mardi 7 avril 2020

Sigmund Freud. Du regard à l’écoute


Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) présenta l’exposition passionnante « Sigmund Freud. Du regard à l’écoute ». Environ « 200 pièces – peintures, dessins, gravures, ouvrages, instruments scientifiques –, dont des œuvres majeures de Gustave Courbet (L’Origine du monde), Gustav Klimt, René Magritte ou Mark Rothko, elle jette un regard nouveau sur le cheminement intellectuel et scientifique de l’inventeur de la psychanalyse, et met en évidence la dette du grand médecin viennois à l’égard du judaïsme ». Arte diffusera le 6 avril 2020 "Sigmund Freud, un juif sans Dieu" (Freud intim) de David Teboul. 

Moïse. Figures d’un prophète 
Lucian Freud. Portraits

C'est une gageure ! Concevoir une exposition sur la genèse et le développement de la pensée de Freud (1856-1939), fondateur de la psychanalyse. Un pari réussi car cette pensée est éclairée, au fil des salles, par l'évolution des sciences et des arts, et leur dialogue avec la psychanalyse.

Lors des vingt ans du mahJ, l’exposition « Sigmund Freud. Du regard à l’écoute » est « la première présentée en France sur Sigmund Freud (1856-1939). Par un ensemble de 200 pièces – peintures, dessins, gravures, ouvrages, instruments scientifiques –, dont des œuvres majeures de Gustave Courbet (L’Origine du monde), Gustav KlimtRené Magritte ou Mark Rothko, elle jette un regard nouveau sur le cheminement intellectuel et scientifique de l’inventeur de la psychanalyse, et met en évidence la dette du grand médecin viennois à l’égard du judaïsme ».

« En France, l’enseignement de Freud est d’abord diffusé par les cercles littéraires, surréalistes en particulier, dans le sillage du symbolisme de la fin du XIXe siècle. Or cette réduction à la littérature ignore la rationalité dont se réclame la doctrine freudienne.

Le « parcours de l’exposition insiste donc sur les années viennoises puis parisiennes de Freud, héritier de Darwin, qui débute sa carrière en tant que neurologue, et dont l’intérêt pour la biologie ne va cesser de croître – deux pièces emblématiques, Une leçon clinique à la Salpêtrière d'André Brouillet (1857-1914) et le baquet à magnétiser de Franz Anton Mesmer (1734-1815) sont prêtées pour la première fois. Les premières recherches de Freud s’enracinent dans la tentative de tracer des schémas et des esquisses souvent très proches de ceux que les neurosciences s’efforcent alors de dessiner pour expliquer la croissance et le développement des neurones et le fonctionnement du cerveau. » Vers la fin de sa vie, Freud était particulièrement attentif aux progrès de la science qu'il n'excluait pas ; pour lui, la psychanalyse n'était pas l'unique explication ou remède. 

L’exposition « fait redécouvrir l’invention de la psychanalyse. Si cette démarche est née de l’observation éminemment visuelle des symptômes, photographiés, dessinés, mis en scène autour de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à la Salpêtrière, elle trouve sa spécificité et son efficacité à refuser l’image. Elle s’épanouit dans la seule écoute, dans les associations de mots, en l’absence de toute représentation visuelle. »

Le « lisible contre le visible, le mot contre l’image : Freud se pose ici en héritier de Moïse, grand briseur d’idoles. La spiritualité juive, à défaut d’une foi et d’une pratique, irrigue ses travaux, de L’Interprétation des rêves (1900) – ouvrage nourri d’herméneutique talmudique –, jusqu’à l’essai final, Moïse et le monothéisme (1939). Si Freud lui-même, né dans une famille juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah (les Lumières juives), affirme son athéisme et tient sa production scientifique à l’écart de son ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour faire de la psychanalyse une science universelle, détachée de tout particularisme religieux ou culturel. Mais la démarche psychanalytique est profondément tributaire de la tradition interprétative propre au judaïsme ».

L’exposition « bénéficie de prêts exceptionnels du musée Freud de Londres, du musée d’Orsay et du musée national d’Art moderne, ainsi que de grands musées autrichiens et allemands (Leopold Museum, Österreichische Galerie Belvedere, Vienne ; Museum der Bildenden Künste, Leipzig…) »

Elle « est accompagnée d’un riche programme (rencontres, conférences, projection, atelier de gravure, visites guidées...) ».

Le commissariat est assuré par Jean Clair, conservateur général des musées de France, écrivain, membre de l’Académie française, le conseil scientifique est composé par Laura Bossi, Laboratoire Sphère-Université Paris-Diderot et Philippe Comar, École nationale supérieure des beaux-arts. La coordination relève de Virginie Michel, mahJ assistée de Camille Filaferro, mahJ, et la scénographie de Hubert Le Gall assisté de Laurie Cousseau.

L’exposition bénéficie du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la direction régionale des Affaires culturelle d'Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, en partenariat avec le Forum culturel autrichien.

