lundi 7 février 2022

Le ghetto de Varsovie


A l'automne 1940, les Nazis créent un ghetto à Varsovie. Ils y regroupent de force, dans des conditions épouvantables environ 450 000 hommes, femmes et enfants juifs. Avec d'autres intellectuels, l’historien Emmanuel Ringelblum relate l’histoire des juifs dans ce ghettoLe 19 avril 1943, veille de Pessah (Pâque juive), des organisations juives déclenchent un soulèvement dans le ghetto de Varsovie (Pologne) sous la domination du IIIe Reich. Pendant près d’un mois, jusqu’au 16 mai 1943, des juifs courageux défient les Nazis qui écrasèrent cette insurrection. Une polémique a surgi induite par les propos historiques du journaliste Ivan Rioufol évoquant la part de l'hygiénisme nazi dans la création de ce ghetto et analysant des points communs avec la gestion de l'épidémie de coronavirus.
 
« Les enfants courage » par Matthias Zirzow
En septembre 1939, après la victoire de l’Allemagne du IIIe Reich sur la Pologne, les juifs polonais y sont persécutés par l’occupant nazi.

A Varsovie vivent 1,3 million d'habitants, dont 380 000 Juifs, soit près d’un tiers de la population. Les Juifs y sont contraints notamment de porter un brassard blanc frappé de l'étoile de David bleue et d'identifier leurs magasins comme juifs, y sont interdits de tout voyage par train et spoliés de leurs postes de radio...

Le 12 octobre 1940 (jour de la fête juive de Yom Kippour ou Jour du Grand Pardon), les Allemands informent les Juifs de leur obligation d'emménager dans le quartier juif avant la fin du mois.

7 novembre 1940. Le gouverneur du district de Varsovie institue une « zone d'épidémie » dont l'entrée est prohibée aux soldats allemands. Ce territoire "correspond aux « rues juives ». Deux mois plus tard, le quartier juif devient officiellement une « zone de contagion ».

"80 000 non-juifs quittent le secteur, et 138 000 Juifs s'y installent dans la précipitation et la peur. Le ghetto est fermé le 16 novembre 1940" et est enserré par un mur de plus de trois mètres de haut, hérissé de fils de fer barbelés et étroitement surveillé. Là, "40 % de la population de la ville s'entassent dans des conditions insalubres dans 8 % de sa superficie".

A l'automne 1940, dans le ghetto à Varsovie, les Nazis y regroupent de force environ 450 000 hommes, femmes et enfants juifs, dont de nombreux réfugiés chassés par les persécutions en cours dans d’autres régions de Pologne. Ce ghetto surpeuplé est administré par un « conseil juif » (Judenrat) dirigé par l'ingénieur Adam Czerniakow. 

Environ 500 000 Juifs sont passés par ce ghetto de quatre kilomètres carrés (4 km²). Des centaines de milliers de juifs de tous âges, enfants et adultes, y survivent entassés, dans la promiscuité, la misère et le manque d’hygiène, victimes de maladies (typhus), affamés. Certains tentent de se procurer des vivres par la contrebande ou le marché noir, avec le risque d'être arrêtés et fusillés. Beaucoup y meurent de faim et d’épidémies. Les soupes populaires ne peuvent nourrir suffisamment les dizaines de milliers de Juifs affaiblis, amaigris, affamés, sous-nourris.

Les Juifs du ghetto luttent pour maintenir une vie culturelle dans le ghetto. Ils se divisent parfois sur des questions telle : doivent-ils manger du pain pendant Pessah, la Pâque juive, et ne pas mourir de faim, ou manger des matzot ?


La "rue du ghetto est devenue un gigantesque bazar". Pour se procurer l'argent nécessaire à leur survie, des juifs vendent leurs effets personnels - manteaux, robes, etc. - aux acheteurs... polonais.


Si à l'origine, être pris hors du ghetto entraînait la condamnation à des mois d'emprisonnement, c'est bientôt la peine de mort qui est infligée. Ceci "visait à instiller une peur maximale".

L’historien Emmanuel Ringelblum décide de relater l’histoire des juifs dans ce ghetto. Il encourage ses coreligionnaires – écrivains, journalistes, etc. - à tenir leur journal afin de réunir des témoignages en étant guidés par deux principes : l’exhaustivité et l’objectivité. En novembre 1940, au lendemain de la création du ghetto de Varsovie par l'occupant nazi, ce jeune socialiste sioniste constitue autour de lui un groupe clandestin d'intellectuels, baptisé Oneg Shabbat, (Oyneg Shabbes, "Joie du shabbat" ou « plaisir du shabbat » en yiddish)Ce qui constituera les Archives Ringelblum sur la politique nazie contre les juifs et la survie dans ce ghetto écrites par le groupe. Ainsi, l'Histoire n'est pas écrite par les vainqueurs (temporaires) nazis qui voulaient éliminer le peuple Juif et les traces de leur génocide. Ce sont des victimes juives, visées par la Shoah, qui ont écrit la chronique de la vie quotidienne dans le ghetto de Varsovie.

