mardi 7 février 2023

Robert Hirsch (1925-2017)

Robert Hirsch (
1925-2017) est un comédien de génie et populaire juif français, sociétaire honoraire de la Comédie-Française. Arte diffusera le 8 février 2023 à 13 h 35 « 125 rue Montmartre » (Tatort Paris), film réalisé par Gilles Grangier (1959) avec Lino Ventura, Andréa Parisy, Robert Hirsch, Dora Doll.


« Quand je joue, je deviens fragile, quand je ne joue pas, je vieillis », a dit Robert Hirsch (1925-2017).

Robert Hirsch est né à l'Isle-Adam dans une famille juive. Il a été réticent à évoquer sa judéité et sa vie sous l'Occupation. En 1965, il tourne dans « Pas question le samedi », film franco-italo-israélien réalisé par Alex Joffé avec Dalia Friedland et Misha Asherov. Robert Hirsch se démultiplie en interprétant plusieurs personnages.

Il apprend la danse classique - il affirmait qu'il aurait été content de danser dans le coryphée -, puis suit les cours de comédie de René Simon et d’Henri Rollan au Conservatoire d'art dramatique. Il en sort brillamment : le jury lui décerne les premiers Prix de comédie classique et de comédie moderne.

Robert Hirsch entre alors à la Comédie-Française en 1948. Sociétaire (1952-1973), il en devient un comédien populaire et y interprète tous les rôles du répertoire classique, de la comédie à la tragédie, et en prisant Marivaux. Il crée aussi les décors et les costumes pour « Les Fourberies de Scapin » (1956) et « Tartuffe » (1968) de Molière dans une mise en scène de son ami Jacques Charon.

Parmi la filmographie de Robert Hirsch, citons Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy (1956), Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy (1959), Martin soldat de Michel Deville (1966), Appelez-moi Mathilde de Pierre Mondy (1969), Hiver 54, l'abbé Pierre de Denis Amar (1990), Mon homme de Bertrand Blier (1995).

A la télévision, il a brillé dans Les Trois Mousquetaires de Claude Barma (1959), dans le cadre d'Au théâtre ce soir, Un fil à la patte de Georges Feydeau, représentation de la troupe du Théâtre Français, mise en scène de Jacques Charon, et réalisée par Pierre Sabbagh au théâtre Marigny (1970), Chacun sa vérité de Jean-Daniel Verhaeghe(1987), Le Père de Florian Zeller, mise en scène de Ladislas Chollat et réalisation de Christophe Charrier (2014).

« 125 rue Montmartre »
Arte diffusera le 8 février 2023 à 13 h 35 « 125 rue Montmartre » (Tatort Paris), film réalisé par Gilles Grangier (1959) avec Lino Ventura, Andréa Parisy, Robert Hirsch, Dora Doll.

« Un vendeur de journaux sauve de la noyade un inconnu qui lui assure être victime d’un complot familial. Dans le Paris populaire des années 1950, un film policier de Gilles Grangier avec Lino Ventura, alors en pleine ascension. »

« Chaque matin, Pascal se rend aux bureaux des Messageries de la presse parisienne pour récupérer un paquet de journaux qu’il vend à la criée dans les rues. Un jour, alors qu’il musarde au bord de la Seine après sa tournée, il sauve un homme de la noyade. L’inconnu, qui dit s’appeler Pascal Barrachet, lui raconte les malheurs qui l’ont poussé à attenter à ses jours. Selon lui, son épouse projette de le faire interner en clinique psychiatrique afin de mettre la main sur tous ses biens. Touché par son désarroi, Pascal le prend sous son aile. Quelques jours plus tard, il accepte d’aller récupérer à son domicile une importante somme d’argent cachée dans un secrétaire… »

« Adaptant un roman de l’ancien résistant André Gillois, Gilles Grangier (Le désordre et la nuit) mitonne une intrigue policière à la Boileau-Narcejac. »

« Rien ne manque dans son tableau du Paris populaire idéalisé de l’après-guerre : la fraternité entre les petites gens, l’aspiration à la liberté des mœurs, les plaisirs d’une bonne cantine ou d’un spectacle de cirque ». 

« Incarnant Pascal, antihéros bourru au cœur tendre – "né à Sienne, naturalisé français en 1938" –, Lino Ventura, dont la carrière est alors en pleine ascension, crève l’écran. À ses côtés, une brochette de futures vedettes, de Dora Doll (Germaine) à Robert Hirsch (Julien) ou Jean Desailly (le commissaire) ». 

« Certains films acquièrent avec les décennies la valeur de document sur les us et coutumes de populations rurales et urbaines. Cela concerne essentiellement les productions, y compris les plus commerciales dénuées d’enjeux artistiques ou sociologiques, qui s’affranchirent totalement ou partiellement des décors de studio pour placer leurs caméras dans des lieux de vie, de passage ou de travail. Le néo-réalisme, ni ses épigones de la Nouvelle Vague n’ont inventé le tournage en extérieur. Cela commence par les premières vues Lumière et se poursuit aujourd’hui dans des projets portés par des préoccupations de réalisme ou d’authenticité », a analysé Olivier Père pour Arte. 

Et Olivier Père de préciser : « La première qualité de 125, rue Montmartre, réalisé en 1959 par Gilles Grangier, est documentaire. Nous y découvrons un métier aujourd’hui en voie d’extinction, autrefois répandu dans toutes les grandes villes : celui de crieur de journaux. C’est la profession qu’exerce Pascal, le héros de cette histoire. Ses pérégrinations dans les rues de Paris et sur les quais de la Seine vont le conduire à une étrange rencontre avec un homme suicidaire, qu’il sauve de la noyade. 

« C’est le début d’une intrigue policière retorse, sur le thème du faux coupable, qu’on est en droit de considérer comme secondaire. Ce polar permet à Gilles Grangier de filmer le tissu urbain de la capitale à la fin des années 50, des quartiers populaires jusqu’aux maisons bourgeoises du XVIème arrondissement. Le titre du film fait référence à l’adresse des Messageries de la Presse parisienne où les crieurs venaient prendre les journaux. Aidé par les dialogues de Michel Audiard, Lino Ventura façonne son personnage de dur à cuire. Ses nerfs sont mis à rude épreuve par l’histrion Robert Hirsch », a conclu Olivier Père.



« 125 rue Montmartre  » de Gilles Grangier
France, 1959, 1 h 23, version restaurée
Production : Orex Films
Producteur : Lucien Viard
Auteur : André Gillois
Scénario : Jacques Robert, Michel Audiard, André Gillois, Gilles Grangier
Image : Jacques Lemare
Montage : Jacqueline Sadoul
Musique : Jean Yatove
Avec Lino Ventura (Pascal), Andréa Parisy (Catherine Barrachet), Robert Hirsch (Didier Barrachet), Dora Doll (Germaine Montillier, dite Mémène), Alfred Adam (Philippe Barrachet), Jean Desailly (Commissaire Dodelot)
Sur Arte le 8 février 2023 à 13 h 35
Visuels
Coll. Fondation Jérôme Seydoux-Pathé © 1959 – GILLES GRANGIER - PATHE FILMS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire