vendredi 29 mai 2020

A l’Ecole militaire, le Président Jacques Chirac a présidé la cérémonie nationale en hommage à Alfred Dreyfus

   
Le 12 juillet 2006, dans la Cour d’honneur de l’Ecole militaire (Paris), le Président de la République Jacques Chirac a présidé la cérémonie nationale en hommage à Alfred Dreyfus (1859-1935). Cet événement s’inscrit dans le cadre du centenaire de l’arrêt de la Cour de cassation  innocentant et réhabilitant le capitaine français Juif injustement accusé de trahison au bénéfice de l’Allemagne. Récit. Les 30 mai et 2 juin 2020, LCP diffusera, dans le cadre de "Ces idées qui gouvernent le monde", "L'affaire Dreyfus : Quel héritage ? Quelle actualité ?"

A l’époque de l’affaire Dreyfus
A l’Ecole militaire, le Président Jacques Chirac a présidé la cérémonie nationale en hommage à Alfred Dreyfus 
« Clemenceau, le courage de la République » 
Jacques Chirac (1932-2019)
Michel Legrand (1932-2019)
TIM (1919-2002)


Depuis quelques mois, des voix avaient demandé le transfert au Panthéon des cendres du capitaine Dreyfus, inhumé au cimetière du Montparnasse (Paris). Ce que ne sollicitait pas la famille Dreyfus.

D’autres voix s’élevaient afin que les cendres de l’historien Marc Bloch soient transférées au Panthéon, cette ancienne église située près du Jardin du Luxembourg dont la crypte abrite les tombes notamment de l’abbé Grégoire et de Emile Zola.

Ces bonnes intentions négligeaient un fait : selon la religion juive, sauf exception, un Juif ne peut être déterré que pour être inhumé en Israël.

Le Président Jacques Chirac a écarté la panthéonisation du capitaine Dreyfus et préféré lui rendre un hommage national, dans la Cour d’honneur de l’Ecole militaire.

Ce lieu correspond à deux événements cruciaux de l’affaire Dreyfus. Là, le matin du 5 janvier 1895, le capitaine Dreyfus y est dégradé pour trahison. Là aussi, le 21 juillet 1906, l’officier réhabilité est fait chevalier de la Légion d’honneur.

Le Président Jacques Chirac est donc entré par la belle porte de cette Cour d’honneur accompagné du Premier ministre Dominique de Villepin et de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.

L’assistance réunissait les représentants des corps constitués, des communautés juives, chrétiennes et musulmanes, de nombreuses personnalités, des descendants de Emile Zola et Alfred Dreyfus et l’historien Vincent Duclert. Charles Dreyfus, petit-fils de Alfred Dreyfus, témoignait de la discrétion de ses grands-parents à l’égard de cette épreuve dramatique.

Après lecture d’une lettre du capitaine Dreyfus et de l’arrêt de la Cour de cassation par des militaires, le Président Jacques Chirac a prononcé un beau discours centré sur l’histoire de l’affaire Dreyfus en restituant la dimension personnelle. Il a souligné « la fermeté d'âme, la droiture, le courage exemplaire d'Alfred Dreyfus forcent l'admiration ».


Le combat de la vérité
De cette belle allocution, voici ces extraits :
« Il n'y aurait jamais dû y avoir d'Affaire Dreyfus : cette médiocre machination aurait pu être dévoilée dès le départ. Mais, parce que la haute hiérarchie ne pouvait s'être trompée, le capitaine devait à tout prix rester coupable. D'autres ont refusé la conspiration de l'injustice. Face à l'adversité, ils ont livré le combat de l'honneur, le combat de la vérité. Et d'abord, bien sûr, Dreyfus lui-même. Issu d'une famille Juive profondément ancrée dans la République, polytechnicien, brillamment sorti de l'école de guerre, admis au sein de l'état-major, il a accompli, par son travail et sa compétence, une carrière exemplaire d'officier d'élite de l'armée nouvelle ».

Injustement condamné, le capitaine Dreyfus est amené au bagne sur l’île du Diable, près de la Guyane. Enfermé dans des conditions insalubres pendant cinq ans.

