lundi 24 février 2020

« Le drapeau américain hissé au sommet de l’île japonaise d’Iwo Jima - Joe Rosenthal »


Le 23 février 1945, le photographe américain né de parents juifs Joe Rosenthal (1911-2006), qui couvre la guerre du Pacifique, photographie des soldats américains plantant un drapeau au sommet de l’île japonaise d’Iwo Jima. Le geste marque une victoire militaire obtenue après des combats difficiles. Un cliché qui lui vaut le Prix Pulitzer. 


Lors du Summer of Peace en 2015, Arte diffusa les 12 volets de la série Pictures for Peace, ces photos entrées dans la légende (Pictures For Peace - Fotos, Die Die Welt Bewegten), de Rémy Burkel. Pictures for Peace, La paix au bout de l’objectif est une « série documentaire dédiée aux images de guerre ou de paix qui ont marqué notre histoire récente.

« Saisir l'image choc qui fera le tour du monde, pour dénoncer la guerre ou célébrer l'espoir de paix : de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, cette série documentaire décrypte les clichés qui ont marqué l'opinion publique et notre histoire récente ».

Willy Brandt à genoux à Varsoviela poignée de main entre Rabin et Arafatla manifestation du 11 janvier 2015 à Paris, la jeune Algérienne pleurant sa famille décimée à Bentalha (Algérie)… : douze modules courts sur des photos entrées dans les consciences ». Une série souvent décevante par les commentaires révélant une incompréhension de la situation politique, « politiquement corrects », etc.

Guerre du Pacifique
Fils d’immigrants juifs russes, Joseph Rosenthal (1911-2006) se convertit  au catholicisme lors de sa jeunesse.

Son hobby pour la photographie, il l’exerce comme photographe-reporter en 1932 pour le San Francisco News après avoir obtenu le diplôme de l’Université de San Francisco.

Réformé de l’US Army pour sa vision mauvaise, Joe Rosenthal collabore à l’Associated Press (AP), puis rejoint l’US Maritime Service comme photographe et couvre la guerre du Pacifique parmi l’US Marine Corps.

Le 23 février 1945, après des combats tragiquement éprouvants, des soldats américains plantent le drapeau national sur l’île japonaise d’Iwo Jima durement conquise après cinq jours de combats. Le photographe américain Joe Rosenthal saisit six soldats marquant ainsi leur victoire.

En 1945, il est recruté par le San Francisco Chronicle. Il y collabore jusqu’à sa retraite en 1981.

Pour Joe Rosenthal, sa photographie symbolise l’espoir de victoire né dans le cœur des Américains lors d’une guerre contre un ennemi particulièrement fort.

Oeuvre iconique
L'oeuvre iconique de Joe Rosenthal a été reproduite dans 3,5 millions de posters, 15 000 panneaux d’affichages et 137 millions de timbres. Sans que son auteur en perçoive le moindre bénéfice.

Photographe Juif pour l'Armée rouge, Evgueni Khaldeï (1917-1997) a vu cette photographie de son confrère. Il a souhaité créer le pendant photographique de l'oeuvre de Joe Rosenthal. En avril 1945, il se trouvait dans Berlin vaincue par l'Union soviétique. Staline voulait un cliché représentant la victoire sur le IIIe Reich. Khaldeï "a demandé, quelques jours plus tôt, à Grisha Lioubinsky, l'économe de l'agence Tass, de lui offrir quelques-unes des belles nappes rouges qu'il utilise lors des réunions du Parti", expliquent Pierre Bellemare et Jérôme Equer dans "Histoire secrète des 44 photos qui ont bouleversé le monde". Avec son ami le tailleur Israël Kichitser, Evgueni Khaldeï "a fabriqué dans la nuit trois drapeaux soviétiques. Le plus dur a été de réaliser le marteau et la faucille. Le premier de ses drapeaux fut planté à l'aéroport de Tempelhof où se dresse un aigle gigantesque, symbole du Reich hitlérien. Le deuxième sera érigé au sommet de la porte de Brandebourg, devant le quadrige de Johann Gottfried Schadow, sur lequel trône la déesse de la Victoire". Par manque de recul, Khaldei ne peut pas montrer Berlin. Le troisième et dernier drapeau ? Il est destiné au toit du Reichstag. Ce qui offre une belle vue de la ville, en partie détruite par les combats. Le 30 avril, à 22 h 40, alors que Berlin était encore en proie aux combats, en l'absence de photographe, un drapeau soviétique y avait été installé. Le 1er mai, les Allemands l'avaient enlevé. Le 2 mai, "devant le Reichstag, j'en ai sorti un et les soldats se sont écriés : 'Donnez-nous ce drapeau, on va le planter sur le toit'", a raconté le photographe à "Libération", en 1995. Et d'ajouter : "J'ai demandé à un jeune soldat de le tenir le plus haut possible. Il avait 20 ans, il s'appelait Alexis Kovalev. Je cherchais le bon angle, je lui ai demandé de grimper encore plus haut. Il a répondu "D'accord, mais que quelqu'un me tienne les pieds". Ce qui a été fait. La photo est partie, a plu, etc."