I. Freud neurobiologiste
« En 1896, lorsque Sigmund Freud emploie la première fois le terme de « psychanalyse », il a quarante ans et derrière lui une carrière d’une vingtaine d’années. Attiré par les sciences naturelles, il débute comme neuroanatomiste en 1876 chez Ernst Wilhelm von Brücke (1819-1892), l’un des fondateurs de l’anatomie microscopique, puis étudie les propriétés pharmacologiques de la cocaïne, dont il est le premier à décrire l’effet anesthésique local. Il se tourne ensuite vers la neurologie clinique, d’abord auprès de Theodor Meynert (1833-1892), l’un des pères des localisations cérébrales, puis auprès de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à Paris en 1885. À son retour à Vienne en 1886, il travaillera dix ans dans le service de neurologie de l’Institut de pédiatrie de Max Kassowitz (1842-1913) et publiera un ouvrage sur les paralysies infantiles. Il fera une dernière tentative de concilier la neurologie et la psychologie dans son Esquisse d’une psychologie pour neurologues, rédigée en 1895, dont une version retrouvée dans sa correspondance avec son ami Wilhelm Fliess sera publiée seulement après sa mort.

Freud cherche alors à se représenter le fonctionnement de l’« appareil psychique », imaginant des neurones chargés de la perception, d’autres de la mémoire, par « frayage des barrières de contact » (le concept de « synapse » sera proposé par le neurologue Charles Scott Sherrington seulement deux ans après). Dans ce texte et dans la correspondance avec Fliess (1858-1928), Freud annonce aussi sa vision d’une mémoire plastique, qui inscrit et retranscrit, qui réordonne, traduit et recrée les souvenirs. Au XXe siècle, cette conception fascinera des savants comme les prix Nobel Eric Kandel (né en 1929) ou Gerald Edelman (1829-1914) ».

II. Magnétisme, hystérie et hypnose : la Salpêtrière (1885-1886)
« Durant l’hiver 1885-1886, Sigmund Freud, jeune médecin, obtient une bourse d’étude pour suivre à Paris les cours de Jean-Martin Charcot. Le célèbre neurologue dirige la clinique des maladies du système nerveux à l’hôpital de la Salpêtrière, dont il a inauguré la chaire. Ses leçons publiques, au cours desquelles il pratique l’hypnose sur des patientes hystériques, sont des rendez-vous mondains où se rencontrent scientifiques, écrivains et artistes. Freud souhaite voir de ses propres yeux ces expériences controversées, entourées de l’aura du « merveilleux » qui s’attachait précédemment au magnétisme animal (théorie et pratique thérapeutiques développées au XVIIIe siècle par le médecin allemand Franz Anton Mesmer, fondées sur l'hypothèse de l'existence d'un « fluide magnétique »), mais où d’aucuns suspectent un excès de complaisance des malades à l’égard des médecins. La théâtralité des séances et les artefacts de cette maladie protéiforme « qui semble ignorer l’anatomie », qualifiée de névrose, impressionne Freud qui propose à Charcot de traduire ses Leçons en allemand. Cet enseignement a été immortalisé par le tableau d’André Brouillet (1857-1914), Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887, dont Freud acquerra une reproduction gravée qu’il placera dans son cabinet viennois. Parallèlement, Freud goûte la vie parisienne, fréquente les salles des Antiques au Louvre, assiste à Œdipe roi au Théâtre-Français, se laisse galvaniser par Sarah Bernhardt (1844-1923) dans le rôle de Théodora, et écoute chanter Yvette Guilbert (1865-1944), cette « diseuse fin de siècle », avec laquelle il entretiendra une passionnante correspondance sur la capacité de l’acteur à endosser des personnalités différentes. »

III. Freud évolutionniste : l’ère de la généalogie
« Sigmund Freud a évoqué « l’attrait puissant » que le darwinisme a exercé sur lui, comme « promesse de compréhension du monde » (Sigmund Freud présenté par lui-même, 1924). Depuis sa jeunesse, il se confrontera avec les thèmes posés par la révolution darwinienne, qu’il comparera à celle introduite par Nicolas Copernic (1473-1543) dans la cosmologie. Si Charles Darwin (1809-1882) a réuni des preuves de l’évolution des espèces et a proposé la sélection naturelle comme mécanisme, son disciple allemand, le zoologue Ernst Haeckel (1834-1919), a été le principal promoteur d’une nouvelle vision du monde fondée sur la généalogie. Tout en célébrant Darwin comme son maître, Haeckel l’insère dans une tradition continentale, inspirée par Goethe et par Lamarck, comme par la théorie cellulaire de son maître Rudolf Virchow : la vie jaillit du monde inorganique, et est sujette aux mêmes lois ; tout ce qui vit ou a vécu forme un seul grand arbre généalogique qui réunit les animaux, les végétaux et les organismes unicellulaires. L’homme est inséré dans la généalogie animale, et Haeckel devancera Darwin en postulant l’existence d’un ancêtre simiesque de l’homme qu’il nomme Pithecanthropus alalus, l’homme-singe dépourvu de langage. Freud sera durablement séduit par cette idée d’unité, due à la descendance commune de tous les êtres vivants.
Au grand arbre généalogique du vivant dessiné par Darwin et Haeckel, qui fait de nous les frères de sang des animaux, une autre figure du darwinisme allemand, August Weismann, ajoutera l’idée de la présence permanente, en nous, à travers les générations, d’une partie du corps de nos ancêtres : c’est sa théorie d’un « plasma germinatif » immortel, ancêtre de la notion moderne de génome. Cette théorie implique la non héritabilité des caractères acquis, chère à Freud. Dans Au-delà du principe de plaisir, Freud analysera les thèses de Weismann à propos de l’immortalité biologique et s’interrogera sur son rôle par rapport à la pulsion de mort. »

