jeudi 21 août 2025

Gabriele Münter (1877-1962)

Gabriele Münter (1877-1962) est une peintre allemande du mouvement expressionniste, membre du mouvement artistique Der blaue Reiter (mouvement du Cavalier bleu) formé à Munich. Le Musée d’Art Moderne de Paris présente « Gabriele Münter. Peindre sans détours », « première rétrospective en France consacrée à l’artiste allemande Gabriele Münter (1877-1962). » Arte rediffuse sur son site Internet « Gabriele Münter - Pionnière de l'art moderne » (Gabriele Münter - Pionierin der Moderne), documentaire de Florence Mauro.

Au temps de Klimt - La Sécession à Vienne
« Expressionismus & Expressionismi » - Berlin-Munich 1905-1920. Der Blaue Reiter vs Brüche 
Die Brücke. Aux origines de l'expressionnisme 
« Max Liebermann et les Impressionnistes français » de Grit Lederer
« Le regard blanc - Expressionnisme et colonialisme » de Wilfried Hauke

Gabriele Münter (1877-1962) était une peintre allemande du mouvement expressionniste, membre du mouvement artistique Der blaue Reiter (mouvement du Cavalier bleu) formé à Munich et représenté par 
 Vassily Kandinsky, Franz Marc, August Macke, Marianne von Werefkin, Heinrich Campendonk, David Bourliouk, Alexej von Jawlensky, Paul Klee et Alfred Kubin.

Le mouvement du Cavalier bleu a été précédé par un autre important groupe expressionniste allemand, fondé à Dresde en 1905 : Die Brücke (« Le Pont »).

Durant le IIIe Reich, les nazis interdisent en 1937 à Gabriele Münter d'exposer, et rangent les œuvres d'autres membres du Cavalier bleu dans "l'art dégénéré". Gabriele Münter dissimule ces œuvres dans le sous-sol de sa maison de Murnau

Après 1945, elle contribue à une rétrospective sur le Cavalier bleu, et son oeuvre fait l'objet d'expositions dans divers musées.

A l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire, elle fait don à la ville de Munich de toute sa collection.

« Gabriele Münter - Pionnière de l'art moderne »
Arte rediffuse sur son site Internet « Gabriele Münter - Pionnière de l'art moderne » (Gabriele Münter - Pionierin der Moderne), documentaire de Florence Mauro.

« Éclipsée par l’aura de Vassily Kandinsky, qui fut son mentor et son amant, Gabriele Münter (1877-1962) fait partie des pionnières de l’art moderne en Allemagne. Ce portrait richement documenté la remet dans la lumière. »

« Douée dès l’enfance pour le dessin, Gabriele Münter voit le jour à Berlin, en 1877 ». 

« Après la mort de sa mère, d’origine américaine, l’année de ses 20 ans, elle passe deux ans à sillonner les États-Unis, où elle exerce son regard par la pratique de la photographie, avant de rentrer en Allemagne et de s’installer, en 1900, à Munich. »

« Les académies des beaux-arts étant alors fermées aux femmes, elle s’inscrit à l’éphémère école Phalanx, où le Russe Vassily Kandinsky, qui la dirige, encourage ses premiers pas d’artiste peintre ». 

« Formant bientôt un couple illégitime, ils voyagent ensemble à Tunis, aux Pays-Bas, en Italie ». 

« À Paris aussi, où la jeune artiste prend des cours de peinture à la Grande Chaumière, loue un atelier dans le quartier de Montparnasse et découvre l’impressionnisme et le fauvisme ». 

« En 1906, elle est exposée pour la première fois au Salon des indépendants. Trois ans plus tard, achetant une villa à Murnau, en Bavière, se réunit autour d’elle et de Kandinsky un groupe d’artistes d’avant-garde, le Cavalier bleu. » 

« La Première Guerre mondiale fera éclater leur cénacle cosmopolite avant que, deux décennies plus tard, les nazis ne mettent au ban leurs œuvres considérées comme "dégénérées". 

« Interdite d’exposer en 1937, Gabriele Münter, sexagénaire, fera tout pour les réunir et les préserver dans sa demeure pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale… »

« Carnets d’esquisses, dessins, gravures sur bois et linoléum, peinture au couteau et à l’huile, portraits, paysages… Maîtrisant formes et nouveaux médias, Gabriele Münter, disparue en 1962, a laissé une œuvre foisonnante ». 

« Puisant dans ses écrits personnels et réunissant les éclairages de spécialistes, parmi lesquels Hélène Leroy, conservatrice du musée d’Art moderne de Paris, Florence Mauro (Clémence et Ferdinand) retrace la trajectoire méconnue d’une artiste émancipée des conventions de son temps et au talent injustement éclipsé par la figure tutélaire de Kandinsky, qui fut, quinze ans durant, son mentor et son amant. »


« L'amour à l'œuvre Gabriele Münter et Vassily Kandinsky »
Arte diffusa le 13 février 2022 à 10 h 20, dans le cadre de « L'amour à l'œuvre » (Liebe am Werk), « Gabriele Münter et Vassily Kandinsky » (Gabriele Münter & Wassily Kandinsky) de Stéphanie Colaux.

« Quand la passion amoureuse irrigue la création. L’élégante collection documentaire qui retrace le destin romanesque de couples mythiques d’artistes revient avec quatre inédits. » 

« Inspiré par la musique, les couleurs et les images de son pays, la Russie, Vassily Kandinsky est le peintre des formes, de l'abstraction et du spirituel ». 

« Libre, instinctive, moderne, Gabriele Münter est une des premières femmes artistes peintres, réputée de son vivant ». 

« Ensemble, ils vont s'aventurer sur le chemin de la création, et donner naissance au groupe du Cavalier bleu. »

« Gabriele Münter. Peindre sans détours »
Le Musée d’Art Moderne de Paris présente « Gabriele Münter. Peindre sans détours », « première rétrospective en France consacrée à l’artiste allemande Gabriele Münter (1877-1962). »

« Co-fondatrice du cercle munichois du Cavalier Bleu (Blaue Reiter), Gabriele Münter compte parmi les femmes artistes les plus éminentes de l’expressionnisme allemand. Dans un monde artistique dominé par les hommes, elle a su créer une œuvre extrêmement personnelle et diverse qui s’étend sur six décennies. »

« Si son nom reste souvent associé à celui de Kandinsky qui fut son compagnon durant ses années munichoises (1903-1914), Gabriele Münter n’a jamais cessé de se renouveler, avec une étonnante modernité, maitrisant un grand nombre de techniques et laissant une œuvre foisonnante. »

« À la suite des rétrospectives très remarquées consacrées à Sonia Delaunay en 2014-2015, Paula Modersohn-Becker en 2016 et Anna-Eva Bergman en 2023, le MAM poursuit ainsi sa politique de présentation de figures féminines majeures de l’Art moderne dont les parcours artistiques sont étroitement liés à la capitale. Le musée invite à découvrir cette pionnière de l’Art moderne, qui débuta sa carrière à Paris, où elle exposa pour la première fois en 1907 au Salon des Indépendants. »

« À travers une sélection d’environ 170 œuvres de différentes techniques (peinture, gravure, photographie, broderie, etc.), cette exposition inédite en France a pour ambition de proposer un parcours chronologique détaillé de l’œuvre de Gabriele Münter, représentant plus de 60 années de son œuvre et de son importance pour l'histoire de l'Art du XXème siècle. »

Gabriele Münter « traite de façon inattendue les thèmes classiques de la peinture avec des compositions et des cadrages audacieux, que révèle l’observation attentive de ses tableaux. Sa manière de simplifier les formes, par des jeux de lignes et de cernes, et son emploi des couleurs vives, donne à ses portraits et à ses paysages une intensité toute particulière, presque symbolique et poétique, alors qu’ils figurent des personnages et des lieux ancrés dans la réalité quotidienne. Elle joue de la perspective et des lumières afin de donner à ses natures mortes des aspects mystérieux et oniriques. »

La première section de l’exposition « accorde une place particulière aux photographies de Münter, qui documentent ses premiers voyages aux Etats-Unis (1898-1900) et en Tunisie (1903-1904). Ce voyage aux Etat-Unis est considéré comme un moment charnière aux prémices de sa carrière ; là-bas, elle se familiarisa avec la technique relativement récente de la photographie et réalisa près de 400 clichés. Alors qu'elle n'avait pas encore commencé à peindre, la pratique de la photographie a marqué son regard. De retour en Allemagne, Gabriele Münter s’installa à Munich où elle fit la connaissance de Kandinsky. De 1904 à 1908 le couple entreprit de nombreux voyages pendant lesquels Münter peignit et photographia. La première section de l’exposition évoque en particulier le séjour en Tunisie de 1903-1904 à travers ses photographies et carnets de dessins. »

La seconde section de l’exposition « se concentre sur le premier séjour parisien de Münter en 1906 et 1907, durant lequel elle exécuta près d’un quart de l’ensemble de son oeuvre gravé, en grande partie montré dans l’exposition, et introduit, à travers une série de portraits, l’évolution de sa peinture sous l’influence des avant-gardes parisiennes dès son retour à Munich en 1908. Cette section présente également les broderies de perles qui furent exposées à Paris au Salon d'Automne de 1906. »