Ce cliché a été sciemment obscurci par son auteur pour en renforcer le caractère dramatique, et donner l'impression que les combats perdurent. En outre, il a été retouché : deux montres entouraient les poignets du soldat, qui tient son camarade brandissant le drapeau soviétique. Pour éviter d'alimenter les rumeurs et récriminations contre les pillages dus aux soldats soviétiques, l'une de ces deux montres a été supprimé de l'oeuvre diffusée.

" En 1995, Visa pour l’Image tombait trois mois après le 50e anniversaire de 1945 et de toutes les commémorations en Normandie, il fallait trouver une idée… J’ai pensé à faire se rencontrer Joe Rosenthal, auteur de la célèbre photo du drapeau d’Iwo Jiwa, avec l’auteur d’une autre photo historique avec un drapeau, celle réalisée par Khaldeï, lors de la prise du Reichstag à Berlin.... La rencontre entre Khaldeï et Rosenthal a été fabuleuse et reste l’un des plus forts moments de l’histoire du Festival. Un jour, ils sont allés tous deux déjeuner à Collioure, avec leurs interprètes respectifs. A leur retour, visiblement ils avaient adoré les vins du Roussillon, ils riaient comme deux vieux complices. Quand je leur ai demandé pourquoi ils se marraient autant, ils m’ont répondu : « Nous avons réalisé que nous sommes Juifs tous les deux. Tu te rends compte du mal que nous avons fait à Hitler ? », s'est souvenu Jean-François Leroy, directeur du Visa pour l'Image, festival international de photojournalisme à Perpignan.

Cimetière national d'Arlington
Au cimetière national d’Arlington, l’United States Marine Corps War Memorial (Iwo Jima Memorial) a été inauguré en 1954. Il est dédié à tous les membres du corps des Marines américains morts en défendant les Etats-Unis depuis 1775. Il est composé principalement d’une statue monumentale représentant cet événement saisi par Joe Rosenthal.

Certains ont allégué que Joe Rosenthal avait mis en scène sa célèbre photographie. Ce qu’a nié l’auteur de cette oeuvre iconique.

Attentats du 11 septembre 2001
La célèbre photographie iconique de Joe Rosenthal a vraisemblablement influencé le photographe Thomas E. Franklin quand il a pris le 11 septembre 2001, jour des attentats terroristes islamistes aux Etats-Unis, sa célèbre photo Raising the Flag at Ground Zero.

Dans cette photographie, trois pompiers de Brooklyn hissent le drapeau « Stars and Stripes » (étoiles et bandes).


L'Histoire en HD : Les films d'Iwo Jima
Les 6 décembre à 13 h 56, 8 décembre à 9 h 01, 11 décembre 2017 à 5 h 45, Toute l'Histoire a diffusé L'Histoire en HD : Les films d'Iwo Jimade Robert Ferrier (2008). "Raising the Flag on Iwo Jima" est une photographie prise le 23 février 1945 par Joe Rosenthal. Elle dépeint cinq marines américains et un soldat infirmier de la Navy hissant le drapeau des États-Unis sur le mont Suribachi, lors de la bataille sur l'île japonaise d'Iwo Jima durant la Seconde Guerre mondiale. La photographie rencontra immédiatement un immense succès, et devint le seul cliché à obtenir le prix Pulitzer de la photographie l'année de sa publication. Considérée comme l'une des images les plus significatives de son époque, elle constitue également l'une des photographies les plus diffusées de tous les temps. Depuis 1954, une sculpture monumentale réalisée d'après la photographie, se dresse au cimetière national d'Arlington en Virginie. Malgré le succès, Joe Rosenthal n'a tiré aucun profit de ce cliché, sinon la gloire, mais il fut soupçonné d’avoir monté la scène de toute pièce et dû s’en défendre toute sa vie. Pourtant, la scène a été filmée par un sergent américain, Bill Genaust, tué neuf jours plus tard"

La bataille de Iwo Jima
En 2006, Clint Eastwood a réalisé deux films relatant l’histoire de la bataille de Iwo Jima - l'un vu côté américain (Flags of Our Fathers) d'après le livre de James Bradley et Ron Powers, l'autre vécu côté japonais Lettres de Iwo Jima (Letters from Iwo Jima) - et des six soldats américains immortalisés par Joe Rosenthal.