« S'il accepte en 1899 la grâce présidentielle, c'est à la condition de continuer à lutter pour faire reconnaître son innocence. Il se bat pour que son procès soit révisé. Réhabilité, il est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale et il combat vaillamment pour son pays ».

« L'Affaire [est] une crise majeure, mais aussi un moment fondateur pour l'enracinement de la République. Chacun doit choisir son camp. Deux conceptions de l'individu et de la nation s'affrontent. D'un côté, il y a ceux pour qui la raison d'Etat, l'honneur de l'armée doivent prévaloir sur toute autre considération, y compris les droits de l'Homme. De l'autre côté, il y a ceux qui combattent au nom du droit fondamental de chaque personne à la justice. Ces hommes ont des parcours, des croyances, des opinions très différents : Clemenceau, Emile Zola l'écrivain engagé et Anatole France, l'académicien au faîte de sa gloire. Léon Blum le socialiste et Charles Péguy, le poète catholique. Bernard Lazare, l'anarchiste et le vice-président du Sénat Auguste Scheurer-Kestner. Jaurès, l'éloquence faite homme, et le pur et ardent Lucien Herr, bibliothécaire de l'Ecole normale supérieure.


La violence des antagonismes nés dans l'Affaire est d'une violence extrême. Dans un pays où les Juifs ont obtenu l'égalité des droits civiques dès 1791, l'antisémitisme se déchaîne, dans les rangs nationalistes, et ceci avec une violence inouïe.

Mais, grâce à la mobilisation des dreyfusards, la voie est enfin ouverte pour la révision. Le 12 juillet 1906, il y a cent ans jour pour jour, la Cour de cassation rend son arrêt. Après avoir conclu, comme vous venez de l'entendre, "que de l'accusation portée contre Dreyfus rien ne reste debout", elle annule la décision du conseil de guerre de Rennes. Réhabilitant Dreyfus, elle se place sur le terrain des principes.

L'affaire aurait pu porter un coup fatal à la République : au lieu de cela, non seulement elle a surmonté la crise, mais elle en est sortie plus forte. Plus assurée de sa légitimité et de ses valeurs. La tragédie du capitaine Dreyfus fut un moment de la conscience humaine.

Le refus du racisme et de l'antisémitisme, la défense des droits de l'homme, la primauté de la justice : toutes ces valeurs font aujourd'hui partie de notre héritage. Elles peuvent nous sembler acquises. Mais il nous faut être toujours extrêmement vigilants : le combat contre les forces obscures, l'injustice, l'intolérance et la haine n'est jamais définitivement gagné ».


Une affaire close ?
En cette année de commémoration, des villes ont décidé de nommer des lieux du nom du capitaine Dreyfus. Les expositions  se multiplient : au Musée d’art et d’histoire du judaïsme  (Paris), qui a consacré un site Internet au fonds Dreyfus, au Musée d’art et d’archéologie d’Aurillac et au musée de la ville natale de Alfred Dreyfus, Mulhouse qui lance une fondation Dreyfus et va édifier un monument en l’honneur de cet officier patriote. A l’initiative de l’association Pro Arte, La Poste a émis un timbre à l’effigie du capitaine Dreyfus.

On pourrait donc penser que les polémiques sont éteintes dans une célébration marquée par l’unanimisme. Ce serait vraisemblablement erroné.

Le 7 juillet 2006, le député socialiste Jack Lang a demandé à M. Chirac le transfert de la statue du capitaine Dreyfus, du petit jardin très ombragé du boulevard Raspail à cette Cour d’honneur.

C’est Jack Lang qui, alors ministre de la Culture, avait commandé au dessinateur Tim cette sculpture qui représente de manière saisissante d’émotions le capitaine Dreyfus portant son sabre brisé.

Ni la Cour de cassation  ni l’Ecole militaire n’acceptèrent d’accueillir cette belle statue qui fut placée aux Tuileries, puis retrouva l’atelier de son fondeur avant d’être abritée, quasi-dissimulée du regard des riverains, dans un espace vert peu ensoleillé.

