mardi 8 mars 2022

F. W. Murnau (1888-1931)

Né Friedrich Wilhelm Plumpe, Friedrich Wilhelm Murnau (1888-1931) est un réalisateur allemand expressionniste dont la carrière s’est déroulée en Allemagne et à Hollywood. Il a signé des chefs d’œuvre, dont L’Aurore. Pour le centenaire de ce film, Arte diffusera le 10 mars 2022 à 00 h 05 « Nosferatu le vampire » (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens) de Friedrich Wilhelm Murnau.


Né Friedrich Wilhelm Plumpe, Friedrich Wilhelm Murnau (1888-1931) étudie la philologie à Berlin et l'histoire de l'art à Heidelberg, en 1908. 

Max Reinhardt le recrute dans sa troupe théâtrale. En 1910, il adopte comme nom d’artiste Murnau, nom d’une cité, et choisit la voie théâtrale. 

Durant la Première Guerre mondiale, mobilisé, il sert dans le premier régiment de la Garde impériale, puis dans l'aviation. Fait prisonnier en Suisse en décembre 1917, il revient en Allemagne en 1919.

S’inscrivant dans la veine du du romantisme allemand, il tourne des films sentimentaux ou fantastiques, au style expressionniste - Nosferatu le vampire (1922) d’après Dracula de Bram Stoker, Faust, une légende allemande (1926) -, ou réaliste : Le Dernier des hommes (1924), avec Emil Jannings.

Avec Fritz Lang et Georg Wilhelm Pabst, il figure alors dans le trio des réalisateurs majeurs du cinéma allemand.

A la demande des studios de la Fox, il réalise à Hollywood en 1927 L'Aurore (Sunrise), chef-d'œuvre aux deux Oscar - Academy Award for Best Unique and Artistic Quality of Production et Meilleure actrice pour Janet Gaynor -, et un des plus grands films de l'histoire du cinéma. 

Il signe ensuite Les Quatre Diables (Four Devils) en 1928, L'Intruse (City Girl) en 1930 et Tabou (Tabu) en 1931. Dans un style symboliste, Tabou est tourné en Polynésie et coproduit avec Robert Flaherty. Pendant ce tournage, Murnau rencontre le photographe français Émile Savitry et le recrute comme photographe de plateau durant quatre mois. Ce tournage sera émaillé de déboires, perçus par les Maoris comme étant en rapport avec la violation du site sacré de l'île de Motu Tapu par le réalisateur, qui déplaça une pierre sacrée pour poser le pied de sa caméra.

Dans le documentaire "Murnau's 4 Devils: Traces of a Lost Film", Janet Bergstrom, professeure en études cinématographiques à UCLA (Los Angeles), a reconstitué le film de Murnau Les Quatre Diables (Four Devils) grâce au script, à des dessins et à des photographies. « La caméra [de 4 Devils] doit galoper après l'écuyère, montrer en passant les larmes peintes du clown et, partant de lui, bondir jusqu'à une loge pour découvrir le visage de la femme riche qui pense au clown. Dans ce but, j'ai fait construire une sorte de grue dotée pour la caméra d'un plateau qui se balance à une extrémité. » (F. W. Murnau, « Films of the Future », McCall's Magazine, septembre 1928)

Quelques mois après le tournage de Tabou, Murnau, âgé de quarante-deux ans, décède en Californie, victime d'un accident de la route, une semaine avant la première de Tabou. Il est enterré près de Berlin.

Début juillet 2015, le caveau de la famille Murnau est victime de profanation par des inconnus. L’administration du cimetière remarque alors le vol du crâne du réalisateur.

A l'université Humboldt de Berlin, se trouve les archives de F.W. Murnau.

Créée en 1966, la Fondation Friedrich-Wilhelm-Murnau / Murnau Stiftung vise à préserver le patrimoine cinématographique allemand.

En 2021, Le Cherche Midi a publié "Murnau des ténèbres" de Nicolas Chemla. "À la frontière du rêve et de la réalité, de la vérité et de la fiction. En 1929, Friedrich Murnau, l’un des plus grands cinéastes au monde, abandonne le confort d’Hollywood pour rallier, à bord d’un petit voilier, les Marquises d’abord puis Tahiti et Bora-Bora. C’est là qu’il réalise Tabou, « le plus beau film du plus grand auteur de films », selon Éric Rohmer. Mais ce chef-d’œuvre incomparable est maudit. Son tournage sera marqué par les drames et les catastrophes. Et Murnau, comme basculant dans son propre film, mourra tragiquement une semaine avant la première du long-métrage. Murnau des ténèbres est le roman vrai de cette expédition fascinante. Dans un style à la beauté envoûtante, Nicolas Chemla conjugue le récit d’aventures, le conte fantastique et la méditation philosophique. À la frontière du rêve et de la réalité, de la vérité et de la fiction, il signe un texte à rebours de toutes les modes et renoue avec le souffle des grands écrivains-voyageurs comme Joseph Conrad, Herman Melville ou Pierre Loti. Finaliste Prix Renaudot 2021.