Mémoires de nos pères (Flags of our Fathers) de Clint Eastwood relate "l'histoire des marines qui ont planté en 1945 le drapeau américain sur une petite île tenue par les Japonais. Dans ce premier volet d'un époustouflant diptyque, Clint Eastwood livre une réflexion puissante sur l'une des plus meurtrières batailles de la guerre du Pacifique".

"Après avoir débarqué le 19 février 1945 sur l'île d'Iwo Jima, la 5e division de marines s'empare du mont Suribachi. Cinq soldats américains et un infirmier de la Navy plantent au sommet la bannière étoilée. Ce moment de gloire nationale est immortalisé par une photographie qui fait le tour du monde. De retour sur le sol américain, les trois survivants qui figurent sur le cliché sont acclamés malgré eux comme des héros. Face à cet engouement du public, le gouvernement leur confie une mission : vendre, lors d'une grande tournée, des bons du trésor afin de financer l'effort de guerre. Prisonniers de cette propagande, John "Doc" Bradley, l'Amérindien Ira Hayes et Rene Gagnon sillonnent le pays pour participer à d'immenses shows qui célèbrent leur fait d'armes. Mais les souvenirs de leurs camarades tombés au combat ne cessent de les hanter..."

"Adaptant le roman de James Bradley, Flags of our Fathers – Heroes of Iwo Jima, Clint Eastwood lève le voile sur la célèbre photo prise par le journaliste américain d'Associated Press Joe Rosenthal, récompensé par le prix Pulitzer. Son cliché serait en réalité une mise en scène au cours de laquelle les soldats auraient levé une deuxième fois le drapeau. À travers le personnage d'Ira Hayes, l'Amérindien qui ne peut supporter de jouer les héros, le film remet en question les valeurs de patriotisme de l'Amérique d'après-guerre. Sublimées par la photographie de Tom Stern, les impressionnantes scènes de débarquement et de batailles orchestrées par Clint Eastwood contrebalancent par leur horreur le discours de propagande des autorités d'une Amérique en guerre".

Arte diffusa Trois bonnes raisons de voir "Mémoires de nos pères" (France, 2017). "Le film évoque la vision américaine de l’une des pires batailles de la guerre du Pacifique, celle d’Iwo Jima à l’hiver 1945 et le destin de 6 soldats photographiés plantant le drapeau américain sur le mont Suribachi. Les comédiens ont été dispensés d’entraînement afin qu’ils retrouvent l’inexpérience des jeunes recrues que l’on jetait dans les combats sans grande préparation".

Le 15 janvier 2018, Arte diffusa Lettres de Iwo Jima (Letters from Iwo Jima).  "Après Mémoires de nos pères, Clint Eastwood livre le point de vue des soldats japonais, terrés dans les tunnels de l'enfer pendant quarante jours lors de la sanglante bataille d'Iwo Jima. S'attachant à dépeindre le fossé culturel qui oppose les deux camps, ce film de guerre met en lumière le code d'honneur en vigueur dans l'armée nippone, stupéfiant lors de la scène glaçante du suicide collectif dans laquelle les soldats japonais dégoupillent les uns après les autres une grenade sous la pression de leur commandant, préférant mourir avec dignité plutôt que tomber dans les mains ennemies. Entrecoupé de flash-back sur le passé des combattants, ce huis clos aux couleurs sombres déploie une impressionnante galerie de personnages avec en tête Ken Watanabe, magistral dans le rôle du général Kuribayashi".

