mardi 28 mars 2017

« Grandeur et misère de l'antiracisme », par Philippe Truffault


Arte rediffusera le 29 mars 2017, dans la série Philosophie animée par Raphaël Enthoven, « Grandeur et misère de l'antiracisme » (Glanz und Elend des Antirassismus), réalisé par Philippe Truffault.  Une émission gênante, décevante, et occultant des problèmes graves.

« Comment lutter contre le racisme sans lui emprunter ses armes ? »

« Pour lutter contre les diverses formes de racisme, certains courants de l’antiracisme contemporain versent dans les mêmes travers que ce qu’ils dénoncent : la discrimination positive ne reste-t-elle pas une discrimination ? »

« L’interdiction faite aux « Blancs » d’accéder à un « camp d'été décolonial », ou aux hommes d'assister aux réunions « non mixtes », ne représente-t-elle pas un apartheid à l’envers ? »

Raphaël Enthoven dialogue avec Magali Bessone, philosophe, auteure notamment de Race, racisme, discriminations – Anthologie de textes fondamentaux (Hermann, 2015), et Nacira Guénif-Souilamas, sociologue et anthropologue, membre du Parti des indigènes de la République. On peut regretter que Magali Bessone s'explique d'une manière si compliquée, et convainc rarement de sa pertinence : elle trouve la loi de 2004 "sexiste" car elle "a contribué à la racialisation accrue du groupe arabe ou musulman".

"On n'est pas dans un Etat raciste, mais il y a un racisme d'Etat : il y a un présent colonial français. Il y a ce que l'Etat laisse faire - prolifération de discours racistes -, il y a ce que l'Etat prétend ignorer et ce que l'Etat fait. La loi de 2004 interdisant des signes religieux à l'école publique est une loi raciste et sexiste. Des trajectoires scolaires ont été ruinées. C'est une loi liberticide, prohibitionniste", allègue Nacira Guénif-Souilamas, professeur.

Des extraits de reportages émaillent ces dialogues.

Quid de la discrimination positive en faveur des "minorités visibles" ? Comment ont été choisies les deux invitées aux positions très proches : condamnation du café d'Identitaires et défense du « camp d'été décolonial » ? Pourquoi ce ressentiment, voire ce qui semble une haine de la France, chez Nacira Guénif-Souilamas dont la carrière professionnelle dément ses accusations ?  Comment peut-on traiter de sujets si graves en les engonçant dans une philosophie décontextualisée par exemple sur la loi de 2004 ?

« Poursuivi en justice pour avoir dénoncé l'antisémitisme arabo-musulman, l'historien Georges Bensoussan vient d'être relaxé. Une victoire, certes, mais cet épisode reflète l'évolution d'un antiracisme militant, de plus en plus identitaire, communautariste et liberticide » a écrit Alexandre Devecchio dans Le Figaro (20 mars 2017).

« Grandeur et misère de l'antiracisme », par Philippe Truffault
Arte F, Prime Group, 2016, 27 min
Sur Arte 29 mars 2017 à 1 h 40

Visuels : © A Prime Group/Gérard Figuérola

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Les citations proviennent d'Arte.

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