mardi 20 novembre 2018

Boko Haram


Arte diffusera le 20 novembre 2018 « Les survivantes de Boko-Haram » (Boko Haram: Das Trauma der Chibok-Mädchen ; Stolen Daughters: Kidnapped by Boko Haram), documentaire réalisé et produit par Gemma Atwal, puis « Boko Haram. Les origines du mal » par Xavier Muntz et Bruno Fay. « En avril 2014, à Chibok au Nigeria, 276 lycéennes sont enlevées par Boko Haram, et libérées plus tard dans des circonstances restées secrètes. Pour la première fois, ce film leur donne la parole, alors qu’elles se battent pour se reconstruire ».

L'Etat islamique 
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS 
Boko-Haram 
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau 
« L'argent de la terreur »
Les terroristes islamistes de retour en Europe 
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich 

Créé en 2002 par le prédicateur Mohamed Yusuf, qui insiste sur les mensonges des politiciens, dans le nord-est du Nigeria, à Maiduguri, Jama`at Ahl al-Sunna li al-Da`wa wa al-Jihad (Groupe sunnite pour la prédication et le djihad) ou Boko Haram (BH, « l'éducation occidentale est un péché », en haoussa) est un mouvement islamiste sunnite, à dimension internationale en raison de son emprise régionale croissante - Niger, Nigéria, Tchad, Cameroun, Mali -, et qui a été dirigé depuis 2009 par groupe nigérian Abubakar Shekau.

Boko Haram s'est rapproché de al-Qaïda.

Le 26 août 2011, un islamikaze dans une voiture piégée a attaqué le bâtiment de la représentation des Nations unies dans le quartier diplomatique d'Abuja. Cet attentat de Boko Haram tue 23 personnes.

Puis Boko Haram a déclaré un califat, et au printemps 2015 a prêté allégeance à l'Etat islamique (ISIS, ISIL). Et devient une « province » de l'EI : la Wilāyat al-Sūdān al-Gharbī (« Province de l'Afrique de l'Ouest »). Boko Haram se désigne aussi comme État islamique en Afrique de l'Ouest.

La partie septentrionale du Nigéria est habitée majoritairement par des musulmans et constituée d'Etats fédérés très pauvres, alors que la population de la partie méridionale est majoritairement chrétienne. Les disparités s'aggravent à l'aube du XXIe siècle, sous le mandat d'Olusegun Obasanjo. En l'an 2000, les États musulmans du nord instaurent la charia.

Au printemps 2014, le Nigeria, Etat fédéral, accède au statut de première puissance économique d'Afrique : premier exportateur de gaz et de pétrole du continent - réserves situées dans le delta du Niger. Mais, le PIB par habitant s'avère faible et le Nigeria demeure un pays en développement, dont l'essor est entravé par la corruption.

Boko Haram a utilisé des filles et des femmes comme islamikazes pour participer à des enlèvements et commettre des attentats au Nigéria, au Tchad, au Cameroun et au Niger. Une zone troublée près du front djihadiste au Sahel. Certains ont craint que des filles et adolescentes capturées aient été envoyées pour effectuer ces attaques terroristes islamistes.

Massacres, attentats, rapts de civils chrétiens ou musulmans dans ces quatre pays... Ces crimes ont incité à qualifier Boko Haram d'organisation terroriste le Conseil de sécurité des Nations unies le 22 mai 2014, l'Union européenne le 29 mai 2014, les Émirats arabes unis (EAU) le 15 novembre 2014...

En août 2016, le groupe se divise en deux. Abubakar Shekau est écarté par l'État islamique pour « extrémisme » et lui succède Abou Mosab al-Barnaoui. Hostile à ce changement, Shekau dirige une faction qui reprend son ancien nom : « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad ».

« Les survivantes de Boko-Haram »
« Le 14 avril 2014, Boko Haram kidnappe 276 adolescentes", âgées de 12 à 17 ans, "dans un lycée chrétien de Chibok", ville dans l'Etat de Borno, "au nord du Nigeria, avant de les séquestrer dans la forêt de Sambisa, sa base stratégique », pendant trois ans.

Les filles séquestrées assurent des taches ménagères, accompagnent les terroristes pour les aider à capturer des captives, veillent aux blessés...

« Le monde entier se mobilise alors pour exiger leur libération, avec le hashtag #BringBackOurGirls » : "276 #ChibokGirls abducted on 14 April 2014. 219 were missing, 107 returned, 112 more #ChibokGirls to go. #BringBackOurGirls NOW & ALIVE!". Parmi les célébrités ayant arboré ce hashtag : la First Lady, Michelle Obama et l'actrice Angelina Jolie. Un site Internet est aussi lancé.

5 mai 2014. Abubakar Shekau revendique cet enlèvement : « J'ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d'Allah. [...] J'ai dit que l'éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l'école) et vous marier ».

Une vidéo montre une centaine de ces captives entièrement couvertes du foulard islamique et récitant le Coran.

En 2015, le nombre de victimes tuées par le groupe islamiste s'élevait à 17 000, et environ 2,5 millions de Nigérians avaient du quitter leur foyer, parfois en quittant leur pays.

Le Nigéria et le Tchad avaient mené une contre-offensive pour déloger Boko Haram des 25 villes qu'il contrôlait.

« Près de quatre ans plus tard, et après des négociations secrètes entre le gouvernement et le groupe islamiste, 103 d’entre elles sont relâchées, et placées dans un refuge à Abuja, la capitale, sous haute surveillance et sans contact avec les médias ». 

« Pour la première fois, une équipe de télévision, très encadrée, a été autorisée à rencontrer dans leur cage dorée ces survivantes, dont le soutien psychologique, l’éducation à l’université américaine et le logement sont financés par l’État ».