Des récits des persécutions - tortures, etc. - infligées aux Juifs en Pologne parviennent au ghetto. Des cartes postales arrivent aussi au ghetto, puis les témoignages de Chelmno sur le gazage des Juifs dans un camp de la mort affluent. "Si la Grande-Bretagne tient parole, alors peut-être serons-nous sauvés", pensent certains intellectuels juifs.


« Face à la violence et à la propagande antisémite nazies, ses membres se donnent pour mission de consigner ce qu'ils vivent et les événements qu'on leur rapporte. Impliqués dans des activités d'entraide, à l’instar de la journaliste Rachel Auerbach, qui s'occupe d'une soupe populaire, ils deviennent ainsi les "grands témoins" de l'horreur qui enserre peu à peu les Juifs de Pologne ». 

Le but  est aussi d'alerter le monde sur la détermination des Allemands à tuer tous les Juifs. Quatre rapports du mouvement sont envoyés à Londres via la résistance polonaise.


Moins de deux mois après, débutent les premières déportations en grand nombre vers Treblinka. Pour sauver leur peau et éviter la déportation, les policiers juifs interpellent leurs coreligionnaires. Comprenant le destin mortel des juifs déportés, Adam Czerniakow se suicide en cassant la capsule de cyanure qu’il avait depuis le début de la guerre. Les "témoignages écrits alors sont emplis de colère devant la violence des policiers juifs. Après la guerre, on ne trouve plus ce genre de documents".

« Dès 1942, le récit d'un rescapé de Chelmno fait comprendre au groupe que le IIIe Reich a entrepris d'exterminer l'ensemble de leur peuple ». 


De soixante membres, le groupe passe à cinquante, puis quarante... La décision est prise de cacher, d'enfouir les archives.

« Alors que les habitants du ghetto sont raflés par dizaines de milliers, les membres d'Oneg Shabbat enterrent leur trésor de milliers de feuillets, dessins et documents… » Vers la fin, Emmanuel Ringelblum passe du yiddish à l'hébreu.


Après les déportations massives, le ghetto est transformé en camp de travail. Rachel Auerbach retourne travailler à la soupe populaire. C'est quasiment la seule rescapée.

En février,  Emmanuel Ringelblum reste neuf mois dans une cachette, hors du ghetto, dans le côté aryen de Varsovie. Le "bunker" se trouve "sous la serre d'un Polonais très courageux", qui aide les Juifs au péril de sa vie.

Le 19 avril 1943, veille de Pessah, ou Pâque juive, qui rappelle la libération des Hébreux de l'esclavage en Egypte, sous Pharaon, Emmanuel Ringelblum retourne au ghetto pour y retrouver des membres encore vivants d'Oneg Shabbat.

Des organisations juives déclenchent le soulèvement dans le ghetto. « Pour votre liberté et pour la nôtre ».  


Créée lors de la déportation massive en juillet 1942, l'Organisation juive de combat est la principale organisation de résistance juive. Ses membres sont communistes, bundistes ou sionistes. 


Après être apparue le 18 janvier 1943, cette organisation participe au soulèvement déclenché en réaction à une dernière grande rafle préparée par les nazis. Visant à liquider le ghetto des quarante à cinquante mille Juifs restant en les déportant dans divers camps, et en général à Treblinka, cette rafle affronte l'opposition de cette armée juive à la stupéfaction des nazis. L'Organisation juive de combat réunit de 600 à 700 insurgés, et l'AMJ, proche du Bétar, en rassemble une centaine.

Pendant près d’un mois, jusqu’au 16 mai 1943, des juifs courageux défient les Nazis qui écraseront cette insurrection en y mettant le feu. 


Trois millions de Juifs polonais ont été assassinés lors de la Shoah. Un Juif polonais sur cent est un rescapé de la Shoah.


« En 1946, puis 1950, dans le champ de ruines qu'est devenu le ghetto, incendié et rasé après l'insurrection de ses derniers habitants au printemps 1943, seules deux des trois cachettes seront retrouvées, grâce aux trois uniques survivants du réseau, dont Rachel Auerbach ». On pense que le troisième dépôt se trouve sous l'ambassade de Chine.

« S'appuyant sur de sobres reconstitutions, tournées en langues yiddish, polonaise et allemande, et des images d'archives (majoritairement filmées par la propagande nazie) montrant la surpopulation, la famine et le désespoir croissants à l'intérieur du ghetto, le film s'inspire du livre de l'historien Samuel D. Kassow « Qui écrira notre histoire ? » (Grasset, 2011) ».

« Ce dernier intervient dans le film, avec d'autres historiens, mais ce sont d'abord les vibrants écrits des membres d'Oneg Shabbat, notamment les extraits des journaux d'Emanuel Ringelblum et de Rachel Auerbach, qui portent la narration ». 

En 1960, Rachel Auerbach a évoqué ces archives lors du procès d'Eichmann.


« Leur courage, leur lucidité et leur humanité obstinée adoucissent le choc de la terrible réalité dont ils témoignent au jour le jour ».

"Film inachevé"

« Quand les nazis filmaient le ghetto » (A Film Unfinished), documentaire de Yael Hersonski (2009). relate l'enquête passionnante sur l’histoire de Das Ghetto, film inachevé de propagande nazie en mettant en scène des juifs dans le ghetto de Varsovie (Pologne) en 1942, lors de la Shoah (Holocaust).

"En 1954, sont découvertes dans un bunker en RDA (République démocratique allemande) plusieurs bobines des images tournées par les Nazis dans le ghetto. Des images annotées « Ghetto », d’une durée de plus de 60 minutes, sans piste son, sans générique. Et qui sont déposées au Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël). Pendant plusieurs décennies, les historiens ont considéré que ces images montraient la vie dans ce ghetto.

En mai 1942, pendant trente jours, une équipe de cameramen et de journalistes filme dans ce ghetto des scènes de rues, de marché, dans un restaurant achalandé, au théâtre Nowy Azazel où les comédiens sont obligés de caricaturer leur jeu, dans des appartements cossus. Des scènes aussi de la vie juive : circoncision, prières dans le mikvé (bain rituel juif), étude en yechiva, un enterrement dans un cimetière.

Les buts ? Contribuer à la propagande nazie montrant les conditions agréables de vie quotidienne des Juifs dans le ghetto de Varsovie, l’écart socio-économique entre Juifs riches, bien alimentés et se divertissant dans des soirées dansantes, et leurs coreligionnaires pauvres, l'indifférence des Juifs aisés à l’égard des mendiants et des cadavres jonchant les rues. Signifier que les Juifs doivent être éliminés. Montrer les preuves de leur destruction : fosses communes de juifs nus, squelettiques…



« Qui écrira notre histoire »
« Les archives secrètes du ghetto de Varsovie » (Das Geheimarchiv im Warschauer Ghetto) est un documentaire excellent réalisé par Roberta Grossman. « Comment, piégés dans le ghetto, des résistants ont constitué et transmis un inestimable corpus de témoignages clandestins. Un film porté par leurs bouleversants récits ».

Le 27 janvier 2019, "à l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, l'UNESCO a projeté le long métrage documentaire « Qui écrira notre histoire ? » (Who Will Write Our History?) de Roberta Grossman et Nancy Spielberg. L'événement a eu lieu au Siège de l'UNESCO et a été l’objet d’une retransmission simultanée mondiale."

Le 27 janvier commémore l'anniversaire de la libération du camp allemand nazi de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques en 1945. En 2005, "l'Assemblée générale des Nations Unies a officiellement proclamé cette date Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste."

"À l’occasion de cette journée, l'UNESCO organise une projection mondiale du long métrage documentaire « Qui écrira notre histoire ? » (Who Will Write Our History?), adapté du livre éponyme de l'historien Samuel D. Kassow. Le film est le premier long métrage documentaire sur le groupe clandestin Oyneg Shabes, formé en novembre 1940 dans le ghetto de Varsovie sous la direction de l'historien Emanuel Ringelblum. Entre 1940 et 1943, le groupe a recueilli une collection d’archives inestimable témoignant de la vie dans le ghetto et documentant la destruction des Juifs de Pologne". 


En "octobre 1939, Emmanuel Ringelblum, historien de formation, avait entrepris de rassembler systématiquement les documents touchant le sort des Juifs de Pologne et consitua autour de lui un groupe de bénévoles pour qui l'injonction à sa souvenir (Zokhar) était une forme élémentaire de résistance et qui se donna pour nom de code "Oyneg Shabes" : "Joie du sabbat", en yiddish. Si Ringelblum et sa famille périrent en mars 1944, comme la majorité des quelque soixante membres de ce réseau — historiens, sociologues, économistes, éducateurs, écrivains, poètes, en sorte qu'aucun domaine de la vie ne soit ignoré —, le groupe réussit à travailler d'arrache-pied jusqu'au printemps 1943, pour écrire la chronique de la disparition de la communauté yiddish. Sentant l'imminence d'une fin proche, les archivistes réussirent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer-blanc avant de les enterrer. Servi par un talent de conteur qui n'est pas sans rappeler celui des Disparus, cet ouvrage est sans conteste un des livres les plus importants sur la Shoah à côté de ceux de Hilberg et de Friedländer. Car au-delà de l'histoire magistrale d'une famille, d'un historien et d'un groupe, au-delà d'un tableau de la culture yiddish et de son inscription dans la culture polonaise et russe de l'époque, c'est véritablement l'histoire de l'Holocauste vécue par ses victimes contemporaines qu'offre ce livre." 

Les « Archives de Ringelblum » ont été inscrites au Registre de la Mémoire du Monde de l'UNESCO en 1999."

"L’événement a eu lieu en présence de la Directrice générale de l'UNESCO Audrey Azoulay, du Président du Mémorial de la Shoah Éric de Rothschild, de la réalisatrice Roberta Grossman et de la productrice Nancy Spielberg. La projection sera précédée d’une cérémonie à la mémoire des victimes de la Shoah, puis suivie d’une table ronde avec l'équipe de film, animée par Stephen Smith, titulaire de la Chaire UNESCO pour l'éducation au génocide."


"Le film a été projeté dans plus de 200 lieux et musées du monde entier le 27 janvier 2019. Les allocutions d'ouverture et le débat post-projection seront diffusés en direct de l'UNESCO sur Facebook LIVE."


"L'événement était organisé en coopération avec le Fondation Katahdin, le Mémorial de la Shoah, ARTE, NDR et Abramorama, avec le soutien de la SNCF et de la Délégation permanente du Canada auprès de l'UNESCO. Le Congrès juif mondial est un partenaire de communication par le biais de la campagne #WeRemember sur les médias sociaux."

"Le Congrès juif mondial, le Musée mémorial de l'Holocauste des États-Unis, le Museum of Tolerance, l'USC Shoah Foundation, le Musée d'État Auschwitz-Birkenau, l'Institut historique juif, One Szabat Program, l'Association de l'Institut historique juif de Pologne, YIVO Institute for Jewish Research et le American Jewish Joint Distribution Committee sont parmi les partenaires pour la projection mondiale du film le 27 janvier 2019."

77e anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie
"Comme chaque année, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), via sa Commission du Souvenir, et le Mémorial de la Shoah organisèrent la commémoration du Soulèvement du ghetto de Varsovie. La cérémonie se déroula en direct sur Zoom en cliquant ici : https://bit.ly/3c9CMRA (mot de passe, si nécessaire : 631208)  et sur la page Facebook du Crif, dimanche 19 avril, à 11h."

"Marek Edelman, un des rares survivants du ghetto de Varsovie disait : « En nous soulevant, nous avons rappelé notre appartenance au genre humain. En prenant les armes contre ceux qui voulaient nous anéantir, nous nous sommes raccrochés à la vie et nous sommes devenus des hommes libres. »

"La commémoration du Soulèvement du ghetto de Varsovie rend un double hommage : le premier, à la résistance juive, à ses combattants qui n’ont pas vu la victoire des Alliés, et le second à toutes les victimes de la Shoah qui n’ont pas eu les moyens de prendre les armes ; à tous les vulnérables dont le million et demi d’enfants disparus." 

"Programme de la commémoration du 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie :
11h - Ouverture de la cérémonie de commémoration par Robert Ejnes, directeur exécutif du Crif
Mot de bienvenue de Bruno Halioua, Président de la Commission du Souvenir du Crif 
Prise de parole d'Eric de Rothschild, Président du Mémorial de la Shoah
Prise de parole en hébreu de S.E. Talya Lador-Fresher, Ambassadeur d'Israël en France (a.i), traduite par Daniel Saada, Ministre plénipotentiaire près l'Ambassade d'Israël en France
Prise de parole de Francis Kalifat, Président du Crif
Chant en yiddish "Yisrolik" par Michèle Tauber suivi de la récitation en yiddish puis en français d'un extrait du poème d'Avrom Sutzkever "Les plombs de l'imprimerie Rom"
Extrait du témoignage de Larissa Cain, survivante du ghetto de Varsovie
Récitation du El Male Rahamin, par le Grand Rabbin Olivier Kaufman
Chant  "Zog Nit Keyn Mol" par Talila
11h 40 - Fin de la cérémonie".

"Après la cérémonie, le Mémorial de la Shoah proposa sur son site Internet une programmation dédiée au Soulèvement du ghetto du Varsovie :
14h - Diffusion du film Les petits héros du ghetto de Varsovie de Chochana Boukhobza
15h - Conference-rencontre "Les combattants du ghetto de Varsovie" avec Simha Roten – Kazik, enregistrée au Mémorial de la Shoah le 15 mai 2008 et présentée par Henri Minczeles
17h - Témoignage de Liliane Riedler – Halter".

78e commémoration
"A l’occasion du 78ème anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, le 
Crif et le Mémorial de la Shoah vous ont convié à une cérémonie d’hommage à suivre en direct de l’auditorium du Mémorial de la Shoah."

"Cette année encore, en raison de la crise sanitaire, la cérémonie se déroula en direct à partir de 17h45 sur la page Facebook du Mémorial,  la page Facebook et le site du Crif et sur les sites internet". 