« Murnau, "l’œil caméra"
« Alors qu’ARTE célèbre le centenaire de Nosferatu le vampire avec un documentaire sur ce chef-d’œuvre du muet, suivi de sa diffusion, retour sur le parcours empreint de mystère de son génial auteur, Friedrich Wilhelm Murnau, auquel la Cinémathèque française consacre une rétrospective ». 

« Miracle (de la création) et malédiction : la vie brève de Friedrich Wilhelm Murnau, météore visionnaire du septième art, a étrangement tangué entre ces deux pôles, comme son œuvre, traversée par l’affrontement entre les forces du bien et du mal. Compagnon plutôt que père de l’expressionnisme allemand, le maître absolu du clair-obscur, explorateur halluciné des ténèbres et lueurs de l’âme, vient au cinéma par les planches », a écrit Sylvie Dauvillier.

Et Sylvie Dauvillier poursuit : «Né Friedrich Wilhelm Plumpe en 1888 – il empruntera son pseudonyme à un village bavarois −, ce fils discret de la petite bourgeoisie allemande délaisse en 1910 la carrière d’enseignant tracée par son père pour s’initier à la mise en scène auprès de Max Reinhardt. Embringué dans la fureur de la Première Guerre mondiale, Murnau survit comme par magie à quelque huit accidents d’avion, avant de s’imposer, par son audace et son invention picturale, l’un des réalisateurs les plus inspirés de sa génération, avec Fritz Lang et Georg Wilhelm Pabst. Innocence et perversion, pactes avec le diable et transgressions, monstruosité et duplicité : de Nosferatu le vampire (1922) à Faust, une légende allemande (1926), ce géant homosexuel, poète hanté par un romantisme noir, use de l’allégorie dans un déluge d’images d’une saisissante beauté. »

Et de rappeler : « S’il est choyé par le studio UFA depuis la révolution technique apportée par sa caméra virevoltante dans Le dernier des hommes (1924), Hollywood s’empresse de recruter cet austère génie du muet, la Fox lui offrant les moyens de L’aurore (1927), sublime manifeste mélo sur la dualité entre vertueuse campagne et ville corruptrice. Fou de cinéma plus que de morale ou de narration − City Girl dénoncera trois ans plus tard la malveillance paysanne −, ce veilleur intranquille de la nuit, dont les films bruissent d’un désastre à venir initié par des puissances occultes et des héros en proie à la tentation, se lasse pourtant des décors de studio. » 

Et de conclure : « Rêvant d’ensorcelante nature, "l’œil caméra", son surnom, se lance alors, avec le documentariste irlandais Robert Flaherty (Nanouk l’Esquimau), dans un tournage épique en Polynésie, qu’il achèvera seul et ruiné. Dans un souffle d’exotisme, Tabou, "le plus grand film du plus grand auteur de films" selon Éric Rohmer, conte une histoire d’amour interdite et fatale dans les mers du Sud. En 1931, quelques jours avant la projection de cet ultime chef-d’œuvre muet à l’aube du parlant, le cinéaste meurt à 42 ans dans un accident de voiture à Santa Barbara : certains murmureront qu'il aurait attiré la colère des dieux pour avoir profané un sanctuaire tahitien. Même l’au-delà ne le ménagera pas. En juillet 2015, son caveau est vandalisé dans le cimetière de Stahnsdorf à Berlin et son crâne, emporté. Occultisme, fétichisme ou mercantilisme ? Il n’a, semble-t-il, pas été retrouvé. »

Rétrospective à la Cinémathèque
En février 2022, et parallèlement à la soirée spéciale 100 ans de Nosferatu sur Arte, la Cinémathèque française a présenté une rétrospective de Murnau. Outre la projection de films, cet hommage proposait des rencontres et conférences, notamment Cinémix par Emmanuelle Parrenin, Quentin Rollet, Jérôme Lorichon, discussion avec Janet Bergstrom, Discussion avec Nicolas Chemla.

« Murnau est le grand poète de la nuit. Non pas la nuit qui dort paisiblement, mais celle qui déferle sur le monde, en déchaîne les puissances mortifères, s'insinue enfin jusqu'au cœur des hommes pour y semer le germe de l'effroi. Celle qui se lève comme un vent mauvais, assombrit toute perspective, contamine tout ce qu'elle touche, parcourt de son frisson universel l'échine de la moindre créature sensible. La nuit murnaldienne agit comme un renversement des règnes et des équilibres, inflexion de la réalité qui tout à coup cesse d'être familière pour libérer l'entrelacs des forces occultes qui grouillaient au-dedans. Elle est ce moment où tout se gâte, où le ciel se couvre, la menace gronde et où le bonheur qu'on croyait acquis s'envenime. Tel le noir manteau de Méphistophélès qui, dans Faust (1926), s'abat sur le monde : elle abolit l'espace et fait chavirer le temps. Tout le cinéma de Murnau couve cette heure inquiète dont il n'a jamais cessé d'orchestrer l'avènement, ou plutôt l'éternel retour, faisant de son alternance avec le jour sa pulsation la plus profonde, son propre battement de cœur », a résumé Mathieu Macheret.

Et Mathieu Macheret d’analyser : « Cette nuit fut d'abord celle qui entoura l'existence du plus grand cinéaste allemand de la période muette, Friedrich Wilhelm Murnau, né Plumpe le 28 décembre 1888 dans la ville hanséatique de Bielefeld, au Nord-Est de l'Empire allemand. Artiste réservé et peu disert, venu au cinéma au seuil des années 1920 après s'être formé sur les planches auprès de Max Reinhardt (où il apprend le jeu, la régie et la mise en scène) et avoir servi au sein la Luftstreitkräfte (l'armée de l'air allemande), Murnau semble avoir été guetté toute sa vie par un maléfice rampant. Ce sort curieux qui lui l'a d'abord soustrait à huit accidents d'avion consécutifs pendant la Première Guerre mondiale, pour l'attendre 13 ans plus tard au tournant de la Pacific Coast Highway, route littorale de Los Angeles où il mourut des suites d'un accident de voiture, le 11 mars 1931, sept jours seulement avant la présentation de son dernier film, Tabou. Le tournage en Polynésie française de cette production atypique, de janvier à octobre 1930, fut perturbé tout du long par une série d'incidents étranges, que les natifs attribuaient à la profanation par l'équipe de sites sacrés. Un incendie inexpliqué fit partir en fumée l'habitation que le cinéaste s'était fait construire à Tahiti sur un terrain désigné « tabou ». Pendant la guerre, les deux amis les plus proches qu'il eût jamais – l'écrivain et compositeur Hans Ehrenbaum-Degele et le peintre Franz Marc – eurent le malheur de succomber presque coup sur coup, l'un sur le front russe, l'autre à Verdun, double perte qui le laissera à jamais inconsolable, compagnon du silence ».

Mathieu Macheret observe : « Courant sur à peine plus d'une décennie (les années 1920) et en partie perdue, l'œuvre de Friedrich Wilhelm Murnau est l'un de ces sortilèges éblouissants qui, dans la droite lignée de l'école scandinave, firent toute la splendeur de l'art muet. Ses films ne racontent rien d'autre que la façon dont la nuit s'abat sur les hommes, comment celle-ci finit toujours par les visiter, les atteindre, les affecter, comme celle planant sur le champ maudit de La Terre qui flambe (1922), parcelle pétrolifère qui rend toute une famille folle et malheureuse. Partant, le cinéma de Murnau, trop souvent assimilé à l'expressionnisme, alors qu'il n'en fut que voisin, est celui de l'affection, décrivant l'infléchissement de l'âme sous les assauts d'un vent mauvais, souffle profond venu du fond des âges. Motifs qu'on admire à l'état pur dans ce chef-d'œuvre absolu qu'est Nosferatu le vampire (1922), où toute une ville bascule dans l'égarement à l'arrivée du comte Orlock, créature vampirique se mouvant dans les plis de l'espace et du temps, semant sur son chemin la peste et l'ombre, subjuguant ses proies par sa lenteur hypnotique. Murnau le dépeint parmi hyènes, rats, polypes et plantes carnivores comme l'émanation d'une nature au paroxysme de son dérèglement. Dans Faust, la nuit pestilentielle prend la forme d'une exhalaison noirâtre que Méphisto souffle sur un village, propageant le désordre pour mieux se soumettre l'âme d'un honnête savant ».