IV. Le cabinet des antiques
Sigmund Freud « commença sa collection dès les années 1880, profondément marqué par la passion de Jean-Martin Charcot, dont le bureau était rempli d’antiques. Dans une lettre du 2 février 1886 à Martha, sa future épouse, Freud disait combien il admirait Charcot, ce grand médecin « qui vit dans un musée », et combien il rêvait de l’égaler. Mais c’est dix ans plus tard, alors que naît la psychanalyse, que débute véritablement sa collection. Freud achète la majorité de ses pièces auprès d’antiquaires viennois et lors de ses voyages en Grèce, en Italie… C’est la grande époque des chantiers archéologiques, des fouilles égyptiennes, syriennes, babyloniennes, de l’exploration des antiquités grecques. Les objets archéologiques circulent alors librement en Europe et il est facile d’acquérir des pièces uniques, parfois somptueuses. À sa mort, Freud possédait plus de trois mille antiques. Le patient qui  pénétrait dans son cabinet se trouvait face à des centaines de figurines, des centaines de regards qui l’accueillaient.
En 1938, la collection fut sauvée par Marie Bonaparte (1882-1962), qui versera une rançon aux nazis pour permettre son exfiltration à Londres avec Martha et Sigmund Freud, qui s’installeront dans une maison au 20, Maresfield Gardens, aujourd’hui devenue le Freud Museum.
Freud, à plusieurs reprises, fera des parallèles entre le travail psychanalytique et la lecture des antiques : « En fait, l’interprétation des rêves est tout à fait analogue au déchiffrement d’une écriture pictographique ancienne telle que les hiéroglyphes d’Égypte. » (L’Intérêt de la psychanalyse, 1913). »

V. Le divan et la naissance de la psychanalyse
« À Paris, à l'hôpital de la Salpêtrière, Sigmund Freud découvre l’hypnose dans le service de Jean-Martin Charcot. Hypnose qu’il abandonnera rapidement, mais qui lui révèle le pouvoir de suggestion du médecin sur son patient. Freud analysera la puissance de ce lien thérapeutique, qu’il nomme « transfert » et la possibilité de le canaliser vers des fins cliniques. Le thérapeute est aimé – ou haï – car le patient transfère sur lui des désirs qu’il éprouvait pour son père ou sa mère : l’analysé revit symboliquement des pans de son enfance et voit émerger ses souvenirs enfouis.
En juillet 1897, quelque temps après la mort de son père, Freud entreprend de s’autoanalyser en déchiffrant ses rêves. À cette époque, il croit que les névroses sont la conséquence d’abus sexuels commis par des adultes pervers. Or, avec ce travail d’exploration, il découvre que l’inconscient est peuplé de fantasmes incestueux, meurtriers, datant de l’enfance. Son autoanalyse amène également Freud à découvrir que les songes et les symptômes psychiques parlent le même langage codé : ils dissimulent les désirs que nous préférons taire.
La guérison ne survient que si le patient comprend lui-même l’origine de sa souffrance, s’il est actif. Pour cette raison, durant la séance, la parole lui appartient. Il doit dire ce qui lui passe par la tête, sans choisir les mots qui lui traversent l’esprit. C’est la règle fondamentale de la psychanalyse que Freud a appelée l’« association libre ». 
Pour que le patient associe librement, il est allongé sur un divan. Cette position, qui évoque le sommeil, favorise l’émergence de l’imaginaire et du transfert. Pour Freud, le divan fait partie d’un rituel qui symbolise la situation entre analysant et analysé. Cette dernière exclut aussi toute communication visuelle entre le patient et son thérapeute : le visage de ce dernier, assis sur un fauteuil situé derrière la tête du second, doit demeurer caché, pour qu’aucune expression faciale ne vienne influencer la libre association du discours, ni son interprétation, dans la seule écoute. »

