jeudi 10 mai 2018

« Les marchands d’art. Paul Cassirer » par Grit Lederer

Arte diffusera le 13 mai 2018 à 11 h « Les marchands d’art. Paul Cassirer » (Kunsthändler. Paul Cassirer) par Grit Lederer. Éditeur, « marchand et critique d’art allemand » juif, Paul Cassirer (1871-1926) « a marqué le marché artistique au tournant du XXe siècle en réussissant à donner une vraie légitimité aux peintres impressionnistes puis postimpressionistes », tels van Gogh ou Cézanne, ainsi que la Berliner Secession.

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« Marchand et critique d’art allemand, Paul Cassirer (1871-1926) a joué un rôle majeur dans le marché artistique à la charnière des XIXe et XXe siècles « en imposant son regard plein d’audace et de finesse », en soutenant les artistes de la Berliner Secession, les (post-)impressionnistes, dont Vincent Van Gogh, Monet, Lovis Corinth, Max Liebermann et Paul Cézanne.

Paul Cassirer est « issu d’une famille juive fortunée », au parcours extraordinaire - ascension sociale fulgurante en une génération - et qui compte parmi ses membres illustres : Ernst et Heinz Cassirer, philosophes, Richard Cassirer, neurologue, Fritz Cassirer, chef d’orchestre. Son père Louis est un homme d’affaires et ingénieur dont l’entreprise Kabelwerke Dr. Cassirer & Co. fabriquait des câbles télégraphiques et sera rachetée par Siemens.

Paul Cassirer étudie l’histoire de l’art. 

Dans les années 1890, il gagne sa vie à Munich comme journaliste à l’hebdomadaire humoristique Simplicissimus, et comme écrivain, auteur de deux romans.

Paul Cassirer s’associe avec son cousin Bruno Cassirer (1872-1941), tous deux vingtenaires, pour ouvrir à Berlin, au rez-de-chaussée de sa maison, près de la Kemperplatz, une librairie et une galerie. Celle-ci s’imposera comme « la plus importante galerie d’art contemporain d’Europe ». En 1901, les deux associés ont séparé leur affaire : Paul dirige la galerie, et Bruno détient le côté éditorial. En 1902, il crée Kunst und Künstler (Art et Artiste), magazine d’art vite influent et prestigieux et qui sera fermé par les Nazis en 1933. En 1938, une partie de la famille Cassirer a émigré à Oxford où Bruno Cassirer a fondé une nouvelle maison d’édition.

« En promouvant des peintres impressionnistes puis postimpressionistes, à l’instar de Van Gogh, Manet et Cézanne, Paul Cassirer parvient à donner une vraie légitimité à ce mouvement révolutionnaire, que l’empereur Guillaume II qualifiait alors pourtant d’« art de caniveau ». Dès 1901, Paul Cassirer rencontre à Paris Julien Leclercq, poète, critique d’art, et admire sa rétrospective de Van Gogh. Il monte une exposition à Berlin en insérant cinq tableaux de ce peintre néerlandais dans l’exposition collective printanière sur la « Berliner Secession ». Il assiste la veuve de Théo Van Gogh dans la publication de la correspondance du peintre et dans l’organisation d’expositions.

En 1907, il fait la connaissance du romancier Robert Musil.

Il « travaille également avec les artistes de la Sécession berlinoise, dont la modernité tranche avec l’académisme imposé ». 

En 1895, Paul Cassirer épouse Lucie Oberwarth. Le couple divorce.

En 1904. Paul Cassirer se remarie en 1910 avec Ottilie Godefroy, connue sous son nom de comédienne Tilla Durieux, et qui avait été l’épouse du peintre Eugen Spiro. Il redonne un second souffle à la revue artistique Pan.

En 1914, au déclenchement de la Première Guerre mondiale, Paul Cassirer publie une revue patriotique hebdomadaire de quatre pages, Kriegszeit (Temps de Guerre) à laquelle participent de nombreux artistes qu'il représentait, dont ceux de la Sécession berlinoise. Dans un numéro de septembre 1914, il publie un dessin de Max Liebermann intitulé Die Russen... marschieren (Entrée des Russes).

En 1916, Paul Cassirer met fin à cette revue, et lance la revue pacifiste et artistique Der Bildermann. Une réponse artistique - publication de lithographies destinées à un large public - à un conflit qui dure. Le magazine est dirigé par le pianiste et pacifique Leo Kestenberg, alors que Paul Cassirer sert dans l'armée. Après 18 numéros, en proie aux problèmes posés par la censure et la bureaucratie, cette aventure artistique prend fin.

En 1919, peu après avoir été démobilisé de l'armée allemande, son fils Peter Cassirer se suicide.

En 1920, dans un de ses premiers discours " “Politik und Deutschtum”, Hitler attaque "le millionnaire" Paul Cassirer accusé de "tromper le peuple".

En 1921, Georg Kolbe et Paul Cassirer proposent une exposition sur l’impressionnisme.

Le 7 janvier 1926, il se suicide près du cabinet d’avocat chargé de la procédure de divorce.

Des « auteurs et éditeurs spécialistes des collections de Paul Cassirer, ainsi que Giovanna Bertazzoni, qui dirige les ventes d’œuvres impressionnistes et modernes chez Christie’s Londres, nous éclairent sur la manière dont s’est établie à sa suite la cote de ces artistes sur le marché mondial ».


« Les marchands d’art. Paul Cassirer  » par Grit Lederer
Allemagne, 2017
Sur Arte les 13 mai 2018 à 11 h et 20 mai 2018 à 6 h 30

Visuels :
Gerd Harry Lybkes Galerie "?Eigen + Art?" in Leipzig ist die erfolgreichste und bedeutendste Galerie in der traditionsreichen Messestadt.
© Leif Karpe

Gerd Harry Lybke bei der Vernissage einer Ausstellung von Neo Rauch in seiner Galerie ?Eigen + Art? in Berlin-Mitte
© Leif Karpe

Kunsthändler Gerd Harry Lybke auf der Kunstmesse FIAC in Paris
© Leif Karpe

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Les citations non sourcées sont d'Arte.

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