« Or ici, le désastre extérieur n'est jamais que le reflet d'un autre encore plus important, d'ordre intime : la perte d'un amour, la destruction de l'être aimé – Hutter exposant Ellen à la morsure du vampire ou Faust abandonnant Marguerite à celle de l'hiver. Dans L'Aurore (1927), premier film que Murnau tourne à Hollywood sur l'invitation de William Fox, une citadine en goguette, qui a tous les attributs du vampire (manteau de nuit et griffes acérées), détourne un pauvre agriculteur de sa jeune épouse et lui suggère l'idée de la noyer ; le film n'a d'autre objet que cette ombre de la désunion fondant sur le couple, drame frôlé et repoussé par l'une des plus belles virées en ville qui soient, comme un retour aux sources de l'affection pure », a souligné Mathieu Macheret. 

« Trois ans plus tard, City Girl (1930) reprend le même motif, mais cette fois, c'est la femme venue de la ville qui est tentée de s'échapper avec un travailleur agricole. Dégraissé des tours de force de L'Aurore, ce film simple et dénudé, réalisé en partie à distance par un Murnau ayant quitté le plateau en cours de route, atteint une forme de naturel miraculeux qui touche au sublime », a relevé Mathieu Macheret. Intitulé aussi La Bru, c'est le troisième film de Murnau produit par la Fox.

« L'amour selon Murnau, singulièrement malade (« romantique », dirait-on), est perpétuellement hanté par le spectre de sa propre dépossession, comme dans Phantom (1922), où un homme frappé au cœur par la vision fugace d'une femme se perd à en modeler une seconde à son image (le syndrome Vertigo avant l'heure). Jamais cette essence délétère ne serait aussi bien saisie que dans Tabou, ce dernier film maudit d'avoir approché de si près le mal d'amour : un maléfice flottant et invisible qui, le soir venu, se glisse comme l'ombre d'un vieillard entre les huttes de Bora-Bora, inoculant le poison de la peur dans le cœur des deux amants en cavale. Bientôt, la nuit se liguera contre eux pour les expulser d'un seul coup hors du jardin d'Éden. Tel le portier du Dernier des hommes (1924) humilié par la perte de sa prestigieuse livrée, les héros murnaldiens ne connaissent d'autre destinée que la chute », a conclu Mathieu Macheret.


« Nosferatu le vampire »
Arte diffusera le 10 mars 2022 à 00 h 05 « Nosferatu le vampire » (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens), film allemand de Friedrich Wilhelm Murnau (1922).

« Adaptation originelle de "Dracula", le roman de Bram Stoker à l’écran, "Nosferatu" de Murnau fête ses 100 ans. L’occasion de redécouvrir un immense chef-d'oeuvre du muet, sans doute le plus beau et angoissant film de vampires. »

« En 1838, Thomas Hutter est envoyé en Transylvanie chez le comte Orlock pour conclure une affaire immobilière et, malgré les mises en garde, décide de passer la nuit dans son sinistre château. Après s’être coupé le doigt accidentellement, il ne tarde pas à constater que le propriétaire des lieux a un certain goût pour le sang... »

« S'il fallait ne voir qu'un seul des quelque 1 200 films que la figure du vampire a inspirés depuis l'invention du cinéma, ce serait celui-ci, l’une des premières adaptations du mythe à l’écran, chef-d'œuvre expressionniste qui valut à Murnau la célébrité mondiale et un billet sans retour pour Hollywood ». 

« Sur la trame du Dracula de Bram Stoker – dont la veuve lui intenta un procès pour plagiat lequel aboutit à la destruction, heureusement sabotée, des copies et du négatif du film –, le cinéaste façonne la vision prophétique d'une humanité en proie à ses démons et ravagée par la mort. »

« Aucun vampire n'égalera par la suite le génial Max Schreck, si semblable aux rats de la peste qui déferlent avec lui sur la ville, tout à la fois monstrueux et misérable ». 

« Cent ans après sa sortie, ce pilier du cinéma muet, dont l’esthétique ténébreuse et hallucinée contribuera à établir les codes du film d’épouvante, reste aussi somptueux que terrifiant. »

« Présenté dans une version restaurée numériquement en 2013 sous l’égide de la fondation Friedrich Wilhelm Murnau, le film s’accompagne d’une nouvelle partition signée Olav Lervik. »

Dans le cadre d’« Un regard, une minute » (Ein Film, eine Minute), Arte diffuse "Nosferatu le vampire" de Friedrich Wilhelm Murnau » ("Nosferatu" von Friedrich Wilhelm Murnau). 