Affaire à suivre…


ADDENDUM

Dans le cadre du Festival Avignon Off, la compagnie de la Traversée présenta Dreyfus, l'Amour pour Résister (4-26 juillet 2015, 1 h 20), librement adapté par Joël Abadie de « Écris-moi souvent, écris-moi longuement... », correspondance d’Alfred et Lucie Dreyfus par Vincent Duclert (©Mille et Une nuits, Ed Fayard), et de « Cinq années de ma vie » d'Alfred Dreyfus. La pièce est mise en scène par Gilbert Ponte : "A travers des lettres d’une beauté à couper le souffle, se révèle le témoignage d’un homme, injustement éclipsé par sa propre Affaire, qui puise dans l’amour de sa femme la force de résister"

Le 20 novembre 2015, dans le cadre de Mystères d'archives, Arte rediffusa 1939. Dernières images du bagne de Guyanedocumentaire de Serge Viallet et Pierre Catalan (2013, 27 minutes) : "En 1939, les reporters Raymond Mejat et Pierre-André Martineau tournent des images dans plusieurs pénitenciers de Guyane. Comment expliquer que le bagne de Cayenne soit encore en activité à la fin des années 1930 ?"


Le 18 septembre 2016, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine sur le thème de « Patrimoine et citoyenneté », le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) proposa au jeune public un parcours sur l'affaire Dreyfus. Le livret-jeu Où sont passés les galons du capitaine ? est disponible gratuitement sur demande à la billetterie du musée. "Un jeu de piste ludique et original qui permet aux enfants d’appréhender l’affaire Dreyfus en s’amusant. Un petit cadeau est remis aux jeunes visiteurs à l’issue du parcours."


Le 13 avril 2018, Me Ardavan Amir-Aslani, avocat de Laetitia Hallyday, veuve de l'artiste Johnny Hallyday, a déclaré sur BFM TV : "Cette affaire me rappelle l'affaire Dreyfus puisqu'on voit aujourd'hui la France divisée en deux". Ce qui a suscité l'indignation de la journaliste Ruth Elkrief.


Le 17 mai 2018, à Artcurial (Paris), l'université hébraïque de Jérusalem proposa la conférence "Le Capitaine Dreyfus : une histoire toujours d'actualité ?", avec Simon Epstein, historien, auteur, Laurent Greilsamer, écrivain, et Alexis Lacroix, journaliste. "En six mois, la vie du Capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935), promis à un bel avenir au sein de l’armée française, bascule dans l’enfer. Le 15 octobre 1894, ce militaire républicain, juif alsacien,est arrêté pour «haute trahison». En mars 1895, après avoir été condamné et dégradé, il est exilé sur l’Ile du Diable, où il restera plus de quatre longues années. Il mettra près de douze ans à être réhabilité. Il participe à la Première Guerre Mondiale comme engagé volontaire. Le sort du Capitaine Dreyfus va diviser la France entre Dreyfusards et anti-Dreyfusards. Un siècle après l’émancipation des juifs de France, la IIIème République fut en but à un antisémitisme florissant".

"Simon Epstein, historien, est né à Paris en 1947 et vit à Jérusalem depuis 1974. Il a été directeur du Centre international de recherche sur l’antisémitisme à l’Université hébraïque de Jérusalem. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Les Dreyfusards sous l’Occupation (2001) et Un paradoxe français : antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance (2008). Il enseigne, depuis plus de 30 ans, aux étudiants étrangers de l’Institut international Rothberg sur le campus du Mont Scopus."

"Laurent Greilsamer, écrivain, est né en 1953. Il a fait l’essentiel de sa carrière au Monde, dont il a été Directeur adjoint de 2007 à 2011. Il est l’un des fondateurs de l’hebdomadaire Le 1 et l’auteur de plusieurs biographies consacrées à Nicolas de Staël, René Char et Hubert Beuve-Méry. Son dernier livre, La vrai vie du Capitaine Dreyfus, est paru en 2014."
Alexis Lacroix, "journaliste est né en 1973. Il est directeur délégué de la rédaction de L’Express chargé de la culture. Son premier ouvrage (2004) s’intitulait Le Socialisme des imbéciles – Quand l’antisémitisme redevient de gauche. En 2011, il créé avec Bernard-Henri Lévy les Séminaires de La Règle du jeu. Son dernier livre, paru en début d’année, s’intitule J’accuse -1898-2018. Permanences de l’antisémitisme".