La troisième section
de l’exposition « présente les peintures phares des années 1908-1914 qui recouvrent la période dite « expressionniste » de son oeuvre, et qui correspondent à son activité au sein de la Nouvelle Association des Artistes de Munich, puis du Cavalier Bleu. L’artiste se fixa à Munich et acheta une maison à Murnau, dans les Préalpes bavaroises. Sa peinture devient alors plus expressive, se caractérisant notamment par l’emploi de couleurs vives et de formes simplifiées. Or, pendant cette phase, Gabriele Münter ne peignit pas dans un style uniforme. Elle réalisa au même moment de nombreuses compositions aux couleurs sombres notamment lorsqu’elle traitait des motifs inspirés de l’art populaire. Cet intérêt pour l’art vernaculaire ainsi que pour l’art des enfants, qu’elle collectionna et reproduisit dans ses peintures, est présenté en contrepoint dans la quatrième section de l’exposition. 

« En 1915, Gabriele Münter s’exila en Scandinavie où elle resta jusqu’en 1920. Cette césure dans sa vie privée – Kandinsky était retourné en Russie où il se maria en 1917 – mais aussi professionnelle, s’accompagna également d’un changement dans sa peinture. Des tableaux aux tonalités plus retenues firent leur apparition et la figure humaine y tint un grand rôle. » 

La cinquième section
de l’exposition « montre cette évolution stylistique au cours des années 1920, en lien avec les nouvelles tendances de la figuration. Parallèlement, le dessin qui, dès les débuts, fut pour Gabriele Münter une technique de prédilection reprit plus d’importance. Nombre d’entre eux se caractérisent par une économie de moyens. Par l’emploi de seulement quelques lignes, l’artiste rend les personnes et leur caractère avec une force d’expression saisissante. Une importante sélection de ces dessins, peu voire jamais exposés, est présentée dans cette section ainsi que des oeuvres réalisées lors de son second séjour parisien en 1929 et 1930. »

La sixième et dernière section « évoque la peinture de Münter pendant la période du nazisme au cours de laquelle elle continua à peindre, en retrait du système officiel de l’art, exposant assez peu. Elle n’avait en effet aucun intérêt à trop attirer l’attention sur sa participation au groupe du Cavalier Bleu, sur les œuvres de sa période expressionniste et sur les oeuvres abstraites de Kandinsky qu’elle a conservées de lui, restées cachées dans la cave de sa maison. L’exposition se clôt avec quelques oeuvres phares du milieu des années 1930 à la fin des années 1950 qui donnent un aperçu de la permanence et de l’intensité de son engagement artistique, le projet d’une vie, elle qui déclarait vouloir simplement « peindre sans détours ».

« Le catalogue rassemble sept essais de spécialistes français et allemands, dont Kathrin Heinz, Dominique Jarassé, Angela Lampe et Katharina Sykora, en lien avec les différentes sections du parcours de l’exposition, qui détaillent la richesse des techniques plastiques abordées par Münter, en particulier la photographie et son évolution artistique à partir du milieu des années 1920. Il s’agit du premier catalogue d’exposition en français sur l’artiste, une référence importante pour la connaissance et la diffusion de son œuvre. »

L’exposition est organisée par le Musée d’Art Moderne de Paris, Paris Musées, en coopération avec la Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner, Munich et la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau, Munich et en coproduction avec le musée national Thyssen-Bornemisza, Madrid où l’exposition est présentée du 12 novembre 2024 au 9 février 2025.

« La majorité des œuvres proviennent du fonds de l’artiste conservé à Munich, à la Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner ainsi que de la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau. Ce choix est complété par des prêts provenant du Centre Pompidou - Musée national d’Art moderne, de musées allemands et étrangers et de collections particulières. »


Parcours de l'exposition

Introduction

« Gabriele Münter (1877-1962) compte parmi les femmes artistes les plus éminentes de l’expressionnisme allemand. »

« Artiste voyageuse, indépendante, habitée par la passion de la création, elle a suivi une vocation nourrie par la pratique du dessin dès son plus jeune âge. Afin de se libérer des contraintes des académies d’art traditionnelles, elle s’inscrivit en 1902 à l’école de la Phalanx, à Munich. Elle y rencontra Vassily Kandinsky (1866-1944), dont elle fut la compagne jusqu’en 1916, participant à la fondation des cercles munichois d’avant-garde : la Nouvelle « Association des artistes de Munich, en 1909, puis Le Cavalier bleu en 1911. »