Ces filles libérées confient avoir été forcées à se convaincre à l'islam ; celles qui le refusaient était tuées, égorgées ou tuées par balles à bout portant. Une partie des filles kidnappées se trouvaient près du lac Tchad, au Tchad et au Nigéria.

Une ancienne captive est effondrée en apprenant que sa mère est morte sans l'avoir revue.

« Bouleversante, Habiba raconte l’indicible violence subie. Mariée de force et mère d’un bébé, elle s’est évadée en recueillant deux enfants-soldats, avant de se découvrir séropositive ». Un ancien captif de douze ans a oublié le nom de ses frères et sœurs. Mais il se souvient, difficilement, de celui de sa mère. Habiba veille sur ces deux enfants en manque et quête affective de mère.

Quand une ancienne captive découvre qu'elle est infectée par le Sida, elle est "dévastée". Son bébé Mohamed est mort. "Mohamed, je l'aimais. Le fait que son père soit de Boko Haram n'y change rien. Toutes les mamans aiment leur enfant... Je prie pour te revoir au Ciel quand mon heure sera venue", soupire-t-elle entre deux sanglots en s'adressant à son fils décédé.

« Margret, Hannatu, blessée par l’explosion d’une bombe lors de sa détention, et les autres tentent de se reconstruire, entre retrouvailles avec leur famille, douleur silencieuse et foi dans la vie, délivrant une parole très contrôlée – on leur interdit d’évoquer les conditions de leur captivité dans le camp islamiste afin de ne pas compromettre la libération de celles qui sont encore prisonnières ».

« Si les vaillantes lycéennes de Chibok sont, malgré tout, prises en charge, des milliers d’autres Nigérianes rescapées de l’enfer de Boko Haram luttent pour survivre dans la solitude et la précarité ». 

« Alors que des femmes kamikazes, bombes humaines instrumentalisées par les djihadistes, ensanglantent le pays, ces "filles oubliées" sont soupçonnées de liens avec leurs bourreaux ». 

« En suivant au fil des mois les destins contrastés des unes et des autres, et au travers de beaux portraits de ces victimes à l’impressionnante dignité, le film témoigne avec force de la tragédie nigériane ».

« Boko Haram. Les origines du mal » 
« Boko Haram. Les origines du mal » (« Boko Haram - Nigerias Terrorgruppe »), documentaire par Xavier Muntz et Bruno Fay. « Une enquête exclusive et glaçante sur les origines du groupe terroriste islamiste et sa sanglante dérive, nourrie par les exactions de l'armée  ».  Les auteurs n'expliquent pas pourquoi ils désignent ce mouvement par "secte".


Le prédicateur Mohamed Yusuf revendique l'application de la sharia, en tant que source suprême du droit. Le gouverneur du Borno le soutient et lui propose "une alliance contre nature".

« Le 14 avril 2014, 276 lycéennes étaient kidnappées par le groupe Boko Haram à Chibok, dans le nord du Nigeria. Cette action spectaculaire signait l'acte de naissance médiatique international d'une secte islamiste implantée depuis plus de dix ans dans la région. Peu après, son leader, Abubakar Shekau, proclamait son ralliement au drapeau noir de l'organisation État islamique. Auteur d'un documentaire très remarqué sur la lutte des peshmergas kurdes contre Daech, le reporter de guerre et réalisateur Xavier Muntz a enquêté dans la région meurtrie qui a vu naître le groupe, en 2002, pour comprendre les raisons de son ultra-violence. Des centaines d'enlèvements, des dizaines de milliers de morts, des attentats suicides, des centaines de villages rasés non seulement dans le nord du Nigeria, mais aussi au Cameroun, au Tchad, au Niger… : une sauvagerie que le géant nigérian, pourtant soutenu par ses voisins, peine toujours à endiguer.  »

« En croisant les témoignages de civils rescapés des attaques, de responsables communautaires, d'observateurs locaux et internationaux, ce film décrypte la vertigineuse ascension de ce qui n'était au départ qu'une secte islamiste soutenue par de nombreux musulmans de la région, sous l'égide d'un leader charismatique, Mohamed Yusuf. D'abord défendu à des fins électoralistes par le pouvoir régional, puis harcelé par les autorités, celui-ci sera sommairement exécuté par l'armée lors d'une féroce opération militaire de répression en 2009, qui, loin de vaincre Boko Haram, signe son entrée dans une guerre sans merci. Cette passionnante radiographie d'un conflit aussi médiatisé que méconnu met en évidence, outre les exactions de Boko Haram, la responsabilité écrasante de l'armée nigériane dans ce conflit sanguinaire.  »


« Boko Haram. Les origines du mal » par Xavier Muntz et Bruno Fay
France, Premières lignes, 2016, 52 min
Sur Arte le 20 novembre 2018 à 21 h 50
Visuels :
Abubakar Shekau est le chef du groupe terroriste Boko Haram.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, Boko Haram a enlevé dans le nord du Nigeria à Chibok plus de 200 pensionnaires.
Propagande de Boko Haram


« Les survivantes de Boko-Haram » par Gemma Atwal 
Royaume-Uni, BBC 2, Arte, 2017, 60 min
Sur Arte le 20 novembre 2018 à 20 h 50
Visuels :
Zahra, l'une des milliers de filles oubliées vivant a Maiduguri
Credit : © Blakeway Productions ltd

Securite renforcee autour des lycéennes lors d'une rare journée de sortie, Abuja
Credit : © Blakeway Productions ltd

Les filles Chibok dans la residence securisee, Abuja
Credit : © Blakeway Productions ltd

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Les citations sont d'Arte.

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