VI. La science des rêves (1900)
« L’interprétation des rêves par des devins, oracles ou augures, soucieux de révéler l’avenir ou de faire entendre la voix des puissances surnaturelles, a longtemps relevé des sciences occultes. Et, jusqu’à une époque récente, philosophes et scientifiques considéraient la vie onirique comme une production de l’esprit humain ne répondant à aucune logique déterminée. Fruit d’un labeur assidu de quatre années, L’Interprétation des rêves de Sigmund Freud passe relativement inaperçu lors de sa publication en 1900, mais l’ouvrage, qui connut de nombreuses rééditions, s’est imposé comme un des textes fondateurs de la psychanalyse. Pour Freud, le rêve est une formation psychique propre au rêveur et douée de sens, mais qui ne se laisse pas facilement décrypter car l’activité onirique met en scène des désirs refoulés qui se manifestent sous un déguisement. Au départ, l’interprétation du rêve était, pour lui, un adjuvant à la pratique de la psychanalyse. Mais, rapidement, cette méthode d’investigation de l’inconscient s’est révélée centrale dans l’étude psychologique des névroses. Plus largement, elle est apparue comme un modèle de compréhension des processus psychiques, permettant d’expliquer la formation des phobies, des idées obsessionnelles ou des idées délirantes. Comme l’écrit Freud : « L’interprétation du rêve est la via regia (voie royale) qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie de l’âme. »

VII. La vie sexuelle
« En 1905, lorsque Sigmund Freud publie Trois essais sur la théorie sexuelle, suivi un peu plus tard de Contribution à la psychologie de la vie amoureuse, la sexualité est déjà l’objet de nombreuses études scientifiques, comme celle du psychiatre austro-hongrois Richard von Krafft-Ebing (1840-1902), Psychopathia Sexualis, qui envisage la sexualité sous ses aspects les plus divers, y compris juridiques. Elle est aussi au centre des préoccupations de beaucoup d’artistes, notamment à Vienne, avec Gustav Klimt ou Egon Schiele. Dans son ouvrage, Freud décrit ce qu’il nomme « libido », une énergie vitale ayant sa source dans la sexualité. Pour lui, il est impossible de concilier les exigences de cette pulsion sexuelle, dont le but est la recherche égoïste du plaisir, avec les attentes de la civilisation qui impliquent entente et cohésion sociale. Le refoulement de la libido entraîne le plus souvent des troubles psychiques, des névroses. Mais cette énergie vitale est aussi susceptible de se déplacer vers des buts non sexuels. Sa sublimation serait à l’origine des productions culturelles les plus élevées de l’humanité, notamment des œuvres d’art qui, elles, sont socialement reconnues et admirées. Ainsi, par sa capacité à se transformer, la pulsion sexuelle innerverait la plupart des activités et des comportements humains. Quant à la sexualité proprement dite, elle n’aurait d’autres moyens pour se satisfaire que de s’affranchir des prescriptions morales de la société, en valorisant l’interdit ou le rabaissement de son objet. »

VIII. Le mouvement surréaliste et ses influences dans les années 1920
« L’âge d’or des rapports entre Sigmund Freud et les tenants du mouvement surréaliste se situe dans les années 1920 et 1930. Pendant la Première Guerre mondiale, André Breton (1896-1966), étudiant en médecine, fut affecté en 1916 comme interne en psychiatrie au Centre neuropsychiatrique militaire de Saint-Dizier. Breton sera tout occupé de l’étude de Freud afin d’appliquer le monologue incontrôlé que Freud espérait obtenir de ses patients, au discours surréaliste (comme il l’écrira dans Les Pas perdus).
Dès 1921, Breton entreprend un pèlerinage à Vienne pour obtenir son « Interview du Professeur Freud ». Mais accueilli le 10 octobre, au 19 Berggasse, Breton, très déçu, ne trouve pas « de quoi alimenter le plus infime reportage ». Une correspondance s’ensuit pourtant, à partir d’octobre 1924, Breton se hâtant de faire parvenir son Manifeste du surréalisme à Freud.
En octobre 1927, la revue La Révolution surréaliste donne une place d’honneur à la traduction de l’essai de Freud La Question de l’analyse profane publié en 1926, et l’illustre par deux dessins collectifs nommés « cadavres exquis » et un tableau d’Yves Tanguy.
Freud exprimera dans une lettre à Breton du 26 décembre 1932 son aveu qui est un désaveu : « Bien que je reçoive tant de témoignages de l’intérêt que vous et vos amis portez à mes recherches, moi-même je ne suis pas en état de me rendre compte ce qu’est et ce que veut le surréalisme... »
La rencontre de Freud avec Salvador Dalí, à Londres en 1938, changera en partie son opinion sur les surréalistes qu’il tenait pour des fous « à cent pour cent – disons plutôt, comme pour l’alcool, à quatre-vingt-quinze pour cent. » (lettre à Stefan Zweig, 19 juillet 1938). Les trois portraits de Freud réalisés par Dalí témoignent de l’ultime vision de Freud, un an avant sa mort, par un peintre qui ne cache pas son pressentiment du vertige qui emportera le père de la psychanalyse. »