« Le parcours, chronologique, commence par les photographies, prémices de sa carrière artistique. Témoignant de ses premiers voyages, aux États-Unis (1898-1900) et en Tunisie (1905), celles-ci sont d’une surprenante qualité visuelle et novatrice. Puis on découvre ses gravures, lors de son premier séjour parisien (1906-1907), marqué par la rencontre des avant-gardes, en particulier du fauvisme. Suivent les chefs d’oeuvres de sa période expressionniste (1908-1914), correspondant à son activité au sein des avant-gardes munichoises. La section suivante évoque les intérêts de Münter pour les expressions vernaculaires et l’art des enfants. Un ensemble inédit de ses dessins ouvre sur son second séjour parisien (1929-1930), qui révèle son évolution stylistique en lien avec les nouvelles tendances de la figuration. Le parcours se clôt avec quelques oeuvres phares du milieu des années 1930 à la fin des années 1950, qui donnent un aperçu de la permanence et de l’intensité de l’engagement artistique de Gabriele Münter, le projet d’une vie, elle qui déclarait vouloir simplement peindre « sans détours ».

Kodak Girl

États-Unis
« Profitant d’un long séjour (1898-1900) auprès de sa lointaine famille émigrée aux Etats-Unis, Münter réalise des centaines de prises de vue après avoir acheté un appareil photo dans une ville du Texas. Elle exploite avec virtuosité les diverses possibilités qu’offre ce médium encore récent. Alors peu influencée par un enseignement artistique précis, Münter suit ses propres goûts et intérêts, aiguisant ainsi sa vision. Ses futurs thèmes de prédilection émergent presque tous : le paysage, l’enfance, le travail et le portrait. Ces photographies, qui peuvent être considérées comme les premières oeuvres de Münter, marquent le début sa longue carrière. »

Tunisie
« Au cours de ce voyage en Tunisie (fin 1904-1905), Münter et Kandinksy parcourent des lieux éloignés des circuits touristiques de l’époque. Ils travaillent beaucoup, côte à côte, sur le motif. Si Münter se plaît à broder des textiles d’après des esquisses de Kandinsky, elle réalise surtout près de 150 peintures et dessins, et prend environ 180 photographies. Il s’agit moins d’une expérience artistique que d’une confrontation à une culture autre dont elle fixe le quotidien, les gens dans la rue, des éléments d’architecture et de calligraphie. Ses peintures et photographies témoignent d’une vision originale qui échappe aux poncifs orientalistes. »

Premiers pas sur la scène parisienne

« Au début du XXe siècle, Paris est l’épicentre de l’art moderne européen, où les artistes du monde entier se pressent. »

« Münter y séjourne près d’une année, occasion pour elle de poursuivre sa formation et d’exposer pour la première fois de sa carrière. Elle dessine et peint d’après modèle vivant à l’Académie de la Grande-Chaumière, à Montparnasse. Elle approfondit sa pratique de la gravure, réalisant de nombreuses estampes inspirées par son environnement quotidien. Elle visite les galeries d’art et des collections privées, en particulier celle de la famille Stein, des collectionneurs américains chez qui elle peut voir des oeuvres de Gauguin, Bonnard, Cézanne, Picasso et surtout Matisse. Ce séjour parisien aura une influence décisive sur sa manière de peindre, libérant sa touche et son usage de la couleur. »

Portraits munichois

« À partir de l’été 1908, Münter vit et travaille dans le quartier bohème de Schwabing, à Munich, à proximité de l’Académie des Beaux-Arts. Elle peint alors de nombreux portraits de personnes de son entourage, et les habitants de son immeuble. Celui du propriétaire, Monsieur Miller, est un portrait très personnel, voire intimiste, dont la force d’expression se voit accentuée par les ombres bleues et vertes qui parsèment son visage. Elle portraiture également Mademoiselle Mathilde, qui travaillait comme domestique chez sa soeur, ainsi que les enfants de ses voisins, dont le petit Wilhelm Blab, surnommé Willi. »

« Dans cette série de portraits, Münter recourt à des moyens stylistiques nouveaux qu’elle expérimente depuis son séjour à Paris. Elle utilise une palette de couleurs très vives, qui ne correspondent pas aux teintes naturelles de la peau. On décèle dans ces oeuvres l’influence des peintres « fauves » français, ainsi que sont qualifiés Matisse, Delaunay, Derain et d’autres pour leur emploi de couleurs criardes, contre nature, qui font scandale. Cette audace picturale résonne étroitement avec les aspirations des artistes expressionnistes allemands, qui, comme Münter, cherchent à traduire un état d’esprit intérieur, ou un sentiment, par le jeu des tonalités colorées et un trait acerbe. En mêlant formes simplifiées et couleurs chatoyantes, Münter entend dépasser la réalité pour privilégier ce qu’elle perçoit, et n’est pas nécessairement visible. »

