jeudi 20 octobre 2022

George Orwell (1903-1950)


George Orwell (1903-1950) est un journaliste et écrivain britannique engagé contre l’impérialisme britannique, pour le socialisme, rejetant les totalitarismes soviétique et nazi. En 1936, lors de la guerre d’Espagne, il rejoint les ranges du POUM (Parti ouvrier d'unification marxiste, Partido Obrero de Unificación Marxista, Partit Obrer d'Unificació Marxista). Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "L’hommage à la Catalogne de George Orwell" (George Orwells Katalonien). Arte diffusera le 22 octobre 2022 à 06 h 20 « "1984" ou "Le meilleur des mondes" ? George Orwell versus Aldous Huxley » (George Orwell, Aldous Huxley 1984 oder Schöne neue Welt) de Philippe Calderon et Caroline Benarrosh.

La valise mexicaine. Capa, Taro, Chim
« La tragédie des Brigades Internationales » de Patrick Rotman

Les thématiques de George Orwell (1903-1950) s'avèrent actuels : sens des mots pervertis, débats intellectuels sous la crainte de judiciarisation, du "politiquement correct", du "gouvernement des juges", novlangue - "chocs ponctuels" pour attentats terroristes islamistes (communiqué de la Mairie de Paris sous Anne Hidalgo, 2017), "marche du retour" pour guerre génocidaire antijuive  -, etc.

"La Ferme des animaux"
Arte diffusa le 13 juin 2018 à 23 h 45 « La ferme des animaux » (Aufstand der Tiere - Animal Farm) par Joy Batchelor et John Halas. « Un cochon tyrannique détruit la société utopiste à laquelle œuvrent les animaux d’une ferme... D’après la fable animalière de George Orwell" intitulée "Animal Farm. A Fairy Story", un "petit bijou de l’animation britannique des années 1950. » C'est le premier long métrage d'animation britannique. Une dystopie.


« Porté sur la boisson, Jones est un fermier brutal. N'ayant que faire du bien-être de ses bêtes, il les exploite sans vergogne. Révolté par les injustices et les mauvais traitements dont ils sont victimes, le plus vieux cochon de la ferme, sentant sa fin proche, les exhorte à chasser leur maître afin d’organiser une nouvelle société où l'égalité régnera. Après un temps heureux où, des poules aux moutons, tous donnent le meilleur d'eux-mêmes au bénéfice de la communauté, un cochon tyrannique leur impose sa loi… »

« Publiée en 1945, la fable animalière de George Orwell transpose dans l’univers clos d’une ferme la confiscation d’une utopie par un despote, mais laisse entrouverte la porte de l’espérance. Satire à peine voilée du stalinisme, l’adaptation animée de Joy Batchelor et John Halas n’est pas destinée à un public enfantin ». Halas & Batchelor, firme d'animation londonienne, avait réalisé des films de propagande pour le gouvernement britannique.

« Bien sûr, j’ai conçu ce livre en premier lieu comme une satire de la révolution russe. Mais, dans mon esprit, il y avait une application plus large dans la mesure où je voulais montrer que cette sorte de révolution (une révolution violente menée comme une conspiration par des gens qui n’ont pas conscience d’être affamés de pouvoir) ne peut conduire qu’à un changement de maîtres. La morale, selon moi, est que les révolutions n’engendrent une amélioration radicale que si les masses sont vigilantes et savent comment virer leurs chefs dès que ceux-ci ont fait leur boulot. Le tournant du récit, c’est le moment où les cochons gardent pour eux le lait et les pommes (Kronstadt). Si les autres animaux avaient eu alors la bonne idée d’y mettre le holà, tout se serait bien passé. Si les gens croient que je défends le statu quo, c’est, je pense, parce qu’ils sont devenus pessimistes et qu’ils admettent à l’avance que la seule alternative est entre la dictature et le capitalisme laisser-faire. Dans le cas des trotskistes s’ajoute une complication particulière : ils se sentent coupables de ce qui s’est passé en URSS depuis 1926 environ, et ils doivent faire l’hypothèse qu’une dégénérescence soudaine a eu lieu à partir de cette date. Je pense au contraire que le processus tout entier pouvait être prédit – et il a été prédit par un petit nombre de gens, Bertrand Russel par exemple – à partir de la nature même du parti bolchevique. J’ai simplement essayé de dire : “Vous ne pouvez pas avoir une révolution si vous ne la faites pas pour votre propre compte ; une dictature bienveillante, ça n’existe pas” », a écrit George Orwell, « Lettre à Dwight Macdonald. 5 décembre 1946 ».