IX. Moïse et le judaïsme
« Mes parents étaient juifs. Moi-même, je suis demeuré juif. »
(Sigmund Freud, Ma vie et la psychanalyse, 1925).
Sigmund Freud « naît en 1856 à Freiberg, ville de l’Empire d’Autriche, dans une famille juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah, le mouvement juif des Lumières. Il parle l’allemand et le yiddish, et possède quelques notions d’hébreu que lui a enseignées son père par la lecture de la Bible de Philippson. « Le fait de me plonger précocement dans l’histoire biblique, à peine avais-je appris l’art de lire, a déterminé de façon persistante l’orientation de mon intérêt » (Sigmund Freud présenté par lui-même, 1924). Sa famille s’installe en 1860 dans le quartier juif de Vienne, où il demeurera jusqu’à son exil forcé à Londres en 1938, après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne. Si Freud, qui se disait « incroyant », a longtemps tenu ses œuvres à l’écart de son ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour faire de la psychanalyse une science universelle, détachée de tout particularisme religieux ou culturel. Mais la démarche psychanalytique est tributaire de la tradition interprétative propre au judaïsme, et en particulier du Talmud. Dans son dernier ouvrage Moïse et le monothéisme, publié l’année de sa mort, Freud s’éloigne des recherches purement psychanalytiques et revient sur ses origines en questionnant les fondements de la religion juive. Déjà, quelques années avant, dans la préface à l’édition hébraïque de Totem et tabou (1930), Freud, qui affirmait être totalement détaché de la religion de ses pères mais n’avoir jamais renié l’appartenance à son peuple, s’interrogeait sur cette filiation au judaïsme : « Qu’est-ce qui est encore juif chez toi, alors que tu as renoncé à tout ce patrimoine ? – Encore beaucoup de choses, et probablement l’essentiel. »

"Sigmund Freud, un juif sans Dieu"
Arte diffusera le 6 avril 2020 "Sigmund Freud, un juif sans Dieu" (Freud intim) de David Teboul. "Au travers d’images d’archives hypnotiques et en s’appuyant sur sa correspondance, David Teboul raconte un Sigmund Freud intime. Un portrait touchant du père de la psychanalyse et un grand roman familial. Avec les voix de Mathieu Amalric, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve et Jeanne Balibar."


"Plus de quatre-vingts ans après sa disparition le 23 septembre 1939 à Londres, Sigmund Freud hante encore le siècle nouveau, figure iconique et demi-dieu sans dieu. Pour évoquer l’homme, plus méconnu qu’il n’y paraît derrière la barbe taillée et le regard pénétrant du médecin viennois du 19 Berggasse, David Teboul a simplement choisi de faire entendre sa voix – et celle de ses proches –, au travers de sa correspondance, à laquelle ce grand épistolier consacrait quelque trois heures chaque jour. Dans ses lettres, cet enfant de la Mitteleuropa, né en 1856 à Freiberg en Moravie, se raconte avec une sensible élégance et délivre sa pensée, fluide et lumineuse, composant le portrait d’un homme et d’un penseur indissociablement liés. Lequel se donnera tout entier à l’œuvre d’une vie : la psychanalyse et l’essor de son mouvement, depuis le texte fondateur "L’interprétation des rêves". Au fil de son récit, Sigmund Freud dévoile la construction de sa psyché, le rapport complexe au père, l’amour de la mère, l’éblouissement de l’enfant aussi, qui découvre, dans la Bible de Philippson, la saga égyptienne de Moïse, et la complicité sans faille avec sa fille Anna."

"En immersion dans son époque, le film invite au cœur de l'intimité de Freud, entre enthousiasmes et abattements, succès et échecs, amitiés intenses – de Wilhelm Fliess à Carl Gustav Jung et de Lou Andreas-Salomé à Marie Bonaparte – et déceptions. Il révèle aussi un père de famille aimant, que les femmes de sa vie, l’épouse Martha, mais surtout Anna, née avec la psychanalyse, cherchent à protéger. Déroulant un flux hypnotique d’archives – dont les rares et touchantes images de lui –, David Teboul ("Bardot, la méprise") s'inspire du processus de libre association pour suggérer les événements qui ont jalonné son épopée intellectuelle. Fragments d’histoire et scènes quotidiennes infusent le film, réminiscences oniriques qui rendent Freud étrangement proche et attachant, puissant et vulnérable. Mathieu Amalric porte sa voix, Isabelle Huppert, celle d'Anna, alors que Marie Bonaparte est incarnée par Catherine Deneuve et Lou Andreas-Salomé, par Jeanne Balibar. Un beau roman familial."

Propos recueillis par Sylvie Dauvillier

"Entre fluidité lumineuse de la pensée de Freud et dérive onirique des images, David Teboul compose un beau portrait intime du père de la psychanalyse. Entretien.

Pourquoi avoir choisi de réaliser un film sur Freud ?
David Teboul : J’ai porté ce projet pendant de longues années. Je voulais faire un film avec Freud plutôt que sur lui, qu’on entende sa voix à travers sa correspondance, laquelle fait le lien entre l’homme et le penseur qui a révolutionné le champ des idées. Il y a chez Freud une mise à l’épreuve de la pensée. En homme de l’interprétation, il se remet sans cesse en question. En s’appuyant sur son intimité – entièrement contenue dans ses lettres si on les lit avec attention –, le film raconte sa vie et l’évolution de sa pensée, en donnant à voir le contexte dans lequel elle est née. Il explore son rapport au père, à la figure de Moïse, et sa relation, belle et intense, avec sa fille Anna, héritière désignée et future gardienne du temple, qui a l’âge de la psychanalyse.