Munich, Murnau et le Blaue Reiter

« En 1909, Münter acquiert une maison à Murnau, village situé à une heure de train de Munich, au pied des Préalpes bavaroises et au bord du lac Staffelsee. Ce site l’enthousiasme, par sa diversité des motifs – les maisons aux façades colorées, le lac, les marais, les montagnes – qui l’inspirent continuellement. Au même moment, elle participe activement au renouveau de l’art à Munich : elle est membre fondatrice de la Nouvelle Association des artistes de Munich et, en 1911, du Cavalier bleu, aux côtés de Kandinsky, Franz Marc, August Macke et Paul Klee, entre autres. »

« Cette période est marquée par le travail collaboratif au sein de ce cercle d’artistes que réunit une même fascination spirituelle pour le paysage et la nature. Münter participe aux expositions du groupe et à l'édition du célèbre Almanach, ouvrage théorique et programmatique qui pose les bases d’une nouvelle avant-garde internationale et pluridisciplinaire. »

Retour aux sources : intérêt pour l’enfance et l’art vernaculaire

« Les artistes du Cavalier Bleu considèrent l’art populaire et les dessins d’enfants comme des expressions originales et authentiques à même de ressourcer l’art moderne. Münter collectionne les objets traditionnels et vernaculaires tels que les fixés sous-verre du sud de la Bavière, dont elle apprend la technique pour la réinterpréter avec ses propres motifs, et les statuettes de dévotion. Plusieurs de ces artefacts deviennent les sujets de natures mortes originales. Au fil des ans, Münter constitue par ailleurs avec Kandinsky une collection de plus de 250 dessins d’enfants. Certains d’entre eux sont reproduits dans l’Almanach du Cavalier Bleu. Münter copie et réinterprète quelques-unes de ces créations enfantines, selon un processus de désapprentissage et de renouvellement de sa pratique artistique. »

Berlin, Paris, les années 20 : une nouvelle figuration

« Entre 1915 et 1920, Gabriele Münter réside en Scandinavie, où elle a été accueillie comme une représentante importante de l’avant-garde internationale. A son retour en Allemagne, après cet exil, elle doit pourtant repartir de zéro. Elle adopte un langage visuel inspiré d’une nouvelle tendance de la figuration, désignée sous le nom de « Nouvelle Objectivité » : dans sa peinture aux tonalités plus retenues, la figure humaine tient un rôle essentiel. »

« Parallèlement, le dessin qui, dès ses débuts, fut pour Münter une technique de prédilection, devient son principal moyen d’expression, en cette période où l’artiste dispose rarement d’un atelier. Ses dessins se caractérisent par une grande économie de moyens : une physionomie, une posture est fixée en quelques lignes. Münter s’attache tout particulièrement à faire le portrait des femmes libres et émancipées qu’elle fréquente à Berlin et à Paris, où elle revient plusieurs mois en 1929 et 1930. »

Une nouvelle vie à Murnau

« En 1931, Münter s'installe définitivement à Murnau. C’est le début d’une période d’intense création. Les rues de ce village pittoresque et les paysages alentour constituent les motifs principaux d’œuvres dans lesquelles elle renoue avec sa propre tradition expressionniste. Sous le IIIe Reich, elle réduit ses apparitions publiques sans pour autant cesser de travailler, même si son compagnon, l’historien de l’art Johannes Eichner, lui enjoint d’assagir sa touche et de veiller au choix de ses sujets. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’art de Münter est progressivement redécouvert et son importance, réaffirmée. Un épais cerne noir séparant des aplats de couleur aux tonalités douces caractérise nombre de ses peintures à partir du milieu des années 1930. On y distingue moins les traces de pinceau, et le principe de la reprise en série évacue le contexte du sujet représenté. La radicalité formelle de ces images autonomes, très synthétiques, met à distance les catégories traditionnelles du portrait, du paysage et de la nature morte. »

Biographie

« 1877 Naissance à Berlin. Son père décède en 1886.

1897 Münter suit des cours dans une école d’art privée pour dames à Düsseldorf. Décès de sa mère.

1898-1900 Voyage aux Etats-Unis avec sa soeur aînée Emmy.

1901 Installation à Munich. Formation à l’Académie de l’Association des Artistes Femmes, à l’Ecole Wolff Neumann et à l’école de la Phalanx, fondée par Kandinsky.

1904-1908 Voyage avec Kandinsky au Pays-Bas, en Tunisie, en Italie, en Suisse, à Paris et à Berlin.

1906 Arrivés en mai, Münter et Kandinsky logent d’abord dans le quartier latin, puis à Sèvres. A partir du 17 novembre 1906 et jusqu’au mois de mars 1907, Münter loue une chambre seule au 58 rue Madame à Paris. Les collectionneurs Sarah et Michael Stein, mécènes de Matisse, habitent dans le même immeuble.