« Certaines séquences, comme la mort du fier cheval, ont d’ailleurs valu à leur film d’être interdit en salles aux moins de 18 ans jusqu’au début des années 1960. Des recherches récentes ont en outre mis en lumière la contribution apportée à son financement par la CIA afin de servir, après-guerre, l’agenda anticommuniste des États-Unis ». Le film a été réalisé pendant la Guerre froide opposant le monde libre dirigé par les Etats-Unis au bloc communiste mené par l'Union soviétique.

« Le film n’en reste pas moins un petit bijou à (re)découvrir pour la fluidité de son récit, son dessin aux traits simples et aux couleurs impeccables, sa ribambelle d’animaux aux prises avec une histoire plus grande qu’eux, et surtout, sa réflexion profonde sur l’iniquité humaine ».

La fin du film diffère de celle du livre.

"1984"
Arte diffusa le 16 octobre 2017 « 1984 » par Michael Radford.

« Dans une société totalitaire, la descente aux enfers d'un modeste employé au ministère de la Vérité, un insoumis malgré lui... Une transposition fidèle du roman éponyme écrit par George Orwell en 1949, magistralement interprétée par John Hurt, Richard Burton et Susanna Hamilton ».

« En 1984, après une catastrophe dévastatrice, le monde est divisé en trois blocs. En guerre permanente avec Estasia et Eurasia, Océania est dominée par un gouvernement totalitaire que dirige l'omniprésent Big Brother. Contrôlée au travers d'innombrables écrans et d'une "novlangue" mensongère, la vie de chacun y est misérable, notamment celles des prolétaires, considérés comme des sous-hommes".

"Modeste employé au Miniver, le ministère de la Vérité, Winston Smith consigne secrètement ses réflexions dans un journal intime. Une activité proscrite, comme le sont aussi les relations amoureuses. Lorsque Winston rencontre Julia et s'éprend d'elle, il ne mesure pas les risques que lui fait courir son insoumission... »

« Sous-alimentée, manipulée, dressée à ne plus penser, à ne plus aimer, la population d'Océania courbe l'échine sans ciller, ou presque. Dans un monde déshumanisé régi par une bureaucratie folle qui prétend éradiquer toute individualité, de lavages de cerveaux en exécutions publiques, une violence terrible est à l'œuvre ». 

Ce « film réalisé par Michael Radford en 1984 se montre en tout point fidèle à la dystopie en partie visionnaire imaginée en 1949 par George Orwell dans une Europe en ruines ». Un livre que le journaliste, écrivain et militant écrit dans l’archipel des Hébrides, au nord-ouest de l’Ecosse.

« Magistralement interprété par John Hurt et Richard Burton, dont ce fut le dernier film, le tableau vertigineux d'une société de surveillance organisée pour broyer les hommes ».

Le Comité Les Orwelliens a été créé car il repère dans la démocratie française des similarités avec le monde décrit par Orwell dans 1984.

"L’hommage à la Catalogne de George Orwell"
Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre d'"Invitation au voyage" (Stadt Land Kunst), "L’hommage à la Catalogne de George Orwell" (George Orwells Katalonien). "Des ramblas à la Barceloneta, en passant par le barrio Gótico, il règne à Barcelone une atmosphère chaleureuse et bouillonnante. C’est une effervescence toute autre qui attend George Orwell lorsqu’il arrive en Catalogne à l’hiver 1936. En pleine guerre civile, l’écrivain s’engage aux côtés des Républicains. De cette expérience douloureuse naît une œuvre culte : “Hommage à la Catalogne”.

George Orwell, Aldous Huxley : "1984" ou "Le meilleur des mondes" ?"
Arte rediffusera le 22 octobre 2022 à 06 h 20 "George Orwell, Aldous Huxley : "1984" ou "Le meilleur des mondes" ?" (George Orwell, Aldous Huxley1984 oder Schöne neue Welt), documentaire de Philippe Calderon et Caroline Benarrosh.

"Le film raconte l'histoire croisée de George Orwell et d'Aldous Huxley, les auteurs des deux grands romans d'anticipation : "1984" et "Le meilleur des mondes". Ecrits il y a plus de 70 ans, ces deux romans trouvent un écho extraordinaire dans nos sociétés d'aujourd'hui : faits alternatifs, fake news, ultra-surveillance... Orwell et Huxley semblent avoir imaginé toutes les dérives de nos sociétés."

