensuite influencer l’architecture et le design dans le monde entier, et continuent de le faire à ce jour.

Les composants de la série comptent des maisons parfois imposantes, parfois modestes (il y a notamment l’exemple parfait d’une maison de style « Prairie » et un prototype de maison usonienne) ; un lieu de culte ; un musée ; et des complexes formés par les résidences de l’architecte, et ses ateliers et installations éducatives. Ces bâtiments sont situés en des endroits divers, au sein d’environnements urbain, suburbain, forestier et désertique. Le large éventail de fonctions, de dimensions, et de cadres illustré par la série souligne à la fois la cohérence et la vaste applicabilité de ces principes. Chaque édifice a été reconnu spécifiquement pour son influence individuelle, qui contribue également de façon unique à l’élaboration de ce langage architectural original.

De telles caractéristiques liées à l’innovation sont subordonnées à des conceptions qui intègrent forme, matériaux, technologie, mobilier, et cadre, pour en faire un tout unifié. Chaque édifice est adapté de manière unique aux besoins de son propriétaire et à sa fonction, et bien que conçu par le même architecte, chacun possède un caractère et un aspect très différents, ce qui reflète un respect et un goût profonds pour l’individuel et le particulier. Pris dans leur ensemble, ces édifices illustrent tout l’éventail de ce langage architectural, qui constitue une contribution singulière à l’architecture mondiale en termes spatial, formel, matériel et technologique.

La valeur universelle exceptionnelle du bien en série est transmise par des attributs tels que la continuité spatiale exprimée par le plan ouvert et la distinction floue des transitions entre l’espace intérieur et l’espace extérieur ; les formes dynamiques qui font appel à des méthodes structurelles innovantes et à une utilisation inventive des nouveaux matériaux et des nouvelles technologies ; une conception inspirée par les formes et principes de la nature ; une relation intégrale avec la nature ; une primauté de l’individu et de l’expression individualisée ; et la transformation d’inspirations issues d’autres lieux et cultures.

Critère (ii) : Les œuvres architecturales du XXe siècle de Frank Lloyd Wright témoigne d’un échange d’idées considérable, par le discours, qui a changé l’architecture à une échelle mondiale durant la première moitié du XXe siècle. Les huit composants du bien en série illustrent divers aspects d’une nouvelle approche de l’architecture par Wright, approche élaborée sciemment pour un contexte américain. Les édifices qui en ont découlé, cependant, étaient adaptés à la vie moderne dans de nombreux pays, et en faisant fusionner l’esprit et la forme, ils suscitèrent des réactions affectives témoignant d’un attrait universel. Cette approche, qui s’opposait aux styles dominants aux États-Unis, a tiré parti de nouveaux matériaux et de technologies inédites, mais elle s’est également inspirée des principes du monde naturel, et a été nourrie par d’autres cultures et d’autres temps. Ces idées novatrices et les œuvres architecturales unifiées qui en résultèrent furent remarquées dans les cercles architecturaux et critiques européens au début du siècle, et elles influencèrent plusieurs tendances et plusieurs architectes du Mouvement moderne européen dans le domaine de l’architecture. L’influence de Wright est également perceptible dans le travail de certains architectes en Amérique Latine, Australie et Japon.

Intégrité

Le bien en série contient tous les éléments nécessaires pour exprimer sa valeur universelle exceptionnelle, étant donné qu’il englobe des œuvres généralement considérées par les critiques et les architectes comme ayant été particulièrement influentes. Chaque composant met en avant un aspect différent des attributs, qui démontre cette influence, et contribue à illustrer divers aspects de la valeur universelle exceptionnelle, d’une façon précise et visible, et reflète des liens culturels et architecturaux évidents. En tant qu’ensemble, ces composants ont exercé une influence sur l’architecture de la première moitié du XXe siècle.

Les limites de chaque composant englobent tous les éléments nécessaires pour exprimer l’importance des biens, mais une modification mineure des délimitations de Taliesin, afin d’incorporer toutes les structures et jardins conçus par Wright, permettrait de mieux comprendre l’ensemble. Les limites des composants implantés en fonction d’un environnement naturel plus large permettent une représentation précise des relations entre les édifices et leur environnement. Les composants du bien en série comprennent les édifices et le mobilier intérieur, qui sont tous protégés de façon appropriée. Aucun composant ne souffre d’effets néfastes dus au développement, ou à l’abandon. Chaque édifice a bénéficié d’études de conservation rigoureuses et complètes, et de conseils techniques spécialisés, pour garantir un haut degré de conservation.