Qu’avez-vous appris sur lui ?
J’ai découvert un père de famille et un homme empreint d’une grande humanité – Freud était sensible à ses proches et aux petits soucis du quotidien. J’ai été frappé par son attachement profond à la judéité, alors que non-croyant, ce libre-penseur cosmopolite avait renoncé à la tradition. C’est d’ailleurs pour éviter que la psychanalyse soit considérée comme "une science juive" qu’il a fait appel à Carl Gustav Jung. En lisant ses lettres, j’ai été ému aussi par un homme habité d’une grande tendresse, aux amitiés masculines fusionnelles qui l’ont souvent déçu, parce qu’il en attendait beaucoup. À la fin de sa vie, il a d’ailleurs préféré la compagnie des femmes, qui le protégeaient davantage. Mais sa grande obsession demeurait la psychanalyse, l’inventer et l’imposer : toutes ses amitiés sont liées à l’histoire du mouvement psychanalytique.

Vous avez réuni une prodigieuse somme d’archives…
De la bibliothèque du Congrès à Washington à des fonds d’archives en Autriche, cette collecte a exigé un énorme travail. J’ai essayé de pratiquer la libre association, comme en psychanalyse. Le documentaire fonctionne avec des bribes de correspondance et des images qui n’ont pas toujours à voir avec la psychanalyse. Afin d’entrer dans la pensée de Freud, le spectateur est immergé dans son temps à travers son regard et ses mots. Tout le film repose sur la notion de "transfert".

Comment avez-vous choisi les voix des comédiens qui font vivre les textes du film ?
Mathieu Almaric compose un Freud plutôt jeune, alors que Denis Podalydès porte les rares passages de narration. Pour la cérébrale Anna, Isabelle Huppert s’est imposée. Catherine Deneuve, elle, a retrouvé Marie Bonaparte qu’elle avait déjà interprétée dans Princesse Marie, un film de Benoit Jacquot pour ARTE. Quant à Jeanne Balibar, j’ai pensé à elle pour l’intellectuelle et fantasque Lou Andreas-Salomé, que Freud aimait beaucoup."