"Avant l’ère de la surveillance généralisée, des fake news ou des bébés sur mesure, deux romans d’anticipation du XXe siècle ont alerté sur les dérives des sociétés démocratiques : Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley et 1984 de George Orwell, parus respectivement en 1932 et 1949. Écrits par deux Anglais, qui se croisent en 1917 au chic collège d’Eton − le premier, professeur dandy, y enseignait le français au second, Eric Blair de son vrai nom, boursier égaré dans l’institution −, ces livres mettent en scène des dystopies également cauchemardesques mais foncièrement divergentes". 

"Quand Le meilleur des mondes annonce une aliénation consentie au travers d’une civilisation hédoniste, consumériste et eugéniste dans une Londres futuriste, 1984 dénonce la surveillance systématisée d’un régime totalitaire, sous l’œil terrifiant − et faussement rassurant − de "Big Brother". 

"Si George Orwell a lu avec passion le roman de son aîné, l’ancien combattant du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste) en Catalogne pendant la guerre d’Espagne a été marqué par la violence et la propagande des fascismes en Europe comme du stalinisme en URSS. 

"Issu d’une famille nantie de scientifiques et frère d’un biologiste eugéniste, Huxley, à son tour, jugera le livre d’Orwell "profondément important", mais ne partagera pas sa vision de l’avenir, qui ne peut, selon lui, se réduire à "une botte dans un visage". 

"L'un redoute une dictature scientiste qui, en s’appuyant sur les biotechnologies, asservirait des individus programmés, quand l’autre imagine un État bureaucratique et répressif qui confisquerait la liberté de penser et la mémoire."
  
"En confrontant les versions du "monde d’après" d’Aldous Huxley et de George Orwell, comme les itinéraires respectifs des deux écrivains, ce documentaire montre combien leurs œuvres visionnaires, qui ont en commun la manipulation du langage et la falsification de l’histoire, rencontrent les enjeux glaçants du monde contemporain, sorte de monstre hybride à la croisée de leurs romans." 

"Éclairée par les analyses de critiques, d’écrivains (Boualem Sansal) et de philosophes (Cynthia Fleury), comme de l’émouvant témoignage du fils adoptif de George Orwell, Richard Blair, une relecture opportune, au temps de la surconsommation, des caméras à reconnaissance faciale, des réseaux sociaux ou encore des éructations de Donald Trump qui martèle : "Ce que vous voyez et lisez n’est pas la vérité."

Israël
En juillet 20148, le "dessinateur israélien Avi Katz a été informé par le magazine israélien The Jerusalem Report, pour lequel il officiait comme pigiste depuis 1990, qu’ils ne publieraient plus ses dessins, à la suite de la publication d’un dessin sur sa page Facebook avant sa publication par le magazine. Des membres du gouvernement israélien y sont représentés en cochons, sous la légende « Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres », célèbre citation du roman satirique, La Ferme des animaux de George Orwell. Le dessin fait référence à une photo de Benyamin Netanyahou et de membres du Likoud se prenant en selfie après l’adoption par la Knesset de la loi" rappelant que l'Etat d'Israël est l’Etat-nation du peuple Juif.

"Le dessinateur a bénéficié de nombreux soutiens parmi lesquels on compte des dessinateurs israéliens tels qu’Uri Fink, Michel Kichka mais aussi l’Union des journalistes d’Israël et l’organisation internationale PEN America. Finalement, il est à noter que Nissim Hezkyahu, fondateur et ancien président de l’Israel Cartoonists Association et directeur artistique du festival ANIMIX de dessin de presse et de BD qui se tiendra pour sa 18e édition à Tel Aviv en Août 2018, organise une exposition de dessins en réponse au licenciement d’Avi Katz et sortira un numéro spécial unique qui réunira tous les dessins exposés."

L’association Cartooning for Peace "se dit choquée par cette décision portant atteinte à la liberté d’expression. Elle traduit à ses yeux un phénomène grandissant de réponse émotive des rédactions des journaux à des controverses émergeant sur les réseaux sociaux et dont les dessinateurs de presse sont souvent les victimes. Récemment, le dessinateur allemand Dieter Hanitzsch a également été licencié par son journal pour une caricature de Benyamin Netanyahou, considérée antisémite par ses détracteurs. Or comme le rappelle le dessinateur israélien Michel Kichka sur son blog, la représentation de politiciens israéliens en cochons n’a pas empêché des dessins similaires d’être publiés auparavant, comme ce dessin de Ze’ev, publié en 1980 sur une page entière du supplément du journal Haaretz. On y voit le premier ministre Menachem Begin, Ariel Sharon et les autres ministres dessinés sous les traits des cochons de La Ferme des Animaux.