Le 27 novembre 2018, à Tel Aviv (Israël), a été inaugurée une statue en hommage au capitaine Dreyfus à Tel Aviv. "L'inauguration s'est déroulée en présence d'une centaine de personnes dont le maire de Tel-Aviv Ron Huldaï et la maire de Paris Anne Hidalgo". "Figure marquante de l’histoire de France, Alfred Dreyfus a également eu un grand impact sur le mouvement sioniste et la fondation de l'État d'Israël. Pour lui rendre hommage, une copie de la statue Hommage au capitaine Dreyfus de l'artiste français Tim (Louis Mitelberg) a été offerte par l'ambassade de France et l'Institut français d'Israël à la ville de Tel Aviv. C'est une "réplique de celle réalisée par Louis Mitelberg, dit Tim et installée depuis 1994 place Pierre-Lafue, dans le 6e arrondissement". Ce projet de statue commémorative est porté par Yaël Perl Ruiz, arrière-petite-fille du capitaine Dreyfus, déjà à l'origine en mars 2014 d'une exposition consacrée à l’Affaire Dreyfus à Tel Aviv.

En 2014, cette exposition Dreyfus, histoire d’une famille juive française présentée au Musée de la Diaspora (Beit Hatfutsot) à Tel Aviv se proposait d’explorer l’Affaire Dreyfus sous son angle le moins connu, celui des membres de la famille d’Alfred Dreyfus restés dans l’ombre et pourtant engagés jusqu’au bout sur le plan juridique pour obtenir sa réhabilitation. Elle proposait des objets personnels issus de la collection privée de la famille Dreyfus, prêtés par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris et par Yaël Perl Ruiz, arrière-petite-fille d'Alfred Dreyfus. Ces objets sont exposés pour la première fois en Israël. L’exposition présentait également des coupures de presse originales et des caricatures qui ont illustré l’Affaire à l’époque, et propose la projection du film original de Georges Méliès,  L’Affaire Dreyfus (1899), ainsi qu'un film sur l’identité juive dans la France d’aujourd’hui, conçu et réalisé spécialement pour cette exposition. Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah."


"Installée devant le 9 Ahad Ha'am Street - à proximité du Sentier de l'indépendance, entre la plus ancienne maison de Tel Aviv, rue Herzl, l’Institut français et la place Rothschild - la statue s'insère dans l'itinéraire des visites éducatives et culturelles destinées aux jeunes Israéliens et aux touristes. S'inscrivant dans le cadre de la saison France Israël 2018, ce projet a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. La statue a été inaugurée le 27 novembre 2018 en présence des maires de Paris - Anne Hidalgo - et de Tel Aviv et de l'ambassadrice de France en Israël".

"En marge de l’inauguration, deux tables rondes ont été organisées le 28 novembre 2018, à partir de 18 h 30, à l'Hôtel de ville de Tel-Aviv-Jaffa :.

"Une affaire d'images : caricatures et politique"
Avec Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo, Michel Kichka, dessinateur de presse, et Joël Kotek, politologue et historien.
"L'Affaire, aux origines du sionisme ?"
Avec Philippe Oriol, historien spécialiste de l’Affaire Dreyfus, Simon Epstein, historien spécialiste de l’antisémitisme, et Martine Le Blond Zola, arrière-petite-fille d'Émile Zola, vice-présidente de la "Maison Zola - Musée Dreyfus".


Les 30 mai et 2 juin 2020, LCP diffusera, dans le cadre de "Ces idées qui gouvernent le monde", "L'affaire Dreyfus : Quel héritage ? Quelle actualité ?" En février 2020, Emile Malet proposa à ses invités de remonter le temps en abordant l´Affaire Dreyfus, ou le complot contre un officier juif alsacien, accusé à tort d´espionner au profit de l´Allemagne. De l´exil à l´Île du Diable en 1894, au procès de Rennes en 1899 et à la réhabilitation en 1906 d´Alfred Dreyfus, cette « affaire », remise dans l´actualité par le film « J´accuse » de Roman Polanski, a eu un retentissement national et international, déclenchant un réveil politique, un renouveau intellectuel et une bataille médiatique sans précédent. Tout cela dans une effervescence républicaine et nationaliste, universaliste et antisémite. Les invités d'Emile Malet pour débattre de ce sujet : Pierre Nora, historien, membre de l´Académie française, François Dosse, historien, biographe, Jean-Noël Jeanneney, historien et ancien ministre et Philippe Oriol, historien et universitaire."