1907 Münter expose six peintures réalisées à Paris au Salon des Indépendants et six gravures de sujets parisiens au Salon d’automne.

1908 Münter se fixe à Munich. Première exposition personnelle au Kunstsalon Lenobel, une galerie de Cologne.

Juin 1908 Münter découvre Murnau avec Kandinsky. Ils y passent la fin de l’été avec les artistes Alexej von Jawlensky (1864-1941) et Marianne von Werefkin (1860-1938).

1908-1909 Münter apprend la technique de la peinture sous verre auprès de Heinrich Rambold (1872-1953), l’un des derniers spécialistes de cet art, établi à Murnau.

1909 Création de la Nouvelle Association des Artistes de Munich par Münter, Kandinsky, Jawlensky et Werekfin et première exposition du groupe à la Galerie Thannhauser à Munich.

1911 Création du Cavalier Bleu et première exposition du groupe à la Galerie Thannhauser à Munich. Münter photographie l’accrochage.

1912 Publication de l’Almanach du Cavalier Bleu.

1913 Exposition personnelle de Münter à la Galerie Der Sturm à Berlin. L’exposition circule pendant un an à Munich, Francfort, Dresde, Stuttgart, Fürth et Wiesbaden.

1914 Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Kandinsky doit quitter précipitamment l’Allemagne. Münter et lui se rendent en Suisse. En septembre, décès d’August Macke. En novembre, Kandinsky retourne en Russie.

1915 Münter est à Berlin. Exposition personnelle à la Galerie der Sturm. En juillet, elle part en Suède. Münter et Kandinsky se retrouvent à Stockholm à la fin de l'année 1915. Ils ne se reverront plus ensuite.

1915-1920 Exil en Scandinavie. Münter vit successivement en Suède et au Danemark.

1918 Importante exposition personnelle à Copenhague avec plus de 130 oeuvres.

1926 Münter commence à fréquenter l’école de peinture d’Arthur Segal (1875-1944) à Berlin.

1927 Münter rencontre le philosophe et historien de l’art Johannes Eichner (1886-1958) qui devient son compagnon.

1929-1930 Second séjour à Paris. Elle se réinscrit à l’Académie de la Grande Chaumière.

1938 Mai : promulgation de la loi sur la « confiscation des produits de l’art dégénéré ». Münter cache dans la cave de sa maison, à Murnau, ses propres peintures et sa collection d’œuvres de Kandinsky et d’autres artistes du Cavalier Bleu.

1950 Participe à la 25e Biennale de Venise.

1955 Participe à la première « documenta » de Cassel.

1957 Reçoit la médaille d’or d’honneur de la Ville de Munich et devient commandeure de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne. À l’occasion de son 80e anniversaire, Münter fait don de très nombreuses œuvres des artistes du Cavalier Bleu et de son entourage au Lenbachhaus (Munich).

1962 Münter s’éteint le 19 mai dans sa maison de Murnau. »

CATALOGUE

SOMMAIRE

Introduction
Isabelle Jansen et Hélène Leroy

PREMIERS VOYAGES : LES ÉTATS-UNIS ET LA TUNISIE

Depuis les bords. Le regard photographique dans l’oeuvre de Gabriele Münter
Katharina Sykora

La Tunisreise de Gabriele Münter et Vassily Kandinsky
Dominique Jarrassé

PARIS, 1906-1907

Premiers pas sur la scène parisienne
Hélène Leroy

MUNICH, MURNAU ET LE BLAUE REITER, 1908-1914
« Lorsque je me trouvais au centre du devenir de l’art moderne »
Isabelle Jansen

INTÉRÊT POUR L’ENFANCE ET L’ART VERNACULAIRE
Saint Georges, madones et autres objets. Au plus près des natures mortes de Gabriele Münter
Kathrin Heinz

BERLIN, PARIS, LES ANNÉES 1920 : UNE NOUVELLE FIGURATION

Gabriele Münter et la Nouvelle Objectivité : quel positionnement ?
Angela Lampe

De retour dans l’effervescence parisienne, 1929-1930
Hélène Leroy

À MURNAU, DÉVELOPPEMENT D’UNE OEUVRE DE MATURITÉ

La carrière et la diffusion des oeuvres de Gabriele Münter à partir des années 1920
Isabelle Jansen

Gabriele Münter par elle-même

Repères biographiques

Œuvres exposées

Sélection de films vus par Gabriele Münter

Bibliographie sélective

AVANT-PROPOS DU CATALOGUE
FABRICE HERGOTT, Directeur du Musée d'Art Moderne de Paris