"Marek Edelman, un des rares survivants du ghetto de Varsovie, disait : « En nous soulevant, nous avons rappelé notre appartenance au genre humain. En prenant les armes contre ceux qui voulaient nous anéantir, nous nous sommes raccrochés à la vie et nous sommes devenus des hommes libres. »

"La commémoration du Soulèvement du ghetto de Varsovie rend un double hommage : le premier, à la résistance juive, à ses combattants qui n’ont pas vu la victoire des Alliés, et le second à toutes les victimes de la Shoah qui n’ont pas eu les moyens de prendre les armes ; à tous les vulnérables dont le million et demi d’enfants disparus".

"Retrouvez le programme ci-dessous :
17h45 – Ouverture de la cérémonie, Bruno Halioua, Président de la Commission du Souvenir du Crif
Accueil d’Éric de Rothschild, Président du Mémorial de la Shoah
Allocution de Francis Kalifat, Président du CRIF
Allocution de S.Exc. Daniel Saada, Ambassadeur d’Israël en France
Intervention d’Elie Buzyn, survivant du Ghetto de Lodz et d’Auschwitz Birkenau
Lecture en Yiddish par Elie Buzyn, du poème de Simkhe-Binem Shayevitch  Lekh Lekho (Va-t’en).
Lecture de la traduction en français par Josiane Balasko, comédienne
Extrait du témoignage de Larissa Cain, survivante du ghetto de Varsovie
Kaddish par le Grand Rabbin Olivier Kaufmann
Hymne du Ghetto de Vilnius et de la Résistance juive, par Talila (accompagnée par Teddy Lasry)
19h – Fin de la cérémonie".

Ivan Rioufol
Le professeur Didier Raoult, directeur de l'IHU Méditerranée Infection, promeut depuis le printemps 2020 un traitement précoce, dès les premiers jours, par hydroxychloroquine et azithromycine pour soigner les patients atteints du coronavirus. Le 1er février 2022, dans sa vidéo hebdomadaire sur Youtube, il a souligné l'inefficacité du vaccin contre le COVID-19, et l'agressivité verbale croissante et comminatoire : "On ne va pas soigner les gens qui ne sont pas vaccinés" ! 

Puis, le professeur Didier Raoult a évoqué des sondages "aux Etats-Unis montrant que 50 % des démocrates sont d'accord pour qu'on enferme les non-vaccinés... qui sont autant positifs que les vaccinés ! Avec des données d'observation, vous ne pouvez pas foutre les gens en camps de concentration parce qu'ils ne vous obéissent pas. Sinon vous tombez dans des choses qui vous rappellent une partie de la Deuxième Guerre mondiale... Quand on veut que les gens vous obéissent alors que cela n'a plus de sens, cela s'appelle le totalitarisme. On ne peut pas entrer dans la  société totalitaire à cause de cette histoire. Il faut s'arrêter, penser, réfléchir !... Quand on menace les gens de ne pas soigner ou de les enfermer, c'est de la dictature. Donc, il ne faut pas le faire".

Sur CNews, l'éditorialiste du Figaro et essayiste Ivan Rioufol a commenté, à la demande du journaliste Pascal Praud, cette déclaration sur Youtube. 

Il a alerté sur l'hygiénisme nazi en prenant pour exemple la création du ghetto de Varsovie, et a dressé un parallèle avec la gestion de l'épidémie de coronavirus par les gouvernements français : 
« Naturellement, on ne peut pas faire de parallèle entre la condition des non-vaccinés et des Juifs, si c’est ce que vous voulez me faire dire... Ce n’est pas ce qu’il dit non plus... Il dit qu'il faut faire attention à la "ségrégation hygiéniste". On a connu cela sous le nazisme notamment, où ils cherchaient l'homme parfait, sain, sans pou et sans contaminant. Rappelez-vous que quand le Ghetto de Varsovie a été créé en 1940, c’était un lieu de contaminés, d'abord un lieu hygiéniste pour préserver du typhus. La comparaison s’arrête-là... Mais malgré tout, cette ségrégation [des non-vaccinés] qui s’est installée au nom d’un hygiénisme d’État est tout-à-fait totalitaire... Je suis content qu’il [le professeur Didier Raoult] emploie ce mot de totalitaire. Je vous ai souvent expliqué ce que  je voyais comme un mécanisme totalitaire qui s'était installé subrepticement avec un discours unique, une manière de créer des dissidents chez ceux qui ne pensaient pas conformément à la parole d'Etat. Je persiste à dire que nous avons vécu une dictature sanitaire ».

Et Ivan Rioufol a conclu, dans une ambiance tendue : "En Chine, il y a des zones préservées dans lesquelles sont concentrés des gens contaminés. C'est ce que j'appelle des camps de concentration, ce n'est pas un bon mot... Dans cette logique totalitaire, vous avez des terreurs hygiénistes qui se sont installées... Il y a eu une création de sous-citoyens qui ont été amenés à se réfugier dans des ghettos, enfermés chez eux... C'était une image". (citation de Télérama)

Ce qui a suscité des critiques indignées de Bernard-Henri Lévy et Raphaël Enthoven, du CRIF et de son président Francis Kalifat, de la Société des journalistes du Figaro, de l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) fustigeant “des débats surréalistes et une totale confusion intellectuelle”, ainsi que de SOS Racisme qui a annoncé saisir le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) et a demandé  « à la chaîne et son journal de s’excuser pour la gravité des mots employés ».