A l'approche du procès du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le parallèle avec l'affaire Dreyfus a été dressé par les partisans du politicien. "Netanyahu, qui nie tout acte répréhensible, est accusé de fraude et d’abus de confiance dans trois dossiers et de pots-de-vin dans l’un d’entre eux."

Les figures du capitaine Alfred Dreyfus et du Premier ministre israélien ont été imprimés sur des masques protégeant de la coronavirus.

Dans les réseaux sociaux, l'un des fils du politicien, Yair Netanyahu, a été particulièrement actif : soit en retwittant des posts  évoquant ce parallèle - statue du capitaine Dreyfus à Paris -, soit en publiant une lettre du capitaine Dreyfus se trouvant dans le bureau du Premier ministre israélien, la Une d'un journal français sur cette affaire ou des affiches du procès du capitaine Dreyfus. 

"Le 24 mai 2020, alors que le procès de Netanyahu commençait à la Cour de district de Jérusalem, son fils Yair a écrit sur Twitter : « Le procès Dreyfus commence aujourd’hui ! » Et plus tard, lors d’un rassemblement organisé en soutien au Premier ministre, certains manifestants ont brandi des bannières et porté des masques faciaux tout en mettant sur le même pied les deux procès."


Le 26 mai 2020, sur i24 NewsYael Perl-Ruiz"arrière-petite-fille d’Alfred Dreyfus a fait part de son indignation suite à la comparaison faite par certains partisans du Premier ministre Benjamin Netanyahu – notamment par son fils – entre le procès du chef de gouvernement et le procès antisémite de son célèbre aïeul au tournant du 20e siècle. 

Yael Perl-Ruiz "a confié devant les caméras de i24 News qu’elle avait été « horrifiée » par la comparaison. « Si l’on s’en tient aux faits historiques, il est impossible de comparer l’affaire Dreyfus et ce qui arrive en Israël », a-t-elle déclaré. Perl-Ruiz a dit qu’établir un parallèle entre les deux procès « amenuise la symbolique » de l’affaire Dreyfus. « A chaque fois qu’il y a un procès pour meurtre ou pour corruption, ou une affaire politique, il y a une comparaison avec Dreyfus. Il faut se rappeler que Dreyfus a été jugé et condamné pour un crime qu’il n’a pas commis. Dreyfus est resté emprisonné sur l’île du Diable pendant cinq ans après un passage devant la cour martiale. Je ne peux vraiment pas parvenir à voir où les situations sont comparables », a-t-elle continué. Perl-Ruiz, qui vit à Paris, a ajouté que « la famille Dreyfus ne s’intéresse guère à se trouver impliquée dans les affaires politiques israéliennes ». Elle a dit adorer l’Etat juif et que ce dernier était important pour elle, mais qu’elle était « très inquiète » au sujet des divisions apparaissant dans la société israélienne qui, selon elle, se déchire sur des valeurs « qui ne sont pas les valeurs morales sur lesquelles l’Etat avait été fondé ».