« L’exposition « Gabriele Münter. Peindre sans détours » est la première rétrospective en France de cette figure pionnière de l’art moderne.
Cofondatrice et membre à part entière du cercle munichois Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu), Münter compte parmi les femmes artistes les plus éminentes de l’expressionnisme allemand. Elle fut la compagne de Vassily Kandinsky pendant les années où elle vécut à Munich, et son nom reste associé à cette période charnière de l’histoire de l’art qui précède la Première Guerre mondiale. On oublie parfois que Münter avait commencé sa carrière avant de faire la connaissance de Kandinsky et qu’elle la poursuivit longtemps après leur séparation, accomplissant une oeuvre bien plus importante et diversifiée que ce qu’elle réalisa à cette époque.
À l’occasion des grandes expositions consacrées aux avantgardes expressionnistes du début du XXe siècle (« Figures du moderne. L’expressionnisme en Allemagne, 1905-1914 » en 1992, puis « Le Fauvisme ou l’épreuve du feu » en 2000), le musée d’Art moderne de Paris a déjà montré de nombreuses oeuvres de Münter. L’artiste exposa même de son vivant dans le bâtiment du musée, en participant à la 6e exposition du Club international féminin en avril 1961, un an avant sa mort.
Il revenait donc au MAM de mettre en oeuvre une monographie révélant l’ensemble de son parcours et accordant une place particulière à ses séjours parisiens, puisque Paris eut une importance décisive dans sa formation artistique. Elle y lança sa carrière en 1907 avant de revenir s’y ressourcer en 1929, alors que son style et ses sujets se renouvelaient au contact des nouvelles voies de la figuration picturale.
Après les récentes rétrospectives consacrées à Sonia Delaunay en 2014, Paula Modersohn-Becker en 2016 et Anna-Eva Bergman en 2023, le musée poursuit ainsi sa politique de présentation de l’oeuvre de figures féminines majeures de l’art du XXe siècle, dont les parcours furent étroitement liés à la capitale.
La rétrospective Münter et l’ouvrage qui l’accompagne constituent une étape importante d’un long processus de redécouverte visant à élargir la connaissance de l’artiste au-delà de sa période expressionniste. Une démarche que l’on doit essentiellement à l’intelligence du travail de la Gabriele Münterund Johannes Eichner - Stiftung (Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner), aux côtés de laquelle nous avons oeuvré à cette tâche dès avant l’épidémie de Covid-19.
Dans cette exposition, nous avons choisi d’accorder une place importante à ses photographies américaines des années 1899-1900, encore méconnues. Nous montrons également son voyage en Tunisie avec Kandinsky en 1905, peu étudié jusqu’à présent. Ces deux corpus, qui ne forment qu’une partie de son important travail de photographie, donneront bientôt lieu à des expositions et des publications, et le musée peut s’enorgueillir d’en avoir généré la dynamique par cette rétrospective.
Grâce à l’étroite collaboration engagée avec la Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner, l’exposition du MAM et le présent ouvrage révèlent un ensemble majeur de dessins du milieu des années 1920. Ceux-ci lèvent le voile sur la participation de l’artiste à la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité) en Allemagne, courant auquel elle est pourtant rarement associée et sur lequel nous apportons un nouvel éclairage. En complément de ses peintures, où Kandinsky reconnaissait en 1915 « l’étincelle divine, chose rare chez les peintres » et « le sens de la couleur¹ », les dessins de Münter, pour la plupart inédits, montrent son pouvoir de concision, apte à fixer en quelques lignes personnes, caractères et situations.
De ses peintures, l’exposition présente les chefs-d’oeuvre de la période Blaue Reiter, comme le portrait de Marianne von Werefkin de 1909, qui en est l’affiche, mais également des toiles emblématiques du milieu des années 1930 à la fin des années 1950. Cette exposition et son catalogue font ainsi apparaître l’actualité des créations de Gabriele Münter dans leur ensemble.
Et cela sans même évoquer le don que l’artiste fit en 1957 à la Ville de Munich de l’intégralité de sa collection personnelle, qu’elle avait su protéger de la destruction nazie et qui est devenue le noyau du département d’art moderne du Lenbachhaus, référence mondiale concernant le Blaue Reiter.
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance aux commissaires : Isabelle Jansen, directrice de la Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner, et Hélène Leroy, conservatrice en chef du patrimoine et responsable des collections du MAM, qui ont noué une collaboration étroite et chaleureuse au fil des ans. Je remercie également mon collègue Matthias Mühling, directeur de la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau München, pour son enthousiasme et son soutien. Que soient aussi ici vivement remerciés celles et ceux qui nous ont épaulés dans cette tâche : les services des expositions et des éditions de Paris Musées pour leur accompagnement et leur soin à l’élaboration de cette rétrospective et de ce catalogue, et toutes les équipes du musée d’Art moderne, du Lenbachhaus et de la Fondation Gabriele Münter et Johannes Eichner pour leur investissement considérable. »

