lundi 27 mars 2023

Le Tribunal militaire de Tokyo (1946-1948)

Le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient (TMIEON), Tribunal de Tokyo ou Tribunal militaire de Tokyo, a été créé le 19 janvier 1946 afin de juger des responsables criminels japonais de la Deuxième Guerre mondiale, soit 28 hauts responsables, officiers militaires et officiers de grades inférieurs, mais pas l'empereur nippon et pas l'unité 731, unité de recherche bactériologique. Il a rendu ses verdicts de culpabilité du 4 au 12 novembre 1948. Arte diffusera le 31 mars 2023 à 11 h 45, dans le cadre de « Mystères d'archives », « 1946. Le long procès de Tokyo  » de Serge Viallet et Franck Mazuet.

« La bombe » par Rushmore Denooyer
« Le procès du siècle. Les chroniqueurs célèbres de Nuremberg » de Peter Hartl
Institué par les Alliés victorieux, le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient (TMIEON), Tribunal de Tokyo ou Tribunal militaire de Tokyo, a été créé le 19 janvier 1946 afin de juger des responsables criminels japonais de la Deuxième Guerre mondiale, soit 28 hauts responsables, officiers militaires et officiers de grades inférieurs, mais pas l'empereur nippon et pas l'Unité 731, unité de recherche bactériologique dont l'un des dirigeants était le général et chirurgien Shiro Ishii, promoteur d'une guerre biologique et d'expérimentations biomédicales barbares. 

Il a rendu ses verdicts de culpabilité du 4 au 12 novembre 1948. Sept condamnés à morts ont été pendus.

Douze médecins de l'Unité 731 dont jugés par les Soviétiques en 1949 durant du procès de Khabarovsk

« De Nuremberg à Tokyo » par Tim B. Toidze
« De Nuremberg à Tokyo » (« Death by hanging! » - Der Kriegsverbrecherprozess von Tokio » ; Judging Japan) est un documentaire réalisé par Tim B. Toidze. Après la Deuxième Guerre mondiale, le « tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient se voulait comparable à celui de Nuremberg : un modèle de justice pour juger les crimes de guerre du Japon. Orchestrée par le général MacArthur, qui supervise l'occupation américaine du pays depuis sa capitulation en août 1945, cette instance est aujourd'hui qualifiée de « mascarade hypocrite ». Un « fiasco judiciaire » ? Arte le rediffusa le 7 août 2018 à 22 h 30.

« Un total de 828 audiences, 419 témoignages, 4 336 pièces versées au dossier entre les mains de 11 juges » originaires de onze pays distincts - Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Pays-Bas, Australie, Chine, Inde - « et 28 accusés : voilà en quelques chiffres les grandes données du procès de Tokyo, qui s'est ouvert en janvier 1946 et a duré deux ans, six mois et quinze jours ».

Le Japon a brûlé des pièces compromettantes après le discours de l'empereur Hiro Hito à la voix aiguë.

Débutant le 3 mai 1946, le « tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient se voulait comparable à celui mis en place à Nuremberg  : un modèle de justice pour juger les crimes de guerre du Japon ». Il jugeait « 28 hauts dirigeants japonais tenus pour responsable de la politique de conquête et de terreur menée par leur pays sur plus de trois décennies ». Dans leur prison, les détenus peuvent communiquer entre eux librement.

« Il s'agit d'établir  leurs responsabilités dans les atrocités commises par l'armée japonaise entre 1931 et 1945 en Asie. De la Chine à la Birmanie en passant par l'Indonésie, la Corée et les Philippines, les troupes impériales ont répandu dévastation et horreur durant leur conquête. Le sort réservé à la ville de Nankin, en Chine, constitue un terrible exemple de ces exactions. Ainsi, l'acte d'accusation présenté aux juges dénombre 200 000 à 300 000 morts et 20 000 cas de viols ». Des juges des Philippines - le juge est ancien prisonnier de guerre du Japon -, de Chine et des Indes britanniques manquent le premier jour d'audience.

« Orchestrée par le général MacArthur, qui supervise l'occupation américaine du pays depuis sa capitulation en août 1945, cette instance est aujourd'hui qualifiée de « mascarade hypocrite ».

Le président du Tribunal est australien.

Le « principal obstacle à la réalisation d'une justice impartiale tient surtout à l'absence au prétoire de l'empereur Hirohito ». Pourtant, son rôle s'avère déterminant dans la guerre : l'empereur "avait l'autorité et le pouvoir". Ce qui est révélé, par mégarde, par un prévenu lors des audiences.

« Comment expliquer en effet que soient traduits devant la cour des responsables issus de seize gouvernements quand celui qui a été le plus haut dignitaire de l'État durant les quatorze ans de guerre n'a pas été cité à comparaître, même en tant que témoin ? »

« Pour s'assurer de la docilité du Japon dans une Asie appelée à devenir cruciale, notamment dans la lutte contre le communisme, MacArthur cherche à tout prix à le préserver ». Et maintient la dynastie impériale à la tête du Japon.

La « responsabilité impériale est alors minutieusement gommée et les atrocités commises par l'armée japonaise ne tardent pas à prendre le même chemin ». Le général Mc Arthur est persuadée que le peuple japonais soutient son empereur et que maintenir ce dernier à sa fonction permet d'éviter une réaction populaire violente. Et il alimente le Département d'Etat américain de dépêche en ce sens. Or, divers sondages démontrent que les Japonais étaient très majoritairement alors prêts à un changement politique au niveau politique le plus haut et qu'une infime minorité demeurait attachée à Hiro Hito. Mais, dans la perspective d'une Guerre froide, dans leur lutte contre le communisme, les Etats-Unis décident de garder l'empereur nippon malgré toute son implication dans la Deuxième Guerre mondiale.

Après 419 témoignages, deux ans après la première séance, la lecture du verdict prend cinq jours. Et le Japon a eu le temps de changer en ces quelques années.

« On a longtemps ignoré  ce qui se passait entre les juges dans les coulisses du tribunal. Ils ont débattu, lutté pied à pied pour finalement aboutir à un verdict à la simple majorité, cinq juges émettant un jugement séparé. Leurs dilemmes, les conflits et les arguments seront racontés dans ce film ».

« Enrichi d'archives d'une grande qualité, le documentaire, qui marie des infographies dynamiques et des dessins réalisés à la manière des estampes, éclaire d'une manière inédite les controverses qui ont émaillé ce grand procès oublié ».

Le documentaire « De Nuremberg à Tokyo » a été finaliste au 14e Focal International Awards dans la catégorie « Best Use of Footage in a History Production » (25 mai 2017, Londres) et a reçu le Prix du « Meilleur Projet Histoire » au Sunny Side of the Doc en 2014.

Quid des Juifs ? Âgée de 78 ans, Anne-Ruth Wertheim, néerlandaise Juive a témoigné en juillet 2013 sur son enfance en Indonésie, alors dénommée Indes orientales néerlandaises. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, pendant l’occupation de cet archipel par le Japon (mars 1942-août 1945), Anne-Ruth Wertheim a été internée en 1944 dans un camp spécifique destiné aux Juifs. Ceux-ci y ont été battus, sous-alimentés… L’internement des Juifs a débuté en 1943 : le Japon a interné des Juifs de pays autres que ceux des Alliés – Etats-Unis, Grande-Bretagne, etc. -, par exemple du Moyen-Orient, dont l’Egypte.

La Chine et d’autres pays de l’ancienne « sphère de co-prospérité » de l'Empire du Soleil Levant réclament depuis des années des « excuses sincères » du Japon pour les actes que le Japon militariste, impérialiste, a commis : environ 200 000 « femmes de réconfort », en fait esclaves sexuelles, généralement Coréennes, mais aussi Chinoises, Indonésiennes et ressortissantes d’autres pays sud-asiatiques -, ont été contraintes de se prostituer dans les bordels de l’armée impériale nippone, 300 000 morts lors du sac de Nankin, accompagné de viols et destructions lors des six semaines ayant suivi le 13 décembre 1937, attaque de Pearl Harbour, prétendues « expériences médicales », etc.

Dans le cadre de la 18e édition du Mois du film documentaire, le Mémorial de la Shoah montra ce documentaire le 26 novembre 2017.

Histoire diffusa ce film le 12 avril 2018 à 10 h 25

« 1946. Le long procès de Tokyo »
« Mystères d'archives » offre « un autre regard sur les événements du XXe siècle ». « Comment les médias ont-ils couvert la capitulation du Japon en 1945 ? Pourquoi y a-t-il eu trois cérémonies pour les funérailles de Charles de Gaulle ? A quoi les images des ONG ont-elles servi lors de la famine en Russie ? Cette série documentaire jette un nouveau regard sur l'histoire mondiale et des événements du XXe siècle en analysant minutieusement les images d'archives, célèbres ou inédites. »

Arte diffusera le 31 mars 2023 à 11 h 45, dans le cadre de « Mystères d'archives », « 1946. Le long procès de Tokyo » de Serge Viallet et Franck Mazuet.

« Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un Japon sous occupation américaine, vingt-huit hauts responsables nippons, accusés de crimes contre la paix, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité sont jugés par le "Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient".

« Parmi eux figure l’ex-Premier ministre Hideki Tojo, considéré comme le responsable de l’attaque de Pearl Harbor ». 

« L’empereur du Japon, lui, a échappé aux poursuites, Washington ayant imposé qu’il soit maintenu sur le trône ». 

« Conçu sur le modèle de celui de Nuremberg, le procès, qui s’ouvre à Tokyo en avril 1946, dans le bâtiment de l’ancien ministère de la Guerre, va s'étaler sur deux ans et demi ».

« Pourquoi une telle durée ? Qui sont les juges ? Quelles traces ce procès a-t-il laissées dans la société japonaise ? » 


« De Nuremberg à Tokyo » par Tim B. Toidze
France, Canada, Japon, Arte France, Sundial Entertainment, ARTE France, RTS - Télévision Suisse, RTBF - Télévision belge, SRC - RADIO CANADA, RSI - Televisione Svizzera, NRK- Norwegian Broadcasting Corp., Phoenix Satellite TV (H.K.), Point du Jour, 2016, 57 Min
Sur Arte les 8 août 2017 à 22 h 30, 7 août 2018 à 22 h 30.
Sur Histoire le 12 avril 2018 à 10 h 25
Au Mémorial de la Shoah, dans le cadre de la 18e édition du Mois du film documentaire,, le 26 novembre 2017 à 17 h. En présence d’Annette Wieviorka, directrice de recherche, CNRS, Joël Hubrecht, Institut des hautes Études sur la justice, et Luc Martin-Gousset, producteur.
Visuels © Point du Jour

« 1946. Le long procès de Tokyo » de Serge Viallet et Franck Mazuet 
France, 2022, 26 min
Coproduction : ARTE France, INA
Sur Arte les 31 mars 2023 à 11 h 45, 26 avril 2023 à 5 h 50
Sur arte.tv du 24/02/2023 au 01/09/2023

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Les citations sont extraites d'Arte. Cet article a été publié le 8 août 2017, puis les 26 novembre 2017, 11 avril 2018, 8 août 2018.

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