On peut être légitimement choqué que des êtres humains soient représentés par des animaux. Certes, certains auteurs, tel Art Spiegelman dans Maus, ont représenté des Juifs sous la forme d'animaux. Mais, ce qui me semble gênant est d'une part d'occulter que le choix d'un animal dédaigné, tel le cochon, n'est pas anodin. Associer des Juifs à des animaux méprisés, tels les rats, relève de la propagande  antijuive, notamment nazie, arabe ou/et musulmane. D'autre part, ce dessin de Dieter Hanitzsch illustre une scène réunissant des politiciens de droite. Un tel dessin visant des dirigeants de gauche, travaillistes, serait-il envisageable ?


« Le concept même de la vérité objectif disparaît du monde. Les mensonges passeront pour faits historiques. »

« Être journaliste, c’est imprimer quelque chose que quelqu’un d’autre ne voudrait pas voir imprimé. Tout le reste n’est que relations publiques. »

« En ces temps d’imposture, dire la vérité est un acte révolutionnaire. »

« Dans la vraie vie, c’est toujours l’enclume qui brise le marteau. »

« Si vous voulez une image du futur, imaginez une botte écrasant un visage humain… pour l’éternité. »

« Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. »

« Les menaces pesant sur la liberté d’expression, d’écriture et d’action, bien que souvent insignifiantes dans l’isolement, sont cumulatives dans leurs effets et, à moins qu’elles ne soient contrôlées, conduisent à un manque de respect général pour les droits des citoyens. »

« Le langage politique est destiné à rendre vraisemblable les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. »

« Les conséquences d’un acte sont incluses dans l’acte lui-même .»

« Mais si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée. »

« Il est des idées d’une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire. »

« Le Parti finirait par annoncer que 2 et 2 font 5 et il faudrait le croire. (…) L’hérésie des hérésies était le sens commun. »


France, 2019, 14 min
Disponible du 09/09/2019 au 09/09/2021

"George Orwell, Aldous Huxley : "1984" ou "Le meilleur des mondes" ?" de Philippe Calderon et Caroline Benarrosh
France, 2017, 54 min
Coproduction : ARTE France, Les Films en Vrac
Auteurs : Philippe Calderon, Hauke Lanz et Caroline Benarrosh
Dans la collection "Les grands romans du scandale"
Sur Arte les 11 novembre 2020 à 22 h 40, 22 octobre 2022 à 06 h 20 
Disponible du 01/10/2020 au 18/02/2021, 28/09/2022 au 26/03/2023
Visuels :
Aldous Huxley
© Pictures from History/ Bridgem
Extrait du documentaire " George Orwell, Aldous Huxley ::1984 ou Le Meilleur des mondes ?" de Philippe Calderon
© Les Films en vrac

« La ferme des animaux » (Aufstand der Tiere - Animal Farm) par Joy Batchelor et John Halas
Royaume-Uni, 1954, 72 min
Image : Sid Griffiths, John Gurr, William Traylor, Roy Turk
Musique : Matyas Seiber
Production : Halas & Batchelor
Producteurs : Joy Batchelor, John Halas
Scénario : Lothar Wolff, Borden Mace, Philip Stapp, John Halas, Joy Batchelor
Acteurs : Maurice Denham, Gordon Heath
Animation : John F. Reed
Auteur : George Orwell
Sur Arte le 13 juin 2018 à 23 h 45

Visuels : © Malavida
Sur Arte le 13 juin 2018 à 23 h 45 

« 
1984 » par Michael Radford
Royaume-Uni, 1984, 105 min
Auteur : George Orwell
Image : Roger Deakins
Montage : Tom Priestley
Musique : Dominic Muldowney, Eurythmics
Production : Umbrella-Rosenblum Films Production, Virgin Cinema Films
Producteur/-trice : Simon Perry
Scénario : Michael Radford
Avec Richard Burton, Suzanna Hamilton, John Hurt, Cyril Cusack, Gregor Fisher, James Walker, Bob Flag
Sur Arte le 16 octobre 2017 à 22 h 30

Visuels
Scène du film : la réunion du parti
John Hurt
Suzanna Hamilton et John Hurt.
Richard Burton (à gauche) et John Hurt (à droite).
Suzanna Hamilton et John Hurt.
© 1984 Orion Pictures Corp.

« L’Élite porcine – journal satirique unique de l’expo “Entre liberté d’expression et porcherie politique » (traduction libre).

Articles sur ce blog concernant :
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Les citations sur le film sont d'Arte. Cet article a été publié le 16 octobre 2017, puis les 13 août 2018 et 8 novembre 2020.

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