Repères biographiques

« 1856 Naissance de Sigmund Freud à Freiberg (actuelle Příbor, en République tchèque), fils de Jakob Freud et d’Amalia Nathansohn, originaires de Galicie.
1860 Arrivée à Vienne de la famille Freud
1873 Début des études de médecine de Sigmund
1876-1882 Assistant à l’Institut de Physiologie de Vienne (Pr. Ernst Wilhelm von Brücke)
1877-1883 Publication sur la découverte des testicules chez l’anguille ; publications sur les cellules nerveuses d’un poisson primitif, le petromyzon, et des langoustines
1878 Rencontre Joseph Breuer
1880 Service militaire ; Breuer traite Bertha Pappenheim (cas Anna O des Études sur l’hystérie)
1881 Titre de docteur en médecine
1882 Fiançailles avec Martha Bernays ; entre au Wiener Allgemeines Krankenhaus où il travaille d’abord auprès de Nothnagel
1883 Devient assistant de Theodor Meynert
1883-1884 Se spécialise en neurologie ; recherches sur la cocaïne
1885 Travaille au sanatorium privée d’Heinrich Obersteiner à Vienne ; titre de Privat-Docent ; séjour dans le service de Jean-Martin Charcot à la Salpêtrière, Paris
1886 Travaille à Berlin chez Adolph Baginsky, devient chef de service à la première clinique pour enfants malades dirigée par Max Kassowitz à Vienne ( jusqu’à 1896) ; installation en cabinet privé à Vienne ; mariage avec Martha Bernays
1887 Rencontre avec Wilhelm Fliess, Berlin ; commence à utiliser la suggestion hypnotique
1891 Déménage au 19, Berggasse à Vienne
1892 Freud participe à la Zeitschrift für Hypnotismus (revue de l’hypnotisme)
1895 Rêve princeps (« l’injection faite à Irma ») ; début de l’auto-analyse ; « Études sur l’hystérie » ; « La névrose d’angoisse »
1896 Rupture avec Breuer ; premier emploi du mot « psychanalyse »
1897 Initiation au B’nai B’rith à Vienne où il présentera régulièrement ses œuvres ; abandon de la théorie de la séduction ; voyage en Italie
1898 « La sexualité dans l’étiologie des névroses »
1900 Traitement de Dora (Ida Bauer) ; L’Interprétation des rêves
1901 Sur le rêve ; Psychopathologie de la vie quotidienne
1902 Titre de Professeur extraordinaire, Faculté de Médecine, Vienne ; fonde la Société psychologique du Mercredi ; rencontre Wilhelm Stekel et Alfred Adler
1904 Premier contact avec le psychiatre Eugen Bleuler de Zurich ; début de la reconnaissance internationale ; voyage à Athènes
1905 Rencontre Otto Rank ; Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient ; Trois essais sur la théorie sexuelle
1907 Rencontre Carl Gustav Jung, Karl Abraham, Max Eitigon ; Le délire et le rêve dans la « Gradiva » de Jensen
1908 Rencontre Sándor Ferenczi, Ernest Jones, Hanns Sachs, Paul Federn ; premier Congrès international de psychanalyse à Salzbourg
1909 Société psychanalytique de Vienne ; rencontre le pasteur Oskar Pfister ; voyage aux États-Unis avec C.G. Jung et Ferenczi ; conférences à la Clark University ; fondation de la première revue psychanalytique avec Bleuler et Jung (Jahrbuch für psychoanalytische und psychopathologische Forschungen, jusqu’à 1914) ; « Une phobie infantile (le petit Hans) » ; « L’homme aux rats » ; « Cinq leçons sur la psychanalyse »
1910 Fondation de l’Association psychanalytique internationale (API) ; Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci
1911 Conflits dans la Société de Vienne ; défection de Adler ; Ernest Jones fonde l’Association américaine de psychopathologie ; rencontre avec Lou Andreas Salomé
1912 Fondation du « Comité secret » formé des plus fidèles collaborateurs de Freud et ayant pour but d’assurer la sauvegarde de l’héritage freudien ; défection de Stekel ; fondation d’Imago, revue pour l’application de la psychanalyse aux humanités
1913 Congrès de Munich ; rupture avec Jung ; Totem et tabou
1914 C.G. Jung et de nombreux membres de la société suisse quittent l’API ; fondation de la Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse ; « Le Moïse de Michel-Ange »
1914-1916 Analyse de Ferenczi avec Freud
1915-1917 Introduction à la psychanalyse
1918 Première analyse d’Anna Freud avec son père
1919 Fondation de l’Internationaler Psychoanalytischer Verlag (IPV) ; « L’inquiétante étrangeté »
1920 Jones fonde The International Journal of Psychoanalysis
1921 André Breton rencontre Freud à Vienne
1922 Fondation de la policlinique de Vienne ; congrès psychanalytique à Berlin (le dernier auquel Freud assiste)
1923 Le moi et le ça
1924 Otto Rank publie Le traumatisme de la naissance et quitte le « Comité secret » ; début de la correspondance Freud-Breton
1925 Rencontre avec Marie Bonaparte ; première édition d’œuvres de Freud (Gesammelte Schriften en 12 volumes)
1926 Défection d’Otto Rank ; arrivée de Melanie Klein à Londres
1927 Congrès d’Innsbruck, API ; L’avenir d’une illusion
1930 Freud reçoit le prix Goethe ; Malaise dans la Civilisation
1932 Nouvelles Conférences d’introduction à la psychanalyse
1933 Les écrits de Freud sont brûlés par les nazis (10 mai)
1936 Rencontre avec Romain Rolland ; « Un trouble de mémoire sur l’Acropole »
1937 Découverte des lettres de Freud à Wilhelm Fliess
1938 Après l’Anschluss, l’appartement de Freud est perquisitionné par la Gestapo ; sa fille Anna est arrêtée puis libérée ; grâce aux interventions de plusieurs de ses disciples, dont Ernest Jones et Marie Bonaparte, Freud peut quitter avec sa famille l’Autriche ; il s’installe à Londres, Maresfield Gardens ; rencontre avec Salvador Dalí
1939 « L’Homme Moïse et la religion monothéiste » ; mort de Freud à Londres (23 septembre)
1940 L’édition des Gesammelte Werke commence à paraître à Londres ; L’Abrégé de psychanalyse (écrit en 1938)
1942-1943 Les quatre sœurs de Freud, Rosa, Marie (Mitzi), Adolphine (Dolfi) et Paula, restées à Vienne, sont déportées ; Mitzi et Paula sont assassinées à Maly Trostenets en Biélorussie ; Dolfi meurt à Theresienstadt, Rosa est assassinée à Treblinka ».

