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vendredi 5 janvier 2018

« Rabbi Wolff » par Britta Wauer


Arte diffusera le 9 janvier 2018 « Rabbi Wolff » (Rabbi Wolff – Ein Gentleman vor dem Herrn ; Rabbi Wolff: A Gentleman Before God), documentaire par Britta Wauer. « Un captivant portrait de William Wolff, ancien journaliste politique, devenu à l'âge de 70 ans le charismatique rabbin de la communauté juive allemande de la région de Rostock ».
    

« Dans son documentaire « Le paradis sous terre – Le cimetière juif de Weissensee », récompensé du Prix Panorama du public à la Berlinale 2011, la réalisatrice allemande Britta Wauer déambulait dans le plus grand cimetière juif d’Europe ». 

« Par la finesse de ses réflexions sur la mort, le deuil et l’au-delà, l'un des personnages de son film, le rabbin Wolff, avait charmé les spectateurs ». 

Cet « engouement a convaincu la réalisatrice de lui consacrer un documentaire à part entière ». Heureuse décision ! On découvre un personnage "atypique, un gentleman anglais", sociable, malicieux, dynamique, curieux, attentif aux autres, sincère, grand lecteur de journaux, aimant parier lors des courses hippiques, prisant la liturgie Un bon vivant.

« Né en 1927 dans une famille juive orthodoxe, William Wolff  a 6 ans lorsque les siens » - ses parents, son frère jumeau Joachim et sa sœur ainée Ruth - quittent Berlin pour s'installer » en 1933 « à Amsterdam, puis, en 1939, en Angleterre ». Un départ décidé quand la mère de Wolff a appris que la fille du tailleur local, Magda, avait épousé le ministre de la propagande de Hitler, Joseph Goebbels.

Au fil de sa scolarité, William Wolff apprend le français, la dactylographie, et la sténographie. 

Ce polyglotte – anglais, allemand, néerlandais, français, russe – est recruté par l’agence de presse Reuters. De 1944 à 1947, il travaille dans une station de Londres pour des programmes en russe et en allemand. Après avoir complété sa formation à la London School of Economics, il est employé par le Slough Observer en 1954, puis le Daily Miror.

Chargé des affaires internationales, il suit les ministres britanniques lors de leurs voyages. C’est ainsi qu’il retourne en Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères est Willy Brandt, pour la première fois depuis sa fuite, une trentaine d’années plus tôt.

« Après avoir été journaliste politique plusieurs décennies durant dans différents quotidiens britanniques, William Wolff  a mis un terme à sa carrière de chroniqueur pour réaliser son rêve : devenir rabbin ». 

En 1979, à la demande du rabbin Sidny Brichto, figure éminente des milieux juifs libéraux britanniques, William Wolff prend en charge la newsletter du mouvement.

En 1984, il est ordonné rabbin. Il officie dans plusieurs synagogues londoniennes où il apprend que l’Allemagne a besoin de rabbins.

En effet, pour la première fois depuis 1945, la population juive s’accroît en Allemagne en raison de l’afflux de Juifs de l’ex-Union soviétique. Au nombre de 35 000 âmes dans l’après-guerre, elle atteint 240 000 personnes pour lesquelles des synagogues sont édifiées. L’Union des Juifs progressistes en Allemagne recense environ 4 500 membres.

William Wolff se rend en 2002 dans l’ex-République démocratique d’Allemagne (RDA) pour travailler comme rabbin.
  
« La vie doit être drôle »
Désigné dans la région nord-est - Mecklembourg-Poméranie-Occidentale - de l’Allemagne à 70 ans, William Wolff veille sur les communautés juives libérales de Schwerin, Wismar et Rostock du milieu de la semaine au dernier office de samedi. 

En 2005, il est élu vice-président de la Conférence générale des rabbins, organisme libéral qui travaille parallèlement avec la Conférence rabbinique orthodoxe.

Il constate des « blessures profondes » en Allemagne, laissées par les deux dictatures : nazie, puis communiste.

Son contrat de chef rabbin de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale a pris fin en 2015. William Wolff poursuit son activité comme volontaire.

Voyageur infatigable et souriant, ce nonagénaire « continue de partager son temps entre » cette région et Londres – il vit près de Henley-on-Thames -, « sans compter ses fréquents déplacements dans toute l’Europe » et en Israël. Son loisir annuel coûteux ? Parier lors de la Horse Race of Royal Ascot - il gagne moins souvent que la dame élégante qui l'accompagne. Sa devise : « La vie doit être drôle » (Life has to be fun).

Le rabbin Wolff, qui pratique le yoga, assure aussi le dialogue judéo-chrétien avec Hans-Jürgen Abromeit, évêque.

Son regret : n’avoir pas fondé de famille.

Britta Wauer « brosse l'émouvant portrait de ce grand témoin du XXe siècle, homme charismatique à la trajectoire atypique, devenu une figure spirituelle de la communauté juive allemande ».

Ce documentaire a été programmé dans des festivals Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis… 

Infatigable, le rabbin et professeur Willy Wollf a parcouru l’Allemagne pour dédicacer son livre « Rabbi Wolff und die Dinge des Lebens » (« Rabbi Wolff and the Essence of Life: Memories and Insights».

Pourquoi une seule diffusion et à un horaire si nocturne de ce film sur un personnage si attachant ?

Ce documentaire a été rediffusé en 2020, mais trop rarement sur une demi-douzaine de jours.


« Rabbi Wolff », documentaire par Britta Wauer
Allemagne, Britzka Film, Rundfunk Berlin-Brandenburg (RBB), Arte, 2016
Sur Arte le 9 janvier 2018 à 0 h 25
Disponible du 30/11/2020 au 06/12/2020

Visuels :
Un captivant portrait de William Wolff, ex-chroniqueur, devenu le charismatique rabbin de la communauté juive allemande de la région de Rostock.
Entouré de livres: Willy Wolff dans son salon à Henley-on-Thames
Willy Wolff expose sa collection de stylos à bille devant chez lui à Henley-on-Thames, en Angleterre.
Willy Wolff avec sa petite amie Kathleen Egleton à la course de chevaux royale d'Ascot en Angleterre
Le rabbin William "Willy" Wolff à côté des rouleaux de la Torah dans la Nouvelle Synagogue Schwerin
© Uli Holz/Britzka Film

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Les citations sont extraites d'Arte. Cet article a été publié le 5 janvier 2018.

1 commentaire:

  1. S'il y avait plus de femmes et d'hommes comme lui, il y aurait moins de guerres

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