« Il est un chef-d'œuvre qui inaugure les noces de sang du vampirisme et du cinéma. Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau, librement et officieusement adapté du roman Dracula de Bram Stoker, est un classique essentiel, un film qui fait immédiatement date. » 


« Nosferatu", un film comme un vampire »

« De Murnau à Herzog, et jusqu’à ses avatars modernes, une exploration malicieuse de la destinée d’une figure mythique du septième art, avec, pour guide, Nosferatu lui-même... »

« C’est en 1922, dans une Allemagne exsangue, que Murnau tourne Nosferatu le vampire, nourri de légendes et de références paranormales. Le jeu halluciné de Max Schreck dans le rôle-titre, l'atmosphère angoissante et les décors romantiques posent les jalons d’un genre naissant : le cinéma d’horreur. Cette géniale adaptation du Dracula de Bram Stoker, dont on omet faute de budget de contacter les ayants droit, vaudra à l’éphémère société de production Prana un procès suivi d’une faillite. Condamné à la destruction, le film – à l’instar du mort-vivant qu’il met en scène – ne disparaîtra pas tout à fait, ses copies circulant sous le manteau. » 

« Dès lors, le virus se réplique et mute, suscitant une véritable épidémie de vampires : au cinéma, avec le remake en couleurs de Werner Herzog (avec Klaus Kinski et Isabelle Adjani), ou le sensuel Dracula de Coppola, mais aussi dans la musique, les séries ou la culture populaire ».

« Et si la créature imaginée par Murnau revenait d’outre-tombe pour nous conter son histoire ? C’est le pari ludique de ce documentaire emmené par un Nosferatu contemporain ». 

« Revenant sur les lieux du tournage et puisant dans de riches fonds d’archives, il se plonge dans la genèse du monument expressionniste dont il explore les thèmes et les influences – notamment celle de son producteur Albin Grau, passionné de sciences occultes ». 

« On y croise chercheurs et cinéastes, comme la réalisatrice féministe Ovidie ou encore Florence Tissot, commissaire de l’exposition que la Cinémathèque a récemment consacrée à la figure du vampire ». 

« Si ce dernier fascine autant le cinéma, analyse-t-elle, c’est que l’un comme l’autre incarnent "une métaphore de l'immortalité", avec une capacité remarquable à renaître de leurs cendres… »

« La Polynésie, le tabou de Murnau »
Arte diffuse sur son site Internet « Invitation au voyage » (Stadt Land Kunst), « La Polynésie, le tabou de Murnau » (Polynesien: Murnaus Tabu). 

« Friedrich Wilhelm Murnau, l’un des plus grands cinéastes du muet, a succombé aux charmes préservés de la Polynésie. En 1929, le metteur en scène s’attèle au tournage de son dernier film loin de son Allemagne natale : Tabou, une romance idyllique qui commence comme un conte de fées mais se termine en tragédie antique. »

Livre de Nicolas Chemla 
Crédit photo : ©Sabine Palombari

« Nosferatu le vampire  » de Friedrich Wilhelm Murnau
Allemagne, 1922, 94 min
Auteur : Bram Stoker
Scénario : Henrik Galeen
Production : Prana-Film GmbH im Atelier Berlin-Johannisthal
Producteurs : Albin Grau, Enrico Dieckmann
Image : Fritz Arno Wagner, Günther Krampf
Musique : Olav Lervik (2022), Armando Merino, Armando Merino (2022) (Dirigent Ensemble der/gelbe/klang
Avec Max Schreck (le comte Orlok/Nosferatu), Gustav von Wangenheim (Thomas Hutter), Greta Schröder (Ellen Hutter), Alexander Granach (Knock), John Gottowt (le professeur Bulwer), Gustav Botz (le professeur Sievers), Georg H. Schnell (Harding)
Sur Arte le 10 mars 2022 à 00 h 05
Sur arte.tv du 08/03/2022 au 07/04/2022
Visuels : ©ZDF

« Nosferatu", un film comme un vampire » d’Eric Brinkmann
Allemagne, 2022, 75 min
Sur Arte le 9 mars 2022 à 22 h 50
Sur arte.tv du 02/03/2022 au 07/04/2022
Visuels : ©ZDF

France, 2019, 2 min
Disponible du 11/02/2022 au 31/03/2022

France, 2022, 14 min
Disponible du 14/02/2022 au 14/02/2024

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