vendredi 10 mai 2019

Leonard Freed (1929-2006)


Leonard Freed (1929-2006) est un photojournaliste américain juif. Formé par Alex Brodovitch, directeur de Harper's Bazaar, il est choisi en 1967 avec cinq autres photographes par Cornell Capa pour participer à son exposition Concerned Photography. Il couvre la campagne pour les droits civiques avec Martin Luther King (Black In White America). Membre de l’agence Magnum dès 1972, il réalise des reportages photographiques dans le monde, notamment la guerre du Kippour (1973). En 1980, il publie « Police Work » sur la police à New York. Le musée Juif de Belgique présente l’exposition « Leonard Freed. Worldview : Photographier un monde en désordre » (« Leonard Freed. Photographing The World Disorder »). Le 12 mai 2019, à 20 h, aura lieu une "soirée inoubliable de clôture de l’exposition « Leonard Freed. Photographier un monde en désordre » avec un concert Gospel et un diner" rompant le jeûne du Ramadan.


« En fin de compte, la photographie révèle qui vous êtes. C’est la recherche de la vérité par rapport à vous-même. Et la recherche de la vérité devient une habitude ».
Leonard Freed

« Le combat pour l’égalité raciale aux Etats-Unis, l’Europe à l’heure de la Guerre froide, le conflit israélo-palestinien, ou encore les policiers au travail : loin de choisir ses sujets au hasard, Leonard Freed, un des maîtres de la photographie documentaire (1929-2006), nous donne à voir les individus ordinaires pris dans le désordre du monde. »

« En partenariat avec la prestigieuse agence Magnum et le Musée de l’Elysée (Lausanne - Suisse), le Musée Juif de Belgique présente une rétrospective de l’oeuvre du photographe américain Leonard Freed (1929 – 2006). Outre des planches-contacts inédites, les visiteurs peuvent y découvrir cent soixante tirages noir et blanc de Freed. L’exposition s’achève par un film de treize minutes dans lequel le photographe revient, à la première personne, sur la manière dont il construisait ses sujets ». Les commissaires de l’exposition sont Bruno Benvindo et Pascale Falek-Alhadeff.

« Issu d’un milieu modeste, Freed naît à Brooklyn dans une famille juive originaire de Minsk, en Biélorussie. Jeune adulte, il rêve de devenir peintre, mais un voyage de deux ans en Europe et en Afrique du Nord au début des années 1950 le fait changer d’avis ».

« Il sera photographe ».

« Son oeuvre, sensible, patiente et engagée, raconte la deuxième moitié du 20e siècle par le prisme des individus ordinaires ».

« Rejoignant l’agence Magnum en 1972, Freed cherche à rendre intelligible le monde qui l’entoure. La reconstruction de l’Europe d’après-guerre, le mouvement des droits civiques aux États-Unis, le conflit israélo-palestinien, la police et le maintien de l’ordre, la chute du communisme après 1989 : à travers ces événements auxquels il rend toute leur complexité et leur caractère désordonné, ce sont des thèmes aussi intemporels que la peur, l’amour, la violence, la révolte ou l’éphémère des choses que le photographe met en lumière ». Il s'agit d'un conflit né du refus islamique et arabe d'un Etat non-musulman ou/et non-Arabe, en l'occurrence un Etat Juif recréé par d'anciens dhimmis.

« De ses débuts new-yorkais en 1954 à ses derniers clichés pris à Garrison depuis la fenêtre de sa chambre en 2002, « Leonard Freed : Photographier un monde en désordre » retrace le parcours d’une figure majeure de la photographie documentaire ».

« Son regard nous invite à une plongée inédite dans l’histoire du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

« L’« œil » singulier de Leonard Freed raconte la marche du monde sur plus d’un demi-siècle et à travers trois continents. L’exposition s’articule autour de six thématiques ».

« 1954-1956 : Un nouveau monde
Après un long séjour en Europe, Freed revient aux États-Unis en 1954. Résolu à devenir photographe, il parcourt New York et réalise un premier reportage sur les Juifs hassidiques. Né dans une famille juive, Freed n’est pas religieux et c’est en témoin engagé qu’il observe cette communauté : il aurait pu en faire partie si l’histoire s’était déroulée différemment. Au cours des années qui suivent, de Manhattan à Harlem en passant par Wall Street, il immortalise sa ville natale, effervescente et bigarrée ».

« 1956-1962 : Un ancien monde
Dès 1956, Freed est de retour en Europe. Cette année-là, il documente la catastrophe du Bois du Cazier, qui fait 262 morts dans les charbonnages de Marcinelle. Exploration de la condition humaine, l’oeuvre de Freed s’attache davantage aux individus pris dans la tourmente qu’à l’événement lui-même. En 1958, il s’établit à Amsterdam avec sa femme Brigitte, rencontrée à Rome. Les stigmates que la Seconde Guerre mondiale a laissé sur l’Europe forment désormais le cœur de son travail, qui se poursuit notamment en Allemagne. C’est aussi à cette période qu’il réalise ses premiers reportages en Israël ».

