mardi 17 octobre 2017

Sonia Rykiel (1930-2016)


Sonia Rykiel (1930-2016) a fondé en 1968 sa maison de prêt-à-porter à Saint-Germain-des-Prés (Paris). Cette styliste est devenue célèbre par son travail innovateur sur les tricots et ses vêtements aux tissus légers accompagnant les mouvements de la femme. Femme de lettres française juive, elle soutenait l’Etat d’Israël. Le 17 octobre 2017 de 20 h à 22 h 30, le Centre Communautaire Jérôme Cahen à Neuilly sur seine organise la rencontre-dédicace avec Nathalie Rykiel qui présentera d'Ecoute-moi bien.


"Un créateur, c'est celui qui court dans sa tête. Il se pose, il repart, il prend, il donne", disait Sonia Rykiel (1930-2016).

Crinière frisée rousse éclatante, la silhouette menue, mince, soulignée par un vêtement noir, le visage éclairé par des yeux clairs et vifs... Sonia Rykiel (1930-2016) semblait avoir dessiné son apparence d’un trait épuré d’artiste.

Cette styliste a innové dans le prêt-à-porter féminin en privilégiant des tissus vaporeux, allégés par l’absence de doublure, des tricots n’entravant pas la marche d’une femme joyeusement assurée, et extravertie sans excès. Ainsi, la photographe Dominique Isserman se souvenait pour l’hebdomadaire Elle de ses défilés de mode avec des mannequins souriant comme « une ribambelle de sœurs, avec quelque chose de très joyeux, et cela reflète sa vie ».

Pourtant, Sonia Rykiel ne savait ni coudre ni tricoter.

Esprit germanopratin
Dès 1962, Sonia Rykiel dessine et fait confectionner ses premiers vêtements pour la boutique Laura : des robes pour femmes enceintes et des tricots ajustés, révélant les courbes féminines. Un rapide succès.

En 1968, la maison Sonia Rykiel s’ancre à Saint-Germain des Prés à Paris en y implantant sa première boutique.

Précurseur, Sonia Rykiel « anticipe d’une dizaine d’années les gestes et les attitudes qui définiront plus tard la modernité des créateurs expérimentaux et conceptuels  ».

Sonia Rykiel « devient rapidement l’incontournable reine de la maille en créant des mini-pulls et en chamboulant leurs proportions. La maille devient alors sa matière de prédilection qu’elle va travailler avec obsession tout au long de sa carrière ». 

Sonia Rykiel est aussi « pionnière lorsqu’elle utilise le noir à la fin des années pop. Couleur synonyme pour elle de séduction et de liberté, elle bouscule l’élégance bourgeoise des années 70, et renverse les tabous. Des salons aux podiums, le noir signe par là même la modernité de la maison, bien avant que les créateurs japonais, puis belges ne s’en emparent ».

En 1974, elle « invente les premiers vêtements aux coutures à l’envers et instaure le non fini : les ourlets et les doublures sont gommés et abolis, anticipant d’une dizaine d’années les gestes et les attitudes qui définissent le passeport vers la modernité des créateurs expérimentaux et conceptuels ».

« Alors qu’à cette époque une silhouette en vogue devient le papier carbone de chaque décennie, démodant la précédente, l’allure Rykiel est le négatif stable de la modernité. Les créations de Sonia Rykiel laissent peu de possibilités aux historiens avides de dater à l’année près le travail d’un créateur ».

Sa « mode, qui s’impose avec instantanéité et intemporalité, résiste bien au temps ».

Sonia Rykiel habillait « la femme-plaisir, la femme-travail, la femme-pouvoir et la femme-désir  ».

« Femme de mode, Sonia Rykiel joue avec les mots qui deviennent des inscriptions sur les vêtements, des slogans poétiques ou bien des livres. Elle est une signature d’exception qui fascine créateurs de mode et d’images, artistes et cinéastes ».

Elle « a montré aux femmes comment créer leur propre style. Décolleté glissé sur l’épaule, tissus légers comme le souffle du vent, ses robes apprennent aux femmes qui les portent à laisser s’exprimer la personne qui se trouve en elles. Les vêtements font alors partie du corps qui les porte ».

Sonia Rykiel mélangeait « volontiers les formes d’expression : mots, langage, couleurs, étoffes se répondent pour créer un univers subtil et frais. La femme Rykiel est épanouie et libre. Libre de son corps, de ses idées, de son style ».

La « silhouette Rykiel est celle d’une femme engagée dans une réflexion sur le monde en marche, qui mêle élégance et fantaisie, grâce à des lignes chic, construites, structurées, avec juste ce qu’il faut de folie. Une garde-robe Rykiel est définitivement un mode de vie ».

L'engouement des femmes pour ses créations a perduré au fil des décennies. Des réalisateurs et des créateurs lui ont rendu hommage.

Le 17 octobre 2017 de 20 h à 22 h 30, le Centre Communautaire Jérôme Cahen à Neuilly sur seine organise la rencontre-dédicace avec Nathalie Rykiel qui présentera d'Ecoute-moi bien. "C'est l'histoire d'une passion dévorante, et dérangeante, entre une mère et sa fille. Quelque chose qui vous transcende et vous tue, vous euphorise et vous désespère. Que celles qui redoutent les relations maternelles castratrices et sublimes ne s'approchent pas du dernier opus, brûlant, de Nathalie Rykiel, une lettre d'amour écrite à sa mère. Un récit intimiste sur  la relation particulière qu’elles entretenaient, aux frontières de l’adoration, de la possession et de la jalousie. Nathalie Rykiel créatrice de mode et écrivain nous parlera transmission, de la liberté des femmes , de la conquête du pouvoir pouvoir,  de son judaïsme et des traditions".


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Les citations sont extraites du dossier de presse du musée des Arts décoratifs. Cet article a été publié le 7 octobre 2016.

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