"L'affaire Dreyfus : Quel héritage ? Quelle actualité ?".
Diffusée le 02/02/2020
Sur LCP TNT :
Dimanche 2 février 2020 à 22:58
Vendredi 1 mai 2020 à 03:00
Dimanche 24 mai 2020 à 23:02
Sur LCP 100%
Vendredi 1 mai 2020 à 02:54
Lundi 4 mai 2020 à 03:55
Lundi 25 mai 2020 à 00:23
Samedi 30 mai 2020 à 07:01
Samedi 30 mai 2020 à 23:00
Mardi 2 juin 2020 à 06:00


Visuel :
Affiche de l'exposition au MAHJ
Alfred Dreyfus
Photographie de Gerschel vers 1890
©MAHJ

A lire sur ce blog :
Cet article a été publié par Guysen en 2006. Il a été publié sur ce blog le 11 mars 2013 alors que dans « le cadre de sa politique de valorisation culturelle et en étroite collaboration avec les auteurs du livre Le dossier secret de l'affaire Dreyfus (Alma éditeur), le Service historique de la Défense (SHD) a entrepris la numérisation du corpus complet des pièces qui composent le dossier secret militaire de l'affaire Dreyfus ».
Il a été republié le :
- 27 mai 2013 alors qu'une lettre du capitaine Alfred Dreyfus du 26 janvier 1895 a été mise en vente ce 29 mai 2013. par Sotheby's à Paris Ce capitaine l'a écrite lors de sa captivité à l'ile de Ré, un mois après sa condamnation, trois semaines après sa dégradation". Il y clame son innocence. Cette lettre est estimée 100 000-150 000 euros. Petit-fils et héritier du capitaine, Charles Dreyfus, et l'historien Vincent Duclert, demandent au vendeur de renoncer à sa mise aux enchères et de donner cette archive à la Bibliothèque nationale de France ou au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) ;
- 17 février 2014. L'Espace Hillel, centre culturel et social Juif de Lyon, a présentér la pièce de théâtre Dreyfus, l'amour pour résister, le 18 février 2014, à 21 h ;
- 10 septembre 2014 ;
- 5 décembre 2014.  Beit Hatfutsot- Musée du peuple Juif a présenté l'exposition Dreyfus, histoire d’une famille juive française. Pour son 60e anniversaire, le Cercle Bernard Lazare organise le 7 décembre 2014 au Collège des Bernardins un colloque sur l'affaire Dreyfus au cours duquel seront rappelées notamment deux figures majeures : Bernard Lazare et Charles Péguy ;
- 4 mai 2015. Le 4 mai 2015, à 20 h 50, L'Ombre d'un doute sur France 3 a été consacré au Dossier secret de l'affaire Dreyfus : "En octobre 1894, dans un contexte de tensions internationales, éclate une affaire d'Etat qui va diviser la France. Le capitaine Alfred Dreyfus est condamné par un tribunal militaire à la dégradation et à la déportation pour avoir fourni des documents secrets aux Allemands. Quand des voix s'élèvent pour dénoncer l'injustice dont à été victime l'officier français et que le doute commence à se faire sur la probité des accusateurs de Dreyfus, le scandale éclate. Il s'avère que le dossier accusant Dreyfus est bien un montage, organisé par de hauts responsables de l'Etat et de l'armée française. L'étude des documents de ce dossier secret permet de retracer le déroulement de l'une des plus retentissantes affaires politiques de l'histoire de France" ;
- 20 juillet 2015. Dans le cadre du Festival Avignon Off, la compagnie de la Traversée présenta Dreyfus, l'Amour pour Résister (4-26 juillet 2015, 1 h 20), librement adapté par Joël Abadie de « Écris-moi souvent, écris-moi longuement... », correspondance d’Alfred et Lucie Dreyfus par Vincent Duclert (©Mille et Une nuits, Ed Fayard), et de « Cinq années de ma vie » d'Alfred Dreyfus. La pièce est mise en scène par Gilbert Ponte : "A travers des lettres d’une beauté à couper le souffle, se révèle le témoignage d’un homme, injustement éclipsé par sa propre Affaire, qui puise dans l’amour de sa femme la force de résister" ;
- 19 novembre 2015. Le 20 novembre 2015, dans le cadre de Mystères d'archives, Arte rediffusa 1939. Dernières images du bagne de Guyanedocumentaire de Serge Viallet et Pierre Catalan (2013, 27 minutes) : "En 1939, les reporters Raymond Mejat et Pierre-André Martineau tournent des images dans plusieurs pénitenciers de Guyane. Comment expliquer que le bagne de Cayenne soit encore en activité à la fin des années 1930 ?"
- 17 septembre 2016, 16 mai et 12 décembre 2018.

1 commentaire:

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