« 1963-1965 : Un monde blanc
Au cours des années 1960, la lutte pour l’égalité raciale secoue les Etats-Unis. Suivant de près le mouvement pour les droits civiques, Freed photographie en 1963 la Marche sur Washington, au cours de laquelle Martin Luther King prononce son fameux discours « I Have a dream ». Par la suite, il se penche sur la vie quotidienne de la communauté afro-américaine de Harlem. Ce travail lui vaut une première consécration : Freed est sélectionné en 1967 pour intégrer l’exposition « The Concerned Photographer », aux côtés de figures aussi illustres que Robert Capa et David Seymour ».

« 1963-1968 : Un monde nouveau
À partir de 1965, Freed est en Allemagne".

"Le poids que la Seconde Guerre mondiale y fait peser sur les mémoires familiales retient son attention, au même titre que les divisions créées par la Guerre froide. Il photographie les mutations du monde du travail, notamment dans le bassin industriel de la Ruhr, mais aussi ce que femmes et hommes font de leur temps libre.
Tout au long des années 1960, Leonard Freed raconte la transformation des sociétés occidentales, photographiant les cercles artistiques d’Amsterdam comme les businessmen de Wall Street. Il n’oublie pas les exclus du système – en particulier les sans-abris. En 1967, il retourne en Israël pour couvrir la guerre des Six Jours, photographiant soldats israéliens et familles arabes ».

« 1970 – 1979 : Un monde en désordre
Au début des années 1970, Freed se lance dans un projet au long cours sur la police new-yorkaise. Il suit les policiers sur les scènes de crimes, et les accompagne aussi dans leur vie quotidienne. Refusant les clichés du genre, qui dépeignent les policiers en gangsters stéréotypés ou en saints gardiens de l’ordre, il nous montre des hommes mal payés, harassés par leur travail, amenés à négocier sur un terrain violent.
Parallèlement à ce projet sur le maintien de l’ordre, Freed se penche sur les dissidents, les marginaux, les contestataires. Il explore différentes formes de contrecultures nées de l’après-1968, retraçant une période de lutte et de désir de liberté. Les hippies, les toxicomanes, les pacifistes, les féministes, les travestis deviennent l’objet de ses reportages ».

« 1981 – 2002 : Un monde sans fin
Durant les décennies 1980-1990, Freed continue à photographier la marche du monde. En 1989, il est au coeur de la révolution roumaine, capturant le visage d’anonymes pris dans la tourmente de l’Histoire. Jusqu’au début des années 2000, il répond à des commandes de magazines, tout en menant des projets personnels, tel un reportage sur Rome. Insatiable, il réalise ses ultimes clichés depuis la fenêtre de sa chambre à Garrison (État de New York), où il meurt en 2006, âgé de septante-sept ans ».

Finissage avec diner d'Iftar
Le 12 mai 2019, à 20 h, aura lieu une "soirée inoubliable de clôture de l’exposition « Leonard Freed. Photographier un monde en désordre » avec un concert Gospel et un diner" rompant le jeûne du Ramadan :
Au programme
19h30 Quizz
20h15 Allocutions
20h30 Concert Gospel
21h20 Dîner
(Sur invitation uniquement)"

"250 invités de toutes religions et origines sont attendus à l’événement organisé, à peine deux mois après la fin du procès de Mehdi Nemmouche", ayant commis un attentat terroriste islamiste dans ce musée le 24 mai 2014 et ayant été condamné en 2019 à la réclusion criminelle à perpétuité. "Organisée pour la troisième année consécutive, elle a pour objectif de promouvoir les échanges interculturels et de faire se rencontrer des publics qui se côtoient peu », expliquait un communiqué des organisateurs de l’évènement".

« UNE ŒUVRE EN RECHERCHE DE « VÉRITÉ »

« Freed a toujours accordé une grande attention à l’élément humain. À tel point que les paysages naturels ou urbains ne constituaient à ses yeux que des contextes pour les interactions sociales ou les comportements individuels. Ils ne constituaient jamais une fin en soi. Freed se sentait proche des aspirations humanistes de la Grèce antique ou de la Renaissance. Il voulait que ses photographies affichent un certain désordre, paraissent non terminées, présentent une tension et soient dynamiques. Qu’elles reflètent la vraie nature de la vie sociale. Il faisait face à la réalité – la guerre, la révolution, la vieillesse, la pauvreté et le crime – mais il pouvait aussi s’arrêter et apprécier les petits miracles de la vie – un enfant qui montre fièrement ses muscles, des amoureux qui s’embrassent, une foule en adoration autour de son champion, Martin Luther King. Ses photographies sont à la fois directes, honnêtes, touchantes, poétiques, douces et profondément émouvantes ».
(William A. Ewing, commissaire d’expositions et co-auteur de l’ouvrage Leonard Freed. Worldview)


Du 18 octobre 2018 au 12 mai 2019
21 rue des Minimes, 1000 Bruxelles
Tél. : 02 512 19 63
Du mardi au vendredi de 10 h à 17 h. Le samedi et dimanche de 10 h à 18 h
Visuels :
Affiche
Suspect placé en détention préventive dans une voiture de police. New York, 1978
© Leonard Freed / Magnum Photos

Marche sur Washington. Washington D.C., 28 août 1963
© Leonard Freed / Magnum Photos

Le long du Mur de Berlin. Allemagne de l’Ouest, 1965
© Leonard Freed / Magnum Photos

Une jeune fille et son petit frère à un festival hippie à Hyde Park, Londres. Angleterre, 1971
© Leonard Freed / Magnum Photos

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Les citations proviennent du dossier de presse.

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