Authenticité

La plupart des composants du bien en série sont restés remarquablement intactes depuis leur construction, du point de vue de leur forme et de leur conception, des matériaux et de la substance, de l’esprit et de l’émotion. Pour chaque bâtiment, les travaux de conservation – quand ils se sont avérés nécessaires pour corriger des problèmes structurels à long terme ou pour réparer des détériorations – ont été effectués conformément à des normes élevées de pratique professionnelle, garantissant une conservation durable de la structure d’origine et des caractéristiques importantes de chaque site, chaque fois que c’était possible. Dans tous les cas, ces travaux reposaient sur une documentation exceptionnellement complète. Très peu de caractéristiques ont été modifiées. Les modifications et remplacements d’éléments matériels des composants doivent être vus comme un moyen de préserver la forme et l’utilisation des biens. Dans les cas où la fonction d’origine a changé, l’utilisation actuelle reste pleinement cohérente par rapport à la conception d’origine.

La relation entre les sites et leur environnement est en général acceptable. Les zones résidentielles à faible densité où se trouvent certains des édifices n’ont pas subi de changements significatifs au fil du temps, mais cet aspect doit être pris en compte par les systèmes de protection et de gestion. Dans le cas des édifices situés dans un cadre naturel, seul Taliesin West pose problème, en raison de l’expansion de la ville de Scottsdale.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Chaque bien a été désigné individuellement par le Département de l’intérieur des États-Unis (United States Department of the Interior) comme Site historique national (NHL). Il s’agit du niveau de protection le plus élevé aux termes de la loi fédérale. L’un des composants de la série appartient aux autorités locales, les autres étant des propriétés privées, qui appartiennent à des organisations à but non lucratif, à des fondations, et à un individu. Chaque bâtiment est protégé des transformations, démolitions, et autres modifications inappropriées, grâce à des clauses restrictives dans les actes de vente, des ordonnances de conservation et des lois de zonage au niveau local, des servitudes de conservation privées, et des lois de l’État. Des mesures de conservation active ont été prises pour tous les composants. Chaque site dispose d’un système de gestion efficace, qui fait appel à une série d’orientations sur la planification et la conservation. L’organe de coordination de la gestion est le Frank Lloyd Wright World Heritage Council, établi en 2012 par le biais d’un protocole d’entente entre le Frank Lloyd Wright Building Conservancy et les propriétaires et/ou représentants des propriétaires des composants individuels. Le Frank Lloyd Wright Building Conservancy, une ONG, dont les bureaux se situent à Chicago, organisée dans le but de préserver et de protéger les œuvres de Frank Lloyd Wright qui subsistent, coordonne le travail du Conseil. Comme le Conseil sert d’organe consultatif, son rôle dans le processus de prise de décisions devrait être renforcé. L’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion pour les composants qui n’en disposent pas encore sont recommandées. La préparation aux risques et la gestion des visiteurs doivent être envisagées pour tous les composants du bien en série.

Les indicateurs clés destinés à assurer le suivi de l’état de conservation des bâtiments, selon leurs caractéristiques spécifiques, ont été identifiés. Ils sont principalement liés aux matériaux de construction et, dans le cas de la maison sur la cascade et de Taliesin West, aux caractéristiques paysagères. Cependant ces indicateurs ne sont pas liés directement aux attributs proposés par l’État partie pour transmettre la valeur universelle exceptionnelle du bien en série."


Visuels :

Installation view: Frank Lloyd Wright, Guggenheim Museum Bilbao, October 22, 2009–February 14, 2010. Photo : Erika Barahona-Ede

UNESCO:

Temple Unity, vue de l'auditorim

© Unity Temple Restoration Foundation


Maison de Frederick C. Robie

© Frank Lloyd Wright Trust


Taliesin vue du salon

© Taliesin Preservation, Inc.


Maison Hollyhock

Auteur : Joshua White

Copyright : © Hollyhock House


Description : Maison Hollyhock

Auteur : Larry Underhill

Copyright : © Hollyhock House


Description : Cascades

Auteur : Christopher Little

Copyright : © Western Pennsylvania Conservancy


Maison de Jacob

Auteur : David Heald

Copyright : © James Dennis


Description : Villa Taliesin

Auteur : Andrew Pielage

Copyright : © Frank Lloyd Wright Foundation


Musée Solomon R. Guggenheim, vue de la rotonde, et fontaine en arrière plan

Auteur : David Heald

Copyright : © Solomon R. Guggenheim Museum


Musée Solomon R. Guggenheim

Auteur : David Heald

Copyright : © Solomon R. Guggenheim Museum


« Frank Lloyd Wright - Le phénix de l'architecture » de Sigrid Faltin

Allemagne, 2020

Sur Arte le 22 novembre 2020 à 23 h 10

Disponible du 22/11/2020 au 21/12/2020

Visuel : © SWR/Sigrid Faltin

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sur le documentaire de Sigrid Faltin sont extraites du site d'Arte. 

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