Le 3 février 2022, Ivan Rioufol a précisé sur Twitter : "Pour mes lyncheurs, je répète : l'hygiénisme nazi a servi de prétexte à la ségrégation des Juifs, à leur massacre et au pire des totalitarismes. Je ne me laisserai pas insulter par des faussaires et des imbéciles."

Le 5 février 2022, Ivan Rioufol a remercié sur Twitter ses soutiens : "Merci à tous ceux qui m'apportent leur soutien, dans ce procès construit sur des propos tronqués et une ignorance historique des perversités de l'hygiénisme nazi, prétexte à l'élimination des Juifs. Honte à la @SDJduFigaro  qui a choisi de hurler avec  la meute."

Le 6 février 2022, sur Radio J, interrogée par le journaliste Frédéric Haziza, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture et de la Communication, sur les propos d'Ivan Rioufol, a commenté : "Il reprend l'argumentation des nazis !" 

Et Frédéric Haziza d'ajouter : "Et l'argumentation quelque part de Darquier de Pellepoix, commissaire aux Affaires juives, qui en 1978 disait : "A Auschwitz, on n'a tué que des poux".

Ivan Rioufol leur a répondu sur Twitter : "L'ignominie de @R_Bachelot  et la stupidité de @frhaz : me faire dire que "je reprends l'argumentation des nazis" alors que je dénonce leur obsession hygiéniste, prétexte à l'élimination des Juifs ! Malhonnêteté intellectuelle de la macronie. Je ne me laisserai pas diffamer."

Puis, il a twitté à Roselyne Bachelot en postant la photographie d'une page de son dernier essai Journal d'un paria (Ed. L'Artilleur)

Quels sont les faits historiques concernant ce ghetto ?

Sur Twitter, le 4 février 2022, à l'appui des dires d'Ivan Rioufol, j'ai cité un article de 
Stone, He, Lehnstaedt et Artzy-Randrup (Extraordinary curtailment of massive typhus epidemic in the Warsaw Ghetto, Science Advances, 24 juillet 2020, Vol 6, Issue 30, DOI:10.1126/sciadv.abc0927) pour expliquer : "Les Nazis étaient obsédés par la peur d'épidémies. ils ont prétexté l'hygiénisme pour "relocaliser les juifs dans des ghettos et les liquider". Les Juifs, médecins et dirigeants, ont lutté héroïquement dans le ghetto de Varsovie pour endiguer l'épidémie de typhus. L'article dresse un parallèle entre cette éradication et les essais pour contenir le COVID-19. 

J'ai aussi invité les Internautes à lire "Éradiquer le typhus : imaginaire médical et discours sanitaire nazi dans le gouvernement général de Pologne (1939-1944)" de Johann Chapoutot (Chapoutot, Johann. « Éradiquer le typhus : imaginaire médical et discours sanitaire nazi dans le gouvernement général de Pologne (1939-1944) », Revue historique, vol. 669, no. 1, 2014, pp. 87-108) et l'article "The Warsaw Ghetto Can Teach The World How To Beat Back An Outbreakde Fran Kritz (2 septembre 2020).

Jalousies professionnelles ? Animosités entre intellectuels ? Déni par beaucoup de leur acceptation d'une gestion par la peur, incohérente, discriminatoire et inefficace par un pouvoir autoritaire réduisant, sans contre-pouvoir, nos libertés et présentant les non vaccinés comme des boucs-émissaires à "emmerder" par une vie sociale quasi-inexistante ? Quelles qu'en soient les raisons, cette polémique a souligné la popularité d'Ivan Rioufol - mon twitt de soutien et illustré de l'article de Science Advances a eu 157 000 impressions, 3981 engagements, 1732 retweetts -, les conséquences de l'instrumentalisation politique de la Shoah par le Président socialiste François Mitterrand, ainsi que, surtout, l'échec de l'enseignement de la Shoah en France, notamment parmi les hérauts de la lutte contre l'antisémitisme ou le racisme et parmi les dirigeants d'organisations juives. 