"À travers les lettres de soldats nippons, ce second volet du dyptique de Clint Eastwood relate l'enfer de la bataille d'Iwo Jima en 1945. Un huis clos glaçant servi par un brillant casting d'acteurs japonais"
.
"1945, les armées japonaise et américaine s'affrontent sur l'île rocheuse d'Iwo Jima. Quelques décennies plus tard, des archéologues retrouvent des lettres de soldats nippons enfouies dans le sable. Envoyés sur Iwo Jima, ces jeunes hommes y expriment leurs peurs, mais aussi leurs certitudes : ils savent qu'ils vont vivre leurs dernières heures. En sous-effectif, épuisées par les conditions de vie déplorables et les bombardements aériens incessants, les troupes du Soleil levant se préparent à la défaite. "Vous devez vous résigner à ne plus fouler vivant le sol du Japon", annonce le général Kuribayashi, avant de mener l'ultime bataille. Fort de ses connaissances stratégiques, il fait agrandir les souterrains qui sillonnent l'île, la transformant en forteresse pour ses combattants. Parmi eux, Saigo, un jeune boulanger, tente d'assurer la défense du Mont Suribachi, point culminant du champ de bataille, tout en résistant aux ordres absurdes du lieutenant Ito".

"La Guerre du Pacifique en couleur. D'un océan à l'autre"
Histoire diffusa les 1er février 2019 à 8 h 35, 7 février 2019 à 8 h 55, 13 février 2019 à 8 h 20, 19 février 2019 à 8 h 30, "La Guerre du Pacifique en couleur. D'un océan à l'autre", documentaire produit par YOP (Etats-Unis, 2017). "Parmi les conflits militaires, la Guerre du Pacifique reste inégalée en termes d’échelle, d’étendue et de sauvagerie. Dans cette série, vous assisterez aux attaques massives sur Pearl Harbor, Hiroshima et Nagasaki mais aussi aux batailles féroces entre ces événements majeurs  - beaucoup menées sur des îles minuscules et des atolls reculés et livrées par des soldats, Marines, pilotes d’avion. Avec des scènes de combats en couleur et les témoignages de combattants, cette série immersive  révèle avec force la réalité brutale de la vie au front durant la bataille."

"La Guerre du Pacifique en couleur. D'un océan à l'autre"
Etats-Unis, YOP, 2017
Sur Histoire les 1er février 2019 à 8 h 35, 7 février 2019 à 8 h 55, 13 février 2019 à 8 h 20, 19 février 2019 à 8 h 30

Lettres de Iwo Jima par Clint Eastwood
Etats-Unis, 2006
Image : Tom Stern
Montage : Joel Cox, Gary D. Roach
Musique : Kyle Eastwood, Michael Stevens
Production : Warner Bros. Pictures, DreamWorks Pictures, Malpaso Productions, Amblin Entertainment
Producteur/-trice : Clint Eastwood, Steven Spielberg, Robert Lorenz
Scénario : Iris Yamashita
Acteurs : Ken Watanabe, Kazunari Ninomiya, Tsuyoshi Ihara, Ryo Kase, Shidou Nakamura, Hiroshi Watanabe, Takumi Bando
Auteurs : Iris Yamashita, Paul Haggis, Tadamichi Kuribayashi
Sur Arte le 15 janvier 2018 à 20 h 50
Visuels :
Ken Watanabe
Kazunari Ninomiya
© Warner Bros. Entertainment Inc.

Mémoires de nos pères (Flags of our Fathers) de Clint Eastwood
Etats-Unis, 2006
Auteurs : James Bradley, Ron Powers
Image : Tom Stern
Montage : Joel Cox
Musique : Clint Eastwood
Production : Warner Bros. Pictures, DreamWorks Pictures, Amblin Entertainment, Malpaso Productions
Producteur/-trice : Clint Eastwood, Steven Spielberg, Robert Lorenz
Scénario : William Broyles Jr., Paul Haggis
Acteurs: Ryan Phillippe, Jesse Bradford, Adam Beach, John Benjamin Hickey, John Slattery, Barry Pepper, Jamie Bell, Robert Patrick, Paul Walker, Neal McDonough, Melanie Lynskey, Tom McCarthy, Joseph Cross
Sur Arte le 14 janvier 2018 à 20 h 55
Visuels :
Paul Walker et Stark Sands
Adam Beach, Ryan Phillippe et Jesse Bradford
© Warner Bros

L'Histoire en HD : Les films d'Iwo Jima
Sur Toute l'Histoire les 6 décembre à 13 h 56, 8 décembre à 9 h 01, 11 décembre 2017 à 5 h 45,

2015
Sur Arte le 27 décembre 2015 à 3 h 35

A lire sur ce blog :
Articles in English
Le citations sur la série viennent d'Arte. Cet article a été publié le 26 décembre 2015, puis les 6 décembre 2017, 15 janvier 2018 et 30 janvier 2019.

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