Bibliographie sélective

Rémy AMOUROUX, « Le précieux livre de W. Bölsche, Freud et la culture évolutionniste allemande du début du XXe siècle », Gesnerus, n° 61, 2004
Didier ANZIEU, « Étude littérale d’un rêve de Freud, La mère endormie et les personnages à becs d’oiseaux », Nouvelle revue de psychanalyse, n° 5, printemps 1972
Sylvie AUBENAS et PHILIPPE COMAR, Cache-sexe. Le désaveu du sexe dans l’art, Paris, La Martinière, 2014
David BENHAÏM, « La phylogenèse et la question du transgénérationnel », Le Divan familial, vol. I, 2007, n° 18
Laura BOSSI, Histoire naturelle de l’âme, Paris, PUF, 2003
Laura BOSSI, « Après Darwin, Haeckel », dans Antoine Compagnon (dir.), Darwin au Collège de France, XIXe-XXIe siècle, actes du colloque, sous presse
Jean CLAIR (dir.), Vienne 1880-1938. L’Apocalypse joyeuse, cat. exp. Paris, Centre Georges Pompidou, 1986
Lorraine DASTON et Peter GALISON, Objectivité, Dijon, Les Presses du réel, 2012
Michel DELON, L’Idée d’énergie au tournant des Lumières (1770 -1800), Paris, PUF, 1988
Jacqueline DUVERNAY BOLENS, « La théorie de la récapitulation de Haeckel à Freud », Topique, n° 75, 2001/2
Edmund ENGELMAN, Sigmund Freud – Bergasse 19, Vienne, Brandstätter, 2016
Sigmund FREUD, Le Délire et les rêves dans la « Gradiva» de W. Jensen, précédé de Gradiva, fantaisie pompéienne, par Wilhelm Jensen, préface de J.-B. Pontalis, trad. de l’allemand par P. Arhex, R.-M. Zeitlin et J. Bellemin-Noël, Paris, Gallimard, 1986
Marcel GAUCHET et Gladys SWAIN, Le Vrai Charcot. Les chemins imprévus de l’inconscient, Paris, Calmann-Lévy, 1997
Georges-Arthur GOLDSCHMIDT, Quand Freud voit la mer. Freud et la langue allemande,
Paris, Buchet-Chastel, 2006
Gérard HADDAD, L’Enfant illégitime : Sources talmudiques de la psychanalyse, Paris,
Hachette, 1981
Gérard HADDAD Freud en Italie. Psychanalyse du voyage Paris, Albin Michel, 1995
Emile H. MALET, Freud et l’homme juif, Paris, Campagne Première, 2016
Henri MESCHONNIC, Critique du rythme, Lagrasse, Verdier, 1982
Théo PFRIMMER, Freud lecteur de la Bible, Paris, PUF, 1982
Lucille B. RITVO, L’Ascendant de Darwin sur Freud, Paris, Gallimard, 1992
Élisabeth ROUDINESCO, Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, Paris, Seuil, 2014
Frank SULLOWAY, Freud, biologiste de l’esprit, Paris, Fayard, 1979
Yosef Hayim YERUSHALMI, Le Moïse de Freud. Judaïsme terminable et interminable, trad. De l’anglais par J. Carnaud, Paris, Gallimard, « Tel », 1993
Maresfield Gardens – A Guide to the Freud Museum London, Serpent’s Tail, 1991


France, 2019, 98 minutes
Coproduction : ARTE France, Les Films d’ici, Wildart Film
Sur Arte le 6 avril 2020 à 22 h 40
Disponible du 30/03/2020 au 04/06/2020
Visuels :
Anna et Sigmund Freud
Extrait du film " Freud intime, un juif sans dieu" de David Teboul
Sigmund Freud
Anna Freud
© Les Films d' Ici

Du 10 octobre 2018 au 10 février 2019
Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Mardi, jeudi, vendredi de 11 h à 18 h. Mercredi de 11 h à 21 h. Samedi et dimanche de 10 h à 19 h
Tél. : 01 53 01 86 65

Visuels :
Affiche
Max Halberstadt,
Portrait de Sigmund Freud, 12 février 1932
Photographie
© Londres, Freud Museum

René Magritte
Le Viol, 1945
Huile sur toile, 65,3 x 50,4 cm
© ADAGP, Paris, 2018
© Centre Pompidou,
MNAM-CCI, dist. RMNGrand Palais / Christian Bahier / Philippe Migeat

André Brouillet
Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887
Huile sur toile, 300 x 425 cm
© Domaine publique / CNAP / photo Musée d'histoire de la médecine

Félicien Rops
La Tentation de Saint-Antoine, 1887
Eau-forte sur papier
12 x 8 x 10 cm
© Namur, musée Félicien Rops

Sigmund Freud
Ganglions spinaux et moelle épinière de la lamproie marine, 1878
Encre sur papier
© Londres, Freud Museum

Franz-Anton Mesmer
Baquet à magnétiser, dit baquet de Mesmer, 1784
Bois, métal, corde et verre
73 cm x 69 cm x 87 cm
© Lyon, musée d’histoire de la Médecine et de la Pharmacie – Lyon 1

Gabriel von Max
Pithecanthropus Alalus, 1894
Huile sur toile, 99 x 68,5 cm
© Iéna, Friedrich-Schiller-Universität, Ernst-Haeckel-Haus

Max Klinger
« Traüme » [Rêves],
planche n°3 pour Ein Leben, Opus VIII [Une Vie], 1884
Gravure sur papier
25,8 x 14,1 cm
© Leipzig, Museum der Bildenden Künste

Gustave Courbet
L’Origine du monde, 1866
Huile sur toile, 46 x 55 cm
© Paris, musée d’Orsay

Michel-Ange (sculpture),
Moïse, 1513–1515
Antonio Banchelli
(moulage), 1838
Plâtre, 250 cm x 118 cm x 128 cm
© Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, distr. Grand Palais-RMN / image Beaux-Arts de Paris

La Gradiva
Moulage d’un bas-relief du musée du Vatican, Rome, copie romaine d’un marbre grec du IVe siècle
73 x 49,5 x 8,5 cm
Photo Jean-Yves Lacôte

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Les citations proviennent du dossier de presse. Cet article a été publié le 4 février 2019, puis le 6 avril 2020.

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