1. Lettre de Vassily Kandinsky à Gabriele Münter, Moscou, novembre 1915, Gabriele Münter- und Johannes Eichner-Stiftung

INTRODUCTION
ISABELLE JANSEN ET HÉLÈNE LEROY

« Ce qui est expressif dans la réalité, je l’extrais, je le représente simplement, sans détours, sans fioritures. Ainsi, […] les formes se rassemblent en contours, les couleurs en surfaces, il en résulte des esquisses du monde, des images. »
Gabriele Münter, s.d., archives Münter-Eichner-Stiftung

« Gabriele Münter (1877-1962) compte parmi les femmes artistes les plus éminentes de l’expressionnisme allemand. Cet ouvrage, édité à l’occasion de la première rétrospective d’envergure de son oeuvre en France, apporte un éclairage décisif dans la redécouverte de cette pionnière de l’art moderne. Redécouverte, car elle exposa à Paris dès 1907.
Artiste voyageuse, indépendante, habitée par la passion de la création, Münter a suivi une vocation nourrie par la pratique du dessin dès son plus jeune âge. Cadette d’une famille aisée, elle a eu la possibilité de s’engager professionnellement dans cette voie, qu’elle n’a eu de cesse d’approfondir par l’exploration et la maîtrise de différentes techniques et de styles picturaux variés. Dans l’optique de se libérer des carcans et des contraintes des académies d’art traditionnelles, elle s’inscrivit en 1902 à l’école de la Phalanx, réputée pour son enseignement novateur, à Munich. Elle y rencontra Vassily Kandinsky (1866-1944), dont elle fut la compagne jusqu’en 1916, participant à la fondation des cercles munichois d’avant-garde : la Nouvelle Association des artistes de Munich en 1909, puis Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu) en 1911. Si son nom reste associé à cette période charnière de l’histoire de l’art, l’oeuvre de Münter présente une diversité et une créativité qui dépassent amplement ce cadre.
Le présent catalogue permet ainsi d’apprécier, selon un parcours chronologique, une création extrêmement riche et encore méconnue en France, qui s’étend sur six décennies. Il commence par les photographies, que l’on peut considérer comme les prémices de sa carrière artistique. Témoignant de ses premiers voyages, aux États-Unis (1898-1900) et en Tunisie (1905), elles sont d’une surprenante qualité visuelle et novatrice. Puis on découvre ses gravures, dans le cadre d’un focus sur son premier séjour parisien (1906-1907), marqué par la rencontre des avant-gardes, en particulier du fauvisme. Suivent les peintures phares de sa période expressionniste (1908-1914), correspondant à son activité au sein de la Nouvelle Association des artistes de Munich et du Blaue Reiter. Le chapitre suivant évoque les intérêts de Münter pour les expressions vernaculaires et l’art des enfants. Un ensemble inédit de ses dessins ouvre sur son second séjour parisien (1929-1930), qui illustre son évolution stylistique au cours des années 1920, en lien avec les nouvelles tendances de la figuration.
On y découvre une artiste nouant sans cesse des contacts avec des personnalités du monde de l’art. Quelques œuvres phares du milieu des années 1930 à la fin des années 1950 concluent l’ouvrage, qui donne un aperçu de la permanence et de l’intensité de l’engagement artistique de Gabriele Münter, le projet d’une vie, elle qui déclarait vouloir simplement peindre « sans détours ».


Du 4 avril au 24 août 2025
11, avenue du Président Wilson. 75116 Paris
Tél. 01 53 67 40 00
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu'à 21 h 30
Visuel :
Affiche
Gabriele Münter, Portrait de Marianne von Werefkin, 1909. Munich, Lenbachhaus ; donation Gabriele Münter, 1957. Crédit : Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau München, Gabriele Münter Stiftung 1957
© Adagp, Paris, 2025

France, 2021, 54 min
Coproduction : ARTE France, Zadig Productions
Sur Arte le 13 février 2022 à 17 h 45
Disponible du 06/02/2022 au 12/07/2022
Sur arte.tv du 04/04/2025 au 30/08/2025
Visuels :
© Fondation Munter
© Fondation Munter / Adagp, Paris, 2022


« Gabriele Münter et Vassily Kandinsky » de Stéphanie Colaux
France, 2019, 26 min
Coproduction : ARTE France, Bonne Compagnie 
Sur Arte le 13 février 2022 à 10 h 20
Disponible du 06/02/2022 au 13/04/2022

Articles sur ce blog concernant :
Les  citations sur les documentaires proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 11 février 2022.

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