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jeudi 23 février 2023

« 1942. Un monde en guerre » de Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball

Arte diffusera les 28 février 2023 à 20 h 55 et 1er mars 2023 à 20 h 55 « 1942. Un monde en guerre » (
1942. Die Kriegswende), série documentaire  en six parties de Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball. « Des civils de tous bords, âges, milieux sociaux et continents racontent l’année 1942, moment charnière où la guerre devient mondiale ».
Jewishrefugees.blogspot published WW2: 40 Tunisian Jews never returned 

« En 1942 la guerre est mondiale, elle implique tous les continents. Cette série documentaire propose de la raconter autrement. Loin des récits héroïques de la chronique militaire, cette série fait entendre une autre voix : celle de ceux qui, aux quatre coins de globe, ont vécu la guerre. Pour les hommes, les femmes et les enfants qui l’ont endurée, elle est une toute autre affaire qu’un conflit armé qui oppose les Alliés aux forces de l’Axe : les privations, la faim, la solitude, les deuils, les séparations et les incertitudes sont l’ordinaire auquel ils doivent s'adapter. A partir de récits intimes, lettres, autobiographie, paroles rapportées… cette série reconstitue leur histoire. Celle d’une tragédie humaine qui révèle l’expression singulière du désir de chacun, à être heureux, tout simplement. »

« Des civils de tous bords, âges, milieux sociaux et continents racontent l’année 1942, moment charnière où la guerre devient mondiale. Cette bouleversante polyphonie documentaire « 1942. Un monde en guerre » (1942. Die Kriegswende) offre une vision  inédite du conflit ».

« Toutes reliées par la même tragédie, qu’elles soient françaises ou brésiliennes, kényanes ou tchèques, mélanésiennes ou allemandes, favorables à l'Axe ou aux Alliés, engagées ou attentistes, les voix des femmes, hommes et enfants rassemblées au fil de ces six épisodes donnent une vision inédite de 1942, cette année charnière où la guerre, désormais mondiale, broie des existences toujours plus nombreuses. À rebours d'une narration centrée sur les combats, 1942 esquisse une autre histoire du conflit, un récit sensible, fait de chair et de sentiments. Afin d'illustrer près de cinq heures de témoignages fiévreux, fruits d'un considérable travail de recherche, Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball se sont appuyés sur un montage remarquablement inventif, volontiers poétique, qui mêle images d’archives, dessin et animation. Passionnant, émouvant, ce récit-fleuve construit à la manière d'une série de fiction parvient à faire revivre intensément chacun des personnages, donnant au spectateur l’illusion de partager brièvement ces dizaines de destins. »


1ère partie. « Janvier » (Januar)
« 1er janvier 1942. La guerre est désormais mondiale. Personne n’est épargné. »
« À Berlin, toutefois, les habitants du IIIe Reich continuent de jouir de conditions de vie bien meilleures qu’ailleurs en Europe. Soucieuse de se conformer au modèle imposé par le régime, Lilly, épouse d’un soldat, confie sa mélancolie à son journal et décide de pimenter son quotidien de femme esseulée… »
« Les États-Unis viennent d'entrer dans le conflit. Alleta Sullivan laisse ses cinq garçons partir combattre les Japonais. Que deviendront-ils ? Loin de ces angoisses, Peggy, elle, voit d’abord la guerre comme la promesse d'un travail stable ». 
« En Pologne, Mordechai découvre la réalité cachée du programme nazi : il est désigné pour enterrer les corps dans un camp d’extermination ». 
« À Prague, également occupée, Antonin repère des parachutes dans la nuit et s’interroge sur son désir d’aider Jan et Jozef, deux résistants tchèques envoyés de Londres ». 
« Lydia, affamée comme la plupart des habitants de Leningrad, raconte la réalité du siège, tandis que le jeune soldat allemand Willy-Peter, qui maudit la guerre, est envoyé sur le front de l’Est. »

2e partie : « Janvier-mars » (Januar – März)
« Deuxième volet : de janvier à mars. La guerre dévore les enfants. En Allemagne, la propagande les cible dès le biberon. »
« À 12 ans, Ursula croit dur comme fer au projet nazi, martelé tous les jours à l'école. Elle adore les leçons sur l'hygiène et désire devenir au plus vite une épouse et mère héroïque, capable de sacrifier sa progéniture pour la patrie. Non loin de Moscou, Nina, 17 ans, est prête à tout pour chasser l'envahisseur allemand. À Singapour, Ali observe de ses yeux d’enfant l'arrivée des Japonais et le sort infligé à la population chinoise, à laquelle appartient Xia, 10 ans, qui risque désormais la mort. Lina, qui mène une vie de châtelaine en Bohême-Moravie, est très fière de son mari : Reinhard Heydrich, l’un des plus terrifiants serviteurs du régime hitlérien, planificateur de la "solution finale", qu’il est désormais chargé d'accélérer ».

3e partie : « Mars-mai » (März – Mai)
« Troisième volet : de mars à mai 1942. Allemands et Japonais progressent sur tous les fronts. Partout, pour être libre, il faut prendre position. »
« En ce printemps 1942, Jan et Jozef ont fait leur choix : combattre l’oppresseur nazi dans leur pays natal jusqu’à une mort presque certaine. Ladislav, professeur de chimie, s’interroge : doit-il aider les deux garçons ? Ema, elle, n’a aucun doute et n’hésite pas à les héberger. À Paris, où la police française collabore de plus en plus activement à la traque des juifs et des résistants, André, du haut de ses 15 ans, décide de "faire la peau" à l’occupant. En Lituanie, un autre adolescent, Yitskhok, raconte la survie au quotidien dans le ghetto de Vilnius. Aux États-Unis, l'insouciance s'estompe à la mesure des pertes humaines, concrétisées par le retour des cercueils de soldats. Boucs émissaires tout trouvés, les citoyens d'origine japonaise sont parqués dans des camps, comme Mary, qui confie son dégoût. »

4e partie : « Mai-août » (Mai – August)
« Quatrième volet : de mai à août 1942. À Prague, Jan, Jozef et leurs complices ont réussi à perpétrer l'attentat d’une audace folle qu’ils projetaient contre Heydrich. »
« Vladimir, médecin de garde à l'hôpital, doit alors faire face à un terrible cas de conscience. À Paris, la jeune Francine découvre ce qu’implique le port de l’étoile jaune. En Belgique, avant leur déportation, les parents d'Adrien confient leur petit garçon à la famille De Brouwer, qui cache des enfants en danger. Jan et Jozef restent introuvables. Hitler enrage et Vaclav, 4 ans, va le payer au prix fort. Un massacre se prépare. Pendant ce temps-là, au Japon, des comités de voisinage se mettent en place pour traquer les prétendus ennemis de la patrie. Aïko raconte ce quotidien, tissé de peur et de privations. 

« Cinquième volet : d'août à novembre 1942. Le monde s’enfonce dans la sauvagerie et les valeurs morales s’effondrent en même temps que le prix de la vie humaine ».
« Harro est l'un des commandants allemands chargés de torpiller les bateaux de ravitaillement américains. En mal de proie, il se rapproche des côtes brésiliennes et s'attaque à des civils. Sous le choc, le Brésil s’engage dans la guerre. Pour les hommes du pays, deux choix s'imposent : partir se battre ou récolter du caoutchouc en Amazonie. Manoel privilégie la seconde option, où l'horreur l'attend aussi. Dans l’archipel des Salomon, sous protectorat anglais, George, qui est mélanésien, doit rejoindre une guerre qui lui est étrangère. Tout près de lui, les frères Sullivan affrontent la mort. Espérant tourner le dos au chaos, Vito, "El Solitario", part faire le tour du monde en voilier. »

« Dernier volet : de novembre à décembre 1942. La fin de l’année qui se profile apporte un souffle d’espoir, même si la guerre continue de faire rage. »

« Le Congo français accueille depuis deux ans le Conseil de défense de la France libre. Germaine, Allemande engagée aux côtés des Alliés, part pour Brazzaville armée de son appareil photo. »

En Algérie, Myriam, 14 ans, s'interroge sur son identité : étiquetée "juive indigène" par les autorités vichyssoises, elle est renvoyée de son lycée. » Le documentaire la présente dans un intertitre comme « Algérienne », alors qu’elle est Française.

« Près du canal de Suez, le Kényan Bildad gère les affectations au sein de l’armée britannique et en tire des leçons pour l'avenir ». 

« Alors que le Japon décide de tester des armes chimiques sur la population chinoise, à Washington, Arthur, enfermé avec une poignée de physiciens, s'attelle à mettre au point la toute première bombe nucléaire… »



« Désireuse que le spectateur puisse s’identifier à ceux qui vécurent cette année charnière de la Seconde Guerre mondiale, Véronique Lagoarde-Ségot, coréalisatrice avec Marc Ball de 1942, explicite les ambitions de cette série racontée à hauteur d’hommes, de femmes et d’enfants, issus de tous les continents. Propos recueillis par Raphaël Badache ».
 
« Pourquoi vous êtes-vous lancée dans un tel projet ?
Véronique Lagoarde-Ségot :
Souvent, pour dire la guerre, on s’applique à traiter l’histoire d’un point de vue politique et militaire. On vise la construction des savoirs au détriment des émotions. J’ai voulu raconter l’histoire autrement, donner un regard neuf, loin du mythe du mâle alpha et du fétichisme des combats. Je voulais faire vivre le quotidien du désastre, afin que les spectateurs puissent s’identifier à ceux qui ont vécu l’année 1942. Nous sommes tous les acteurs de l’histoire. En mettant à distance les événements, on en perd la responsabilité. C’est sans doute un regard féminin sur la guerre.

Pour quelle raison avez-vous choisi d’ouvrir la série avec les confidences d’une jeune mère de famille allemande ?
Lorsqu’on nous enseigne l’histoire, on nous apprend qui est "l’autre", l’ennemi, la figure du mal… Je voulais briser cette altérité. Lily est une nazie "ordinaire", imprégnée de la politique ambiante, mais alors que la guerre fait rage, elle reste une femme comme les autres, avec ses problèmes domestiques et sexuels. Au fond, que l’on soit allemand, chinois, argentin, français… on aspire tous à la même chose : vivre, être heureux. Ce film veut rendre aux hommes leur caractère universel.

Vous livrez également de nombreux témoignages d’enfants. Pourquoi ?
Rien n’est plus fort que de faire dire la cruauté et l’injustice par le regard de l’innocence. Tous les humains sont plongés de manière brutale dans le conflit, mais les enfants, eux, subissent plus que quiconque les événements. Les adultes peuvent porter la culpabilité de leurs choix, mais les plus jeunes sont "vierges", sans construction politique. Leur donner la parole permet de montrer à quel point la guerre est une tragédie absolue. 

Les récits que vous réunissez sont-ils romancés ? 
Non, rien n’est inventé ! Pendant plusieurs mois, avec Marc Ball et notre assistant réalisateur, Tristan Benoit, nous sommes partis en quête de personnages, en explorant une multitude de témoignages : journaux intimes, autobiographies, interviews, lettres… Pour nous, il était primordial de respecter l’histoire de ces gens, de rester fidèles à ce qu’ils avaient vécu. 

Comment avez-vous choisi d’illustrer cette série ? 
L’idée était de choisir les images dans des films amateurs pour rester au plus près du vécu et se détacher de la propagande. Il fallait qu’elles s’accordent aux mots, que les personnages existent, que leur histoire se déroule sous nos yeux. Quand ce n’était pas possible, nous avons eu recours à l’animation. À cet égard, Sophie Racine a réalisé un travail exceptionnel. J’ai opté pour le langage poétique de l’image afin de faire naître des émotions. Je tenais à ce que cette série, comme la guerre, se vive, se ressente, s’éprouve. 

D'où l’importance donnée à la musique ? 
J’aimais l’idée que chacun de nos personnages ait son propre thème, avec de légères inflexions rappelant leur pays d’origine. Nous avons travaillé avec un artiste talentueux, Stéphane Lopez. J’ai voulu qu’il compose en s’imprégnant des histoires des personnages, que je lui racontais avec mes propres mots et sentiments, sans lui montrer les images, pour qu’il reste concentré sur son ressenti.

Pourquoi avoir choisi la comédienne Anna Mouglalis pour dire la voix off
Anna est la voix de chacun de mes films. Elle a une grande finesse d’esprit : elle comprend les textes, se les approprie et les porte comme s’ils étaient siens. Sa voix atypique, grave et sensuelle, apporte une ambiguïté qui place le commentaire à la fois dans sa vérité brute et dans une douceur extrême ».  


« 1942. Un monde en guerre » de Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball
2022, 6 x 52 mn
Coproduction : ARTE France, Agat Films & Cie
Écrite et réalisée par Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball
Racontée par Anna Mouglalis
Sur Arte les 
1ère partie (57 min) : 28 février 2023 à 20 h 55, 15 mars 2023 à 9 h 25, 19 mars 2023 à 2 h 10
2e partie (57 min) : 28 février 2023 à 21 h 50, 15 mars 2023 à 10 h 25, 19 mars 2023 à 3 h 05
3e partie (55 min) : 28 février 2023 à 22 h 50, 15 mars 2023 à 11 h 20
4e partie (61 min) : 1er mars 2023 à 20 h 55, 16 mars 2023 à 9 h 25, 20 mars 2023 à 1 h 20
5e partie : (54 min) : 1er mars 2023 à 21 h 55, 16 mars 2023 à 10 h 25, 20 mars 2023 à 2 h 25
6e partie (51 min) : 1er mars 2023 à 22 h 50, 16 mars 2023 à 11 h 20, 20 mars 2023 à 3 h 20
Sur arte.tv du 21/02/2023 au 29/04/2023
Visuels : © Agat films, DR

2 commentaires:

  1. Bonjour j'aimerais connaître la bande son du 4e épisode de ''1942 un monde en guerre'' et principalement le titre de cette chanson diffusé a 41min 24sec..que je trouve magnifique..merci pour votre aide

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    1. Bonsoir,
      Je vous invite à contacter la société productrice pour avoir cette information https://www.agatfilms-exnihilo.com/catalogue/films/1942/

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