Après le parallèle infondé du grand rabbin de France Haïm Korsia en 2015 entre les victimes de la Shoah et les migrants, après l'éloge par Gil Taieb, vice-président du CRIF, de l'antisémite Mgr Desmond Tutu, apôtre du boycott de l'Etat Juif et ayant exhorté les Juifs à pardonner aux Nazis et à prier pour eux, les twitts d'Ariel Goldmann le 3 février 2022 - "
Ce qui est valable ce soir pour @ivanrioufol l’a été pour @EstherBenbassa avec la petite fille à l’étoile jaune lors de la manif ou encore à l’occasion des débats sur le pass  NON à l’utilisation et au détournement de la #Shoah à des fins politiciennes ! Il y’aura  zéro exception" - et de Francis Kalifat le 4 février 2022 - "L’ignominie a un nom: Rioufol falsifie l’histoire, insulte la mémoire des martyrs juifs des ghettos #Varsovie et des camps. Les nazis n’ont pas gazé de poux dans les camps ni soigné le typhus dans les ghettos. On y a exterminé, affamé, torturé, déshumanisé les juifs" -, après les expositions au Mémorial de la Shoah et les cérémonies à la mémoire des victimes de la Shoah auxquels ces dirigeants communautaires ont assisté depuis des décennies, peut-on inviter ces personnalités à mieux connaître l'Histoire de la Shoah, et à se renseigner davantage avant de condamner Ivan Rioufol ?  

C'est d'autant plus regrettable qu'Ivan Rioufol est un journaliste cultivé, ami fidèle et sincère du peuple Juif et de l'Etat d'Israël qu'il a défendus quand nos collègues occultaient l'antisémitisme islamique, et qu'il a stigmatisé l'instrumentalisation politique de la Shoah. 

A noter que le 6 février 2021, le journaliste Edwy Plenel a déclaré sur France 2 : 
« Serge Klarsfeld a mené le combat, et je l'ai accompagné quand j'étais au Monde, face à Mitterrand sur la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs, dans la participation au génocide contre les Juifs d'Europe. Il dit : Ce que dit Zemmour sur nos compatriotes musulmans, c’est ce que disait Hitler sur les juifs. Et si on laisse continuer à dire ça, ça finit pareil" »

Durant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 26 février 2022, le philosophe et essayiste Bernard-Henri Lévy a twitté : "L’erreur de #Poutine fut de mésestimer #Zelensky .Préférant mourir les armes à la main, il fortifie la résistance de Kiev, harangue son peuple et mène la campagne diplomatique. Quelque chose des héros du ghetto de Varsovie. Ou, si nous l’aidons, des résistants capables de gagner".

Silence de ces mêmes dirigeants communautaires sur ces déclarations infondées et scandaleuses.


"Mis sur pied dès le mois d’octobre 1939, les ghettos étaient des quartiers isolés par des barbelés ou un mur, dans lesquels les nazis forcèrent la population juive à vivre dans des conditions misérables. Au sein des ghettos, des Conseils juifs sont mis en place à l’initiative des nazis. Un lent processus d'annihilation prend forme sous la coupe des nazis."
 
"La mise en place des ghettos
Le premier ghetto est mis en place le 8 octobre 1939 à Piotrkow (Pologne). Dès la fin de l'année 1939, sous le commandement de Hans Frank, les Juifs sont rassemblés et entassés dans un quartier de la ville, clôturé de hauts murs et soumis au couvre-feu de 19 heures à 7 heures. Il s’agit officiellement d’enrayer le typhus et d’éradiquer le marché noir juif. Officieusement, en mettant en œuvre la politique vétérinaire du IIIème Reich, le ghetto doit faire jouer la « sélection naturelle » par la faim, l’épuisement et l’épidémie. Le ghetto de Piotrkow est suivi par ceux de Lodz, de Varsovie, de Cracovie, de Lublin et de Lwow.
Depuis l’intérieur du ghetto, les contacts avec l’extérieur sont extrêmement limités tandis que les Allemands sont omniprésents par le biais de la Gestapo et de la Kripo (police criminelle). Les Allemands y ordonnent le recensement de la population juive et établissent un fichier statistique qui deviendra un outil majeur de la persécution et de la spoliation.
A partir du 1er décembre 1939 ; sur ordre de Hans Frank, tous les Juifs âgés de plus de dix ans (douze à Varsovie), doivent arborer sur la manche droite de leur vêtement un brassard ou figurera une étoile de David. Le port de cet insigne a pour objectif d’isoler la population juive et de créer par un marquage vestimentaire un ghetto psychique. D’autres mesures sont prises en 1939 et 1940, visant à isoler davantage, à brimer, humilier afin d’empêcher toute velléité de résistance : couvre-feu, interdiction de voyager en chemin de fer, confiscation des postes de radio, interruption fréquente de la distribution du courrier…
Les Conseils juifs
La Pologne d’avant-guerre comptait près d’un millier de communautés juives organisées. Les petites communautés sont dissoutes et regroupées avec violence dans les ghettos des villes principales. Moins d’un an après l’entrée des Allemands en Pologne, la quasi-totalité des Juifs sont parqués dans les ghettos.
Les Conseils juifs sont mis en place à l’initiative des nazis par le décret du 28 novembre 1939. Leur but est de faire prendre en charge par la communauté juive l’essentiel des tâches administratives et bureaucratiques conduisant à son anéantissement : recensement, spoliation, déportation. Par le biais du Conseil qui leur est imposé, les Juifs prennent en main leur propre persécution, en pensant toujours qu’en acceptant celle-ci, ils éviteraient pire encore.
Une communauté de 10000 personnes doit avoir un Conseil de 12 membres, et de 24 membres si son effectif est supérieur. Le Conseil est soit nommé directement par les Allemands, soit organisé à l’intérieur de la communauté par ses chefs traditionnels laïques et religieux.
Devenu, de facto, une administration municipale, le Conseil juif assure la distribution des cartes de rationnement, la répartition de la nourriture dans les cantines populaires, l’affectation des logements, la perception des impôts, la gestion des écoles, l’organisation des soins médicaux, du travail intérieur et extérieur, sous la coupe des Allemands dans tous ces domaines. L’entassement est délibéré. A Lodz, deuxième plus grand ghetto de Pologne constitué dans les premiers mois de l’occupation, 100 000 juifs sont transférés en quelques semaines dans un quartier de taudis là ou 62 000 juifs s’entassaient déjà avant la guerre. La densité d’occupation des logements se monte alors à 6 personnes par pièce. L’entassement, la faim et les épidémies produisent les effets escomptés.  
L’Allemagne nazie maintient les élites juives en vie, car, jusqu’au dernier moment elle a besoin des instances communautaires pour encadrer une population toute entière destinée à l’anéantissement physique. Les Conseils juifs sont généralement haïs par la population.
Une survie souterraine minée par la faim
En dépit des ravages opérés par un processus d’annihilation lente par privation des moyens d’existence, les ghettos connaissent généralement une vie culturelle intense. A Wilno, Lodz ou encore à Varsovie, par exemple, des théâtres fonctionnent.
Mais la faim opère un travail de sape qui brise la population. A Lodz, les travailleurs reçoivent 65% de la ration calorique minimale, les autres encore moins. A Wilno, ils perçoivent moins de 600 calories par jour. De mai 1940 à août 1944, 40 000 personnes meurent des seuls effets de la faim dans le ghetto de Lodz, où des émeutes avaient éclaté en août 1940 et en janvier 1941, quand la population avait encore la force morale et physique de se rebeller.
A cela s’ajoute la saleté ambiante (la gale est omniprésente), les invasions de puces, de rats et de poux mais aussi les poussées de fièvre typhoïde, de fièvres éruptives et de dysenterie. On note aussi une épidémie de tuberculose. Les fausses couches sont nombreuses, dans les ghettos où les grossesses sont autorisées. A Wilno et Cracovie, les Allemands, sous menace de mort, interdisent toute grossesse.
Regards sur les ghettos
En 2013, le Mémorial de la Shoah organisait une exposition intitulée "Regards sur les Ghettos" et dédiée à la photographie des ghettos, l’occasion de revenir sur l’ambiguïté du contexte de prises de vue et sur la personnalité des auteurs amateurs ou professionnels, clandestins ou de propagande. L’exposition présente près de 500 photographies peu connues des ghettos.
Dans les territoires annexés à l’Est, l'idée de séparer totalement les Juifs du reste de la société et de les regrouper dans des quartiers spéciaux s'impose aux nazis et des centaines de ghettos sont progressivement mis en place.
Curieusement, ces lieux d'exactions ont été immortalisés par des centaines de clichés, conservés aujourd’hui dans des centres d’archives ou chez des collectionneurs privés. Que nous donnent à voir ces images ? Quelle est leur fonction ? Propagande ? Témoignage ? Dénonciation ?
Les réponses sont en partie données par le contexte de leur réalisation, par la lecture des scènes représentées et bien sûr par leurs auteurs. Des unités de propagande nazies ont ainsi photographié les ghettos pour les besoins de campagnes antisémites. Des soldats allemands ont aussi pris des clichés. Enfin, plusieurs photographes juifs ont, en dépit de l'interdiction, continué à prendre des photos de leur propre destruction tout au long des années de l’occupation nazie.
Néanmoins, les perspectives portées par chacun de ces regards ne sont pas toujours limpides.
L'ambivalence reste le maître mot de ces photographies qui pérennisent un monde juif en cours d'anéantissement.
Depuis, de nombreuses photos mais aussi certains contenus textuels sont disponibles sur le site de l'exposition. Nous vous encourageons à y découvrir les photographies et explications pour plus d'informations sur le sujet des ghettos pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sources : Dictionnaire de la Shoah (Larousse) et le Mémorial de la Shoah"


« Les archives secrètes du ghetto de Varsovie » par Roberta Grossman
Etats-Unis, 2018
Sur Arte les 15 janvier 2019 à 20 h 50, 25 janvier 25019 à 9 h 30
A l’Unesco le 27 Janvier 2019 de 18 h 30 à 21 h 15

Visuel :
© Anna Wloch

Articles sur ce blog concernant :
Les citations sur le film sont d'Arte. Cet article a été publié le 14 janvier 2019, puis le 18 avril 2020, puis le 19 avril 2021.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire